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Irak : vers la réalisation d’un nettoyage ethnique ou un risque de génocide ?

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  • Irak : vers la réalisation d’un nettoyage ethnique ou un risque de génocide ?

    Devant la radicalité de la violence générée par les djihadistes de l’État islamique (EI) en Irak et l’ampleur des violations du droit international, les ONG, les États et l’ONU n’ont pas eu une position univoque sur la qualification juridique à donner aux infractions qui y sont commises.

    Début juin 2014, une offensive d’insurgés sunnites a été menée par les djihadistes de l’État islamique (EI) au nord de Bagdad. Cette attaque s’est étendue ensuite au nord de l’Irak ; plus précisément, dans la province de Mossoul.

    Une fois la région sous son contrôle, l’EI a lancé un ultimatum à plusieurs groupes minoritaires (chrétiens, Yazidis, Turcs et Shabaks), les enjoignant de choisir entre la conversion à l’islam, le versement d’un lourd tribut ou la mort.

    Devant ces options toutes aux conséquences irréversibles pour elles, plusieurs de ces minorités ont été contraintes de quitter en masse leur terre, désormais acquise par le califat islamique. Celles qui ont décidé de rester ou qui ont été empêchées de partir ont été l’objet d’une violence aussi grave qu’horrible, selon l’expression de l’ex-haut-commissaire aux droits de l’homme, Navi Pillay, qui décrivait les exactions.

    Devant la radicalité de la violence et l’ampleur des violations du droit international des droits de homme (DIDH) et du droit international humanitaire (DIH), les ONG et les États, ainsi que l’ONU, n’ont pas eu une position univoque sur la qualification juridique à donner aux infractions qui y sont commises.

    Un génocide pour les uns, un crime contre l’humanité pour certains et un nettoyage ethnique pour les autres

    Le président américain s’est clairement appuyé sur un éventuel acte de génocide pour autoriser les frappes américaines en Irak en vue de stopper les actes de l’EI.

    En agissant ainsi, Barack Obama prend soin de rendre a priori légale — sinon légitime — cette énième intervention militaire qui, il faut le rappeler, s’est faite sans mandat onusien explicite.

    Les Américains ne sont pas les seuls à se servir du crime de génocide pour qualifier les exactions des djihadistes. La France, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est dite convaincue que les violations commises par le califat islamique sont constitutives de crime de génocide. Cette prise de position tranche, néanmoins, avec la réserve de la France, qui a semblé au départ se désolidariser de l’intervention militaire américaine selon le motif qu’elle interviendrait sans autorisation du Conseil de sécurité.

    Aux côtés des États, les ONG se sont également exprimé sur la nature juridique des violations contre les minorités précitées. Se basant sur des témoignages de survivants qu’elle a pu interviewer, Amnistie internationale a d’abord accusé l’EI de commettre un nettoyage ethnique dans des proportions historiques, avant d’en appeler à l’ONU pour une enquête internationale.

    La position d’Amnistie internationale est corroborée par les services du Haut-commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme (HCDH). Pour les responsables de cette institution, l’EI procède de manière impitoyable à un nettoyage ethnique et religieux dans les zones sous son contrôle. Qui plus est, de telles persécutions constitueraient des crimes contre l’humanité.

    Les organes de l’ONU n’ont pas une même lecture précise de la nature juridique des violations qui auraient été commises. Contrairement au HCDH, le Secrétaire général de l’ONU et le Conseil de sécurité évitent d’employer expressément la notion de nettoyage ethnique. Ils se contentent d’appréhender les exactions à travers une description, avant de les qualifier directement de crime contre l’humanité.

    Essai d’éclairage juridique : un nettoyage ethnique… vraisemblablement !

    Dans la situation des minorités en Irak, les djihadistes leur demandent de partir de la terre de leurs ancêtres. Leurs bourreaux leur indiquent qu’ils sont considérés persona non grata dans cet espace où ils ont toujours vécu. Les biens et les symboles religieux des victimes sont profanés et détruits, pendant que leurs papiers d’identité sont confisqués.

    Toutes ces pratiques visent à les déconnecter de leur territoire et à détruire à jamais le goût de revenir sur ces lieux, pour ne plus revivre l’amer souvenir.

    Si l’on ajoute l’option qui est faite aux minorités de partir ou de se convertir par la force à la religion pratiquée par les djihadistes (mesures d’assimilation forcée), la situation serait bien proche d’un nettoyage ethnique, car en matière de génocide, il n’y a pas d’option.

    Le génocide vise d’abord à tuer toutes les composantes d’un groupe et, à défaut, une partie d’entre elles qui n’aurait pas eu le temps ou la chance de fuir. Or, malgré l’échelle des massacres qui ne préjugent pas nécessairement d’un génocide, l’existence de l’option est capitale pour ne pas mener le débat vers un probable génocide.

    À quoi servent les politiques qui visent à nommer les crimes ?

    Les États ont toujours hésité à qualifier une situation de génocide, car ce crime a une charge morale et impose une obligation d’intervention pour y mettre fin.

    En évoquant très tôt l’idée de génocide contre les minorités irakiennes, la France et les États-Unis opèrent une révolution qui, espérons-le, pourra faire jurisprudence, en ce sens qu’elle pourrait désormais amener les États à ne plus hésiter à utiliser ce qualificatif pour dénoncer des situations similaires.

    Si l’idée de déterminer la nature juridique exacte des violations du DIDH et du DIH est toutefois un impératif au stade d’une enquête ou d’un procès, on peut s’interroger sur le bien-fondé de la politique qui consiste à nommer les crimes à un stade où celle-ci n’est pas vraiment nécessaire, vu l’urgence de la situation.

