Par René Naba
Interview de René Naba par le Rassemblement Pour le Liban
Interview de René Naba par RPL (Rassemblement pour le Liban), la branche française du Courant patriotique Libanais du Général Michel Aoun.
Co publiée par renenaba et RPL.
Propos recueillis par Mohamad Ezzeddine
RPL- Le rigoriste Ahmad Al Assir a ruiné Saida pendant deux ans et l’a détruite. Qui finançait et armait ce terroriste et son groupe?
RN: AL-Assir n’est pas le fait du hasard. Nullement. Certainement pas un phénomène de génération spontanée. Certainement pas une icône révolutionnaire du calibre de Mohamad Bouazizi. Son surgissement a été programmé. Depuis 2006, en pleine guerre de destruction israélienne du Liban, l’Arabie saoudite et l’Egypte de Moubarak n’avaient de cesse d’entraver le Hezbollah, projetant de créer une milice sunnite au Liban, non pour participer à la guerre contre Israël, l’ennemi officiel du Monde arabe, mais une milice sunnite qui fasse contrepoids au Hezbollah, sur une base sectaire, en vue de faire de l’ombre à la milice chiite. Un pion dans une éventuelle négociation visant à désarmer le Hezbollah. Wikileaks a fait état des entretiens à ce sujet de Saoud Al Faysal, ministre saoudien des Affaires étrangères, avec David Satterfield, sous-secrétaire d’état américain, sur suggestion de Fouad Siniora, premier ministre libanais de l’époque, l’homme qui a donné l’accolade à Consolez Rice, secrétaire d’état américain, en pleine destruction de Beyrouth par l’aviation israélienne. Une première tentative a eu lieu en 2008, au camp de Nahr El Bared (nord du Liban) avec Fateh al Islam. Les similitudes sont nombreuses entre ces deux actions qui suggèrent une marque de fabrique commune.
1-Les deux formations sunnites ont pour géniteur commun les pétromonarchies du Golfe. Fateh Al islam, l’Arabie saoudite, qui devait aménager une zone de droit pour l’entrainement des milices sunnites et y assurer la jonction territoriale avec les régions sunnites du centre de la Syrie (Homs-Hama). La brigade Assir avait, elle, vocation à constituer un abcès de fixation sur le flanc du Hezbollah à l’effet de lui couper la voie du ravitaillement stratégique du sud Liban vers la zone frontalière.
2-Tant Fateh Al Islam qu’Ahmad Al Assir se sont attaqués à l’armée libanaise, agrégateur des diverses composantes de la mosaïque libanaise en ce qu’elle constitue l’unique matrice du brassage humain inter libanais. Les deux ont infligé de lourdes pertes à l’armée libanaise. Plus durement qu’elle n’en a subie depuis l’indépendance du Liban, il y a 70 ans. Et pas la moindre éraflure à l’armée israélienne. Les deux ont instrumentalisé des Palestiniens dans leur aventure, dévoyant le combat principal des Arabes de son champ de bataille principal la Palestine.
3-Les chefs de ces deux formations ont déserté le champ de bataille. Chaker Absi, le nordiste, a été exfiltré vers l’Arabie saoudite par son ancien commanditaire Saad Hariri, (remembrer l’épisode de la Banque de la Méditerranée) à la nomination de l’héritier comme premier ministre et Ahmad Al Assir a disparu de la scène par phénomène d’évaporation théologique. Une baudruche dégonflée.
A croire que le néo leadership sunnite libanais a opté pour la fuite en avant comme mode de gouvernement si l’on se souvient que le premier fugitif politique libanais n’est autre que Saad Hariri, en personne, lequel n’a pas hésité à fuir Beyrouth, au premier coup de feu tiré par les Israéliens en 2006, alors qu’il est député de Beyrouth, une ville reconstruite par son père, de surcroit chef de la majorité parlementaire à l’époque. Il est piquant de relever que le clan qui revendique l’application de l’état de Droit au Liban soit celui qui soustrait à la justice des criminels, celui qui a le plus soustrait à la justice de grands criminels.
RPL -Des rumeurs prétendent que le terroriste d’Abra se cache dans l’ambassade turque, d’autres rumeurs disent qu’il est en Syrie. A votre avis ou est-il caché?
