L'armée israélienne a lancé jeudi 17 juillet l'opération terrestre contre le Hamas. Cette offensive vise avant tout les lanceurs de roquettes, mais le risque de “dommages collatéraux”, qui ruineraient le crédit d'Israël aux yeux de la communauté internationale, est important.
L’offensive terrestre lancée cette nuit [du 17 au 18 juillet] vise à atteindre trois objectifs :
1) Intensifier la pression sur le Hamas pour qu’il accepte un cessez-le-feu et la médiation égyptienne, la seule admissible pour Israël.
2) Réduire les sites de lancement de roquettes contre Israël en ciblant de façon continue les combattants du Hamas et en les forçant à fuir.
3) Détruire les tunnels [creusés sous la ligne d’armistice entre Gaza et Israël] déjà connus de Tsahal et du Shabak, et en détecter de nouveaux pour les anéantir. Les premières heures de l’opération de réappropriation terrestre ont permis d’identifier des dizaines de tunnels déjà prêts à l’emploi pour des tentatives d’incursion en territoire israélien. Vu l’ampleur des revendications du Hamas pour parvenir à un cessez-le-feu, la découverte de ces tunnels a encouragé Tsahal à intensifier la pression.
Au terme de sa réunion d’urgence d'hier [jeudi] soir, le Conseil des ministres a autorisé le Premier ministre [Benyamin Nétanyahou] et le ministre de la Défense [Moshe Yaalon] à donner pour instruction à l'armée israélienne d’intervenir par voie terrestre. L’opération a démarré par un barrage d'artillerie accompagné de fusées éclairantes, le tout ayant pour objectif d’effrayer la population civile des quartiers nord de la bande de Gaza et de la pousser à fuir, afin de laisser le champ libre à l’armée de terre.
Le risque de “dommages collatéraux”
L'expérience montre que, lorsque l'armée israélienne intervient au sol, les tirs de roquettes diminuent beaucoup. Pour rappel, l’opération Plomb durci [décembre 2008-janvier 2009] avait permis de réduire d’innombrables sites de lancement. Lors de l’opération Bouclier défensif [menée en Cisjordanie par Ariel Sharon au printemps 2002], l'armée israélienne avait dû pénétrer dans les casbahs et les camps de réfugiés pour démanteler des cellules terroristes et arrêter des centaines d’activistes.
Rien de tel n’est apparemment envisagé dans l’actuelle offensive dans la bande de Gaza. On peut supposer que l’effort de guerre israélien portera essentiellement contre les lanceurs de roquettes à longue portée et contre les tunnels creusés vers le territoire israélien. Et que cet effort consistera en des incursions éclair, afin de ne pas s’exposer au risque d’un enlèvement par des combattants palestiniens. Autre problème auxquels seront confrontés les soldats israéliens : comment ne pas causer de nombreuses victimes au sein de la population civile non impliquée dans les combats – les fameux “dommages collatéraux”.
Une armée rapide et déterminée
De tels dommages collatéraux risqueraient de nous valoir un nouveau rapport Goldstone, tout ce dont rêvent les organisations propalestiniennes sur le continent européen. La supériorité de l'armée israélienne réside dans sa rapidité, sa détermination et sa puissance de feu, ainsi que sa capacité à réduire au minimum le nombre de victimes dans ses rangs. Il ne faut donc surtout pas que Tsahal s’installe, mais qu'elle se contente d’incursions efficaces et brèves, avant de retirer ses premières lignes et de laisser la place à d’autres.
Sur le plan international, le gouvernement Nétanyahou est parvenu à ouvrir une fenêtre d’opportunité pour son offensive terrestre et à obtenir une ligne de crédit. Cette ligne ne restera ouverte que tant que le nombre de victimes civiles [palestiniennes] restera minime, surtout les vieillards, les femmes et les enfants. Nul ne sait si cette posture est jouable à moyen terme pour Tsahal ni si elle parviendra, à terme, à ne pas éradiquer l’infrastructure politique du Hamas, éradication qui n’est ni dans l’intention ni dans l’intérêt d’Israël.
