Rome voile ses statues pour Rohani, la presse italienne s'indigne
La visite d’Hassan Rohani en Italie s’est achevée sur fond de polémiques sur les statues voilées à Rome. Le président iranien poursuit sa tournée en France.
« L’Italie met la burqa à ses statues » titrait mardi, provocateur, le quotidien italien Il Foglio sur son site internet critiquant ce qu’il considère comme une « grotesque soumission » de l’Italie face à son hôte, le président iranien.
La visite d’Hassan Rohani s’est achevée sur fond de polémique sur les Vénus et autres statues dénudées des Musées du Capitole voilées et dissimulées derrière des panneaux de bois à l’occasion de la visite du président iranien Rohani.
Cette décision prise en signe de « respect envers la culture et la sensibilité iranienne » par les autorités politiques italiennes, est montrée du doigt par la presse.
« C’est le même Matteo Renzi qui après les attentats de Paris, invoquait le besoin d’apporter une « réponse culturelle » au terrorisme » rappelle avec ironie Giulio Meotti dans il Foglio. « Quand les Frères Musulmans ont gagné les élections en Egypte, les salafistes ont lancé une campagne pour couvrir de cire les statues antiques d’Alexandrie, considérées « produit de la civilisation corrompue et infidèle ». Quand l’Etat islamique a conquis la ville irakienne de Mossoul, il a immédiatement interdit les statues parce qu’elle représentaient « l’idolâtrie » et en a détruit beaucoup d’autres » souligne le journaliste, d’un ton dramatique.
« Montée d'hormones »
« Les génies du protocole qui ont mis en boîte quatre statues des musées du Capitole, par crainte qu’en les voyant le président iranien Rohani ait une montée d’hormones et déchire tous les contrats signés avec nos entreprises sont les dignes héritiers d’une certaine manière d’être italien : sans dignité » s’indigne de son côté Massimo Gramellini en Une du quotidien turinois La Stampa, dans un éditorial au vitriol intitulé « Sottomissione », Soumission, en référence au roman de Michel Houellebecq. « De la tente de Khadafi à la Villa Pamphili, aux statues voilées pour ne pas offenser Rohani. Grands pas en avant de l’Italie » ironise à son tour sur Twitter le journaliste de la Stampa Jacopo Iacoboni, en référence à l’accueil rocambolesque qu’avait réservé Silvio Berlusconi à Mouammar Khadafi dans la capitale italienne en juin 2009.
da Gheddafi accampato a Villa Pamphilii alle statue velate per non offendere Rohani grandi passi avanti dell'Italia
— jacopo iacoboni (@jacopo_iacoboni) 27 Janvier 2016
Si la nudité choque le Perse, masquer ces sculptures millénaires relève tout autant du blasphème.
L'argument invoqué par les autorités était une «forme de respect envers la culture et la sensibilité iranienne». Selon le Guardian, qui cite des médias italiens, il s'agissait aussi de ne pas mettre en difficulté les médias iraniens couvrant l'événement.
Soumission
Cette décision ne passe pas en Italie. De nombreux observateurs parlent de « soumission ». Il s'agit tout au moins d'un sacré renoncement à sa culture.
Cette mesure s'ajoute à l'absence de vins au cours des dîners officiels pendant ce séjour du président iranien en Italie. Pas terrible la compagnie de Rohanni. Mais que ne ferait-on pas pour vendre des Airbus et faire du business ?
Cette mesure s'ajoute à l'absence de vins au cours des dîners officiels pendant ce séjour du président iranien en Italie. Pas terrible la compagnie de Rohanni. Mais que ne ferait-on pas pour vendre des Airbus et faire du business ?
Avant de quitter Rome ce mercredi matin, le président iranien a cependant assuré qu’il n’a pas eu de contacts avec les autorités italiennes au sujet des statues. « Tout ce que je peux dire, c’est que les italiens sont très hospitaliers, qu’ils cherchent à tout faire pour mettre leurs hôtes à l’aise et je les en remercie !».
ouest-france
La visite d’Hassan Rohani en Italie s’est achevée sur fond de polémiques sur les statues voilées à Rome. Le président iranien poursuit sa tournée en France.
