L'unité nationale affichée dans un premier temps par les partis politiques serait-elle déjà en train de s'effriter ? La question de la participation du FN à la marche républicaine organisée dimanche à Paris, après la tuerie de "Charlie Hebdo", divise. Et Marine Le Pen de s'engouffrer aussitôt dans la polémique. Une faute politique, pour notre chroniqueuse Françoise Degois.
Que croyait-elle, Marine le Pen ? Que l'on peut impunément construire sa conquête sur le repli, la stigmatisation permanente des étrangers, des élites, de l'Europe, tout en cherchant par tous les moyens à s'acheter un brevet de respectabilité en défilant officiellement au côté de partis républicains ?
Croit-elle vraiment qu'elle peut tout se permettre, notamment une polémique qui tient plus de la vexation que de la ligne politique ? Croit-elle vraiment qu'on peut avoir le beurre, et l'argent du beurre ?
Cracher toute la journée, même avec des bon mots et de jolies postures, sur le système, et vouloir profiter de ce système, en participant, dans le carré officiel, à cette manifestation qui va dire non, aussi, dimanche, à la peur de l'autre, la peur de l'étranger, la peur de la différence ?
Tout ne doit pas être pas matière à polémique
Marine Le Pen se sent-elle assez forte pour briser l'unité nationale, l'émotion profonde et la compassion qui monte de ce pays depuis 48 heures avec une polémique futile sur le coup de fil qu'elle n'aurait pas reçu pour une invitation à cette marche dont on sait déjà qu'elle va rester dans les livres d'histoire de notre pays ?
Si elle tient tant à participer à ce défilé, elle peut y venir de son propre chef. Était-il besoin de passer la journée en jérémiades, en essayant d'occuper le débat, entre la traque de deux barbares dans les champs de l'Aisne et les témoignages déchirants de Patrick Pelloux ou de Jeannette Bougrab, la compagne de Charb ?
Et comment agirait-elle, Marine le Pen, confrontée à une telle tragédie ? Mieux que ce qui se déroule actuellement sous nos yeux ? Hormis suggérer qu'elle fera tout pour rétablir la peine de mort par référendum, et que ces morts tragiques ne sont que le résultat de notre aveuglement collectif, que ferait elle, madame Le Pen qui a réponse à tout et polémique sur tout .
Nous sommes impatients de le savoir.
Elle se trompe sur la nature réelle du pays
Des barbelés à toutes les frontières ? L'armée en stationnement permanente à chaque rond point ? Le renvoi des millions d'étrangers, selon ses chiffres, dans leur pays ? Lequel, au fait ?
Que ferait-elle, Marine le Pen ? Le retrait des troupes françaises du Sahel ? Des pays ou les soldats français sont engagés dans une lutte acharnée pour faire triompher les valeurs de notre civilisation ? Nous serions curieux de savoir ce qu'elle ferait Marine Le Pen.
Mais cette fois, elle s'est trompée. Car elle s'aveugle sur la nature réelle du pays qu'elle prétend diriger un jour. Si une part réelle de nos citoyens semble prêt à voter pour elle, elle ne constitue en aucun cas une majorité dans la configuration actuelle d'un FN qui, malgré sa tentative de normalisation, n'est en aucun cas débarrassé des oripeaux de papa.
Et c'est bien le point de rupture de Marine le Pen qui doit rassembler si elle veut un jour être élue à la présidence de la République. Qui doit donc se normaliser, devenir un parti comme les autres, entrer dans le système et donc perdre une partie de son électorat. CQFD
Une posture de victime très malvenue
C'est bien à l'évidence une faute politique qu'elle vient de commettre, à travers cet entêtement à vouloir être invitée par un système qu'elle dénonce. Et gardons-nous des commentaires superficiels qui voudraient que Marine le Pen soit un génie stratégique qui a encore réussi à occuper le centre du débat. Elle vient au contraire de trébucher en se victimisant dans une France choquée, et triste, qui honore d'autres victimes, bien réelles cette fois.
