La COP22, qui débute lundi au Maroc, souffre de la comparaison avec le sommet climatique historique de Paris. Il s’agit d’une COP avant tout technique, qui intervient dans un contexte d’urgence climatique plus marqué que jamais.
Un an plus tard. Après le grand raout de Paris en novembre 2015, les négociations climatiques vont reprendre au Maroc, qui accueille la COP22 du 7 au 18 novembre. Alors que l’accord de Paris est entré en vigueur le 4 novembre, garantissant que la température mondiale n’augmente pas au-delà de 2°C d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, les délégations des 197 pays vont chercher à transformer l’essai à Marrakech.
Car le royaume chérifien souhaite que sa COP devienne celle de l’action. Si la capitale française a été le théâtre d’un accord historique entre tous les pays présents, le sommet de Marrakech doit aboutir à concrétiser les grands principes posés par l’accord de Paris. “La COP22 est plus technique, elle va permettre de régler les détails”, explique Sandrine Maljean-Dubois, directrice du Centre d'études et de recherches internationales et communautaires du CNRS et spécialiste des négociations climatiques, contactée par France 24.
Urgence ou pas urgence, telle est la question
Une technicité attendue qui explique le relatif désintérêt médiatique pour l'événement marocain. Le décalage avec la COP21 est flagrant. Mais un autre facteur joue aussi en défaveur de Rabat : il n’y a pas la même urgence qu’à Paris. Le sommet français était présenté comme celui de la dernière chance pour trouver un compromis global. “Les mécanismes fixés par l’accord de Paris doivent être mis en place à partir de 2020, donc si tous les détails ne sont pas réglés au Maroc, il reste encore trois autres COP pour y parvenir”, note Sandrine Maljean-Dubois.
C’est tout le drame et le paradoxe de cette COP22. Il n’y a pas de pression pour régler tous les détails en une fois mais le sentiment d’urgence climatique, lui, est au moins aussi fort - sinon plus - que 2015. L’ONU a ainsi tiré la sonnette d’alarme mercredi 3 novembre : les engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre des États ne suffiront pas à atteindre l’objectif fixé par l’accord de Paris. L’organisation internationale appelle les pays à redoubler d’efforts au plus vite pour éviter que les températures n’augmentent de 2,9°C à 3,4°C d’ici à 2100, ce qui entraînerait une “véritable tragédie humaine”. De plus “un nombre croissant de scientifiques assurent que le cap des 2°C est insuffisant et qu’il faut viser une hausse maximum de 1,5°C”, souligne Sandrine Maljean-Dubois. Pour elle, le monde est engagé dans une véritable “course contre la montre” et la COP22 pourrait être une bonne occasion pour donner un sérieux coup d’accélérateur.
L'ombre Trump
Le sommet de cette année pourrait, malgré le peu d’enjeu, se transformer en règlement de compte entre pays du Sud et du Nord par la faute d’un seul dossier aussi technique que crucial : celui du mécanisme de “pertes et préjudices”. “C’est le point conflictuel de la COP22”, reconnaît l’experte française. Lors de la COP de Varsovie en 2013, les négociateurs avaient décidé qu’il était injuste que les pays du Sud soient les premières victimes du réchauffement climatique, alors que les principaux pollueurs se trouvaient au Nord. Ils avaient reporté à 2016 les discussions sur les détails d’un mécanisme pour compenser ces “pertes et préjudices”. “Ils avaient fait exprès de ne pas mettre cette question épineuse à l’agenda de la COP21 pour ne pas pourrir les négociations de l’accord de Paris”, remarque Sandrine Maljean-Dubois. Le camp des pays du Sud va donc tenter cette année d’obtenir une compensation financière. Ce que ceux du Nord refusent mordicus, préférant parler de transfert de technologies ou de soutien logistique. Ambiance assurée.
Une autre ombre plane également au-dessus de Marrakech : celle de Donald Trump. Le résultat de l’élection présidentielle américaine sera connu au milieu de la première semaine de la COP22 et il pourrait peser sur les négociations. Le milliardaire et candidat républicain “a menacé de couper les financements à la lutte contre le réchauffement climatique, voire de se retirer de l’accord de Paris, et son élection pourrait briser la dynamique des négociations née à Paris”, résume Sandrine Maljean-Dubois. Trump est une menace sérieuse qui pèse sur la COP22 car son élection pourrait remettre en cause cette volonté affichée en 2015de lutter de concert contre le rechauffement climatique. Et c’est ce qui risque de se produire si un homme qui a affirmé que le réchauffement climatique était “une invention des Chinois” arrivait à la tête du pays responsable de 18 % du total des émissions de gaz à effet de serre.
