Maroc, Algérie et Russie médiateurs de l’Iran ?
Par Elisabeth Studer le 1 septembre 2006
Alors que le monde entier subit les contre-coups de l’immense tension entourant le dossier nucléaire iranien, la Russie annonce qu’elle pourrait construire un réacteur nucléaire pour le Maroc, à des fins civiles, il va de soi.
Apres avoir affiché ses intentions de poursuivre de manière irréversible son projet d’enrichissement d’uranium, notamment en inaugurant, samedi dernier, une usine de production d’eau lourde, l’Iran souhaite par ailleurs s’assurer la médiation de pays tels que l’Algérie.
Téhéran recherche ainsi des alliés au Maghreb en vue de défendre conjointement le droit des pays en voie de développement à acquérir une technologie nucléaire à usage pacifique.
I - La Russie pourrait bâtir la 1ere centrale nucléaire du Maroc
Atomstroyexport devrait participera à l'appel d'offres pour la construction de la première centrale nucléaire au Maroc, a annoncé cette semaine le porte-parole de la société russe.
Le 30 août dernier, a eu lieu à Moscou une rencontre entre la délégation marocaine conduite par le directeur général de l'Office national de l'électricité Younès Maamar et les responsables de l'Agence russe de l'énergie atomique, du holding Rosenergoatom, du groupe TVEL et de Atomstroyexport.
Selon les prévisions, le premier réacteur nucléaire du Maroc sera construit entre 2016 et 2017.
Atomstroyexport, premier opérateur nucléaire de Russie, dirige la construction de centrales en Iran, en Chine et en Inde, conformément aux accords intergouvernementaux, pour un montant de 4,5 milliards de dollars.
Atomstroyexport est l'unique société au monde construisant aujourd'hui simultanément cinq réacteurs nucléaires à l'étranger. Au total, des spécialistes russes ont construit 30 piles atomiques pour des clients étrangers.
II - L’Iran sollicite l’Algérie en tant que médiateur
M.Mohamed Bedjaoui, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, à reçu, cette semaine, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, M.Mohamed Reza Baqir. L’objectif affiché de l'Iran était de mettre l’Algérie au courant des décisions importantes prises par son pays à propos du dossier du nucléaire.
Apres avoir affiché ses intentions de poursuivre de manière irréversible son projet d’enrichissement d’uranium, notamment en inaugurant, samedi dernier, une usine de production d’eau lourde, Téhéran, souhaite s’assurer la médiation de pays tels l’Algérie. Ainsi, le 14 aout dernier, le chef du gouvernement algérien, M.Abdelaziz Belkhadem, avait reçu, le chef de la diplomatie iranienne. Le mois de juin dernier, c’est le secrétaire général du Conseil suprême iranien de la sécurité nationale, M.Ali Larijani, qui s’était rendu à Alger.
Le rapprochement entre Alger et Washington, serait le motif qui aurait incité Téhéran à faire preuve d’un tel forcing diplomatique, en vue de trouver un terrain d’entente permettant de diminuer l’ampleur des pressions qui s’exercent sur Téhéran. L’Iran a bien compris qu’une médiation chinoise ou russe, serait automatiquement interprétée, par les Américains, comme une tendance expansionniste de ces deux puissances, tandis que les Européens peuvent difficile prétendre au rôle de médiateurs.
La République islamique de l’Iran, a en tout état de cause exprimé ouvertement ses préférences pour la médiation algérienne, depuis la tenue à Paris, en avril 2005, de la conférence internationale du dialogue des civilisations.
III - L’Algérie, bon élève de l’AIEA
L’Algérie semble maintenir sa position officielle d’instaurer une totale transparence autour de son propre programme de recherche nucléaire, tout en privilégiant une coopération bilatérale et multilatérale dans le but de développer et de mettre cette énergie à disposition d’une utilisation civile. Le pays commence ainsi à se frayer un chemin dans le concert des nations ayant la maîtrise de cette industrie.
L’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) paraît quant à elle apprécié positivement la disponibilité et l’implication de l’Algérie dans les actions anti-proliférations des armes nucléaires. Ainsi, l’Agence a accepté d’organiser à Alger une réunion régionale sur le dossier de la non-prolifération des armes nucléaires avant la fin 2006.
La place prépondérante que semble prendre l’Algérie sur la « scène du nucléaire », n’a pas échappé aux Iraniens qui espèrent la voir adopter une position qui a toujours été la sienne, à savoir défendre le droit des pays en voie de développement à acquérir une technologie nucléaire à usage pacifique.
