Pour le FN, la rencontre entre Marine Le Pen et le cheikh de l'université Al-Azhar a permis de découvrir des "convergences de vue". Pour l'institution, il s'agissait d'exprimer de "sérieuses réserves" sur les positions "hostiles à l'islam" du Front national.
Une rencontre hautement symbolique qui s'est déroulée dans la plus grande discrétion. Marine Le Pen a rencontré jeudi au Caire, Ahmed al-Tayeb, le Grand Imam d'Al-Azhar, la plus prestigieuse institution religieuse du monde sunnite. Elle était accompagnée de l'eurodéputé FN Aymeric Chauprade, écarté il y a quelques mois de ses responsabilités à Bruxelles après une vidéo dans laquelle il mettait en garde contre une "cinquième colonne islamique".Mais le contenu de la rencontre fait l'objet de versions différentes selon les interlocuteurs.
Pour le FN, "les convergences de vue (...) sont multiples", notamment "l'importance vitale des 10 millions de chrétiens coptes, descendants directs de l'Egypte des pharaons, et qui paient un lourd tribut à l'intolérance islamiste; le rôle d'équilibre que doivent jouer la France et l'Egypte dans les conflits du monde arabe (conflit israélo-palestinien, conflit entre chiites et sunnites...); le rôle stabilisateur que l'Egypte peut avoir en Libye face à la double menace de l'émiettement étatique et du radicalisme islamiste" mais aussi "l'importance de dissuader les populations d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient d'abandonner la terre de leurs ancêtres pour un avenir sans débouché en Europe"."Découvrir le véritable projet politique de Marine le Pen"La présidente du FN et le Grand Imam d'Al-Azhar auraient même, selon un inhabituellement long communiqué du parti, "exploré ensemble les voies possibles d'une future coopération contre les salafismes et tous les courants radicaux de l'islam".
"L'entretien de plus d'une heure a aussi permis au Grand Imam de découvrir le véritable projet politique de Marine le Pen et contribuera à gommer les effets malheureux de la désinformation médiatique dans l'esprit de nombreux musulmans du monde".
Une version bien différente de celle de l'institution sunnite qui dit avoir profité de cette rencontre pour faire part à Marine Le Pen de ses "sérieuses réserves" concernant ses "positions hostiles à l'islam et aux musulmans, telles qu'elles sont rapportées par les médias internationaux". Loin de "découvrir le véritable projet politique de Marine Le Pen", le Grand Imam aurait estimé que "ses opinions devaient être revues et corrigées". Durant la rencontre avec le cheikh, Marine Le Pen aurait "reconnu qu'il ne fallait pas faire l'amalgame entre l'islam et les actes de violences commis par ceux qui s'en réclament", selon Al-Azhar.
Tout comme elle aurait reconnu "le droit des musulmans français à pratiquer leur foi et à l'exprimer en toute liberté".Aucune communication du FN avant ce déplacementL'institution avait publié un premier communiqué jeudi au ton beaucoup moins sévère dans lequel le cheikh d'Al-Azhar se contentait d'appeler "à la lutte contre l'islamophobie dans les pays occidentaux". L'institution religieuse précisait que la rencontre avec Marine Le Pen se faisait dans le cadre de "l'ouverture" de l'institution "vis-à-vis de tous les courants idéologiques, pour répondre et confronter tout ce qui fait offense à l'Islam, sa tolérance et son acceptation d'autrui."
"Si elle avait une compréhension erronée de l'islam, le Cheikh d'Al-Azhar voulait lui montrer quel était le véritable islam", a précisé Abbas Shoman, l'adjoint d'Ahmed Al-Tayeb. Il a précisé que Marine Le Pen avait demandé à rencontrer le Grand Imam il y a une semaine.Cette visite n'a pas été annoncée par le FN et aucune conférence de presse n'a été organisée. Une règle commune à tous les déplacements de Marine Le Pen à l'étranger, précise le FN à L'Express, depuis un voyage "cocasse" aux Etats-Unis en 2011. Celui-ci avait été "anéanti" par les journalistes français, selon le FN, qui, en appelant les personnalités que Marine Le Pen devait rencontrer, avaient fait annuler la plupart de ses rendez-vous.
