Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a accordé une interview de trois heures à la télévision al-Manar avec la journaliste Kawthar Bachrawi. Voici les points essentiels de l'interview:
Q: Pourquoi cette victoire est-elle divine?
R: «Israël» qui possédait l'armée la plus puissante dans la région, le plus grand arsenal militaire, cette Entité totalement militaire, qui était soutenue par les Etats-Unis, la communauté internationale, des pays arabes. Des ponts aériens ont été établis pour acheminer des armes, des raids innombrables ont été menés… alors que dans le camp opposé, c'est une simple résistance soutenue par une partie du peuple. L'Etat libanais était divisé sur sa position envers la résistance. Le Premier ministre Fouad Siniora et certains ministres étaient opposés à la résistance. Sur le plan de l'action politique, diplomatique, militaire. Tout était en faveur de l'ennemi.
Ce résultat ne peut être attribué qu'à la faveur et la grâce de Dieu. Cette victoire est à mes yeux la promesse de Dieu à ses combattants, c'est une victoire divine. Je ne fais que décrire la réalité.
Sayed Hassan Nasrallah: Tant que la résistance existe, «Israël» ne pourra survivre
Q: pourquoi on ne fête pas cette victoire dans sa 10ème année?
R: La situation est bien plus triste. En 2000, lorsque les Israéliens s'étaient retirés du Sud Liban, sans qu'aucune atteinte sécuritaire n'ait été enregistrée, certains Libanais et arabes étaient agacés de cette victoire. Ils s'étaient sentis embarrassés. Sachez que d'aucuns dans le monde arabe avaient misé sur la victoire israélienne et la défaite de la résistance.
Q: A l'époque ils ont dit qu'ils vont vous emprisonner?
R: C'est un détail parmi d'autres. Dans les derniers jours de la guerre, un diplomate européen proposait au Hezbollah de trouver une issue parce que les Israéliens, les Américains, les Français vont stopper la guerre, mais seul le gouvernement libanais refuse toujours la fin de la guerre.
Certains au Liban refusaient que la guerre prenne fin alors que la résistance demeure au sud du Litani.
Nous avons affirmé à la fin de la guerre que nous voulons mettre ces points de litige de côté pour reconstruire le pays.
Depuis 1960, les régimes arabes sont des régimes qui ne veulent pas de victoire sur «Israël». Pour nous, c'est normal que l'on ne fête pas la victoire de 2006, tout comme la libération de l'an 2000 que nous avons offerte à tous les Arabes.
Aujourd'hui, tous les dirigeants israéliens se sont exprimés sur la défaite sioniste en 2006, mais au Liban et dans certains médias des pays du Golfe, on affirme qu'«Israël» a triomphé en 2006! Tout ceci possède des calculs bien précis.
Q: Vous étiez dès le début sûr de la victoire? Sur quoi avez-vous compté?
R: Nous comptions sur Dieu et sur sa promesse. Nous étions sûrs que les facteurs disponibles favorisaient la victoire. Quand on défend une cause véridique Dieu va le soutenir jusqu'à la victoire. Notre bataille avec «Israël» est dès le premier jour une bataille pour le Vrai.
Q: Pourquoi avez-vous refusé de prendre les rênes du pouvoir après la victoire?
R: Ce n'est pas une question d'austérité, mais c'est le sens de la responsabilité qui a dicté nos positions. Diriger le pays et résoudre les problèmes de la société sont une grande responsabilité que nous assumons d'ailleurs.
Mais le Liban est formé de plusieurs communautés, et ces dernières soutiennent une classe politique qui est corrompue.
Si la résistance avait réclamé de diriger le pays après la victoire de 2006, il y aurait eu une guerre civile au Liban.
Là où nous pouvons agir et être actifs, nous sommes présents.
Q: lors de la guerre de juillet, certains Libanais festoyaient et applaudissaient les frappes sionistes? Pourquoi avez-vous conseillé de ne pas insister sur ce fait?
