Écrit par Boudjemaa Medjkoun
Accusé d’attiser la haine ethnique et confessionnelle dans la région, le Hezbollah essuie depuis son intervention aux côtés de l’armée syrienne, qui lui a été d’un grand appui dans la reconquête de Qousseir, qui marque un tournant dans le conflit syrien, une avalanche de critiques et d’abjurations, d’incitations ouvertes au djihad et appels au meurtre.
Cette levée de boucliers, inspirée par les gardiens attitrés de la foi pétro-musulmane contre cette énième victoire enregistrée par le Hezbollah, et qui rappelle sa résistance et sa victoire contre Israël durant l’été 2006, intervient au moment où Israël reste en embuscade et affûte ses armes. Qu’est-ce qui fait donc courir les vieux muftis grabataires ?
Le la a été donné, comme à l’accoutumée ces dernières années, par celui qui est qualifié de mufti de l’OTAN, l’inévitable Youssef Al Qaradhaoui, grand mufti devant l’éternel et président de l’union des savants musulmans, qui a auréolé de sa caution toutes les agressions contre les peuples musulmans. Avant même l’issue définitive de la bataille de Qousseir, ce dernier a appelé les musulmans sunnites à la guerre sainte en Syrie pour contrer la participation des milices du Hezbollah qu’il qualifie de « parti de Satan ». Usant d’un discours aux consonances rituelles pour lancer un véritable appel à la guerre entre sunnites et chiites, il a exhorté « tous ceux qui sont capables de mener le djihad et de combattre à se rendre en Syrie pour se tenir aux côtés du peuple syrien massacré par le régime et maintenant par le parti de Satan ». Poussant l’outrecuidance plus loin, il s’interroge « comment 100 millions de chiites à travers le monde peuvent-ils vaincre 1,7 milliard de sunnites » et de répondre, par lui-même, que « c’est seulement parce que les musulmans sunnites sont faibles ».
Se demandant « pourquoi devrions-nous rester impassibles pendant que l’Iran envoie des armes et des hommes », le consultant religieux d’Al Jazeera affirme que « le chef du parti de Satan est venu pour combattre les sunnites » sur injonction de l’Iran. Maintenant, assure-t-il, « nous savons ce que veulent les Iraniens. Ils veulent poursuivre les massacres pour tuer les sunnites ». Pour rappel, Al Qaradhaoui avait auparavant soutenu le Hezbollah, notamment dans sa guerre contre Israël, avant de changer de cap depuis l’avènement des printemps arabes où il a ouvertement joué le rôle de caution morale pour les interventions étrangères dans certains pays touchés. « Il semble que les religieux saoudiens étaient plus sages que moi » a-t-il déclaré, pour justifier son revirement.
Convergences dangereuses
Un revirement qui n’a pas manqué d’être salué et d’inspirer le grand mufti d’Arabie saoudite, cheikh Abdel Aziz Al-Cheikh, qui lui a emboîté le pas, en appelant, lui aussi, au djihad en Syrie. Ce dernier a salué la position d’Al Qaradhaoui, qui reprend, selon lui « la position adoptée par les intellectuels les plus érudits du royaume wahhabite qui n’ont pas varié dans leur appréciation de ce mouvement sectaire répugnant depuis ses débuts ». Il a appelé les gouvernements et les responsables religieux à prendre des « mesures » contre le Hezbollah. « Nous exhortons tous les hommes politiques et religieux à prendre des mesures conséquentes contre ce répugnant groupe sectaire et tous ceux qui le soutiennent », a-t-il déclaré dans un discours repris par l’agence de presse officielle saoudienne. L’autre éminence du crime à joindre sa voix, avec une petite nuance, au concert des appels au djihad, est le chef d’Al-Qaïda, Aymen Al Zawahiri, qui a appelé les fractions djihadistes en Syrie à l’union sacrée aux fins d’instaurer le Califat. « Unissez-vous, entendez-vous et engagez-vous à ne pas déposer les armes et à ne pas quitter vos tranchées jusqu’à l’établissement au Levant d’un État islamique qui œuvrera pour le rétablissement du califat », leur a-t-il lancé dans un message audio diffusé jeudi. Le chef d’Al-Qaida nuance son discours en prévenant les djihadistes contre la spoliation de leur action et la mise en place à Damas d’un gouvernement à la solde des Etats-Unis et d’Israël.
« Les Etats-Unis, leurs acolytes et leurs alliés veulent que vous sacrifiiez votre sang pour provoquer la chute du régime alaouite criminel, puis installer un gouvernement à leur solde qui préservera la sécurité d’Israël ». Le djihad au Levant œuvre, pour lui, à « l’établissement d’un califat islamique combattant qui poursuivra les sacrifices jusqu’à ce que la bannière du djihad et de l’islam soit hissée à Jérusalem ».