Elle n'a pas su se hisser à la hauteur de la tragédie et de l'histoire et vient tout bêtement de montrer sa limite absolue pour espérer un jour diriger ce pays .
Source: nouvelobs.com
Que croyait-elle, Marine le Pen ? Que l'on peut impunément construire sa conquête sur le repli, la stigmatisation permanente des étrangers, des élites, de l'Europe, tout en cherchant par tous les moyens à s'acheter un brevet de respectabilité en défilant officiellement au côté de partis républicains ?
Croit-elle vraiment qu'elle peut tout se permettre, notamment une polémique qui tient plus de la vexation que de la ligne politique ? Croit-elle vraiment qu'on peut avoir le beurre, et l'argent du beurre ?
Cracher toute la journée, même avec des bon mots et de jolies postures, sur le système, et vouloir profiter de ce système, en participant, dans le carré officiel, à cette manifestation qui va dire non, aussi, dimanche, à la peur de l'autre, la peur de l'étranger, la peur de la différence ?
Tout ne doit pas être pas matière à polémique
Marine Le Pen se sent-elle assez forte pour briser l'unité nationale, l'émotion profonde et la compassion qui monte de ce pays depuis 48 heures avec une polémique futile sur le coup de fil qu'elle n'aurait pas reçu pour une invitation à cette marche dont on sait déjà qu'elle va rester dans les livres d'histoire de notre pays ?
Si elle tient tant à participer à ce défilé, elle peut y venir de son propre chef. Était-il besoin de passer la journée en jérémiades, en essayant d'occuper le débat, entre la traque de deux barbares dans les champs de l'Aisne et les témoignages déchirants de Patrick Pelloux ou de Jeannette Bougrab, la compagne de Charb ?
Et comment agirait-elle, Marine le Pen, confrontée à une telle tragédie ? Mieux que ce qui se déroule actuellement sous nos yeux ? Hormis suggérer qu'elle fera tout pour rétablir la peine de mort par référendum, et que ces morts tragiques ne sont que le résultat de notre aveuglement collectif, que ferait elle, madame Le Pen qui a réponse à tout et polémique sur tout .
Nous sommes impatients de le savoir.
Elle se trompe sur la nature réelle du pays
Des barbelés à toutes les frontières ? L'armée en stationnement permanente à chaque rond point ? Le renvoi des millions d'étrangers, selon ses chiffres, dans leur pays ? Lequel, au fait ?
Que ferait-elle, Marine le Pen ? Le retrait des troupes françaises du Sahel ? Des pays ou les soldats français sont engagés dans une lutte acharnée pour faire triompher les valeurs de notre civilisation ? Nous serions curieux de savoir ce qu'elle ferait Marine Le Pen.
Mais cette fois, elle s'est trompée. Car elle s'aveugle sur la nature réelle du pays qu'elle prétend diriger un jour. Si une part réelle de nos citoyens semble prêt à voter pour elle, elle ne constitue en aucun cas une majorité dans la configuration actuelle d'un FN qui, malgré sa tentative de normalisation, n'est en aucun cas débarrassé des oripeaux de papa.
Et c'est bien le point de rupture de Marine le Pen qui doit rassembler si elle veut un jour être élue à la présidence de la République. Qui doit donc se normaliser, devenir un parti comme les autres, entrer dans le système et donc perdre une partie de son électorat. CQFD
Une posture de victime très malvenue
C'est bien à l'évidence une faute politique qu'elle vient de commettre, à travers cet entêtement à vouloir être invitée par un système qu'elle dénonce. Et gardons-nous des commentaires superficiels qui voudraient que Marine le Pen soit un génie stratégique qui a encore réussi à occuper le centre du débat. Elle vient au contraire de trébucher en se victimisant dans une France choquée, et triste, qui honore d'autres victimes, bien réelles cette fois.
Elle n'a pas su se hisser à la hauteur de la tragédie et de l'histoire et vient tout bêtement de montrer sa limite absolue pour espérer un jour diriger ce pays .
Source: nouvelobs.com
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