L’argent dette, instrument de domination économique
Comment le système financier s'approprie le monde.
La monnaie, attribut essentiel de la souveraineté
" Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin . " Henry Ford
Parmi les attributs de la souveraineté d'un état, l'un des plus importants est "le droit de battre monnaie". C'est probablement pour l'exercice de ce droit régalien que sont morts assassinés deux présidents américains Abraham Lincoln et John F Kennedy. A de très rares et très courtes exceptions, la monnaie américaine, en dépit de l'article premier de la Constitution américaine, n'a jamais été imprimée par le gouvernement américain.
Cette bataille pour le contrôle de la monnaie était même antérieure à la déclaration d'indépendance.
Les banquiers de la City avaient réussi à faire interdire l'émission du Colonial Script, monnaie locale américaine, imposant ainsi aux colons d'utiliser la monnaie or et argent des banques anglaises.
Or, cette monnaie, imprimée par les banques, était déjà frappé d’un taux d’intérêt dès son émission. Concrètement, cela créait une dette de la part des colonies utilisatrices de cette monnaie vers les banques. C’est pour cette raison que les monétaristes appellent ce type de monnaie une « monnaie-dette ».
Après l’indépendance, les rédacteurs de la Constitution Américaine de 1787 avaient voulu éviter ce danger en précisant qu’il appartenait au Congrès d’émettre la monnaie. (Art 1, sec 8, § 5)
Mais les banquiers ne se laissèrent pas intimider par cette jeune république et trouvèrent un écho favorable au sein même de l’exécutif en la personne du Secrétaire d’Etat au Trésor (A Hamilton) et du président G Washington. Ils obtinrent l’autorisation de créer la Banque des Etats-Unis qui, malgré son nom, était entièrement possédée par des capitaux privés et qui obtint le droit exclusif pour 20 ans d’émettre la monnaie-dette du nouvel état à partir de 1791.
Il s’ensuivit une période de près d’un siècle d’opposition larvée entre les banques et l’exécutif américain pour reprendre ou garder le contrôle de la monnaie. Citons, entre autre, J Madison qui fut le 4ème président américain : "L'histoire révèle que les banquiers utilisent toutes les formes d'abus, d'intrigues, de supercheries et tous les moyens violents possibles afin de maintenir leur contrôle sur les gouvernements par le contrôle de l'émission de la monnaie. "
Durant la guerre de sécession, A Lincoln, pour s’affranchir des taux d’usure pratiqués par la banque Rothschild de Londres, décida de mettre en application l’Article 1 et de faire imprimer les dollars par le Congrès en 1863. Mal lui en pris et il mourut assassiné en 1865. Son successeur revint immédiatement dans le rang.
En 1913, le congrès autorisa la création de la Reserve Fédérale, plus connue sous le nom de FED. Elle était le fruit de l’initiative d’un certain nombre de banquiers anglo-saxons qui, lors d’une réunion plus ou moins secrète dans l’ile de Jekill en 1910, avait élaboré ce projet. La FED présente beaucoup d’analogies avec la Banque d’Angleterre. Ces deux établissements de droit privé (détenus uniquement par des capitaux privés) exercent le droit d’émettre la monnaie de leur propre état. Je ne vais pas reprendre dans le détail l’historique de la Banque d’Angleterre, mais vous pouvez vous rendre sur le lien suivant afin de lire l’excellent article que JC Bardet lui a consacré en 1950.
(1) XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
Je ne surprendrai personne en disant qu’il y avait au moins un représentant de celle-ci assistant à la réunion de l’ile Jekill. Juste après le vote, un des sénateurs opposé à ce texte, Charles Lindbergh Senior (père de l’aviateur) avait eu ces propos prophétiques : « "Cette loi établit le trust le plus gigantesque sur la Terre. Quand le Président signera ce projet de loi, un gouvernement invisible , le pouvoir invisible de la puissance financière sera légalisé. Les gens peuvent ne pas s'en apercevoir immédiatement, mais le jour des comptes n'est éloigné que de quelques années.
Un autre président des Etats-Unis d’Amérique tenta également de faire appliquer le fameux article 1 de la Constitution en juin 1963 (100 ans après Lincoln, les symbolistes ou les numérologues verront peut-être un lien ?) afin de reprendre le contrôle de la monnaie, malgré la mise en garde de son père Joseph Kennedy. On sait ce qui s’est passé à Dallas au mois de novembre suivant. Ce qu’on sait moins, c’est que son successeur Lyndon B Johnson, immédiatement après avoir prêté serment dans l’avion qui le ramenait, en même temps que la dépouille de Kennedy, vers Washington, a suspendu l’Executive Order de juin ordonnant l’émission de la monnaie par le gouvernement. Depuis cette date, l’éxécutif américain n’a jamais cherché à s’opposer à la FED en ce qui concerne l’émission de la monnaie. On fait croire au bon peuple que le président américain nomme le gouverneur de la FED, mais ce n’est qu’une illusion d’optique. Dans les faits, il ratifie simplement le choix fait par les actionnaires de celle-ci.