REPORTERS.DZ
Accusé d’attiser la haine ethnique et confessionnelle dans la région, le Hezbollah essuie depuis son intervention aux côtés de l’armée syrienne, qui lui a été d’un grand appui dans la reconquête de Qousseir, qui marque un tournant dans le conflit syrien, une avalanche de critiques et d’abjurations, d’incitations ouvertes au djihad et appels au meurtre.
Cette levée de boucliers, inspirée par les gardiens attitrés de la foi pétro-musulmane contre cette énième victoire enregistrée par le Hezbollah, et qui rappelle sa résistance et sa victoire contre Israël durant l’été 2006, intervient au moment où Israël reste en embuscade et affûte ses armes. Qu’est-ce qui fait donc courir les vieux muftis grabataires ?
Le la a été donné, comme à l’accoutumée ces dernières années, par celui qui est qualifié de mufti de l’OTAN, l’inévitable Youssef Al Qaradhaoui, grand mufti devant l’éternel et président de l’union des savants musulmans, qui a auréolé de sa caution toutes les agressions contre les peuples musulmans. Avant même l’issue définitive de la bataille de Qousseir, ce dernier a appelé les musulmans sunnites à la guerre sainte en Syrie pour contrer la participation des milices du Hezbollah qu’il qualifie de « parti de Satan ». Usant d’un discours aux consonances rituelles pour lancer un véritable appel à la guerre entre sunnites et chiites, il a exhorté « tous ceux qui sont capables de mener le djihad et de combattre à se rendre en Syrie pour se tenir aux côtés du peuple syrien massacré par le régime et maintenant par le parti de Satan ». Poussant l’outrecuidance plus loin, il s’interroge « comment 100 millions de chiites à travers le monde peuvent-ils vaincre 1,7 milliard de sunnites » et de répondre, par lui-même, que « c’est seulement parce que les musulmans sunnites sont faibles ».
Se demandant « pourquoi devrions-nous rester impassibles pendant que l’Iran envoie des armes et des hommes », le consultant religieux d’Al Jazeera affirme que « le chef du parti de Satan est venu pour combattre les sunnites » sur injonction de l’Iran. Maintenant, assure-t-il, « nous savons ce que veulent les Iraniens. Ils veulent poursuivre les massacres pour tuer les sunnites ». Pour rappel, Al Qaradhaoui avait auparavant soutenu le Hezbollah, notamment dans sa guerre contre Israël, avant de changer de cap depuis l’avènement des printemps arabes où il a ouvertement joué le rôle de caution morale pour les interventions étrangères dans certains pays touchés. « Il semble que les religieux saoudiens étaient plus sages que moi » a-t-il déclaré, pour justifier son revirement.
Convergences dangereuses
Un revirement qui n’a pas manqué d’être salué et d’inspirer le grand mufti d’Arabie saoudite, cheikh Abdel Aziz Al-Cheikh, qui lui a emboîté le pas, en appelant, lui aussi, au djihad en Syrie. Ce dernier a salué la position d’Al Qaradhaoui, qui reprend, selon lui « la position adoptée par les intellectuels les plus érudits du royaume wahhabite qui n’ont pas varié dans leur appréciation de ce mouvement sectaire répugnant depuis ses débuts ». Il a appelé les gouvernements et les responsables religieux à prendre des « mesures » contre le Hezbollah. « Nous exhortons tous les hommes politiques et religieux à prendre des mesures conséquentes contre ce répugnant groupe sectaire et tous ceux qui le soutiennent », a-t-il déclaré dans un discours repris par l’agence de presse officielle saoudienne. L’autre éminence du crime à joindre sa voix, avec une petite nuance, au concert des appels au djihad, est le chef d’Al-Qaïda, Aymen Al Zawahiri, qui a appelé les fractions djihadistes en Syrie à l’union sacrée aux fins d’instaurer le Califat. « Unissez-vous, entendez-vous et engagez-vous à ne pas déposer les armes et à ne pas quitter vos tranchées jusqu’à l’établissement au Levant d’un État islamique qui œuvrera pour le rétablissement du califat », leur a-t-il lancé dans un message audio diffusé jeudi. Le chef d’Al-Qaida nuance son discours en prévenant les djihadistes contre la spoliation de leur action et la mise en place à Damas d’un gouvernement à la solde des Etats-Unis et d’Israël.
« Les Etats-Unis, leurs acolytes et leurs alliés veulent que vous sacrifiiez votre sang pour provoquer la chute du régime alaouite criminel, puis installer un gouvernement à leur solde qui préservera la sécurité d’Israël ». Le djihad au Levant œuvre, pour lui, à « l’établissement d’un califat islamique combattant qui poursuivra les sacrifices jusqu’à ce que la bannière du djihad et de l’islam soit hissée à Jérusalem ».
REPORTERS.DZ
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