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SIDA: LA SITUATION AU MAROC
Par Mohammed Ould Boah le 01/12/2016
Kiosque360.
Au Maroc, il existe 24.000 personnes atteintes de la maladie du sida. 51% d'entre elles ignorent qu’elles sont porteuses du virus et contribuent grandement à infecter d’autres personnes. Ce sont là les chiffres divulgués dans les colonnes du quotidien Al Ahdath Al Maghribya dans son édition de ce jeudi 1er décembre. Par région, c'est le Souss-Massa qui détient le record de prévalence (24,6%), suivi de Marrakech (21,5%), Casablanca (18,4%)... La région de Dakhla Oued Eddahab ferme la marche avec 0,8%.
Sur la base de chiffres fournis par le ministère de la Santé et repris par l’Association de lutte contre le Sida (ALCS), le journal ajoute qu’en 2015, quelque 1.200 nouveaux cas ont été enregistrés, dont 34% de jeunes âgés de 15 à 24 ans (34% des cas). Durant cette même année, le sida a tué quelque 900 personnes.
Selon le docteur Mehdi El Karkouri, vice-président de l’ALCS dont les propos sont rapportés par Al Ahdath, le Maroc affiche un taux de prévalence certes faible (0,10% de la population) mais en augmentation constante, surtout chez les catégories les plus exposées, soit les professionnelles du sexe (4,5% dans le Souss), les homosexuels (5% à Marrakech) et les toxicomanes (25% à Tétouan).
Pire, le docteur El Karkouri a annoncé que la gent féminine était de plus en plus touchée par cette maladie, rappelant que la population touchée, en 1986, par le sida, n'était formée que de 8% de femmes. Un taux qui a atteint 51% en 2015.
Cependant, le praticien n’a pas manqué de rappeler que des avancées notables avaient été réalisées en matière de lutte contre le sida. Détecté en quinze minutes (au lieu de plusieurs jours et tout un flacon de sang il y a quelques années), le sida est devenu, aujourd’hui, une maladie chronique avec laquelle ont peut vivre en se soignant normalement grâce à des médicaments de plus en plus en plus efficaces.
Par Mohammed Ould Boah
SIDA: LA SITUATION EN ALGÈRIE
les dernières statistiques établies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La réalité du Sida en Algérie serait plus alarmante que ce que croit savoir le ministère de la Santé. Selon le Pr Kamel Senhadji, directeur du laboratoire de recherches sur le Sida à Lyon, l’Algérie compterait au minimum 30 000 personnes vivant avec le VIH, ou séropositifs et non pas 6 000 ou 7 000 cas comme soutiennent officiellement les autorités. Le professeur Senhadji, qui s’est exprimé, hier, au forum du quotidien DK-News, estime en outre que “70% des séropositifs seraient porteurs symptomatiques du virus”, soit des personnes chez qui la maladie est plus évoluée
. Ce scientifique s’appuie sur les dernières statistiques établies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui parlent de la contamination de 0,1%, soit une personne sur mille, des populations des régions du Maghreb et du Moyen-Orient.
Partant de cette logique, le professeur n’hésite pas à qualifier d’“archifaux” les chiffres officiels publiés chez nous, dès lors que l’Algérie compte plus de 37 millions d’habitants. Autrement dit, 30 000 serait le nombre minimal de personnes atteints.
Le VIH, “défiant même les scientifiques”, rappelle le professeur Senhadji, aura causé à ce jour plus de 30 millions de décès dans le monde depuis son apparition, en 1981, alors que le nombre de personnes atteintes s’élève aujourd’hui à 34 millions !
La recherche scientifique, soutient le professeur, a certes permis de juguler un tant soit peu la courbe des décès, mais la solution radicale est encore loin d’être trouvée.
“Il est vrai que la recherche nous a permis d’améliorer le traitement du virus, après avoir progressivement passé d’une seule molécule à deux (bithérapie), puis à trois (trithérapie), voire à la multi-thérapie, l’espérance de vie d’un séropositif a été considérablement augmentée avec la possibilité de prolonger la vie d’un patient de 20 ans, mais son éradication reste encore un défi à relever”, a-t-il souligné.
Le Pr Senhadji estime tout de même que la recherche scientifique sur le Sida reste celle qui a connu le plus de progrès dans toute l’histoire de la médecine. “Avant, on enregistrait un minimum de quatre décès par semaine à l’hôpital, mais depuis l’amélioration des traitements, le taux de mortalité a baissé de 50%. Mieux, aujourd’hui, on n’a plus besoin d’hospitaliser les sidéens, étant donné que le Sida est désormais considéré comme une maladie chronique qu’on traite avec des médicaments comme le reste des maladies chroniques plus au moins méchantes”, a-t-il expliqué.
Les médicaments sont-ils accessibles à tous les patients ?
Le Pr Senhadji soulignera, à ce propos, que les patients sont “triés” selon l’ampleur de la mutation du virus VIH. Sont prioritaires, explique-t-il, les séropositifs dont le système immunitaire du corps a atteint la limite scientifiquement arrêtée. Le professeur soulignera néanmoins que la rupture du traitement est interdite pour tout sidéen, estimant, par ricochet, que le manque de médicaments est donc, “inadmissible”. Si le professeur affirme, par ailleurs, que le cap de la recherche scientifique est désormais mis sur l’éventualité de créer un vaccin antisida, il estime que cette “trouvaille” n’est pas envisageable à court et moyen terme, mais à long terme. En attendant la solution “miracle”, le professeur insiste sur la prévention qui doit passer, dit-il, par une large sensibilisation de la société. Il estime que l’école doit jouer un rôle prépondérant dans la sensibilisation des citoyens sur cette maladie qui touche plus les jeunes.
Pour ce faire, le Pr Senhadji estime néanmoins que l’école algérienne nécessite une réforme profonde. Interrogé sur la création des laboratoires de recherche sur le Sida à Alger et à Tizi Ouzou, deux projets qui lui sont chers et qu’il a lancés depuis 2002, le Pr Senhadji regrette que le premier projet qui devait être créé en partenariat avec Saidal à Alger, soit carrément tombé à l’eau pour “des raisons occultes”.
S’il pourra se consoler par l’ouverture prochaine du laboratoire de Tizi Ouzou, il n’en demeure pas moins qu’il est désabusé que celui-ci a été suspendu pendant de longues années pour “des raisons bureaucratiques”.
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