Par René Naba
Syrie-Opposition : Un paravent Kurde à la tête de l’opposition off-shore 2/2

La France en Syrie: Le retour du refoulé du fait d’un passif colonial non purgé
La France a pâti de quatre fautes majeures, initiées au début du conflit, qui ont gravement compromis son rôle pilote, le réduisant à celui de caisse de résonnance de la campagne de conditionnement médiatique de l’opinion européenne, en diversion aux opérations clandestines.
-Le placement de la campagne anti syrienne sous l’égide de Bernard Henry Lévy, en juillet 2011, en association avec les Frères Musulmans, sans tenir compte de la profonde révulsion qu’inspire le philosophe philo-sioniste dans le Monde arabe, a constitué une erreur criminelle et durablement détourné d’opposants historiques de la structure off-shore, de même que le parrainage ostentatoire de la France à une opposition dirigée par des universitaires syriens salariés de l’administration française a obéré son discours moral et humaniste en ce que l’opération est apparue au sein de larges couches d‘une opinion syrienne farouchement nationaliste comme la mise en selle d’ «arabes de service», sous tutelle de l’ancien pouvoir colonial, pour des équipées hégémoniques occidentales en terre arabe.
-La confusion entre la Libye, -un pays quasi désertique de six millions d’habitants, dirigé par un fantasque à l’armée désorganisée-, et la Syrie, dont la densité de population est trois fois supérieure à celle de la Libye (18 millions d’habitants), dirigé de surcroît par un robuste joueur de billards à trois bandes, secondé par un redoutable clan exerçant son emprise sur l’ensemble des rouages de l’Etat, chasse gardée de la Russie depuis 40 ans, a aggravé la déconfiture de la France.
Une bataille mue par des considérations électoralistes, par essence démagogiques, est rarement couronnée de succès. Nicolas Sarkozy pensait se servir de la bataille de Syrie comme d’un tremplin électoral à l’effet de masquer son maigre bilan diplomatique après la perte de ses deux alliés tunisien (Ben Ali) et égyptien (Moubarak). Le post gaulliste néo atlantiste Alain Juppé compenser sa relégation de l’affaire libyenne et se pré-positionner pour le leadership gaulliste post électoral.
Mais l’implosion de la relation stratégique franco-turque du fait du projet de criminalisation de la négation du génocide arménien, en février, 2012, en pleine bataille de Homs-Bâb Amro, de même que l’absence de crédibilité des salariés français de l’opposition syrienne et la faiblesse de leur prestation, a gravement compromis le projet le précipitant vers l’impasse.
En assumant sans inventaire l’héritage néo-atlantiste, le tandem François Hollande Laurent Fabius, captif de son tropisme pro israélien, dans son refus obstiné d’ouvrir la moindre négociation avec le régime Assad, porte une lourde responsabilité dans les dérives du conflit, la montée en puissance des djihadistes erratiques dans la direction des combats et les destructions de Damas et d’Alep qui se sont ensuivies.
L’histoire retiendra que la France, artisan du démembrement de la Syrie dans la décennie 1930 aura été l’un des pays les plus actifs dans sa désarticulation, soixante-dix ans plus tard. Un retour du refoulé du fait de son passif post colonial non purgé et de la surprenante survivance d’une «mentalité de colonisé» parmi les binationaux franco syriens de l’opposition, d’une manière plus générale au sein d’une fraction des binationaux franco arabes.
Comparaison n’est pas raison. Mais a-t-on jamais vu un binational franco israélien ameuter la France pour une action contre Israël? Ou plutôt se déployer dans le schéma inverse, s’acharner à faire plier la France aux fourches caudines israéliennes y compris dans sa politique la plus hideuse, la destruction et le blocus de Gaza, la phagocytose de la Palestine, la destruction de Beyrouth? Que les opposants syriens de France prennent exemple sur Arnold Klarsfeld, réserviste de l’armée israélienne, et, dans un registre sensiblement voisin, du philosophe BHL, leur idole absolue, plutôt que de se pâmer de son soutien nullement désintéressé.
