Interview de Moncef Marzouki: Ennahdha est tentée par la mainmise sur les rouages de l’état… ça ne marchera pas !

Dans une interview accordée à Arielle Therdel, du Figaro et publiée ce jour, Moncef Marzouki président provisoire de la république donne l’impression d’en avoir gros sur le cœur et parle de ses alliés d’Ennahdha comme il n’en a jamais parlé.
Il les accuse de tentative, puis se ravise et adoucit le terme en tentation, de mainmise sur les rouages de l’Etat. Il les avertit que ces manœuvres ne risquent pas de marcher. Il déclare qu’il va exiger que les mécanismes de nomination des commis de l’Etat soient institutionnalisés « l’état est la propriété de la nation et non pas d’un parti politique » a-t-il martelé.
Il se dit « indisposé » de la politique d’usage de « partage du gâteau » en référence aux nominations aux postes clés de l’administration.
Il nie que la coalition au pouvoir, dont il fait partie, est devenue vide, mais il admet que sa survie jusqu’à ce jour tient du miracle.
Il n’hésite pas à affirmer que les salafistes constituent « la fraction d’extrême droite » d’Ennahdha en les accusant de porter un projet social rétrograde et contraire aux aspirations de la quasi-totalité des tunisiens.
Dans ce registre, il se dit accablé voire « scandalisé » de la position prise par une certaine presse française qui résume ce qui se passe en Tunisie, à une régression sous l’impulsion des salafistes, et qui donne l’image d’un pays qui est en train de basculer dans l’escarcelle de l’islamisme. Il prend à témoin pour cela la réaction des média français à l’agression de l’élu français d’origine tunisienne qui s’est fait agresser par des salafistes à Bizerte il y a quelques semaines.
Marzouki se dit inquiet de certains aspects que revêt la situation dans le pays qu’il compare, toujours fidèle à ses métaphores, à « un chaudron du diable », mais il veut rester conciliant en disant que le fait de croire que le pays est entrain de basculer dans l’islamisme à outrance tient du « fantasme », et se pose en raccommodeur des bonnes intentions de part et d’autre.
Concernant certaines actions d’Ennahdha, il les qualifie tout simplement de « maladresse » ou de « dérapage », à l’instar du projet de l’article 28 de la future constitution sur la « complémentarité des sexes » et de l’affaire d’El Abdelya et du projet de loi criminalisant l’atteinte au sacré qui s’en était suivi.
Sur le plan des libertés, et notamment la liberté d’expression, Marzouki se dit intransigeant, préférant traiter certains dépassements plutôt que le retour à la censure.
A propos de ses attentes concernant le texte de la future constitution, il se dit confiant en la maturité des tunisiens qui sauront, selon lui, imposer leur choix au cours d’un très probable référendum, vu qu’il pense qu’Ennahdha ne dispose pas de la majorité nécessaire pour imposer ses vues.
En résumé, Marzouki se met à table, vide son sac, on dirait qu’il a mis un tigre dans son moteur.
Sont-ce les prémices d’un conflit au sommet qui risque de conduire à l’implosion de la Troïka gouvernant le pays ? Est-ce que Marzouki sort de sa torpeur et ose se rebiffer et dire tout haut son malaise ?
Ou est-ce tout simplement une mise en scène grossière pour déclarer son entrée en campagne ?
Les prochains jours nous le diront. Wait and see !
Le Figaro

Dans une interview accordée à Arielle Therdel, du Figaro et publiée ce jour, Moncef Marzouki président provisoire de la république donne l’impression d’en avoir gros sur le cœur et parle de ses alliés d’Ennahdha comme il n’en a jamais parlé.
Il les accuse de tentative, puis se ravise et adoucit le terme en tentation, de mainmise sur les rouages de l’Etat. Il les avertit que ces manœuvres ne risquent pas de marcher. Il déclare qu’il va exiger que les mécanismes de nomination des commis de l’Etat soient institutionnalisés « l’état est la propriété de la nation et non pas d’un parti politique » a-t-il martelé.
Il se dit « indisposé » de la politique d’usage de « partage du gâteau » en référence aux nominations aux postes clés de l’administration.
Il nie que la coalition au pouvoir, dont il fait partie, est devenue vide, mais il admet que sa survie jusqu’à ce jour tient du miracle.
Il n’hésite pas à affirmer que les salafistes constituent « la fraction d’extrême droite » d’Ennahdha en les accusant de porter un projet social rétrograde et contraire aux aspirations de la quasi-totalité des tunisiens.
Dans ce registre, il se dit accablé voire « scandalisé » de la position prise par une certaine presse française qui résume ce qui se passe en Tunisie, à une régression sous l’impulsion des salafistes, et qui donne l’image d’un pays qui est en train de basculer dans l’escarcelle de l’islamisme. Il prend à témoin pour cela la réaction des média français à l’agression de l’élu français d’origine tunisienne qui s’est fait agresser par des salafistes à Bizerte il y a quelques semaines.
Marzouki se dit inquiet de certains aspects que revêt la situation dans le pays qu’il compare, toujours fidèle à ses métaphores, à « un chaudron du diable », mais il veut rester conciliant en disant que le fait de croire que le pays est entrain de basculer dans l’islamisme à outrance tient du « fantasme », et se pose en raccommodeur des bonnes intentions de part et d’autre.
Concernant certaines actions d’Ennahdha, il les qualifie tout simplement de « maladresse » ou de « dérapage », à l’instar du projet de l’article 28 de la future constitution sur la « complémentarité des sexes » et de l’affaire d’El Abdelya et du projet de loi criminalisant l’atteinte au sacré qui s’en était suivi.
Sur le plan des libertés, et notamment la liberté d’expression, Marzouki se dit intransigeant, préférant traiter certains dépassements plutôt que le retour à la censure.
A propos de ses attentes concernant le texte de la future constitution, il se dit confiant en la maturité des tunisiens qui sauront, selon lui, imposer leur choix au cours d’un très probable référendum, vu qu’il pense qu’Ennahdha ne dispose pas de la majorité nécessaire pour imposer ses vues.
En résumé, Marzouki se met à table, vide son sac, on dirait qu’il a mis un tigre dans son moteur.
Sont-ce les prémices d’un conflit au sommet qui risque de conduire à l’implosion de la Troïka gouvernant le pays ? Est-ce que Marzouki sort de sa torpeur et ose se rebiffer et dire tout haut son malaise ?
Ou est-ce tout simplement une mise en scène grossière pour déclarer son entrée en campagne ?
Les prochains jours nous le diront. Wait and see !
Le Figaro
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