R: Parce que nous ne voulions pas compliquer encore plus les choses. La plupart des gens déplacés du Sud étaient de la communauté chiite qui regardait la télévision jour et nuit pour trouver une quelconque tranquillité. Si nous avions diffusé les célébrations de joie, nous aurions approfondi et aiguisé la haine et la rancune entre Libanais. Nous cherchions à protéger le pays.
Q: Avez-vous visité le Sud Liban?
R: Certes, je me suis rendu dans toutes les régions du pays. Sachez que les allégations sionistes selon lesquelles je vis dans les abris ne sont pas vraies. Les visites des délégations et responsables politiques et diplomatiques le prouvent.
Q: avez-vous rencontré votre famille lors de la guerre?
R: Non, je l'ai rencontrée une seule fois au cours de la guerre. L'un des facteurs essentiels de la victoire étaient la patience et la confiance de nos familles, des familles des combattants.
Q: Ce qui se passe en Syrie est-il une suite pour la guerre de juillet 2006?
R: Evidemment. Les Israéliens le disent ouvertement. Après la guerre, la commission Winograd a étudié et vérifié toute sorte de lacunes pour en déduire des constats.
Parmi les constats, les Israéliens ont conclu qu'une nouvelle guerre contre le Hezbollah doit être décisive, rapide et qui permet une victoire indubitable.
Ils ont dit: «Si nous voulons vaincre la résistance et l'axe de la résistance, nous devons frapper la Syrie. Les Israéliens ont compris qu'une guerre directe contre le Hezbollah ne pourra être remportée. De plus, une guerre contre l'Iran est plus difficile. Pour cette raison, ils ont opté pour le choix ultime: extirper la Syrie de l'axe de la résistance.»
Ceux-ci réalisent que la Syrie fait partie de l'axe de la résistance et n'est pas un simple pont entre le Hezbollah et l'Iran. Ils savent qu'en frappant la Syrie, il brise le dos de la résistance.
Depuis 2006, ils ont tenté de se rapprocher de la Syrie par la politique. Je rappelle alors la visite du roi saoudien en Syrie. En fait, ils avaient reçu les ordres américains et israéliens pour éloigner la Syrie.
S'en sont suivies les révolutions du printemps arabe. Quand ils ont échoué en politique, ils ont transposé ce modèle sur la Syrie qui est devenue une guerre.
Le problème avec le président Assad c'est qu'il ne peut figurer dans le projet du nouveau Moyen-Orient. Ils veulent des présidents vassaux, alors qu'Assad est quelqu'un d'indépendant. Ils ont alors convoqué «Daech», «al-Nosra» et Cie. Aujourd'hui, les Américains avouent leur responsabilité dans le financement des terroristes pour combattre le Hezbollah. Donc, quand on combat «Daech», on est dans la continuation de la guerre de juillet 2006.
C'est vrai que nous avons triomphé en juillet 2006, mais les ennemis tentent de nous arracher cette victoire.
Obama tente une chance de dernière minute pour réaliser un exploit quelconque contre «Daech» pour dire à l'opinion publique US qu'il a éradiqué «Daech» et les terroristes.
Mais ceci agace les Israéliens qui trouvent que le rapprochement russo-américain sert avant tout le Hezbollah!
Q: Le Liban a-t-il connu une stabilité après la guerre de juillet?
R: Sur le plan sécuritaire, le Liban jouit une sécurité inouïe. Grâce aux sacrifices de l'armée et des combattants de la résistance, nous avons avorté un projet extrêmement dangereux au Liban. Depuis toujours, la population du Sud souffrait des exactions et des crimes sionistes. Les gens étaient horrifiés et apeurés. Allons maintenant aux frontières du sud.
Depuis 2000 à 2006, il y a eu un essor démographique important. Les gens veillent au matin à la frontière. Ils vivent tranquillement parce que la résistance a imposé une équation de l'équilibre de la terreur.
De l'autre côté de la frontière, les Israéliens arrachent les arbres, creusent des terrains, changent les aspects géographiques, parce qu'ils se préparent à la bataille de la Galilée.