Sauf à s’exposer au risque d’être perçu comme un «supplétif», le devoir d’un opposant syrien ou arabe est de porter le combat dans son pays contre ses dirigeants, sans l’hypothéquer par le soutien des anciennes puissances coloniales, les Palestiniens du Royaume uni, promoteur de la déclaration Balfour, à l’origine de leur plus grand malheur, les Syriens de la France, équarisseur de leur pays (Alexandrette), de même que les Algériens pour Sétif et son rôle positif dans l’instauration du code de l’Indigénat dans leur pays. L’exemple du Vietnam est à méditer, qui a octroyé aux Etats Unis, sans la moindre concession de sa part, la faveur de déminer son territoire, en guise de repentance, repoussant sèchement le souhait du général Bigeard d’être enterré à Dien Bien Phu, la terre de sa défaite. Le respect de soi est la meilleure voie pour gagner le respect d’autrui.
Les avatars de la France dans son pré carré africain du Nord Mali, par ricochet de la Libye, de même que la mésaventure de l’envoyé spécial de la chaîne française France 24 en Syrie, le journaliste franco-libanais, Chadi Chalala, portent témoignage du degré de préventions que nourrit l’opposition islamiste syrienne à l’égard de la France, l’un des pays dont le propos xénophobe et islamophobe est le plus récurrent dans le débat public.
La Syrie s’est révélée coriace. Une proie nullement facile. Pour avoir enfreint les principes universalistes qu’elle professe, la France en portera les séquelles, cicatrice béante dans le sillon de l’Histoire.
Le poète Adonis et la trahison des idéaux de la révolution française.
Devant tant de dérives, le plus grand poète syrien vivant, exilé à Paris, Adonis, bravera les lois de l‘hospitalité, accusant la France d’avoir «trahi les principes de la révolution française en soutenant les régimes et les mouvements fondamentalistes réactionnaires».
« Au lieu d’œuvrer pour soutenir les courants séculiers, démocratiques et pluriels à même de jeter les fondements d’une révolution globale susceptible de sortir les sociétés arabes du Moyen Âge vers la modernité, la France apporte, au contraire, son soutien à tous les mouvements fondamentalistes réactionnaires et collabore, au nom des droits de l’homme, avec les régimes fondamentalistes réactionnaires », déplore Adonis dans une interview à la revue Afrique Asie.
« Si c’est la défense des Droits de l’homme qui l’anime, les occasions de le montrer ne manquent pas, particulièrement en Palestine, mais aussi au Soudan, en Arabie Saoudite et dans l’ensemble des pays du Golfe, dont certains ne disposent pas encore d’une Constitution », dit-il, critiquant « ces tribus et ces États inconstitutionnels, fondés sur la violence et la répression ».
« Personne ne peut et ne doit défendre un quelconque régime arabe. Mais il ne faudrait pas pour autant remédier au mal que représentent ces régimes par un autre. Or, c’est exactement ce que font la France et l’Europe aujourd’hui », conclut Adonis, de son vrai nom Ali Ahmad Saïd Esber, âgé de 82 ans.
Cf. A ce propos: lorientlejourxxxxxx
Une guerre par procuration avec pour objectif la configuration du nouvel ordre international.
En dix-huit mois de conflit, la guerre de Syrie a dévié de ses objectifs initiaux, -le combat pour l’avènement contre la dictature, pour devenir, sur le plan local, une guerre sectaire entre la minorité alaouite et ses alliés régionaux face à la majorité sunnite pro américaine du Monde arabe, avec en superposition un conflit de puissances entre le bloc atlantiste et ses alliés pétro monarchiques et leurs anciens adversaires de la guerre froide, la Russie et la Chine.
L’issue de la bataille devrait configurer le nouvel ordre international de la première phase du XXI me siècle. La victoire du bloc atlantiste en Syrie, dans la foulée de la phagocytose de la Palestine, de la désarticulation de l’Irak et de la Libye et du démembrement du Soudan, scellerait la tribalisation politique de la zone et sa finlandisation, prélude à sa soumission à l’impérium israélo-américain. Sa défaite signerait l’avènement d’un nouvel ordre international multipolaire, marqué par l’émergence du BRIC et son contingent de nouvelles puissances (Inde, Afrique du Sud, Brésil), avec en filigrane, l’Iran, première puissance islamique à accéder au statut de puissance du seuil nucléaire hors consentement de l’Otan.