BeurFM/LeBlogFinance/TypePad
Par Elisabeth Studer le 1 septembre 2006
Alors que le monde entier subit les contre-coups de l’immense tension entourant le dossier nucléaire iranien, la Russie annonce qu’elle pourrait construire un réacteur nucléaire pour le Maroc, à des fins civiles, il va de soi.
Apres avoir affiché ses intentions de poursuivre de manière irréversible son projet d’enrichissement d’uranium, notamment en inaugurant, samedi dernier, une usine de production d’eau lourde, l’Iran souhaite par ailleurs s’assurer la médiation de pays tels que l’Algérie.
Téhéran recherche ainsi des alliés au Maghreb en vue de défendre conjointement le droit des pays en voie de développement à acquérir une technologie nucléaire à usage pacifique.
I - La Russie pourrait bâtir la 1ere centrale nucléaire du Maroc
Atomstroyexport devrait participera à l'appel d'offres pour la construction de la première centrale nucléaire au Maroc, a annoncé cette semaine le porte-parole de la société russe.
Le 30 août dernier, a eu lieu à Moscou une rencontre entre la délégation marocaine conduite par le directeur général de l'Office national de l'électricité Younès Maamar et les responsables de l'Agence russe de l'énergie atomique, du holding Rosenergoatom, du groupe TVEL et de Atomstroyexport.
Selon les prévisions, le premier réacteur nucléaire du Maroc sera construit entre 2016 et 2017.
Atomstroyexport, premier opérateur nucléaire de Russie, dirige la construction de centrales en Iran, en Chine et en Inde, conformément aux accords intergouvernementaux, pour un montant de 4,5 milliards de dollars.
Atomstroyexport est l'unique société au monde construisant aujourd'hui simultanément cinq réacteurs nucléaires à l'étranger. Au total, des spécialistes russes ont construit 30 piles atomiques pour des clients étrangers.
II - L’Iran sollicite l’Algérie en tant que médiateur
M.Mohamed Bedjaoui, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, à reçu, cette semaine, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, M.Mohamed Reza Baqir. L’objectif affiché de l'Iran était de mettre l’Algérie au courant des décisions importantes prises par son pays à propos du dossier du nucléaire.
Apres avoir affiché ses intentions de poursuivre de manière irréversible son projet d’enrichissement d’uranium, notamment en inaugurant, samedi dernier, une usine de production d’eau lourde, Téhéran, souhaite s’assurer la médiation de pays tels l’Algérie. Ainsi, le 14 aout dernier, le chef du gouvernement algérien, M.Abdelaziz Belkhadem, avait reçu, le chef de la diplomatie iranienne. Le mois de juin dernier, c’est le secrétaire général du Conseil suprême iranien de la sécurité nationale, M.Ali Larijani, qui s’était rendu à Alger.
Le rapprochement entre Alger et Washington, serait le motif qui aurait incité Téhéran à faire preuve d’un tel forcing diplomatique, en vue de trouver un terrain d’entente permettant de diminuer l’ampleur des pressions qui s’exercent sur Téhéran. L’Iran a bien compris qu’une médiation chinoise ou russe, serait automatiquement interprétée, par les Américains, comme une tendance expansionniste de ces deux puissances, tandis que les Européens peuvent difficile prétendre au rôle de médiateurs.
La République islamique de l’Iran, a en tout état de cause exprimé ouvertement ses préférences pour la médiation algérienne, depuis la tenue à Paris, en avril 2005, de la conférence internationale du dialogue des civilisations.
III - L’Algérie, bon élève de l’AIEA
L’Algérie semble maintenir sa position officielle d’instaurer une totale transparence autour de son propre programme de recherche nucléaire, tout en privilégiant une coopération bilatérale et multilatérale dans le but de développer et de mettre cette énergie à disposition d’une utilisation civile. Le pays commence ainsi à se frayer un chemin dans le concert des nations ayant la maîtrise de cette industrie.
L’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) paraît quant à elle apprécié positivement la disponibilité et l’implication de l’Algérie dans les actions anti-proliférations des armes nucléaires. Ainsi, l’Agence a accepté d’organiser à Alger une réunion régionale sur le dossier de la non-prolifération des armes nucléaires avant la fin 2006.
La place prépondérante que semble prendre l’Algérie sur la « scène du nucléaire », n’a pas échappé aux Iraniens qui espèrent la voir adopter une position qui a toujours été la sienne, à savoir défendre le droit des pays en voie de développement à acquérir une technologie nucléaire à usage pacifique.
BeurFM/LeBlogFinance/TypePad
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