« L’Italie met la burqa à ses statues » titrait mardi, provocateur, le quotidien italien Il Foglio sur son site internet critiquant ce qu’il considère comme une « grotesque soumission » de l’Italie face à son hôte, le président iranien.
La visite d’Hassan Rohani s’est achevée sur fond de polémique sur les Vénus et autres statues dénudées des Musées du Capitole voilées et dissimulées derrière des panneaux de bois à l’occasion de la visite du président iranien Rohani.
Cette décision prise en signe de « respect envers la culture et la sensibilité iranienne » par les autorités politiques italiennes, est montrée du doigt par la presse.
« C’est le même Matteo Renzi qui après les attentats de Paris, invoquait le besoin d’apporter une « réponse culturelle » au terrorisme » rappelle avec ironie Giulio Meotti dans il Foglio. « Quand les Frères Musulmans ont gagné les élections en Egypte, les salafistes ont lancé une campagne pour couvrir de cire les statues antiques d’Alexandrie, considérées « produit de la civilisation corrompue et infidèle ». Quand l’Etat islamique a conquis la ville irakienne de Mossoul, il a immédiatement interdit les statues parce qu’elle représentaient « l’idolâtrie » et en a détruit beaucoup d’autres » souligne le journaliste, d’un ton dramatique.
« Montée d'hormones »
« Les génies du protocole qui ont mis en boîte quatre statues des musées du Capitole, par crainte qu’en les voyant le président iranien Rohani ait une montée d’hormones et déchire tous les contrats signés avec nos entreprises sont les dignes héritiers d’une certaine manière d’être italien : sans dignité » s’indigne de son côté Massimo Gramellini en Une du quotidien turinois La Stampa, dans un éditorial au vitriol intitulé « Sottomissione », Soumission, en référence au roman de Michel Houellebecq. « De la tente de Khadafi à la Villa Pamphili, aux statues voilées pour ne pas offenser Rohani. Grands pas en avant de l’Italie » ironise à son tour sur Twitter le journaliste de la Stampa Jacopo Iacoboni, en référence à l’accueil rocambolesque qu’avait réservé Silvio Berlusconi à Mouammar Khadafi dans la capitale italienne en juin 2009.
da Gheddafi accampato a Villa Pamphilii alle statue velate per non offendere Rohani grandi passi avanti dell'Italia
— jacopo iacoboni (@jacopo_iacoboni) 27 Janvier 2016
Si la nudité choque le Perse, masquer ces sculptures millénaires relève tout autant du blasphème.
L'argument invoqué par les autorités était une «forme de respect envers la culture et la sensibilité iranienne». Selon le Guardian, qui cite des médias italiens, il s'agissait aussi de ne pas mettre en difficulté les médias iraniens couvrant l'événement.
Soumission
Cette décision ne passe pas en Italie. De nombreux observateurs parlent de « soumission ». Il s'agit tout au moins d'un sacré renoncement à sa culture.
Cette mesure s'ajoute à l'absence de vins au cours des dîners officiels pendant ce séjour du président iranien en Italie. Pas terrible la compagnie de Rohanni. Mais que ne ferait-on pas pour vendre des Airbus et faire du business ?
Cette mesure s'ajoute à l'absence de vins au cours des dîners officiels pendant ce séjour du président iranien en Italie. Pas terrible la compagnie de Rohanni. Mais que ne ferait-on pas pour vendre des Airbus et faire du business ?
Avant de quitter Rome ce mercredi matin, le président iranien a cependant assuré qu’il n’a pas eu de contacts avec les autorités italiennes au sujet des statues. « Tout ce que je peux dire, c’est que les italiens sont très hospitaliers, qu’ils cherchent à tout faire pour mettre leurs hôtes à l’aise et je les en remercie !».
ouest-france
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