Par trois fois, la Russie et la Chine, soutenues par les nouvelles autorités morales du XXI me siècle, l’Afrique du sud et l’Inde, ont mis en échec au Conseil de sécurité des Nations Unies, les menées occidentales en Syrie et, en appui à la diplomatie russo-chinoise, six bâtiments de la flotte russe dotés de péniches de débarquement et de leurs contingents de fusiliers-marins montent la garde aux larges des ports syriens de Banyas et de Tartous, signe indiscutable de la détermination russe d’éviter un nouvel abus de comportement occidental sur le modèle libyen.
Stratèges en chambre, salonnards intellectuels émargeant sur le budget français ou pétro monarchique, les Etats–Unis veulent bien de la chute de Bachar Al-Assad, mais pas de l’avènement d’une internationale verte au pouvoir dans un pays limitrophe d’Israël. La bataille de Syrie a pour fonction principale de siphonner les salafistes et djihadistes de tous bords, dans une opération de déroutement vers la Syrie, en vue de vider les pétromonarchies de leur présence menaçante, dans une réédition du schéma afghan en ce qui concerne la Palestine.
La Conférence des Non-Alignés, projetée fin Août à Téhéran, quinze jours après le sommet islamique de La Mecque,-convoqué inopinément par l’Arabie saoudite, en plein Ramadan pour y exclure la Syrie-, apparaît, dans ce contexte, comme la réplique iranienne à la manœuvre saoudienne de mainmise sur le dossier syrien. Premier forum de cette importance dans la capitale iranienne depuis l’avènement de la République islamique iranienne, il y a trente-trois ans, le sommet des Non-Alignés de Téhéran, avec participation égyptienne, répond au souci de ses promoteurs de consacrer, dans l’ordre symbolique, l’Iran, comme La Mecque de l’islam révolutionnaire, le pays incontournable de l’équation régionale.
Syrie-Opposition : Un paravent Kurde à la tête de l’opposition off-shore 2/2

La France en Syrie: Le retour du refoulé du fait d’un passif colonial non purgé
La France a pâti de quatre fautes majeures, initiées au début du conflit, qui ont gravement compromis son rôle pilote, le réduisant à celui de caisse de résonnance de la campagne de conditionnement médiatique de l’opinion européenne, en diversion aux opérations clandestines.
-Le placement de la campagne anti syrienne sous l’égide de Bernard Henry Lévy, en juillet 2011, en association avec les Frères Musulmans, sans tenir compte de la profonde révulsion qu’inspire le philosophe philo-sioniste dans le Monde arabe, a constitué une erreur criminelle et durablement détourné d’opposants historiques de la structure off-shore, de même que le parrainage ostentatoire de la France à une opposition dirigée par des universitaires syriens salariés de l’administration française a obéré son discours moral et humaniste en ce que l’opération est apparue au sein de larges couches d‘une opinion syrienne farouchement nationaliste comme la mise en selle d’ «arabes de service», sous tutelle de l’ancien pouvoir colonial, pour des équipées hégémoniques occidentales en terre arabe.
-La confusion entre la Libye, -un pays quasi désertique de six millions d’habitants, dirigé par un fantasque à l’armée désorganisée-, et la Syrie, dont la densité de population est trois fois supérieure à celle de la Libye (18 millions d’habitants), dirigé de surcroît par un robuste joueur de billards à trois bandes, secondé par un redoutable clan exerçant son emprise sur l’ensemble des rouages de l’Etat, chasse gardée de la Russie depuis 40 ans, a aggravé la déconfiture de la France.
Une bataille mue par des considérations électoralistes, par essence démagogiques, est rarement couronnée de succès. Nicolas Sarkozy pensait se servir de la bataille de Syrie comme d’un tremplin électoral à l’effet de masquer son maigre bilan diplomatique après la perte de ses deux alliés tunisien (Ben Ali) et égyptien (Moubarak). Le post gaulliste néo atlantiste Alain Juppé compenser sa relégation de l’affaire libyenne et se pré-positionner pour le leadership gaulliste post électoral.
