Un ex-responsable FN écroué pour avoir incendié des voitures pour dénoncer l'insécurité

photo Jean-Marie Le Pen et Adrien Desport
LE SCAN POLITIQUE - L'ancien numéro 2 de la fédération de Seine-et-Marne Adrien Desport a été placé en détention provisoire mercredi soir pour avoir incendié des voitures et inventé une agression alors qu'il dénonçait sur son blog «l'insécurité» dans sa commune.
«Cette semaine a été riche en évènements tragiques. Au sein de notre quartier, Mitry-le-Neuf, 20 véhicules ont été incendiés et les émanations ont touchés certaines habitations. Entre 23h et 4h du matin (Dans la nuit du 8 au 9 avril 2015, ndlr), les secours ont dû faire appel aux renforts des communes voisines et des services de secours départementaux afin de juguler cette trainée de poudre qui a ravagé certaines de nos rues. Aucun suspect n'a été interpellé. Le soir même, un des véhicules a brulé en face de mon domicile et avec quelques collègues frontistes, nous avons essayé par nos propres moyens (…) d'assister les forces de l'ordre dans leurs recherches ayant moi-même vu le pyromane avec une voisine». Ce communiqué glaçant a été adressé aux habitants de Mitry-Mory en Seine et marne. L'auteur de ce récit, presque héroïque et inquiétant, n'est autre qu'Adrien Desport ancien numéro 2 du FN 77, et militant très actif au sein du SIEL et du RBM. Il a été écroué mercredi soir à la suite d'une garde à vue, et a reconnu avoir lui-même incendié une douzaine de voitures comme le révèle Le Parisien.
Procès renvoyé au 15 juillet
Sur les réseaux sociaux, Adrien Desport est prompt à dénoncer l'usurpation d'identité, la diffamation et autres agressions qui le viseraient. Pourtant c'est bien lui qui devait être jugé à Meaux en comparution immédiate aux côtés de cinq autres militants FN de Seine-et-Marne et du Val-d'Oise pour destruction volontaire par incendie en bande organisée, dégradation volontaire de bien privé et dénonciation de délit imaginaire. Les prévenus, tous âgés de 19 à 25 ans, ayant demandé un délai pour préparer leur défense, le procès a été renvoyé au 15 juillet. Dans l'attente, cet ancien cadre du FN 77, qui se revendiquait «responsable» au sein du SIEL, un parti satellite de celui de Marine Le Pen, est décrit par le ministère public comme comme «le plus impliqué». Il a été placé en détention provisoire. Les autres: des étudiants, un commercial, une dresseuse canine, ont été mis sous contrôle judiciaire.
Motifs politiques? Crapuleux? Règlements de compte? La majorité a reconnu les faits en garde à vue, souvent en les minorant, mais ne les a pas expliqués. Il est reproché à Adrien Desport et aux autres suspects d'avoir délibérément mis le feu aux véhicules pour ensuite dénoncer «l'insécurité dans la ville». La police judiciaire de Meaux a été saisie à la suite d'une plainte déposée par le FN au commissariat de Nanterre.
Les jeunes militants sont également accusés d'avoir tagué une voiture, une boite aux lettre, une sonnette et un portail d'autres militants FN du Val d'Oise et de Provins. Des règlements de comptes probables entre militants qui se déroulaient dans le cadre de soirées où l'alcool et la cocaïne circulaient selon les autorités. «Nous avons été alertés par plusieurs militants de Seine-et-Marne de leurs soupçons concernant le comportement d'Adrien Desport. Nous avons ensuite alerté la police qui a procédé à l'enquête. Il a été suspendu il y a 15 jours du FN», explique au Scan Nicolas Bay. Le secrétaire général admet que le cas Adrien Desport a déjà posé quelques soucis par le passé. «Nous savions qu'il est un peu instable psychologiquement», commente-t-il.
Soupçons de fausses plaintes
Une instabilité qui n'a pas empêché le jeune homme de prendre des responsabilités au sein de la galaxie frontiste. Il avait été candidat remplaçant aux élections départementales dans le canton de Villeparisis, mais aussi membre du bureau politique FN de Seine-et-Marne, et par ailleurs secrétaire départemental du SIEL. Le 28 mars dernier, il avait d'ailleurs prétendu avoir été agressé dans le cadre d'un déplacement de campagne à Nangis, à la veille du second tour des élections cantonales. Là aussi, l'incident avait donné lieu à un communiqué sur l'insécurité. Le parquet le soupçonne aujourd'hui d'une dénonciation d'infraction imaginaire également pour cet incident. Plusieurs responsables FN s'étaient émus de l'affaire.
Adrien Desport avait été candidat du FN lors des municipales de mars 2014 à Mitry-Mory. Il avait été accusé d'antisémitisme par Jean-François Copé, alors que sa page Facebook avait hébergé un certain nombre de commentaires à caractère injurieux contre le maire de Meaux. A l'époque, Adrien Desport s'était posé lui même en victime et avait mobilisé jusqu'à la présidente du FN pour sa défense. Il était d'ailleurs déjà bien connu du commissariat de Meaux pour avoir déposé une dizaine de plaintes et de mains courantes pour des prétendues intimidations, menaces envers sa famille, jet de gaz lacrymogène…

photo Jean-Marie Le Pen et Adrien Desport
LE SCAN POLITIQUE - L'ancien numéro 2 de la fédération de Seine-et-Marne Adrien Desport a été placé en détention provisoire mercredi soir pour avoir incendié des voitures et inventé une agression alors qu'il dénonçait sur son blog «l'insécurité» dans sa commune.
