Mort du général Aussaresses, défenseur de la torture en Algérie
Le général Paul Aussaresses avait défendu la pratique de la torture durant la guerre d'Algérie. Le général Paul Aussaresses avait défendu la pratique de la torture durant la guerre d'Algérie.
Le général Paul Aussaresses, qui avait clairement assumé son comportement de tortionnaire durant la guerre d'Algérie, est décédé à l'âge de 95 ans. Son décès est annoncé ce mercredi par l'association d'anciens parachutistes "Qui Ose gagne" sur son site.
L'association ne précise pas la date du décès mais indique que le général Aussaresses était «hospitalisé depuis quelque temps». Ses obsèques seront célébrées à La Vancelle, petite commune du Bas-Rhin où il vivait, le mardi 10 décembre.
Ancien responsable des services de renseignement à Alger pendant la guerre d'Algérie, le général Aussaresses avait été condamné au terme de procès qui avaient fait grand bruit. En 2001, il avait admis dans son livre "Service spéciaux, Algérie 1955-1957" (Perrin), avoir pratiqué la torture, «tolérée, sinon recommandée» selon lui par les politiques. Pour lui, elle «devient légitime quand l'urgence s'impose». Ces confessions, accompagnées d'interviews dans la presse, avaient suscité une tempête politique.
Est-ce que la torture «m'a posé des problèmes? Je dois dire que non. Je m'étais habitué à tout cela», assurait-il au début des années 2000. Paul Aussaresses a toujours affirmé que ses actes avaient été commis avec l'aval de sa hiérarchie et de l'autorité politique.
A la tête d'un «escadron de la mort»
Né le 7 novembre 1918 à Saint-Paul-Cap-de-Joux (Tarn), Paul Aussaresses se porte volontaire en 1941 pour les services secrets en France où il avait été parachuté. Plus tard, il participe à la création du 11e Choc, bras armé du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE, future DGSE). En tant que chef de bataillon parachutiste, il sert ensuite en Indochine.
En 1957, le général Jacques Massu, commandant la 11e division parachutiste, lui demande de rétablir l'ordre à Alger. Il se retrouve à la tête de ce qu'il appelle lui-même «un escadron de la mort», chargé de procéder à des arrestations nocturnes, suivies de tortures, avec élimination de certaines personnes arrêtées.
Il enseigne ensuite aux Etats-Unis, dans le camp des fameux Bérets Verts, à Fort Braggs (Caroline du Nord), "les techniques de la bataille d'Alger", concernant notamment la torture, avant de prendre en 1966 le commandement du prestigieux 1er Régiment de chasseurs parachutistes (RCP). En 1973, il avait été nommé attaché militaire au Brésil, alors sous le pouvoir de l'armée.