Lutte contre le trafic de drogue au Maghreb et au Sahel
Les Etats-Unis espèrent pouvoir compter sur l’Algérie
Visiblement très inquiet des proportions prises par la prolifération, en Afrique de l’Ouest et au Maghreb, de réseaux spécialisés dans le trafic de drogue, le département d’Etat américain a dépêché en Afrique du Nord son secrétaire d’Etat adjoint chargé de la lutte contre les narcotrafics, Todd Davis Robinson.
Son but : sensibiliser les pays de la région sur les dangers que représente le business de la drogue. En Algérie, M. Robinson aura surtout à poursuivre avec les responsables sécuritaires (DGSN, Douanes, Gendarmerie nationale, ministère de l’Intérieur…) les discussions entamées sur le sujet au mois d’octobre 2012 à Washington.
Et eu égard particulièrement à l’extrême fragilité de la majorité des Etats de la région, une fragilité accentuée par l’effondrement du régime libyen, la guerre au Mali et les incertitudes politiques et économiques qui pèsent actuellement sur la Tunisie et l’Egypte, l’Administration américaine espère justement pouvoir compter sur l’Algérie dans ce combat contre les narcotrafiquants. En tout cas, Todd Davis Robinson, qui était hier à Alger, a indiqué que son pays attendait beaucoup du gouvernement algérien qui dispose de moyens suffisants et d’unités «bien formées». «Nous souhaiterions qu’il y ait un travail de bonne foi et que l’Algérie partage et échange des informations relatives à la région.
Nous attendons aussi que l’Algérie, en tant que partenaire et pays stratégique dans la région, assiste ses voisins.» En contrepartie, le diplomate américain – qui a rallié Alger avec des membres de la DEA – a soutenu, lors d’un point de presse animé au siège de l’ambassade des Etats-Unis, que son gouvernement est prêt à mettre à la disposition des Algériens l’expertise dont dispose son pays en matière de lutte contre ce type de criminalité (identification des différents types de drogues, traçabilité de l’argent sale, etc.) et à partager des informations.
M. Robinson a expliqué que cette aide sera aussi d’une grande utilité à l’Algérie, d’autant qu’elle est devenue ces dernières années un pays par lequel transite la drogue.
C’est effectivement via le territoire algérien qu’une partie du cannabis produit au Maroc va en Europe. Placés pour ainsi dire en état d’alerte permanent, les services algériens de sécurité ont, rappelle-t-on, saisi rien que pour l’année 2012 plus de 157 tonnes de résine de cannabis le long de la frontière avec le Maroc, premier pays producteur au monde de cette drogue. En revanche, la cocaïne colombienne est acheminée par l’Afrique de l’Ouest avant de remonter également vers l’Europe et la Russie. En 2010, 18 tonnes de cocaïne colombienne ont ainsi transité par le Sahel. Le pic avait été atteint en 2007 avec 47 tonnes.
Zine Cherfaoui
Les Etats-Unis espèrent pouvoir compter sur l’Algérie
Visiblement très inquiet des proportions prises par la prolifération, en Afrique de l’Ouest et au Maghreb, de réseaux spécialisés dans le trafic de drogue, le département d’Etat américain a dépêché en Afrique du Nord son secrétaire d’Etat adjoint chargé de la lutte contre les narcotrafics, Todd Davis Robinson.
Son but : sensibiliser les pays de la région sur les dangers que représente le business de la drogue. En Algérie, M. Robinson aura surtout à poursuivre avec les responsables sécuritaires (DGSN, Douanes, Gendarmerie nationale, ministère de l’Intérieur…) les discussions entamées sur le sujet au mois d’octobre 2012 à Washington.
Et eu égard particulièrement à l’extrême fragilité de la majorité des Etats de la région, une fragilité accentuée par l’effondrement du régime libyen, la guerre au Mali et les incertitudes politiques et économiques qui pèsent actuellement sur la Tunisie et l’Egypte, l’Administration américaine espère justement pouvoir compter sur l’Algérie dans ce combat contre les narcotrafiquants. En tout cas, Todd Davis Robinson, qui était hier à Alger, a indiqué que son pays attendait beaucoup du gouvernement algérien qui dispose de moyens suffisants et d’unités «bien formées». «Nous souhaiterions qu’il y ait un travail de bonne foi et que l’Algérie partage et échange des informations relatives à la région.
Nous attendons aussi que l’Algérie, en tant que partenaire et pays stratégique dans la région, assiste ses voisins.» En contrepartie, le diplomate américain – qui a rallié Alger avec des membres de la DEA – a soutenu, lors d’un point de presse animé au siège de l’ambassade des Etats-Unis, que son gouvernement est prêt à mettre à la disposition des Algériens l’expertise dont dispose son pays en matière de lutte contre ce type de criminalité (identification des différents types de drogues, traçabilité de l’argent sale, etc.) et à partager des informations.
M. Robinson a expliqué que cette aide sera aussi d’une grande utilité à l’Algérie, d’autant qu’elle est devenue ces dernières années un pays par lequel transite la drogue.
C’est effectivement via le territoire algérien qu’une partie du cannabis produit au Maroc va en Europe. Placés pour ainsi dire en état d’alerte permanent, les services algériens de sécurité ont, rappelle-t-on, saisi rien que pour l’année 2012 plus de 157 tonnes de résine de cannabis le long de la frontière avec le Maroc, premier pays producteur au monde de cette drogue. En revanche, la cocaïne colombienne est acheminée par l’Afrique de l’Ouest avant de remonter également vers l’Europe et la Russie. En 2010, 18 tonnes de cocaïne colombienne ont ainsi transité par le Sahel. Le pic avait été atteint en 2007 avec 47 tonnes.
Zine Cherfaoui
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