RN: Peu importe le lieu où il se terre. L’important c’est qu’il a déserté le champ de bataille, abandonnant ses troupes, victimes de sa mégalomanie et de sa logomachie, sacrifiées à des enjeux de pouvoir qui le dépassent lui ainsi que ses commanditaires. Ce comportement est lourd de conséquences tant au niveau de la symbolique et que de la déontologie de combat.
Assir comptait piéger le Hezbollah. Il s’est piégé lui-même. En fait Assir porte bien son nom. Assir est un captif, captif de sa démagogie et de ses commanditaires, eux-mêmes captifs de leur propre commanditaire, les vassaux des Etats unis d’Amérique. Infernale logique de vassalité. Imaginez-vous un instant Hassan Nasrallah déserter le champ de bataille, abandonner ses compagnons de lutte sur le terrain sans assistance; fuir la capitale de son pays pour des bains de vapeur afin de soigner son embonpoint. Entre Assir et Hassan Nasrallah, il existe une différence d’échelle, celle qui sépare un touilleur de fange d’un personnage qui tutoie quotidiennement l’histoire. Celle qui sépare un branquignole d’un personnage considérable de l’histoire arabe contemporaine, «LE» phénomène majeur sur le plan politique et militaire de l’histoire arabe contemporaine.
Se pose la question du bien-fondé du choix malheureusement répétitif des Etats unis de leurs sous-traitants régionaux. Que des branquignoles, l’héritier Saad Hariri, alors que les «grandes démocraties occidentales» combattent les dynasties républicaines dans les pays arabes, Wissam Al Hassan, qui n’a su protéger ni son maitre, Rafic Hariri, ni sa propre personne, Chaker Absi, Ahmad Al Asir, jusques y Samir Geagea. Sans doute la fascination pour les grands criminels, ou pour leur servilité. Drôle de parcours d’ailleurs pour Samir Geagea, qui se voulait le représentant de l’authenticité libanaise, qui aura fait office d’ «arabe de service» aux deux plus grandes théocraties mondiales -Israël et L’Arabie saoudite-, la forme la plus antinomique de l’équation libanaise, qui finit sa carrière en caution de l’islam pétrolier atlantiste, la forme la plus pernicieuse du patriotisme servile. Réjouissons nos de son absence de descendance.
Réfugié à l’ambassade de Turquie à Beyrouth, Assir? Hypothèse plausible, mais Là n’est pas la question. La Turquie a souhaité se remettre en selle après sa déconfiture de Syrie et Place Taqsim. Et les sidoniens à la solde du clan Hariri ont accueilli Erdogan en 2011 par des clameurs d’une grande misère intellectuelle: «Ahlan bi Khalifat Al Osmaniyine» (Bienvenue à l’héritier des Ottomans). Une insulte à la mémoire libanaise de Safar Barlek, aux martyrs chrétiens et musulmans de la place des martyrs, victimes de l’arbitraire sanguinaire des Ottomans; Place des martyrs, où trône désormais curieusement celui qui se considère comme l’unique martyr du Liban, le milliardaire libano saoudien Rafic Hariri.
RPL- Al-Assir et les Salafistes libanais sont donc totalement parties prenantes du projet américano-qatari de «nouveau Moyen-Orient»? Ce projet consiste-t-il à uniformiser le monde arabo-musulman par la doctrine du wahhâbisme à l’image de ce que fut le nazisme en Europe?
RN: Je ne dirai pas les choses de cette façon. Les gérontocrates pétro monarchiques cherchent à s’épargner les flammes de la révolte populaire, en détournant le cours de la révolution des rives hautement inflammables du golfe pétrolier théocratique vers la rive méditerranéenne du Monde arabe et les régimes républicains de type séculier. Le camp atlantiste cherche, lui, à briser l’axe de la contestation à l’hégémonie israélo américaine. Il y a donc conjonction d’intérêt.
RPL- Que se-serait-il passé au Liban si l’Armée libanaise n’était pas intervenue ou avait été vaincue à Saida?
