Le propriétaire de la pizzeria Casa Nostra, visée par les tirs d'un terroriste le vendredi 13 novembre, a négocié la vente des images de vidéosurveillance de son commerce avec le quotidien britannique Daily Mail, alors même que la vidéo était cryptée par la police, révèle Le Petit Journal de Canal +.
Ces premières images nettes de l'une des scènes des attaques avaient marqué: jeudi 19 novembre, le Daily Mail mettait en ligne les images de vidéosurveillance filmées dans le restaurant Casa Nostra au moment des attentats du 13 novembre. Cette pizzeria a été visée par les tirs d'un terroriste. Le média britannique n'expliquait alors pas comment il s'était procurée cette vidéo exclusive. D'après Le Petit journal, sur Canal+, elle aurait été vendue au quotidien par le propriétaire du restaurant pour la somme de 50.000 dollars.
Dans son édition de lundi, l'émission rapporte que des journalistes du Daily Mail ont négocié l'achat de la vidéo tout juste 24 heures après les attentats. Le journaliste Djaffer Ait Aoudia a découvert la transaction en réalisant un portrait du patron de Casa Nostra, le lendemain de l'attentat. «On a vu débarquer des journalistes anglais qui étaient en train de monnayer, de marchander les images», raconte-t-il sur le plateau de Canal+.
Le journaliste a pu capter la scène en caméra cachée. Les reporters du Daily Mail font part de leur intérêt pour cette vidéo, qui a toutefois été cryptée par les enquêteurs. Un code est donc nécessaire pour la récupérer. Le propriétaire explique alors qu'un «ami» va venir, un «as en informatique», qui va pouvoir obtenir cette vidéo. Ce hacker a pu détourner le code, permettant au Daily Mail d'obtenir la vidéo.
Le disque dur détruit sur place
Le montant est si élevé que le journaliste britannique explique ne pas avoir assez d'argent sur lui, malgré l'importante somme qu'il transporte. Et, d'après le journaliste interrogé par Le Petit Journal, la transaction bancaire initialement effectuée a bloqué le système, en raison de l'importance de la somme. «Sept personnes sont en train de récupérer le reste», annonce-t-il sur les images captées hors du restaurant, après la négociation.
La transaction a pris douze heures, pour atteindre le prix final de 50.000 euros. La liasse de billets a été filmée par le journaliste. Le Daily Mail a ensuite détruit le disque dur, afin de garantir l'exclusivité totale de ces images. Il n'était en effet possible de signer aucun contrat.
Le Petit Journal indique avoir sollicité le Daily Mail, qui n'a souhaité faire aucun commentaire, tout comme le patron du restaurant. Concernant l'absence de méfiance à son égard, Djaffer Ait Aoudia précise de son côté qu'il avait rencontré les journalistes la veille, alors qu'il se trouvait avec les patrons du restaurant. Ce qui explique, selon lui, que sa présence n'ait pas gêné. «J'étais un meuble qui était posé là, ils étaient habitués à moi», résume-t-il.
Quelques jours avant cette émission, Le Petit Journal avait déjà évoqué, images à l'appui, les négociations efectuées en pleine rue par certaines chaînes de télévision avec des riverains ayant filmé une partie de l'assaut à Saint-Denis. Les sommes - quelques centaines d'euros - n'étaient, toutefois, aucunement comparables.
Le Figaro, 24/11/2015
Ces premières images nettes de l'une des scènes des attaques avaient marqué: jeudi 19 novembre, le Daily Mail mettait en ligne les images de vidéosurveillance filmées dans le restaurant Casa Nostra au moment des attentats du 13 novembre. Cette pizzeria a été visée par les tirs d'un terroriste. Le média britannique n'expliquait alors pas comment il s'était procurée cette vidéo exclusive. D'après Le Petit journal, sur Canal+, elle aurait été vendue au quotidien par le propriétaire du restaurant pour la somme de 50.000 dollars.
Dans son édition de lundi, l'émission rapporte que des journalistes du Daily Mail ont négocié l'achat de la vidéo tout juste 24 heures après les attentats. Le journaliste Djaffer Ait Aoudia a découvert la transaction en réalisant un portrait du patron de Casa Nostra, le lendemain de l'attentat. «On a vu débarquer des journalistes anglais qui étaient en train de monnayer, de marchander les images», raconte-t-il sur le plateau de Canal+.
Le journaliste a pu capter la scène en caméra cachée. Les reporters du Daily Mail font part de leur intérêt pour cette vidéo, qui a toutefois été cryptée par les enquêteurs. Un code est donc nécessaire pour la récupérer. Le propriétaire explique alors qu'un «ami» va venir, un «as en informatique», qui va pouvoir obtenir cette vidéo. Ce hacker a pu détourner le code, permettant au Daily Mail d'obtenir la vidéo.
Le disque dur détruit sur place
Le montant est si élevé que le journaliste britannique explique ne pas avoir assez d'argent sur lui, malgré l'importante somme qu'il transporte. Et, d'après le journaliste interrogé par Le Petit Journal, la transaction bancaire initialement effectuée a bloqué le système, en raison de l'importance de la somme. «Sept personnes sont en train de récupérer le reste», annonce-t-il sur les images captées hors du restaurant, après la négociation.
La transaction a pris douze heures, pour atteindre le prix final de 50.000 euros. La liasse de billets a été filmée par le journaliste. Le Daily Mail a ensuite détruit le disque dur, afin de garantir l'exclusivité totale de ces images. Il n'était en effet possible de signer aucun contrat.
Le Petit Journal indique avoir sollicité le Daily Mail, qui n'a souhaité faire aucun commentaire, tout comme le patron du restaurant. Concernant l'absence de méfiance à son égard, Djaffer Ait Aoudia précise de son côté qu'il avait rencontré les journalistes la veille, alors qu'il se trouvait avec les patrons du restaurant. Ce qui explique, selon lui, que sa présence n'ait pas gêné. «J'étais un meuble qui était posé là, ils étaient habitués à moi», résume-t-il.
Quelques jours avant cette émission, Le Petit Journal avait déjà évoqué, images à l'appui, les négociations efectuées en pleine rue par certaines chaînes de télévision avec des riverains ayant filmé une partie de l'assaut à Saint-Denis. Les sommes - quelques centaines d'euros - n'étaient, toutefois, aucunement comparables.
Le Figaro, 24/11/2015
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