France 24
Un an plus tard. Après le grand raout de Paris en novembre 2015, les négociations climatiques vont reprendre au Maroc, qui accueille la COP22 du 7 au 18 novembre. Alors que l’accord de Paris est entré en vigueur le 4 novembre, garantissant que la température mondiale n’augmente pas au-delà de 2°C d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, les délégations des 197 pays vont chercher à transformer l’essai à Marrakech.
Car le royaume chérifien souhaite que sa COP devienne celle de l’action. Si la capitale française a été le théâtre d’un accord historique entre tous les pays présents, le sommet de Marrakech doit aboutir à concrétiser les grands principes posés par l’accord de Paris. “La COP22 est plus technique, elle va permettre de régler les détails”, explique Sandrine Maljean-Dubois, directrice du Centre d'études et de recherches internationales et communautaires du CNRS et spécialiste des négociations climatiques, contactée par France 24.
Urgence ou pas urgence, telle est la question
Une technicité attendue qui explique le relatif désintérêt médiatique pour l'événement marocain. Le décalage avec la COP21 est flagrant. Mais un autre facteur joue aussi en défaveur de Rabat : il n’y a pas la même urgence qu’à Paris. Le sommet français était présenté comme celui de la dernière chance pour trouver un compromis global. “Les mécanismes fixés par l’accord de Paris doivent être mis en place à partir de 2020, donc si tous les détails ne sont pas réglés au Maroc, il reste encore trois autres COP pour y parvenir”, note Sandrine Maljean-Dubois.
C’est tout le drame et le paradoxe de cette COP22. Il n’y a pas de pression pour régler tous les détails en une fois mais le sentiment d’urgence climatique, lui, est au moins aussi fort - sinon plus - que 2015. L’ONU a ainsi tiré la sonnette d’alarme mercredi 3 novembre : les engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre des États ne suffiront pas à atteindre l’objectif fixé par l’accord de Paris. L’organisation internationale appelle les pays à redoubler d’efforts au plus vite pour éviter que les températures n’augmentent de 2,9°C à 3,4°C d’ici à 2100, ce qui entraînerait une “véritable tragédie humaine”. De plus “un nombre croissant de scientifiques assurent que le cap des 2°C est insuffisant et qu’il faut viser une hausse maximum de 1,5°C”, souligne Sandrine Maljean-Dubois. Pour elle, le monde est engagé dans une véritable “course contre la montre” et la COP22 pourrait être une bonne occasion pour donner un sérieux coup d’accélérateur.
L'ombre Trump
Le sommet de cette année pourrait, malgré le peu d’enjeu, se transformer en règlement de compte entre pays du Sud et du Nord par la faute d’un seul dossier aussi technique que crucial : celui du mécanisme de “pertes et préjudices”. “C’est le point conflictuel de la COP22”, reconnaît l’experte française. Lors de la COP de Varsovie en 2013, les négociateurs avaient décidé qu’il était injuste que les pays du Sud soient les premières victimes du réchauffement climatique, alors que les principaux pollueurs se trouvaient au Nord. Ils avaient reporté à 2016 les discussions sur les détails d’un mécanisme pour compenser ces “pertes et préjudices”. “Ils avaient fait exprès de ne pas mettre cette question épineuse à l’agenda de la COP21 pour ne pas pourrir les négociations de l’accord de Paris”, remarque Sandrine Maljean-Dubois. Le camp des pays du Sud va donc tenter cette année d’obtenir une compensation financière. Ce que ceux du Nord refusent mordicus, préférant parler de transfert de technologies ou de soutien logistique. Ambiance assurée.
Une autre ombre plane également au-dessus de Marrakech : celle de Donald Trump. Le résultat de l’élection présidentielle américaine sera connu au milieu de la première semaine de la COP22 et il pourrait peser sur les négociations. Le milliardaire et candidat républicain “a menacé de couper les financements à la lutte contre le réchauffement climatique, voire de se retirer de l’accord de Paris, et son élection pourrait briser la dynamique des négociations née à Paris”, résume Sandrine Maljean-Dubois. Trump est une menace sérieuse qui pèse sur la COP22 car son élection pourrait remettre en cause cette volonté affichée en 2015de lutter de concert contre le rechauffement climatique. Et c’est ce qui risque de se produire si un homme qui a affirmé que le réchauffement climatique était “une invention des Chinois” arrivait à la tête du pays responsable de 18 % du total des émissions de gaz à effet de serre.
France 24
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