RN: Tout simplement une réédition de la guerre inter factionnelle qui a ravagé le Liban pendant quinze ans. Mais dans une équation inversée. Au lieu d’une guerre confessionnelle islamo chrétienne, selon le schéma sectaire de 1975, nous aurions assisté à un conflit à front renversé mettant aux prises le camp islamo atlantiste, agrégeant les sunnites inféodés à la dynastie saoudienne avec la caution de leur appendice maronite, les anciens chefs miliciens maronites (Samir Geagea et la famille Gemayel), face à une coalition groupant autour du Hezbollah, le fer de lance du combat anti israélien, les forces hostiles à l’hégémonie israélo-occidentale sur la zone.
Même configuration qu’en 2006 où les chefs militaires maronites, qui nourrissent la plus grande méfiance à l’égard de l’ordre milicien ancien, le président Emile Lahoud et le Général Michel Aoun, chef du courant patriotique libanais, ont servi de couverture diplomatique à la milice chiite dans son épreuve de force contre Israël. En dépit d’une configuration plus contrastée avec l’affaiblissement de la Syrie, -et la nouvelle vigueur de la contestation populaire égyptienne, non religieuse-, la combinaison peut se reconstituer à tout moment en ce qu’elle se fonde sur une vision stratégique du destin de la zone et non sur des prébendes électoralistes. Dans le même périmètre, il convient d’inclure de grands patriotes libanais, tels Soleimane Frangieh, admirable de dignité, dont toute la famille a été décimée, comble d’ironie, par les milices chrétiennes mais qui s‘abstient de faire commerce de martyrologe, de même que Moustapha Saad pour Saida et l’ancien chef de la garde présidentielle, Moustapha Hamdane, pour Beyrouth, qui maintiennent tous les deux vivaces la flamme du militantisme sunnite dans la filiation du nassérisme.
RPL – Y-a-t-il une crainte de voir un jour se constituer un émirat salafiste au Liban et donc la syrianisation du pays?
Interview de René Naba par le Rassemblement Pour le Liban
- Liban: Le phénomène Ahmad Al Assir, un mois après.
- Hassan Nasrallah tutoie l’histoire quand Ahmad Al Assir touille la fange.
- Le néo leadership sunnite libanais a opté pour la fuite comme mode de gouvernement.
- L’Egypte, berceau des Frères Musulmans, tombeau de l’Islam politique
Interview de René Naba par RPL (Rassemblement pour le Liban), la branche française du Courant patriotique Libanais du Général Michel Aoun.
Co publiée par renenaba et RPL.
Propos recueillis par Mohamad Ezzeddine
RPL- Le rigoriste Ahmad Al Assir a ruiné Saida pendant deux ans et l’a détruite. Qui finançait et armait ce terroriste et son groupe?
RN: AL-Assir n’est pas le fait du hasard. Nullement. Certainement pas un phénomène de génération spontanée. Certainement pas une icône révolutionnaire du calibre de Mohamad Bouazizi. Son surgissement a été programmé. Depuis 2006, en pleine guerre de destruction israélienne du Liban, l’Arabie saoudite et l’Egypte de Moubarak n’avaient de cesse d’entraver le Hezbollah, projetant de créer une milice sunnite au Liban, non pour participer à la guerre contre Israël, l’ennemi officiel du Monde arabe, mais une milice sunnite qui fasse contrepoids au Hezbollah, sur une base sectaire, en vue de faire de l’ombre à la milice chiite. Un pion dans une éventuelle négociation visant à désarmer le Hezbollah. Wikileaks a fait état des entretiens à ce sujet de Saoud Al Faysal, ministre saoudien des Affaires étrangères, avec David Satterfield, sous-secrétaire d’état américain, sur suggestion de Fouad Siniora, premier ministre libanais de l’époque, l’homme qui a donné l’accolade à Consolez Rice, secrétaire d’état américain, en pleine destruction de Beyrouth par l’aviation israélienne. Une première tentative a eu lieu en 2008, au camp de Nahr El Bared (nord du Liban) avec Fateh al Islam. Les similitudes sont nombreuses entre ces deux actions qui suggèrent une marque de fabrique commune.