YEDIOT AHARONOT
le courrier international
L’offensive terrestre lancée cette nuit [du 17 au 18 juillet] vise à atteindre trois objectifs :
1) Intensifier la pression sur le Hamas pour qu’il accepte un cessez-le-feu et la médiation égyptienne, la seule admissible pour Israël.
2) Réduire les sites de lancement de roquettes contre Israël en ciblant de façon continue les combattants du Hamas et en les forçant à fuir.
3) Détruire les tunnels [creusés sous la ligne d’armistice entre Gaza et Israël] déjà connus de Tsahal et du Shabak, et en détecter de nouveaux pour les anéantir. Les premières heures de l’opération de réappropriation terrestre ont permis d’identifier des dizaines de tunnels déjà prêts à l’emploi pour des tentatives d’incursion en territoire israélien. Vu l’ampleur des revendications du Hamas pour parvenir à un cessez-le-feu, la découverte de ces tunnels a encouragé Tsahal à intensifier la pression.
Au terme de sa réunion d’urgence d'hier [jeudi] soir, le Conseil des ministres a autorisé le Premier ministre [Benyamin Nétanyahou] et le ministre de la Défense [Moshe Yaalon] à donner pour instruction à l'armée israélienne d’intervenir par voie terrestre. L’opération a démarré par un barrage d'artillerie accompagné de fusées éclairantes, le tout ayant pour objectif d’effrayer la population civile des quartiers nord de la bande de Gaza et de la pousser à fuir, afin de laisser le champ libre à l’armée de terre.
Le risque de “dommages collatéraux”
L'expérience montre que, lorsque l'armée israélienne intervient au sol, les tirs de roquettes diminuent beaucoup. Pour rappel, l’opération Plomb durci [décembre 2008-janvier 2009] avait permis de réduire d’innombrables sites de lancement. Lors de l’opération Bouclier défensif [menée en Cisjordanie par Ariel Sharon au printemps 2002], l'armée israélienne avait dû pénétrer dans les casbahs et les camps de réfugiés pour démanteler des cellules terroristes et arrêter des centaines d’activistes.
Rien de tel n’est apparemment envisagé dans l’actuelle offensive dans la bande de Gaza. On peut supposer que l’effort de guerre israélien portera essentiellement contre les lanceurs de roquettes à longue portée et contre les tunnels creusés vers le territoire israélien. Et que cet effort consistera en des incursions éclair, afin de ne pas s’exposer au risque d’un enlèvement par des combattants palestiniens. Autre problème auxquels seront confrontés les soldats israéliens : comment ne pas causer de nombreuses victimes au sein de la population civile non impliquée dans les combats – les fameux “dommages collatéraux”.
Une armée rapide et déterminée
De tels dommages collatéraux risqueraient de nous valoir un nouveau rapport Goldstone, tout ce dont rêvent les organisations propalestiniennes sur le continent européen. La supériorité de l'armée israélienne réside dans sa rapidité, sa détermination et sa puissance de feu, ainsi que sa capacité à réduire au minimum le nombre de victimes dans ses rangs. Il ne faut donc surtout pas que Tsahal s’installe, mais qu'elle se contente d’incursions efficaces et brèves, avant de retirer ses premières lignes et de laisser la place à d’autres.
Sur le plan international, le gouvernement Nétanyahou est parvenu à ouvrir une fenêtre d’opportunité pour son offensive terrestre et à obtenir une ligne de crédit. Cette ligne ne restera ouverte que tant que le nombre de victimes civiles [palestiniennes] restera minime, surtout les vieillards, les femmes et les enfants. Nul ne sait si cette posture est jouable à moyen terme pour Tsahal ni si elle parviendra, à terme, à ne pas éradiquer l’infrastructure politique du Hamas, éradication qui n’est ni dans l’intention ni dans l’intérêt d’Israël.
YEDIOT AHARONOT
le courrier international
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