Q: Pourquoi cette victoire est-elle divine?
R: «Israël» qui possédait l'armée la plus puissante dans la région, le plus grand arsenal militaire, cette Entité totalement militaire, qui était soutenue par les Etats-Unis, la communauté internationale, des pays arabes. Des ponts aériens ont été établis pour acheminer des armes, des raids innombrables ont été menés… alors que dans le camp opposé, c'est une simple résistance soutenue par une partie du peuple. L'Etat libanais était divisé sur sa position envers la résistance. Le Premier ministre Fouad Siniora et certains ministres étaient opposés à la résistance. Sur le plan de l'action politique, diplomatique, militaire. Tout était en faveur de l'ennemi.
Ce résultat ne peut être attribué qu'à la faveur et la grâce de Dieu. Cette victoire est à mes yeux la promesse de Dieu à ses combattants, c'est une victoire divine. Je ne fais que décrire la réalité.
Sayed Hassan Nasrallah: Tant que la résistance existe, «Israël» ne pourra survivre
Q: pourquoi on ne fête pas cette victoire dans sa 10ème année?
R: La situation est bien plus triste. En 2000, lorsque les Israéliens s'étaient retirés du Sud Liban, sans qu'aucune atteinte sécuritaire n'ait été enregistrée, certains Libanais et arabes étaient agacés de cette victoire. Ils s'étaient sentis embarrassés. Sachez que d'aucuns dans le monde arabe avaient misé sur la victoire israélienne et la défaite de la résistance.
Q: A l'époque ils ont dit qu'ils vont vous emprisonner?
R: C'est un détail parmi d'autres. Dans les derniers jours de la guerre, un diplomate européen proposait au Hezbollah de trouver une issue parce que les Israéliens, les Américains, les Français vont stopper la guerre, mais seul le gouvernement libanais refuse toujours la fin de la guerre.
Certains au Liban refusaient que la guerre prenne fin alors que la résistance demeure au sud du Litani.
Nous avons affirmé à la fin de la guerre que nous voulons mettre ces points de litige de côté pour reconstruire le pays.
Depuis 1960, les régimes arabes sont des régimes qui ne veulent pas de victoire sur «Israël». Pour nous, c'est normal que l'on ne fête pas la victoire de 2006, tout comme la libération de l'an 2000 que nous avons offerte à tous les Arabes.
Aujourd'hui, tous les dirigeants israéliens se sont exprimés sur la défaite sioniste en 2006, mais au Liban et dans certains médias des pays du Golfe, on affirme qu'«Israël» a triomphé en 2006! Tout ceci possède des calculs bien précis.
Q: Vous étiez dès le début sûr de la victoire? Sur quoi avez-vous compté?
R: Nous comptions sur Dieu et sur sa promesse. Nous étions sûrs que les facteurs disponibles favorisaient la victoire. Quand on défend une cause véridique Dieu va le soutenir jusqu'à la victoire. Notre bataille avec «Israël» est dès le premier jour une bataille pour le Vrai.
Q: Pourquoi avez-vous refusé de prendre les rênes du pouvoir après la victoire?
R: Ce n'est pas une question d'austérité, mais c'est le sens de la responsabilité qui a dicté nos positions. Diriger le pays et résoudre les problèmes de la société sont une grande responsabilité que nous assumons d'ailleurs.
Mais le Liban est formé de plusieurs communautés, et ces dernières soutiennent une classe politique qui est corrompue.
Si la résistance avait réclamé de diriger le pays après la victoire de 2006, il y aurait eu une guerre civile au Liban.
Là où nous pouvons agir et être actifs, nous sommes présents.
Q: lors de la guerre de juillet, certains Libanais festoyaient et applaudissaient les frappes sionistes? Pourquoi avez-vous conseillé de ne pas insister sur ce fait?