«Cette semaine a été riche en évènements tragiques. Au sein de notre quartier, Mitry-le-Neuf, 20 véhicules ont été incendiés et les émanations ont touchés certaines habitations. Entre 23h et 4h du matin (Dans la nuit du 8 au 9 avril 2015, ndlr), les secours ont dû faire appel aux renforts des communes voisines et des services de secours départementaux afin de juguler cette trainée de poudre qui a ravagé certaines de nos rues. Aucun suspect n'a été interpellé. Le soir même, un des véhicules a brulé en face de mon domicile et avec quelques collègues frontistes, nous avons essayé par nos propres moyens (…) d'assister les forces de l'ordre dans leurs recherches ayant moi-même vu le pyromane avec une voisine». Ce communiqué glaçant a été adressé aux habitants de Mitry-Mory en Seine et marne. L'auteur de ce récit, presque héroïque et inquiétant, n'est autre qu'Adrien Desport ancien numéro 2 du FN 77, et militant très actif au sein du SIEL et du RBM. Il a été écroué mercredi soir à la suite d'une garde à vue, et a reconnu avoir lui-même incendié une douzaine de voitures comme le révèle Le Parisien.
Procès renvoyé au 15 juillet
Sur les réseaux sociaux, Adrien Desport est prompt à dénoncer l'usurpation d'identité, la diffamation et autres agressions qui le viseraient. Pourtant c'est bien lui qui devait être jugé à Meaux en comparution immédiate aux côtés de cinq autres militants FN de Seine-et-Marne et du Val-d'Oise pour destruction volontaire par incendie en bande organisée, dégradation volontaire de bien privé et dénonciation de délit imaginaire. Les prévenus, tous âgés de 19 à 25 ans, ayant demandé un délai pour préparer leur défense, le procès a été renvoyé au 15 juillet. Dans l'attente, cet ancien cadre du FN 77, qui se revendiquait «responsable» au sein du SIEL, un parti satellite de celui de Marine Le Pen, est décrit par le ministère public comme comme «le plus impliqué». Il a été placé en détention provisoire. Les autres: des étudiants, un commercial, une dresseuse canine, ont été mis sous contrôle judiciaire.
Motifs politiques? Crapuleux? Règlements de compte? La majorité a reconnu les faits en garde à vue, souvent en les minorant, mais ne les a pas expliqués. Il est reproché à Adrien Desport et aux autres suspects d'avoir délibérément mis le feu aux véhicules pour ensuite dénoncer «l'insécurité dans la ville». La police judiciaire de Meaux a été saisie à la suite d'une plainte déposée par le FN au commissariat de Nanterre.
Les jeunes militants sont également accusés d'avoir tagué une voiture, une boite aux lettre, une sonnette et un portail d'autres militants FN du Val d'Oise et de Provins. Des règlements de comptes probables entre militants qui se déroulaient dans le cadre de soirées où l'alcool et la cocaïne circulaient selon les autorités. «Nous avons été alertés par plusieurs militants de Seine-et-Marne de leurs soupçons concernant le comportement d'Adrien Desport. Nous avons ensuite alerté la police qui a procédé à l'enquête. Il a été suspendu il y a 15 jours du FN», explique au Scan Nicolas Bay. Le secrétaire général admet que le cas Adrien Desport a déjà posé quelques soucis par le passé. «Nous savions qu'il est un peu instable psychologiquement», commente-t-il.
Soupçons de fausses plaintes
Une instabilité qui n'a pas empêché le jeune homme de prendre des responsabilités au sein de la galaxie frontiste. Il avait été candidat remplaçant aux élections départementales dans le canton de Villeparisis, mais aussi membre du bureau politique FN de Seine-et-Marne, et par ailleurs secrétaire départemental du SIEL. Le 28 mars dernier, il avait d'ailleurs prétendu avoir été agressé dans le cadre d'un déplacement de campagne à Nangis, à la veille du second tour des élections cantonales. Là aussi, l'incident avait donné lieu à un communiqué sur l'insécurité. Le parquet le soupçonne aujourd'hui d'une dénonciation d'infraction imaginaire également pour cet incident. Plusieurs responsables FN s'étaient émus de l'affaire.
Adrien Desport avait été candidat du FN lors des municipales de mars 2014 à Mitry-Mory. Il avait été accusé d'antisémitisme par Jean-François Copé, alors que sa page Facebook avait hébergé un certain nombre de commentaires à caractère injurieux contre le maire de Meaux. A l'époque, Adrien Desport s'était posé lui même en victime et avait mobilisé jusqu'à la présidente du FN pour sa défense. Il était d'ailleurs déjà bien connu du commissariat de Meaux pour avoir déposé une dizaine de plaintes et de mains courantes pour des prétendues intimidations, menaces envers sa famille, jet de gaz lacrymogène…
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