Mais l’implosion de la relation stratégique franco-turque du fait du projet de criminalisation de la négation du génocide arménien, en février, 2012, en pleine bataille de Homs-Bâb Amro, de même que l’absence de crédibilité des salariés français de l’opposition syrienne et la faiblesse de leur prestation, a gravement compromis le projet le précipitant vers l’impasse.
En assumant sans inventaire l’héritage néo-atlantiste, le tandem François Hollande Laurent Fabius, captif de son tropisme pro israélien, dans son refus obstiné d’ouvrir la moindre négociation avec le régime Assad, porte une lourde responsabilité dans les dérives du conflit, la montée en puissance des djihadistes erratiques dans la direction des combats et les destructions de Damas et d’Alep qui se sont ensuivies.
L’histoire retiendra que la France, artisan du démembrement de la Syrie dans la décennie 1930 aura été l’un des pays les plus actifs dans sa désarticulation, soixante-dix ans plus tard. Un retour du refoulé du fait de son passif post colonial non purgé et de la surprenante survivance d’une «mentalité de colonisé» parmi les binationaux franco syriens de l’opposition, d’une manière plus générale au sein d’une fraction des binationaux franco arabes.
Comparaison n’est pas raison. Mais a-t-on jamais vu un binational franco israélien ameuter la France pour une action contre Israël? Ou plutôt se déployer dans le schéma inverse, s’acharner à faire plier la France aux fourches caudines israéliennes y compris dans sa politique la plus hideuse, la destruction et le blocus de Gaza, la phagocytose de la Palestine, la destruction de Beyrouth? Que les opposants syriens de France prennent exemple sur Arnold Klarsfeld, réserviste de l’armée israélienne, et, dans un registre sensiblement voisin, du philosophe BHL, leur idole absolue, plutôt que de se pâmer de son soutien nullement désintéressé.
Sauf à s’exposer au risque d’être perçu comme un «supplétif», le devoir d’un opposant syrien ou arabe est de porter le combat dans son pays contre ses dirigeants, sans l’hypothéquer par le soutien des anciennes puissances coloniales, les Palestiniens du Royaume uni, promoteur de la déclaration Balfour, à l’origine de leur plus grand malheur, les Syriens de la France, équarisseur de leur pays (Alexandrette), de même que les Algériens pour Sétif et son rôle positif dans l’instauration du code de l’Indigénat dans leur pays. L’exemple du Vietnam est à méditer, qui a octroyé aux Etats Unis, sans la moindre concession de sa part, la faveur de déminer son territoire, en guise de repentance, repoussant sèchement le souhait du général Bigeard d’être enterré à Dien Bien Phu, la terre de sa défaite. Le respect de soi est la meilleure voie pour gagner le respect d’autrui.
Les avatars de la France dans son pré carré africain du Nord Mali, par ricochet de la Libye, de même que la mésaventure de l’envoyé spécial de la chaîne française France 24 en Syrie, le journaliste franco-libanais, Chadi Chalala, portent témoignage du degré de préventions que nourrit l’opposition islamiste syrienne à l’égard de la France, l’un des pays dont le propos xénophobe et islamophobe est le plus récurrent dans le débat public.
La Syrie s’est révélée coriace. Une proie nullement facile. Pour avoir enfreint les principes universalistes qu’elle professe, la France en portera les séquelles, cicatrice béante dans le sillon de l’Histoire.
Le poète Adonis et la trahison des idéaux de la révolution française.
Devant tant de dérives, le plus grand poète syrien vivant, exilé à Paris, Adonis, bravera les lois de l‘hospitalité, accusant la France d’avoir «trahi les principes de la révolution française en soutenant les régimes et les mouvements fondamentalistes réactionnaires».
« Au lieu d’œuvrer pour soutenir les courants séculiers, démocratiques et pluriels à même de jeter les fondements d’une révolution globale susceptible de sortir les sociétés arabes du Moyen Âge vers la modernité, la France apporte, au contraire, son soutien à tous les mouvements fondamentalistes réactionnaires et collabore, au nom des droits de l’homme, avec les régimes fondamentalistes réactionnaires », déplore Adonis dans une interview à la revue Afrique Asie.