1-Les deux formations sunnites ont pour géniteur commun les pétromonarchies du Golfe. Fateh Al islam, l’Arabie saoudite, qui devait aménager une zone de droit pour l’entrainement des milices sunnites et y assurer la jonction territoriale avec les régions sunnites du centre de la Syrie (Homs-Hama). La brigade Assir avait, elle, vocation à constituer un abcès de fixation sur le flanc du Hezbollah à l’effet de lui couper la voie du ravitaillement stratégique du sud Liban vers la zone frontalière.
2-Tant Fateh Al Islam qu’Ahmad Al Assir se sont attaqués à l’armée libanaise, agrégateur des diverses composantes de la mosaïque libanaise en ce qu’elle constitue l’unique matrice du brassage humain inter libanais. Les deux ont infligé de lourdes pertes à l’armée libanaise. Plus durement qu’elle n’en a subie depuis l’indépendance du Liban, il y a 70 ans. Et pas la moindre éraflure à l’armée israélienne. Les deux ont instrumentalisé des Palestiniens dans leur aventure, dévoyant le combat principal des Arabes de son champ de bataille principal la Palestine.
3-Les chefs de ces deux formations ont déserté le champ de bataille. Chaker Absi, le nordiste, a été exfiltré vers l’Arabie saoudite par son ancien commanditaire Saad Hariri, (remembrer l’épisode de la Banque de la Méditerranée) à la nomination de l’héritier comme premier ministre et Ahmad Al Assir a disparu de la scène par phénomène d’évaporation théologique. Une baudruche dégonflée.
A croire que le néo leadership sunnite libanais a opté pour la fuite en avant comme mode de gouvernement si l’on se souvient que le premier fugitif politique libanais n’est autre que Saad Hariri, en personne, lequel n’a pas hésité à fuir Beyrouth, au premier coup de feu tiré par les Israéliens en 2006, alors qu’il est député de Beyrouth, une ville reconstruite par son père, de surcroit chef de la majorité parlementaire à l’époque. Il est piquant de relever que le clan qui revendique l’application de l’état de Droit au Liban soit celui qui soustrait à la justice des criminels, celui qui a le plus soustrait à la justice de grands criminels.
RPL -Des rumeurs prétendent que le terroriste d’Abra se cache dans l’ambassade turque, d’autres rumeurs disent qu’il est en Syrie. A votre avis ou est-il caché?
RN: Peu importe le lieu où il se terre. L’important c’est qu’il a déserté le champ de bataille, abandonnant ses troupes, victimes de sa mégalomanie et de sa logomachie, sacrifiées à des enjeux de pouvoir qui le dépassent lui ainsi que ses commanditaires. Ce comportement est lourd de conséquences tant au niveau de la symbolique et que de la déontologie de combat.
Assir comptait piéger le Hezbollah. Il s’est piégé lui-même. En fait Assir porte bien son nom. Assir est un captif, captif de sa démagogie et de ses commanditaires, eux-mêmes captifs de leur propre commanditaire, les vassaux des Etats unis d’Amérique. Infernale logique de vassalité. Imaginez-vous un instant Hassan Nasrallah déserter le champ de bataille, abandonner ses compagnons de lutte sur le terrain sans assistance; fuir la capitale de son pays pour des bains de vapeur afin de soigner son embonpoint. Entre Assir et Hassan Nasrallah, il existe une différence d’échelle, celle qui sépare un touilleur de fange d’un personnage qui tutoie quotidiennement l’histoire. Celle qui sépare un branquignole d’un personnage considérable de l’histoire arabe contemporaine, «LE» phénomène majeur sur le plan politique et militaire de l’histoire arabe contemporaine.
Se pose la question du bien-fondé du choix malheureusement répétitif des Etats unis de leurs sous-traitants régionaux. Que des branquignoles, l’héritier Saad Hariri, alors que les «grandes démocraties occidentales» combattent les dynasties républicaines dans les pays arabes, Wissam Al Hassan, qui n’a su protéger ni son maitre, Rafic Hariri, ni sa propre personne, Chaker Absi, Ahmad Al Asir, jusques y Samir Geagea. Sans doute la fascination pour les grands criminels, ou pour leur servilité. Drôle de parcours d’ailleurs pour Samir Geagea, qui se voulait le représentant de l’authenticité libanaise, qui aura fait office d’ «arabe de service» aux deux plus grandes théocraties mondiales -Israël et L’Arabie saoudite-, la forme la plus antinomique de l’équation libanaise, qui finit sa carrière en caution de l’islam pétrolier atlantiste, la forme la plus pernicieuse du patriotisme servile. Réjouissons nos de son absence de descendance.