    Que ce soit, en Irak, en Centrafrique ou n’importe où ailleurs, il ne devrait pas être utile de brandir son appartenance à un groupe, victime de génocide ou de nettoyage ethnique, pour espérer obtenir une mobilisation de la communauté internationale dans un conflit.

    Dès qu’il y a un danger pour des populations civiles, et quels que soient les crimes internationaux dont elles sont victimes, il doit y avoir une réponse rapide : celle de la responsabilité de la communauté internationale d’intervenir pour les protéger.

    l'actualité

  • #2
    délirant comme article

    à voir ce qui s'écrit dans ce monde en guerre , pour justifier la violence et l'appétit des nantis, je plains les pauvres arabes et mes parents algériens.

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    • #3
      Et bizarrement ;il a fallu que les drones de la démocratie passent par la pour arriver à une telle situation .......pourquoi ce génocide n'avait pas eu lieu du temps de saddam. ...
      " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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      • #4
        Toute l'histoire de l'Humanité est jalonnée par les guerres et les appétits des puissants à conquérir d'autres contrées pauvres , aujourd'hui on le fait au nom de la ''démocratie" , les "droits de l'hommes",le "génocide", le" nettoyage ethnique " , les armes de destruction massive etc , on aura au futur d'autres alibis bien amballés , mais la finalité est la même , la domination pour exploiter et s'enrichir et pour maintenir la suprématie , la domination , rien n'a changé , sauf que nous arabes on croit au père Noel et ingurgiter tout ce qu'on nous raconte à coup de propagande et parce que il faudrait le reconnaitre aussi , on n'est incapable

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        • #5
          L'Irak est une nation souveraine.
          Aucune intervention occidentale ne devrait avoir lieu.
          Ceci est un problème interne au moyen-orient.
          Si il doit y avoir intervention, l'Irak saurait compter sur ses alliés syriens et iraniens.
          Les américains et l'UE ont l'habitude d'envoyer des armes aux terroristes, pourquoi ne pas en livrer aux nations qui restaurerait la paix ?

          Si ces trois nations, ne peuvent militairement tenir tête aux nervis des USA et d'Israel, il faudra accepter une intervention internationale.
          Mais refuser l'aide occidentale qui en profiterait pour destabiliser toujours plus et accélerer la contagion à la Syrie, la Turquie et l'Iran.

          Non, Il faudrait une vraie force d'intervention neutre : les soldats de la paix africains ont déjà par le passé montré leur totale neutralité, se contentant de rétablir la paix peu importe le gouvernement, les troupes de l'organisation de cooperation de shangai dont fait parti en tant qu'observateur l'Iran... Passons nous des USA qui ne servent que leurs intérêts.


          HS : La France a fait beaucoup de mal à la construction africaine en intervenant trois fois à sa place : Libye, Mali, Centrafrique. Cette force africaine avait par exemple réussi à contenir le feu en Somalie. Les shebabs sont toujours là, certes, mais le nombre de civils tués s'est considérablement réduit. Ils n'attaquent que celui qui les attaque quand il protègent les civils.

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          • #6
            Et bizarrement ;il a fallu que les drones de la démocratie passent par la pour arriver à une telle situation .......pourquoi ce génocide n'avait pas eu lieu du temps de saddam. ...
            tout le nœud est là

            depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Français et les Anglais s'étaient partagé le moyen orient entre eux. Le Nord pour les Gaulois - Liban , Syrie. Le Sud pour les British- Irak, Koweit avec une zone internationale , sud est - réservée pour le futur état juif .Les territoires délimités, les deux puissances devaient partager les revenus du pétrole abondant dans le Nord de l'Irak .

            La décolonisation,, la création d'Israël et la montée de l'hyperpuissance ont mis à terre les accords Sykes-Picot et vu Saddam récupérer les champs pétroliers et développer un état arabe puissant qui mettait en danger la sécurité des Hébreux. Les puissances occidentales lésées n'étant pas seules en mesure d'abattre la "quatrième armée du monde" c'est aux Américains, nouveaux colonisateurs contemporains que le rôle fut laissé. Les guerres n'étant jamais gagnées d'avance et les Saoud plus rusés que prévu - le chaos s'est installé , avec comme intermédiaires obligés les monarchies arabes aux peuples revanchards , une Russie qui a pris position pour la Syrie- contre les intérêts français et une Europe désunie avec un chef de file, l'Allemagne qui elle aussi n'a pas oublié que les accords Sykes- Picot ont été signés à ses dépends et à ceux de ses alliés ottomans.

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            • #7
              depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Français et les Anglais s'étaient partagé le moyen orient entre eux. Le Nord pour les Gaulois - Liban , Syrie. Le Sud pour les British- Irak, Koweit avec une zone internationale , sud est - réservée pour le futur état juif .Les territoires délimités, les deux puissances devaient partager les revenus du pétrole abondant dans le Nord de l'Irak .

              Et cet état de fait . IlS ( les puissances coloniales ) l'ont imposé par la force des armes , et par l'horreur ........ Peut être l'EIIL n'est qu'un juste de retour de manivelle , car au delà de leur extrémisme et leur barbarie qui peut choquer , ils sont peut être les seuls a avoir la détermination suffisante (qu'ils puisent justement dans leur fondamentalisme ) pour aller jusqu'au bout , et casser ce cycle d'interventionnisme occidental qui dire maintenant depuis 1 siècle et demi , ça ne veut pas dire qu'ils vont réussir , vu l'écart technologique , mais il a été prouvé a plusieurs reprises que dans des cas de conflits asymétriques , il suffit juste de dégoûter l'adversaire en l'empêchant depuis profiter de son butin , est suffisant pour le pousser a abandonner .....
              " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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