Ses déclarations sur Pierre Moscovici, "qui pense dans la langue de la finance internationale", ont alimenté la polémique ce week-end: Jean-Luc Mélenchon en est-il si malheureux?
Pas sûr qu'il en soit si mécontent: Jean-Luc Mélenchon a de nouveau allumé la polémique, dimanche, à l'issue du 3e congrès du Parti de gauche à Bordeaux. Le sujet? Non la radicalisation de son discours contre le gouvernement et l'Union européenne, mais des accusations d'antisémitisme envers Pierre Moscovici - ce dont il s'est énergiquement défendu.
Dès samedi, François Delapierre, un de ses proches habitué lui aussi aux provocations verbales, avait lancé à la tribune que le ministre de l'Economie faisait partie des "17 salopards de l'eurogroupe" qui font pression sur Chypre.
Interrogé sur ces propos, Jean-Luc Mélenchon a répondu le même jour que le ministre de l'Economie avait "un comportement de quelqu'un qui ne pense plus en français, qui pense dans la langue de la finance internationale", selon la bande son diffusée dimanche soir sur le site de Politis.
Le débat a couru tout le dimanche, le long des réseaux sociaux notamment, sur la teneur précise des déclarations de Jean-Luc Mélenchon, des internautes et des journalistes estimant que la version initialement diffusée par l'AFP - "un comportement de quelqu'un qui ne pense pas français, qui pense finance internationale" - prêtait plus le flanc à l'accusation d'antisémitisme.
Le 1er secrétaire du PS, Harlem Désir avait demandé samedi au coprésident du Parti de gauche de "retirer" ses accusations "inacceptables", et ce "vocabulaire des années 30". Dimanche, sur France 5, il lui a reproché "d'hystériser" le débat politique.
Pierre Moscovici lui-même a estimé que Jean-Luc Mélenchon "est en train, par détestation de la social-démocratie, par détestation du parti socialiste, de franchir certaines bornes". "Il y a des choses auxquelles on ne touche pas", a dit le ministre lors de l'émission Dimanche+ sur Canal+.
"J'ignorais quelle était la religion de Pierre Moscovici et je n'ai pas l'intention d'en tenir compte dans l'avenir, pas davantage que dans le passé", s'est défendu Jean-Luc Mélenchon lors du meeting de clôture du congrès.
"Mais si un jour, parce qu'il est juif", Pierre Moscovici était menacé, "il nous trouverait tous, comme un seul corps, pour le défendre", a-t-il ajouté sous les applaudissements de la salle.
"Harlem Désir instrumentalise l'antisémitisme et de façon insupportable", a-t-il ajouté quelques minutes plus tard, devant les journalistes.
C'est "un coup, une blessure", a admis au sujet de cette polémique Jean-Luc Mélenchon, qui trouve les propos du premier secrétaire du PS "très offensants et humainement spécialement blessants de la part de quelqu'un qui a milité avec moi pendant des années".
"Diversion", assure Jean-Luc Mélenchon. "Les socialistes ont décidé de franchir à mon sujet des étapes inouïes de diabolisation", a-t-il contre-attaqué devant les caméras.
Durant la journée, dimanche, les réactions se sont succédé, notamment celles de plusieurs ministres, Manuel Valls, Arnaud Montebourg ou Nicole Bricq, tous condamnant les déclarations du leader du Parti de gauche. Pour la ministre de l'Environnement, Cécile Duflot (EELV), le co-président du PG "n'est pas antisémite" mais "il flirte avec le dérapage à chaque instant, notamment sur les questions de nationalisme".
Jean-François Copé et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) ont également fustigé les propos de Jean-Luc Mélenchon, sans toutefois accuser explicitement le coprésident du parti de gauche d'antisémitisme.
Au Parti du gauche, on s'attendait davantage à être attaqué sur le terme de "salopards". Jean-Luc Mélenchon dénonce "cette attitude (de la France) au moment de Chypre qui n'est pas l'attitude qui correspond à la tradition et aux intérêts profonds de notre pays".
"Il (le gouvernement) ne pense qu'à cajoler la finance", a-t-il lancé sur scène.
"Si le président de la République ne se réveille pas, s'il ne comprend pas qu'il n'est pas dans un congrès permanent du PS à la tête de l'Etat (...) bientôt il verra que les autres n'en ont rien à faire de sa gentillesse et de ses blagues", a-t-il tancé.
"La finance internationale a fait son cahier de brouillon en Grèce, elle en fait un deuxième à Chypre , c'est nous les suivants", a menacé l'ex-candidat Front de gauche à la présidentielle, pour qui "l'affaire de Chypre a été un franchissement".
"Nous ne sommes pas en train de dire que nous proposons de sortir de l'euro", a-t-il toutefois précisé. "En sortir, serait accepter 'l'euro Merkel+', a précisé Jean-Luc Mélenchon, qui souhaite "un euro des peuples".
"L'infecte propagande du parti solférinien va se mettre en route", a-t-il prédit, faisant allusion au siège du PS, rue de Solférino.
Ce "parler cru et dru", Jean-Luc Melenchon l'a revendiqué, "fier d'être tribun": "Je ne leur reconnais aucune suprématie intellectuelle parce que ma manière de parler les dérange, parce que j'appelle un chat, un chat et mon camarade, un salopard, un salopard".
