Les impératifs de la politique internationale ont pu conduire à d’éphémères rapprochements, mais n’ont jamais masqué les divergences profondes entre le roi et le « guide de la révolution »
Difficile d’imaginer deux régimes du monde arabe plus antithétiques que ceux de Hassan II et de Mouammar Kadhafi, si l’on excepte leur autoritarisme. Les tempéraments politiques et les convictions profondes des deux personnages à la tête des deux Etats maghrébins, étaient assez opposés.
D’un côté, un monarque conservateur, pro-occidental et fier de l’être ; de l’autre, un leader révolutionnariste qui ne cesse de pourfendre l’Occident et ses « valets arabes », notamment les monarchies saoudienne et marocaine. L’un, le Marocain, est passé maître dans la gestion du temps politique, alors que chez le jeune Libyen, l’impulsivité le dispute à l’impatience. Il ne faut pas oublier le grand scandale causé par le turbulent « Guide de la révolution » lors de sa première participation à un Sommet arabe, organisé par Hassan II en décembre 1969 à Rabat. Il n’hésite pas à s’attaquer virulemment et personnellement au roi Fayçal en présence du souverain marocain.
(...).
Hassan II ne pardonnera jamais au guide libyen d’avoir renversé le régime d’Afrique du Nord le plus proche de la monarchie alaouite. Car Hassan II n’aimait ni le laïcisme républicain de Bourguiba, ni le nationalisme socialisant des Algériens ni, bien entendu, le panarabisme antimonarchique du raïs égyptien.
Par contre, Hassan II et le roi de Libye, Idriss Ier Sanoussi, étaient tous deux d’ascendance hassanide. Autrement dit, leurs familles ont comme aïeul commun El Hassan Ibn Ali, le petit-fils du prophète. Souffrant et déjà sexagénaire, le roi Idriss vient se ressourcer au Maroc en 1953.
(..).
Dans la même veine, Kadhafi omet volontairement d’appeler le roi du Maroc par ses titres honorifiques, leur préférant l’égalitaire « el akh » (« frère »). Il refuse également de serrer la main au général Oufkir, selon Talha Jibril, en lui jetant au visage : « Je refuse de saluer l’assassin de Mehdi Ben Barka ! ». Il demande même que le ministre de l’Intérieur marocain quitte la salle du congrès (qui a lieu au Hilton). Cela doit faire plaisir au moins à un chef d’Etat présent : Nasser, qui en septembre avait refusé de participer au Sommet islamique tenu au Maroc, craignant qu’Oufkir n’attente à sa vie à la demande des Israéliens.
Source: zamane
Difficile d’imaginer deux régimes du monde arabe plus antithétiques que ceux de Hassan II et de Mouammar Kadhafi, si l’on excepte leur autoritarisme. Les tempéraments politiques et les convictions profondes des deux personnages à la tête des deux Etats maghrébins, étaient assez opposés.
D’un côté, un monarque conservateur, pro-occidental et fier de l’être ; de l’autre, un leader révolutionnariste qui ne cesse de pourfendre l’Occident et ses « valets arabes », notamment les monarchies saoudienne et marocaine. L’un, le Marocain, est passé maître dans la gestion du temps politique, alors que chez le jeune Libyen, l’impulsivité le dispute à l’impatience. Il ne faut pas oublier le grand scandale causé par le turbulent « Guide de la révolution » lors de sa première participation à un Sommet arabe, organisé par Hassan II en décembre 1969 à Rabat. Il n’hésite pas à s’attaquer virulemment et personnellement au roi Fayçal en présence du souverain marocain.
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Hassan II ne pardonnera jamais au guide libyen d’avoir renversé le régime d’Afrique du Nord le plus proche de la monarchie alaouite. Car Hassan II n’aimait ni le laïcisme républicain de Bourguiba, ni le nationalisme socialisant des Algériens ni, bien entendu, le panarabisme antimonarchique du raïs égyptien.
Par contre, Hassan II et le roi de Libye, Idriss Ier Sanoussi, étaient tous deux d’ascendance hassanide. Autrement dit, leurs familles ont comme aïeul commun El Hassan Ibn Ali, le petit-fils du prophète. Souffrant et déjà sexagénaire, le roi Idriss vient se ressourcer au Maroc en 1953.
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Dans la même veine, Kadhafi omet volontairement d’appeler le roi du Maroc par ses titres honorifiques, leur préférant l’égalitaire « el akh » (« frère »). Il refuse également de serrer la main au général Oufkir, selon Talha Jibril, en lui jetant au visage : « Je refuse de saluer l’assassin de Mehdi Ben Barka ! ». Il demande même que le ministre de l’Intérieur marocain quitte la salle du congrès (qui a lieu au Hilton). Cela doit faire plaisir au moins à un chef d’Etat présent : Nasser, qui en septembre avait refusé de participer au Sommet islamique tenu au Maroc, craignant qu’Oufkir n’attente à sa vie à la demande des Israéliens.
Source: zamane
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