Voici un lien intéressant concernant l’histoire de la Réserve Fédérale : (2)xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxx
Il n’est donc pas tellement étonnant de retrouver une démarche analogue dans certains pays occidentaux après la seconde guerre mondiale. Cela s’est souvent fait en deux temps. En premier lieu , le législateur du pays adopte une loi interdisant à la banque centrale de financer les dépenses publiques (Canada 1970 ou France 1973 entre autres) ce qui convertit donc tout déficit public en dette génératrice d’intérêts. Ensuite, et ce fut le cas de l’Union Monétaire Européenne, on retire aux banques centrales des états le droit d’émettre cette monnaie devenue unique pour ces différents états.Un simple examen de la progression de la dette publique française depuis 1973 se passe de tout commentaire.

La dette publique française était de l’ordre de 20% du PIB à la fin des années 70 et représente en 2012 environ 90% de celui-ci. Il faut toutefois rappeler que les banques qui prêtent ces sommes ne les empruntent à personne.
C’est uniquement de la monnaie scripturale créée pour la circonstance et qui est destinée à être détruite une fois remboursée. Par contre, les intérêts sont tout ce qu’il y a de plus réel et les 50 milliards d’€ d’intérêts versés proviennent bien des impôts payés par les contribuables. Ce qui fait que les banques qui nous prêtent de l’argent n’ont pas besoin que ces prêts soient remboursés. Seuls comptent pour elles les intérêts que nous versons. Chaque fois qu’une dette arrive « à maturité » c'est-à-dire qu’il faut la rembourser, l’état en question emprunte une somme équivalente et le tour est joué, c'est-à-dire qu’on repart pour un nouveau cycle de paiement des intérêts.
On voit immédiatement combien ce système est fructueux pour le système bancaire international qu’on appelle pudiquement les « marchés » et l’intérêt qu’il y a à le pérenniser.
Dans sa « Théorie quantitative de la monnaie » Milton Friedman (considéré comme le père –avec Freidrich Hayek- comme le père spirituel du néolibéralisme) énonce que l’offre et la demande monétaire sont indépendantes l’une de l’autre. Cela revient pratiquement à dire que la monnaie n’a que peu d’influence sur l’économie d’un pays. Or, ramener le rôle de la monnaie uniquement à celui de l’échange est très réducteur.
C’est nier le pouvoir d’ajustement économique, donc le différentiel de compétitivité dû à la valeur de la monnaie de chaque pays, pris en tant que zone monétaire optimale.
Comment le système financier s'approprie le monde.
La monnaie, attribut essentiel de la souveraineté
" Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin . " Henry Ford
Parmi les attributs de la souveraineté d'un état, l'un des plus importants est "le droit de battre monnaie". C'est probablement pour l'exercice de ce droit régalien que sont morts assassinés deux présidents américains Abraham Lincoln et John F Kennedy. A de très rares et très courtes exceptions, la monnaie américaine, en dépit de l'article premier de la Constitution américaine, n'a jamais été imprimée par le gouvernement américain.
Cette bataille pour le contrôle de la monnaie était même antérieure à la déclaration d'indépendance.
Les banquiers de la City avaient réussi à faire interdire l'émission du Colonial Script, monnaie locale américaine, imposant ainsi aux colons d'utiliser la monnaie or et argent des banques anglaises.
Or, cette monnaie, imprimée par les banques, était déjà frappé d’un taux d’intérêt dès son émission. Concrètement, cela créait une dette de la part des colonies utilisatrices de cette monnaie vers les banques. C’est pour cette raison que les monétaristes appellent ce type de monnaie une « monnaie-dette ».
Après l’indépendance, les rédacteurs de la Constitution Américaine de 1787 avaient voulu éviter ce danger en précisant qu’il appartenait au Congrès d’émettre la monnaie. (Art 1, sec 8, § 5)
Mais les banquiers ne se laissèrent pas intimider par cette jeune république et trouvèrent un écho favorable au sein même de l’exécutif en la personne du Secrétaire d’Etat au Trésor (A Hamilton) et du président G Washington. Ils obtinrent l’autorisation de créer la Banque des Etats-Unis qui, malgré son nom, était entièrement possédée par des capitaux privés et qui obtint le droit exclusif pour 20 ans d’émettre la monnaie-dette du nouvel état à partir de 1791.
Il s’ensuivit une période de près d’un siècle d’opposition larvée entre les banques et l’exécutif américain pour reprendre ou garder le contrôle de la monnaie. Citons, entre autre, J Madison qui fut le 4ème président américain : "L'histoire révèle que les banquiers utilisent toutes les formes d'abus, d'intrigues, de supercheries et tous les moyens violents possibles afin de maintenir leur contrôle sur les gouvernements par le contrôle de l'émission de la monnaie. "
Durant la guerre de sécession, A Lincoln, pour s’affranchir des taux d’usure pratiqués par la banque Rothschild de Londres, décida de mettre en application l’Article 1 et de faire imprimer les dollars par le Congrès en 1863. Mal lui en pris et il mourut assassiné en 1865. Son successeur revint immédiatement dans le rang.