Réfugié à l’ambassade de Turquie à Beyrouth, Assir? Hypothèse plausible, mais Là n’est pas la question. La Turquie a souhaité se remettre en selle après sa déconfiture de Syrie et Place Taqsim. Et les sidoniens à la solde du clan Hariri ont accueilli Erdogan en 2011 par des clameurs d’une grande misère intellectuelle: «Ahlan bi Khalifat Al Osmaniyine» (Bienvenue à l’héritier des Ottomans). Une insulte à la mémoire libanaise de Safar Barlek, aux martyrs chrétiens et musulmans de la place des martyrs, victimes de l’arbitraire sanguinaire des Ottomans; Place des martyrs, où trône désormais curieusement celui qui se considère comme l’unique martyr du Liban, le milliardaire libano saoudien Rafic Hariri.
RPL- Al-Assir et les Salafistes libanais sont donc totalement parties prenantes du projet américano-qatari de «nouveau Moyen-Orient»? Ce projet consiste-t-il à uniformiser le monde arabo-musulman par la doctrine du wahhâbisme à l’image de ce que fut le nazisme en Europe?
RN: Je ne dirai pas les choses de cette façon. Les gérontocrates pétro monarchiques cherchent à s’épargner les flammes de la révolte populaire, en détournant le cours de la révolution des rives hautement inflammables du golfe pétrolier théocratique vers la rive méditerranéenne du Monde arabe et les régimes républicains de type séculier. Le camp atlantiste cherche, lui, à briser l’axe de la contestation à l’hégémonie israélo américaine. Il y a donc conjonction d’intérêt.
RPL- Que se-serait-il passé au Liban si l’Armée libanaise n’était pas intervenue ou avait été vaincue à Saida?
RN: Tout simplement une réédition de la guerre inter factionnelle qui a ravagé le Liban pendant quinze ans. Mais dans une équation inversée. Au lieu d’une guerre confessionnelle islamo chrétienne, selon le schéma sectaire de 1975, nous aurions assisté à un conflit à front renversé mettant aux prises le camp islamo atlantiste, agrégeant les sunnites inféodés à la dynastie saoudienne avec la caution de leur appendice maronite, les anciens chefs miliciens maronites (Samir Geagea et la famille Gemayel), face à une coalition groupant autour du Hezbollah, le fer de lance du combat anti israélien, les forces hostiles à l’hégémonie israélo-occidentale sur la zone.
Même configuration qu’en 2006 où les chefs militaires maronites, qui nourrissent la plus grande méfiance à l’égard de l’ordre milicien ancien, le président Emile Lahoud et le Général Michel Aoun, chef du courant patriotique libanais, ont servi de couverture diplomatique à la milice chiite dans son épreuve de force contre Israël. En dépit d’une configuration plus contrastée avec l’affaiblissement de la Syrie, -et la nouvelle vigueur de la contestation populaire égyptienne, non religieuse-, la combinaison peut se reconstituer à tout moment en ce qu’elle se fonde sur une vision stratégique du destin de la zone et non sur des prébendes électoralistes. Dans le même périmètre, il convient d’inclure de grands patriotes libanais, tels Soleimane Frangieh, admirable de dignité, dont toute la famille a été décimée, comble d’ironie, par les milices chrétiennes mais qui s‘abstient de faire commerce de martyrologe, de même que Moustapha Saad pour Saida et l’ancien chef de la garde présidentielle, Moustapha Hamdane, pour Beyrouth, qui maintiennent tous les deux vivaces la flamme du militantisme sunnite dans la filiation du nassérisme.
RPL – Y-a-t-il une crainte de voir un jour se constituer un émirat salafiste au Liban et donc la syrianisation du pays?
Commentaire