"Dans la Bible, il est écrit que Dieu vomit les tièdes" a-t-il plaidé. Ni antisémite, ni mécréant.
l'express.fr
Pas sûr qu'il en soit si mécontent: Jean-Luc Mélenchon a de nouveau allumé la polémique, dimanche, à l'issue du 3e congrès du Parti de gauche à Bordeaux. Le sujet? Non la radicalisation de son discours contre le gouvernement et l'Union européenne, mais des accusations d'antisémitisme envers Pierre Moscovici - ce dont il s'est énergiquement défendu.
Dès samedi, François Delapierre, un de ses proches habitué lui aussi aux provocations verbales, avait lancé à la tribune que le ministre de l'Economie faisait partie des "17 salopards de l'eurogroupe" qui font pression sur Chypre.
Interrogé sur ces propos, Jean-Luc Mélenchon a répondu le même jour que le ministre de l'Economie avait "un comportement de quelqu'un qui ne pense plus en français, qui pense dans la langue de la finance internationale", selon la bande son diffusée dimanche soir sur le site de Politis.
Le débat a couru tout le dimanche, le long des réseaux sociaux notamment, sur la teneur précise des déclarations de Jean-Luc Mélenchon, des internautes et des journalistes estimant que la version initialement diffusée par l'AFP - "un comportement de quelqu'un qui ne pense pas français, qui pense finance internationale" - prêtait plus le flanc à l'accusation d'antisémitisme.
Le 1er secrétaire du PS, Harlem Désir avait demandé samedi au coprésident du Parti de gauche de "retirer" ses accusations "inacceptables", et ce "vocabulaire des années 30". Dimanche, sur France 5, il lui a reproché "d'hystériser" le débat politique.
Pierre Moscovici lui-même a estimé que Jean-Luc Mélenchon "est en train, par détestation de la social-démocratie, par détestation du parti socialiste, de franchir certaines bornes". "Il y a des choses auxquelles on ne touche pas", a dit le ministre lors de l'émission Dimanche+ sur Canal+.
"J'ignorais quelle était la religion de Pierre Moscovici et je n'ai pas l'intention d'en tenir compte dans l'avenir, pas davantage que dans le passé", s'est défendu Jean-Luc Mélenchon lors du meeting de clôture du congrès.
"Mais si un jour, parce qu'il est juif", Pierre Moscovici était menacé, "il nous trouverait tous, comme un seul corps, pour le défendre", a-t-il ajouté sous les applaudissements de la salle.
"Harlem Désir instrumentalise l'antisémitisme et de façon insupportable", a-t-il ajouté quelques minutes plus tard, devant les journalistes.
C'est "un coup, une blessure", a admis au sujet de cette polémique Jean-Luc Mélenchon, qui trouve les propos du premier secrétaire du PS "très offensants et humainement spécialement blessants de la part de quelqu'un qui a milité avec moi pendant des années".
"Diversion", assure Jean-Luc Mélenchon. "Les socialistes ont décidé de franchir à mon sujet des étapes inouïes de diabolisation", a-t-il contre-attaqué devant les caméras.
Durant la journée, dimanche, les réactions se sont succédé, notamment celles de plusieurs ministres, Manuel Valls, Arnaud Montebourg ou Nicole Bricq, tous condamnant les déclarations du leader du Parti de gauche. Pour la ministre de l'Environnement, Cécile Duflot (EELV), le co-président du PG "n'est pas antisémite" mais "il flirte avec le dérapage à chaque instant, notamment sur les questions de nationalisme".
Jean-François Copé et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) ont également fustigé les propos de Jean-Luc Mélenchon, sans toutefois accuser explicitement le coprésident du parti de gauche d'antisémitisme.
Au Parti du gauche, on s'attendait davantage à être attaqué sur le terme de "salopards". Jean-Luc Mélenchon dénonce "cette attitude (de la France) au moment de Chypre qui n'est pas l'attitude qui correspond à la tradition et aux intérêts profonds de notre pays".
"Il (le gouvernement) ne pense qu'à cajoler la finance", a-t-il lancé sur scène.
"Si le président de la République ne se réveille pas, s'il ne comprend pas qu'il n'est pas dans un congrès permanent du PS à la tête de l'Etat (...) bientôt il verra que les autres n'en ont rien à faire de sa gentillesse et de ses blagues", a-t-il tancé.
"La finance internationale a fait son cahier de brouillon en Grèce, elle en fait un deuxième à Chypre , c'est nous les suivants", a menacé l'ex-candidat Front de gauche à la présidentielle, pour qui "l'affaire de Chypre a été un franchissement".
"Nous ne sommes pas en train de dire que nous proposons de sortir de l'euro", a-t-il toutefois précisé. "En sortir, serait accepter 'l'euro Merkel+', a précisé Jean-Luc Mélenchon, qui souhaite "un euro des peuples".
"L'infecte propagande du parti solférinien va se mettre en route", a-t-il prédit, faisant allusion au siège du PS, rue de Solférino.
Ce "parler cru et dru", Jean-Luc Melenchon l'a revendiqué, "fier d'être tribun": "Je ne leur reconnais aucune suprématie intellectuelle parce que ma manière de parler les dérange, parce que j'appelle un chat, un chat et mon camarade, un salopard, un salopard".
"Dans la Bible, il est écrit que Dieu vomit les tièdes" a-t-il plaidé. Ni antisémite, ni mécréant.
l'express.fr
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