En 1913, le congrès autorisa la création de la Reserve Fédérale, plus connue sous le nom de FED. Elle était le fruit de l’initiative d’un certain nombre de banquiers anglo-saxons qui, lors d’une réunion plus ou moins secrète dans l’ile de Jekill en 1910, avait élaboré ce projet. La FED présente beaucoup d’analogies avec la Banque d’Angleterre. Ces deux établissements de droit privé (détenus uniquement par des capitaux privés) exercent le droit d’émettre la monnaie de leur propre état. Je ne vais pas reprendre dans le détail l’historique de la Banque d’Angleterre, mais vous pouvez vous rendre sur le lien suivant afin de lire l’excellent article que JC Bardet lui a consacré en 1950.
(1) XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
Je ne surprendrai personne en disant qu’il y avait au moins un représentant de celle-ci assistant à la réunion de l’ile Jekill. Juste après le vote, un des sénateurs opposé à ce texte, Charles Lindbergh Senior (père de l’aviateur) avait eu ces propos prophétiques : « "Cette loi établit le trust le plus gigantesque sur la Terre. Quand le Président signera ce projet de loi, un gouvernement invisible , le pouvoir invisible de la puissance financière sera légalisé. Les gens peuvent ne pas s'en apercevoir immédiatement, mais le jour des comptes n'est éloigné que de quelques années.
Un autre président des Etats-Unis d’Amérique tenta également de faire appliquer le fameux article 1 de la Constitution en juin 1963 (100 ans après Lincoln, les symbolistes ou les numérologues verront peut-être un lien ?) afin de reprendre le contrôle de la monnaie, malgré la mise en garde de son père Joseph Kennedy. On sait ce qui s’est passé à Dallas au mois de novembre suivant. Ce qu’on sait moins, c’est que son successeur Lyndon B Johnson, immédiatement après avoir prêté serment dans l’avion qui le ramenait, en même temps que la dépouille de Kennedy, vers Washington, a suspendu l’Executive Order de juin ordonnant l’émission de la monnaie par le gouvernement. Depuis cette date, l’éxécutif américain n’a jamais cherché à s’opposer à la FED en ce qui concerne l’émission de la monnaie. On fait croire au bon peuple que le président américain nomme le gouverneur de la FED, mais ce n’est qu’une illusion d’optique. Dans les faits, il ratifie simplement le choix fait par les actionnaires de celle-ci.
Voici un lien intéressant concernant l’histoire de la Réserve Fédérale : (2)xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxx
Il n’est donc pas tellement étonnant de retrouver une démarche analogue dans certains pays occidentaux après la seconde guerre mondiale. Cela s’est souvent fait en deux temps. En premier lieu , le législateur du pays adopte une loi interdisant à la banque centrale de financer les dépenses publiques (Canada 1970 ou France 1973 entre autres) ce qui convertit donc tout déficit public en dette génératrice d’intérêts. Ensuite, et ce fut le cas de l’Union Monétaire Européenne, on retire aux banques centrales des états le droit d’émettre cette monnaie devenue unique pour ces différents états.Un simple examen de la progression de la dette publique française depuis 1973 se passe de tout commentaire.

La dette publique française était de l’ordre de 20% du PIB à la fin des années 70 et représente en 2012 environ 90% de celui-ci. Il faut toutefois rappeler que les banques qui prêtent ces sommes ne les empruntent à personne.
C’est uniquement de la monnaie scripturale créée pour la circonstance et qui est destinée à être détruite une fois remboursée. Par contre, les intérêts sont tout ce qu’il y a de plus réel et les 50 milliards d’€ d’intérêts versés proviennent bien des impôts payés par les contribuables. Ce qui fait que les banques qui nous prêtent de l’argent n’ont pas besoin que ces prêts soient remboursés. Seuls comptent pour elles les intérêts que nous versons. Chaque fois qu’une dette arrive « à maturité » c'est-à-dire qu’il faut la rembourser, l’état en question emprunte une somme équivalente et le tour est joué, c'est-à-dire qu’on repart pour un nouveau cycle de paiement des intérêts.
On voit immédiatement combien ce système est fructueux pour le système bancaire international qu’on appelle pudiquement les « marchés » et l’intérêt qu’il y a à le pérenniser.
Dans sa « Théorie quantitative de la monnaie » Milton Friedman (considéré comme le père –avec Freidrich Hayek- comme le père spirituel du néolibéralisme) énonce que l’offre et la demande monétaire sont indépendantes l’une de l’autre. Cela revient pratiquement à dire que la monnaie n’a que peu d’influence sur l’économie d’un pays. Or, ramener le rôle de la monnaie uniquement à celui de l’échange est très réducteur.
C’est nier le pouvoir d’ajustement économique, donc le différentiel de compétitivité dû à la valeur de la monnaie de chaque pays, pris en tant que zone monétaire optimale.
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