Une rencontre avec le général Sissi souhaitéeEn Egypte, Marine Le Pen a par ailleurs a été reçue par le pape copte Théodore II, "auquel elle a fait part à la fois de son émotion à pouvoir saluer le successeur direct de Saint-Marc sur le trône d'Alexandrie et de sa très vive inquiétude pour les chrétiens d'Egypte, de Syrie et d'Irak". Selon nos informations, Marine Le Pen a prévu de rencontrer également le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, lors de son séjour sur place. Dans son communiqué en tous les cas, Marine Le Pen écrit clairement que le choix de l'Egypte doit se comprendre comme un "soutien au Président Sissi dans sa lutte sans failles contre les islamistes".
lexpress.fr
Une rencontre hautement symbolique qui s'est déroulée dans la plus grande discrétion. Marine Le Pen a rencontré jeudi au Caire, Ahmed al-Tayeb, le Grand Imam d'Al-Azhar, la plus prestigieuse institution religieuse du monde sunnite. Elle était accompagnée de l'eurodéputé FN Aymeric Chauprade, écarté il y a quelques mois de ses responsabilités à Bruxelles après une vidéo dans laquelle il mettait en garde contre une "cinquième colonne islamique".Mais le contenu de la rencontre fait l'objet de versions différentes selon les interlocuteurs.
Pour le FN, "les convergences de vue (...) sont multiples", notamment "l'importance vitale des 10 millions de chrétiens coptes, descendants directs de l'Egypte des pharaons, et qui paient un lourd tribut à l'intolérance islamiste; le rôle d'équilibre que doivent jouer la France et l'Egypte dans les conflits du monde arabe (conflit israélo-palestinien, conflit entre chiites et sunnites...); le rôle stabilisateur que l'Egypte peut avoir en Libye face à la double menace de l'émiettement étatique et du radicalisme islamiste" mais aussi "l'importance de dissuader les populations d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient d'abandonner la terre de leurs ancêtres pour un avenir sans débouché en Europe"."Découvrir le véritable projet politique de Marine le Pen"La présidente du FN et le Grand Imam d'Al-Azhar auraient même, selon un inhabituellement long communiqué du parti, "exploré ensemble les voies possibles d'une future coopération contre les salafismes et tous les courants radicaux de l'islam".
"L'entretien de plus d'une heure a aussi permis au Grand Imam de découvrir le véritable projet politique de Marine le Pen et contribuera à gommer les effets malheureux de la désinformation médiatique dans l'esprit de nombreux musulmans du monde".
Une version bien différente de celle de l'institution sunnite qui dit avoir profité de cette rencontre pour faire part à Marine Le Pen de ses "sérieuses réserves" concernant ses "positions hostiles à l'islam et aux musulmans, telles qu'elles sont rapportées par les médias internationaux". Loin de "découvrir le véritable projet politique de Marine Le Pen", le Grand Imam aurait estimé que "ses opinions devaient être revues et corrigées". Durant la rencontre avec le cheikh, Marine Le Pen aurait "reconnu qu'il ne fallait pas faire l'amalgame entre l'islam et les actes de violences commis par ceux qui s'en réclament", selon Al-Azhar.
Tout comme elle aurait reconnu "le droit des musulmans français à pratiquer leur foi et à l'exprimer en toute liberté".Aucune communication du FN avant ce déplacementL'institution avait publié un premier communiqué jeudi au ton beaucoup moins sévère dans lequel le cheikh d'Al-Azhar se contentait d'appeler "à la lutte contre l'islamophobie dans les pays occidentaux". L'institution religieuse précisait que la rencontre avec Marine Le Pen se faisait dans le cadre de "l'ouverture" de l'institution "vis-à-vis de tous les courants idéologiques, pour répondre et confronter tout ce qui fait offense à l'Islam, sa tolérance et son acceptation d'autrui."
"Si elle avait une compréhension erronée de l'islam, le Cheikh d'Al-Azhar voulait lui montrer quel était le véritable islam", a précisé Abbas Shoman, l'adjoint d'Ahmed Al-Tayeb. Il a précisé que Marine Le Pen avait demandé à rencontrer le Grand Imam il y a une semaine.Cette visite n'a pas été annoncée par le FN et aucune conférence de presse n'a été organisée. Une règle commune à tous les déplacements de Marine Le Pen à l'étranger, précise le FN à L'Express, depuis un voyage "cocasse" aux Etats-Unis en 2011. Celui-ci avait été "anéanti" par les journalistes français, selon le FN, qui, en appelant les personnalités que Marine Le Pen devait rencontrer, avaient fait annuler la plupart de ses rendez-vous.
Une rencontre avec le général Sissi souhaitéeEn Egypte, Marine Le Pen a par ailleurs a été reçue par le pape copte Théodore II, "auquel elle a fait part à la fois de son émotion à pouvoir saluer le successeur direct de Saint-Marc sur le trône d'Alexandrie et de sa très vive inquiétude pour les chrétiens d'Egypte, de Syrie et d'Irak". Selon nos informations, Marine Le Pen a prévu de rencontrer également le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, lors de son séjour sur place. Dans son communiqué en tous les cas, Marine Le Pen écrit clairement que le choix de l'Egypte doit se comprendre comme un "soutien au Président Sissi dans sa lutte sans failles contre les islamistes".
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