Quand les Etats-unis aidaient Saddam alors qu'il gazait les Iraniens
Une enquête de Foreign Policy à partir de documents déclassifiés de la CIA.
Alors que certaines puissances occidentales, dont les Etats-unis, discutent de l'éventualité d'une action militaire en Syrie en réaction à des attaques chimiques présumées, Foreign Policy rapporte, s'appuyant sur des documents déclassifiés de la CIA, qu'il y a quelques années les responsables militaires et du renseignement américains n’avaient rien fait pour empêcher une série d’attaques au gaz particulièrement meurtrières.
L'affaire remonte à 1988, durant la guerre Iran-Irak, quand les Etats-Unis découvrent, via leur surveillance satellitaire, que l’Iran est en passe de remporter un avantage stratégique en profitant d’une brèche dans la défense irakienne. Les renseignements américains décident alors de transmettre à Bagdad la localisation des troupes iraniennes. Ils transmettent aussi aux autorités irakiennes des cartes et des images satellitaires des mouvements de troupes iraniens, de même que l’emplacement des bases de défense anti-aériennes de la république islamique.
Washington transmet ces informations en sachant pertinemment que l’armée de Saddam Hussein veut utiliser son arsenal chimique, qui comprend du gaz sarin, contre les soldats iraniens, affirme le Foreign Policy dans un article publié lundi.
De fait, début 1988, les Irakiens envoient du gaz moutarde et sarin sur les troupes ennemies, avant de lancer quatre offensives. Une opération que les Irakiens ont monté en se basant sur les données transmises par les Américains.
Rapidement, la balance se met à pencher en faveur des Irakiens, et les Iraniens finissent par s'asseoir à la table des négociations. Ces attaques chimiques, estime Foreign Policy, étaient les dernières d’une série dont avait connaissance l’administration du président Ronald Reagan, qui n’a rien fait pour les empêcher.
Le président Reagan aurait écrit une note au secrétaire à la Défense Frank C. Carlucci affirmant : "Une victoire iranienne est inacceptable". Une décision a alors été prise au plus haut niveau de l’Etat de transmettre au régime irakien toutes les données sur les Iraniens.
Les responsables américains ont longtemps nié avoir autorisé les Irakiens à utiliser leurs armes chimiques. Mais le colonel à la retraite de l’armée de l’air, Rick Francona, qui était l’attaché militaire à Bagdad durant les frappes de 1988, a une toute autre version des faits.
"Les Irakiens ne nous ont jamais dit qu’ils avaient l’intention d’utiliser du gaz. Ils n’avaient pas à le faire. Nous le savions déjà", déclare-t-il à Foreign Policy.
Selon des documents et des interviews déclassifiés de la CIA, les autorités américaines avaient des preuves irréfutables de l’utilisation d’armes chimiques par les Irakiens depuis 1983. Une époque à laquelle l'Iran assurait que ses troupes étaient la cible d’attaques chimiques et voulait présenter une plainte à l’ONU.
A cette époque, poursuit Foreign Policy, l’administration Reagan estimait préférable de laisser les Irakiens poursuivre leurs attaques pour renverser le cours de la guerre.
Les documents déclassifiés montrent que la CIA estimait que l'Iran aurait pu ne pas découvrir de preuves irréfutables sur l’utilisation d’armes chimiques. La CIA soulignait également que l’Union soviétique avait utilisé des armes chimiques en Afghanistan, sans soulever de critiques.
lorientlejour
Une enquête de Foreign Policy à partir de documents déclassifiés de la CIA.
Alors que certaines puissances occidentales, dont les Etats-unis, discutent de l'éventualité d'une action militaire en Syrie en réaction à des attaques chimiques présumées, Foreign Policy rapporte, s'appuyant sur des documents déclassifiés de la CIA, qu'il y a quelques années les responsables militaires et du renseignement américains n’avaient rien fait pour empêcher une série d’attaques au gaz particulièrement meurtrières.
L'affaire remonte à 1988, durant la guerre Iran-Irak, quand les Etats-Unis découvrent, via leur surveillance satellitaire, que l’Iran est en passe de remporter un avantage stratégique en profitant d’une brèche dans la défense irakienne. Les renseignements américains décident alors de transmettre à Bagdad la localisation des troupes iraniennes. Ils transmettent aussi aux autorités irakiennes des cartes et des images satellitaires des mouvements de troupes iraniens, de même que l’emplacement des bases de défense anti-aériennes de la république islamique.
Washington transmet ces informations en sachant pertinemment que l’armée de Saddam Hussein veut utiliser son arsenal chimique, qui comprend du gaz sarin, contre les soldats iraniens, affirme le Foreign Policy dans un article publié lundi.
De fait, début 1988, les Irakiens envoient du gaz moutarde et sarin sur les troupes ennemies, avant de lancer quatre offensives. Une opération que les Irakiens ont monté en se basant sur les données transmises par les Américains.
Rapidement, la balance se met à pencher en faveur des Irakiens, et les Iraniens finissent par s'asseoir à la table des négociations. Ces attaques chimiques, estime Foreign Policy, étaient les dernières d’une série dont avait connaissance l’administration du président Ronald Reagan, qui n’a rien fait pour les empêcher.
Le président Reagan aurait écrit une note au secrétaire à la Défense Frank C. Carlucci affirmant : "Une victoire iranienne est inacceptable". Une décision a alors été prise au plus haut niveau de l’Etat de transmettre au régime irakien toutes les données sur les Iraniens.
Les responsables américains ont longtemps nié avoir autorisé les Irakiens à utiliser leurs armes chimiques. Mais le colonel à la retraite de l’armée de l’air, Rick Francona, qui était l’attaché militaire à Bagdad durant les frappes de 1988, a une toute autre version des faits.
"Les Irakiens ne nous ont jamais dit qu’ils avaient l’intention d’utiliser du gaz. Ils n’avaient pas à le faire. Nous le savions déjà", déclare-t-il à Foreign Policy.
Selon des documents et des interviews déclassifiés de la CIA, les autorités américaines avaient des preuves irréfutables de l’utilisation d’armes chimiques par les Irakiens depuis 1983. Une époque à laquelle l'Iran assurait que ses troupes étaient la cible d’attaques chimiques et voulait présenter une plainte à l’ONU.
A cette époque, poursuit Foreign Policy, l’administration Reagan estimait préférable de laisser les Irakiens poursuivre leurs attaques pour renverser le cours de la guerre.
Les documents déclassifiés montrent que la CIA estimait que l'Iran aurait pu ne pas découvrir de preuves irréfutables sur l’utilisation d’armes chimiques. La CIA soulignait également que l’Union soviétique avait utilisé des armes chimiques en Afghanistan, sans soulever de critiques.
lorientlejour
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