« Si c’est la défense des Droits de l’homme qui l’anime, les occasions de le montrer ne manquent pas, particulièrement en Palestine, mais aussi au Soudan, en Arabie Saoudite et dans l’ensemble des pays du Golfe, dont certains ne disposent pas encore d’une Constitution », dit-il, critiquant « ces tribus et ces États inconstitutionnels, fondés sur la violence et la répression ».
« Personne ne peut et ne doit défendre un quelconque régime arabe. Mais il ne faudrait pas pour autant remédier au mal que représentent ces régimes par un autre. Or, c’est exactement ce que font la France et l’Europe aujourd’hui », conclut Adonis, de son vrai nom Ali Ahmad Saïd Esber, âgé de 82 ans.
Cf. A ce propos: lorientlejourxxxxxx
Une guerre par procuration avec pour objectif la configuration du nouvel ordre international.
En dix-huit mois de conflit, la guerre de Syrie a dévié de ses objectifs initiaux, -le combat pour l’avènement contre la dictature, pour devenir, sur le plan local, une guerre sectaire entre la minorité alaouite et ses alliés régionaux face à la majorité sunnite pro américaine du Monde arabe, avec en superposition un conflit de puissances entre le bloc atlantiste et ses alliés pétro monarchiques et leurs anciens adversaires de la guerre froide, la Russie et la Chine.
L’issue de la bataille devrait configurer le nouvel ordre international de la première phase du XXI me siècle. La victoire du bloc atlantiste en Syrie, dans la foulée de la phagocytose de la Palestine, de la désarticulation de l’Irak et de la Libye et du démembrement du Soudan, scellerait la tribalisation politique de la zone et sa finlandisation, prélude à sa soumission à l’impérium israélo-américain. Sa défaite signerait l’avènement d’un nouvel ordre international multipolaire, marqué par l’émergence du BRIC et son contingent de nouvelles puissances (Inde, Afrique du Sud, Brésil), avec en filigrane, l’Iran, première puissance islamique à accéder au statut de puissance du seuil nucléaire hors consentement de l’Otan.
Par trois fois, la Russie et la Chine, soutenues par les nouvelles autorités morales du XXI me siècle, l’Afrique du sud et l’Inde, ont mis en échec au Conseil de sécurité des Nations Unies, les menées occidentales en Syrie et, en appui à la diplomatie russo-chinoise, six bâtiments de la flotte russe dotés de péniches de débarquement et de leurs contingents de fusiliers-marins montent la garde aux larges des ports syriens de Banyas et de Tartous, signe indiscutable de la détermination russe d’éviter un nouvel abus de comportement occidental sur le modèle libyen.
Stratèges en chambre, salonnards intellectuels émargeant sur le budget français ou pétro monarchique, les Etats–Unis veulent bien de la chute de Bachar Al-Assad, mais pas de l’avènement d’une internationale verte au pouvoir dans un pays limitrophe d’Israël. La bataille de Syrie a pour fonction principale de siphonner les salafistes et djihadistes de tous bords, dans une opération de déroutement vers la Syrie, en vue de vider les pétromonarchies de leur présence menaçante, dans une réédition du schéma afghan en ce qui concerne la Palestine.
La Conférence des Non-Alignés, projetée fin Août à Téhéran, quinze jours après le sommet islamique de La Mecque,-convoqué inopinément par l’Arabie saoudite, en plein Ramadan pour y exclure la Syrie-, apparaît, dans ce contexte, comme la réplique iranienne à la manœuvre saoudienne de mainmise sur le dossier syrien. Premier forum de cette importance dans la capitale iranienne depuis l’avènement de la République islamique iranienne, il y a trente-trois ans, le sommet des Non-Alignés de Téhéran, avec participation égyptienne, répond au souci de ses promoteurs de consacrer, dans l’ordre symbolique, l’Iran, comme La Mecque de l’islam révolutionnaire, le pays incontournable de l’équation régionale.
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