salam
Jusqu'au début du 20ème siècle, le drapeau marocain s'ornait d'une étoile à six branches. L'hymne national a été composé par un capitaine français et ses paroles n'ont été écrites qu'en 1969... Vérités méconnues sur les deux symboles nationaux.
Sur cette photo de la “garde khalifienne”, prise à Tétouan sous le protectorat espagnol, on distingue en arrière plan l'étoile à six branches, qui était apposée alors sur le drapeau marocain.
Un hymne “sur concours”
Lyautey ne s'arrêta pas en si bon chemin puisque, en bon militaire, il ordonna la création d'un hymne pour le royaume. Cette musique, composée à l'époque de Moulay Youssef, n'était à l'origine qu'un simple “salut royal”, comme l'assure le musicologue Ahmed Aïdoune, un air sans paroles, connu comme “l'hymne chérifien”. Le Capitaine (français) Léo Morgan, chef de musique à la garde chérifienne, ne se doutait pas que la musique qu'il a composée allait lui survivre aussi longtemps...
Après l'indépendance, il y eut certes des tentatives de composer d'autres hymnes, plus en phase avec le nationalisme et l'identité marocaine. Mais sans succès. Les notes de Léo Morgan, musique sans textes, resteront ainsi l'hymne marocain, joué lors des fêtes nationales et des visites royales. Et le nom de son compositeur se fondra dans l'oubli, à tel point que certains Marocains en attribuaient la paternité à... Mohammed Abdelouahab, Abdelkader Rachdi ou Ahmed El Bidaoui.
Quant aux paroles (“manbita al ahrar...”), elles ne seront finalement écrites qu'en 1969, dans des circonstances pour le moins originales. L'équipe marocaine de football venait de se qualifier à sa première phase finale de Coupe du Monde, qui se déroulait une année plus tard au Mexique. C'est alors que Hassan II décida d'accoler un texte à l'hymne national, histoire de permettre à la bande de Driss Bamous, capitaine de l'époque, d'avoir quelque chose à fredonner durant la traditionnelle présentation des hymnes, dûment retransmise par les télévisions du monde entier.
Un concours de poésie fut alors organisé à la demande du Palais, en vue de sélectionner les textes les plus expressifs. Plusieurs poètes y participèrent et c'est finalement le poème “Manbita al alhrar”, de Moulay Ali Skalli, qui sera sélectionné par Hassan II lui-même. Ce dernier ira même jusqu'à lui apporter de légères retouches.
Ironie de l'histoire, le 3 juin 1970, lorsque l'hymne national marocain a retenti dans un stade mexicain, Faras, Houmane et leurs coéquipiers n'avaient même pas eu le temps d'apprendre correctement les couplets de Skalli, il est vrai gavés de formules alambiquées et d'expressions savantes. Du coup, le monde entier a effectivement pu admirer onze Marocains en shorts, essayant tant bien que mal de remuer les lèvres, chantant tant bien que mal l'hymne national...
Jusqu'au début du 20ème siècle, le drapeau marocain s'ornait d'une étoile à six branches. L'hymne national a été composé par un capitaine français et ses paroles n'ont été écrites qu'en 1969... Vérités méconnues sur les deux symboles nationaux.
Sur cette photo de la “garde khalifienne”, prise à Tétouan sous le protectorat espagnol, on distingue en arrière plan l'étoile à six branches, qui était apposée alors sur le drapeau marocain.
Un hymne “sur concours”
Lyautey ne s'arrêta pas en si bon chemin puisque, en bon militaire, il ordonna la création d'un hymne pour le royaume. Cette musique, composée à l'époque de Moulay Youssef, n'était à l'origine qu'un simple “salut royal”, comme l'assure le musicologue Ahmed Aïdoune, un air sans paroles, connu comme “l'hymne chérifien”. Le Capitaine (français) Léo Morgan, chef de musique à la garde chérifienne, ne se doutait pas que la musique qu'il a composée allait lui survivre aussi longtemps...
Après l'indépendance, il y eut certes des tentatives de composer d'autres hymnes, plus en phase avec le nationalisme et l'identité marocaine. Mais sans succès. Les notes de Léo Morgan, musique sans textes, resteront ainsi l'hymne marocain, joué lors des fêtes nationales et des visites royales. Et le nom de son compositeur se fondra dans l'oubli, à tel point que certains Marocains en attribuaient la paternité à... Mohammed Abdelouahab, Abdelkader Rachdi ou Ahmed El Bidaoui.
Quant aux paroles (“manbita al ahrar...”), elles ne seront finalement écrites qu'en 1969, dans des circonstances pour le moins originales. L'équipe marocaine de football venait de se qualifier à sa première phase finale de Coupe du Monde, qui se déroulait une année plus tard au Mexique. C'est alors que Hassan II décida d'accoler un texte à l'hymne national, histoire de permettre à la bande de Driss Bamous, capitaine de l'époque, d'avoir quelque chose à fredonner durant la traditionnelle présentation des hymnes, dûment retransmise par les télévisions du monde entier.
Un concours de poésie fut alors organisé à la demande du Palais, en vue de sélectionner les textes les plus expressifs. Plusieurs poètes y participèrent et c'est finalement le poème “Manbita al alhrar”, de Moulay Ali Skalli, qui sera sélectionné par Hassan II lui-même. Ce dernier ira même jusqu'à lui apporter de légères retouches.
Ironie de l'histoire, le 3 juin 1970, lorsque l'hymne national marocain a retenti dans un stade mexicain, Faras, Houmane et leurs coéquipiers n'avaient même pas eu le temps d'apprendre correctement les couplets de Skalli, il est vrai gavés de formules alambiquées et d'expressions savantes. Du coup, le monde entier a effectivement pu admirer onze Marocains en shorts, essayant tant bien que mal de remuer les lèvres, chantant tant bien que mal l'hymne national...
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