Après une douzaine d'heures de discussions, les ministres des Affaires étrangères de l'UE sont convenus d'un système où ceux qui veulent "aller de l'avant" dans le dossier syrien peuvent le faire.
De NOTRE CORRESPONDANT À BRUXELLES, ALAIN FRANCO
Il aura fallu une douzaine d'heures de discussions aux ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne pour en arriver là : un accord pour reconduire toutes les sanctions économiques et financières contre la Syrie et les caciques du régime Assad. Toutes, sauf une : l'embargo sur les armes. Au terme d'intenses négociations à huis clos, les ministres ont constaté leur incapacité à faire front commun. En conséquence, les pays qui le désirent pourront livrer des armes aux opposants à Bachar el-Assad.
C'est une victoire pour Paris et Londres, avocats de longue date de l'armement du Conseil national syrien. "C'est le résultat que nous souhaitions", s'est réjoui le Britannique William Hague, qui y voit "un message très fort de l'Europe au régime d'Assad". "C'est une bonne nouvelle, car le système retenu n'empêche pas ceux qui veulent aller de l'avant de le faire", affirme-t-on du côté français.
A priori, c'est aussi une décision bienvenue pour les insurgés syriens qui réclament depuis des mois des armes de la communauté internationale. Sauf que Paris et Londres, qui conservent une large marge de manoeuvre, ont promis d'attendre le résultat d'une possible conférence de paix sur la Syrie qui pourrait se tenir en juin à Genève, à l'initiative de Washington et de Moscou.
"Grand défi"
Lundi soir, les chefs de la diplomatie américaine et russe étaient d'ailleurs à Paris pour s'en entretenir avec Laurent Fabius, rentré plus tôt de Bruxelles. "Organiser une telle conférence est un grand défi pour nous", a constaté le russe Sergueï Lavrov, affirmant mettre dans la balance tout le poids des diplomaties des deux superpuissances, ce qui "augmente les chances de succès".
Pour réduire la fracture en Europe, les ministres se sont entendus sur des conditions communes pour exporter des armes. Les livraisons devront être contrôlées, pour qu'elles ne tombent pas dans de mauvaises mains, comme celles de djihadistes, et elles devront être "destinées à protéger les populations civiles, au cas par cas", a précisé la "ministre des Affaires étrangères" de l'UE, Catherine Ashton.
N'empêche ! L'objectif d'unité européenne sur le dossier syrien affichée par toutes les capitales jusqu'au début du conseil des ministres a volé en éclats, sous l'effet conjugué de l'intransigeance de Londres, prête à faire cavalier seul, et des opposants à l'armement des insurgés, comme l'Autriche et la République tchèque, hostiles à tout compromis.
lepoint.fr
De NOTRE CORRESPONDANT À BRUXELLES, ALAIN FRANCO
Il aura fallu une douzaine d'heures de discussions aux ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne pour en arriver là : un accord pour reconduire toutes les sanctions économiques et financières contre la Syrie et les caciques du régime Assad. Toutes, sauf une : l'embargo sur les armes. Au terme d'intenses négociations à huis clos, les ministres ont constaté leur incapacité à faire front commun. En conséquence, les pays qui le désirent pourront livrer des armes aux opposants à Bachar el-Assad.
C'est une victoire pour Paris et Londres, avocats de longue date de l'armement du Conseil national syrien. "C'est le résultat que nous souhaitions", s'est réjoui le Britannique William Hague, qui y voit "un message très fort de l'Europe au régime d'Assad". "C'est une bonne nouvelle, car le système retenu n'empêche pas ceux qui veulent aller de l'avant de le faire", affirme-t-on du côté français.
A priori, c'est aussi une décision bienvenue pour les insurgés syriens qui réclament depuis des mois des armes de la communauté internationale. Sauf que Paris et Londres, qui conservent une large marge de manoeuvre, ont promis d'attendre le résultat d'une possible conférence de paix sur la Syrie qui pourrait se tenir en juin à Genève, à l'initiative de Washington et de Moscou.
"Grand défi"
Lundi soir, les chefs de la diplomatie américaine et russe étaient d'ailleurs à Paris pour s'en entretenir avec Laurent Fabius, rentré plus tôt de Bruxelles. "Organiser une telle conférence est un grand défi pour nous", a constaté le russe Sergueï Lavrov, affirmant mettre dans la balance tout le poids des diplomaties des deux superpuissances, ce qui "augmente les chances de succès".
Pour réduire la fracture en Europe, les ministres se sont entendus sur des conditions communes pour exporter des armes. Les livraisons devront être contrôlées, pour qu'elles ne tombent pas dans de mauvaises mains, comme celles de djihadistes, et elles devront être "destinées à protéger les populations civiles, au cas par cas", a précisé la "ministre des Affaires étrangères" de l'UE, Catherine Ashton.
N'empêche ! L'objectif d'unité européenne sur le dossier syrien affichée par toutes les capitales jusqu'au début du conseil des ministres a volé en éclats, sous l'effet conjugué de l'intransigeance de Londres, prête à faire cavalier seul, et des opposants à l'armement des insurgés, comme l'Autriche et la République tchèque, hostiles à tout compromis.
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