R: Parce que nous ne voulions pas compliquer encore plus les choses. La plupart des gens déplacés du Sud étaient de la communauté chiite qui regardait la télévision jour et nuit pour trouver une quelconque tranquillité. Si nous avions diffusé les célébrations de joie, nous aurions approfondi et aiguisé la haine et la rancune entre Libanais. Nous cherchions à protéger le pays.
Q: Avez-vous visité le Sud Liban?
R: Certes, je me suis rendu dans toutes les régions du pays. Sachez que les allégations sionistes selon lesquelles je vis dans les abris ne sont pas vraies. Les visites des délégations et responsables politiques et diplomatiques le prouvent.
Q: avez-vous rencontré votre famille lors de la guerre?
R: Non, je l'ai rencontrée une seule fois au cours de la guerre. L'un des facteurs essentiels de la victoire étaient la patience et la confiance de nos familles, des familles des combattants.
Q: Ce qui se passe en Syrie est-il une suite pour la guerre de juillet 2006?
R: Evidemment. Les Israéliens le disent ouvertement. Après la guerre, la commission Winograd a étudié et vérifié toute sorte de lacunes pour en déduire des constats.
Parmi les constats, les Israéliens ont conclu qu'une nouvelle guerre contre le Hezbollah doit être décisive, rapide et qui permet une victoire indubitable.
Ils ont dit: «Si nous voulons vaincre la résistance et l'axe de la résistance, nous devons frapper la Syrie. Les Israéliens ont compris qu'une guerre directe contre le Hezbollah ne pourra être remportée. De plus, une guerre contre l'Iran est plus difficile. Pour cette raison, ils ont opté pour le choix ultime: extirper la Syrie de l'axe de la résistance.»
Ceux-ci réalisent que la Syrie fait partie de l'axe de la résistance et n'est pas un simple pont entre le Hezbollah et l'Iran. Ils savent qu'en frappant la Syrie, il brise le dos de la résistance.
Depuis 2006, ils ont tenté de se rapprocher de la Syrie par la politique. Je rappelle alors la visite du roi saoudien en Syrie. En fait, ils avaient reçu les ordres américains et israéliens pour éloigner la Syrie.
S'en sont suivies les révolutions du printemps arabe. Quand ils ont échoué en politique, ils ont transposé ce modèle sur la Syrie qui est devenue une guerre.
Le problème avec le président Assad c'est qu'il ne peut figurer dans le projet du nouveau Moyen-Orient. Ils veulent des présidents vassaux, alors qu'Assad est quelqu'un d'indépendant. Ils ont alors convoqué «Daech», «al-Nosra» et Cie. Aujourd'hui, les Américains avouent leur responsabilité dans le financement des terroristes pour combattre le Hezbollah. Donc, quand on combat «Daech», on est dans la continuation de la guerre de juillet 2006.
C'est vrai que nous avons triomphé en juillet 2006, mais les ennemis tentent de nous arracher cette victoire.
Obama tente une chance de dernière minute pour réaliser un exploit quelconque contre «Daech» pour dire à l'opinion publique US qu'il a éradiqué «Daech» et les terroristes.
Mais ceci agace les Israéliens qui trouvent que le rapprochement russo-américain sert avant tout le Hezbollah!
Q: Le Liban a-t-il connu une stabilité après la guerre de juillet?
R: Sur le plan sécuritaire, le Liban jouit une sécurité inouïe. Grâce aux sacrifices de l'armée et des combattants de la résistance, nous avons avorté un projet extrêmement dangereux au Liban. Depuis toujours, la population du Sud souffrait des exactions et des crimes sionistes. Les gens étaient horrifiés et apeurés. Allons maintenant aux frontières du sud.
Depuis 2000 à 2006, il y a eu un essor démographique important. Les gens veillent au matin à la frontière. Ils vivent tranquillement parce que la résistance a imposé une équation de l'équilibre de la terreur.
De l'autre côté de la frontière, les Israéliens arrachent les arbres, creusent des terrains, changent les aspects géographiques, parce qu'ils se préparent à la bataille de la Galilée.
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