Venant de Tahar Ben jelloun- lèche main de M6- son constat est stupéfiant.
__________________________________
Si je dis « les Marocains sont intolérants », je recevrai une volée de bois vert. Pourtant, cette réaction prouve combien nous ne tolérons pas beaucoup les idées différentes des nôtres, des attitudes personnelles ou des comportements qui ne sont pas conventionnels.
Nous ne sommes pas tolérants parce que nous ne sommes pas démocrates. Tout le monde parle de démocratie et on pense que ce système de vie tombe du ciel alors qu’il concerne chacun d’entre nous dans sa vie quotidienne. Nous pensons que c’est le pouvoir politique qui doit instaurer la démocratie. Certes oui, mais il y a aussi la part du citoyen. La démocratie, c’est le pouvoir du citoyen qui s’exprime en toute liberté. Autrement dit, c’est le fait que l’individu soit reconnu et que sa voix ait la même valeur qu’une autre voix. Or, nulle part dans le monde arabe l’individu n’a émergé. Il y a des tentatives ici ou là, mais cela reste à un niveau modeste. Le travail de la société civile (surtout grâce aux femmes) essaie d’initier les citoyens à certains aspects de la démocratie.
(...).
La société marocaine dans sa majorité est en train de maquiller les incompétences, les failles et les urgences par le voile de la fatalité, genre "c’est ainsi, on n’y peut rien, on verra plus tard, etc".
On est plus choqué par la représentation d’un drame que par le drame lui-même. Ce qui a choqué beaucoup de gens dans l’affaire du film de Nabil Ayouch, ce n’est pas le fait réel (hélas, mille fois hélas!) de la prostitution qui gangrène le pays, mais le fait de montrer par des images et des mots cette réalité. On ne peut pas avancer et lutter contre ce mal si on ne le montre pas du doigt et qu’on dissèque les raisons qui font qu’une jeunesse se laisse happer par cette dérive.
__________________________________
Si je dis « les Marocains sont intolérants », je recevrai une volée de bois vert. Pourtant, cette réaction prouve combien nous ne tolérons pas beaucoup les idées différentes des nôtres, des attitudes personnelles ou des comportements qui ne sont pas conventionnels.
Nous ne sommes pas tolérants parce que nous ne sommes pas démocrates. Tout le monde parle de démocratie et on pense que ce système de vie tombe du ciel alors qu’il concerne chacun d’entre nous dans sa vie quotidienne. Nous pensons que c’est le pouvoir politique qui doit instaurer la démocratie. Certes oui, mais il y a aussi la part du citoyen. La démocratie, c’est le pouvoir du citoyen qui s’exprime en toute liberté. Autrement dit, c’est le fait que l’individu soit reconnu et que sa voix ait la même valeur qu’une autre voix. Or, nulle part dans le monde arabe l’individu n’a émergé. Il y a des tentatives ici ou là, mais cela reste à un niveau modeste. Le travail de la société civile (surtout grâce aux femmes) essaie d’initier les citoyens à certains aspects de la démocratie.
(...).
La société marocaine dans sa majorité est en train de maquiller les incompétences, les failles et les urgences par le voile de la fatalité, genre "c’est ainsi, on n’y peut rien, on verra plus tard, etc".
On est plus choqué par la représentation d’un drame que par le drame lui-même. Ce qui a choqué beaucoup de gens dans l’affaire du film de Nabil Ayouch, ce n’est pas le fait réel (hélas, mille fois hélas!) de la prostitution qui gangrène le pays, mais le fait de montrer par des images et des mots cette réalité. On ne peut pas avancer et lutter contre ce mal si on ne le montre pas du doigt et qu’on dissèque les raisons qui font qu’une jeunesse se laisse happer par cette dérive.
Commentaire