Un forum d'investissement et d'affaires du 3 au 5 décembre s'est tenu à Alger, le but étant de dynamiser la coopération économique au sein du continent. Mis à part quelques petites anomalies, le forum s'est déroulé dans de bonnes conditions, notamment par la présence de 200 exposants qui ont eu l'opportunité d'exposer leurs productions. L'opportunité a été donnée aux 200 opérateurs algériens de faire connaître leurs produits à leurs homologues africains en vue de conclure d'éventuels marchés ou même des partenariats, parallèlement, six panels ont traité de six thématiques: les visions économiques stratégiques des pays africains. l'énergie, le financement des investissements, les infrastructures et les TIC ainsi que l'agriculture et l'agroalimentaire.
La réalité des échanges inter-africains
Cependant, force est de constater que les échanges inter-africains n'excèdent pas le taux de 10% des échanges commerciaux globaux du continent contre plus de 80% pour les échanges inter-européens et 60% en Asie, a-t-il été observé. Une contribution du journal El Watan fait le point de la réalité inter-africaine et algéro-africaine: «Les exportations algériennes vers l'Afrique, hors pays du Maghreb, ne dépassent guère les 42 millions de dollars sur les neuf premiers mois de l'année en cours.
L'Algérie n'exporte, bon an mal an, que pour à peine quelque deux milliards de dollars annuellement. Bien que géographiquement proche et commercialement accessible, le marché africain n'en capte que quelques flux marginaux, alors qu'il offre, plus que n'importe où ailleurs, d'indéniables niches de compétitivité pour la production algérienne exportable. Ainsi, selon le dernier bilan du commerce extérieur diffusé par le Centre national d'informatique et de statistiques douanières (Cnis), la valeur globale des exportations algériennes vers l'Afrique, hors pays du Maghreb, ne dépasse guère les 42 millions de dollars sur les neuf premiers mois de l'année en cours, contre 70 millions à la même période de l'année écoulée, soit à peine près de 0,25% de l'ensemble des flux des exportations du pays vers le reste du monde ».
« Au volet des importations poursuit l’auteur de l’article, la valeur des échanges avec l'Afrique reste également des plus faibles, soit de quelque 187 millions de dollars entre janvier et septembre derniers, contre 288 millions de dollars durant les neuf premiers mois de 2015. Tel que classé par régions économiques avec lesquelles l'Algérie commerce à travers le monde, le continent africain arrive en bas de liste, tant à l'exportation qu'à l'importation, loin derrière les pays de l'Union européenne (UE). Peu intégré économiquement, l'espace africain demeure donc des plus opportuns à explorer pour l'Algérie, d'autant que les économies du continent présentent nombre de complémentarités et, par conséquent, tant d'opportunités à l'exportation et même à l'investissement.» (1)
Les conditions de la réussite dans la pénétration du marché africain
« Il faut être réaliste, écrit le professeur Mebtoul, commercer en Afrique cela suppose l'émergence d'entreprises algériennes compétitives en termes de coût-qualité, en termes d'avantages comparatifs mondiaux, car en 2016 parlant de l'économie de la connaissance: «Une enquête, écrit-il, menée en 2012 par l'UA/Nepad dans 19 pays africains, montre que seuls le Malawi, l'Ouganda et l'Afrique du Sud investissent plus de 1% de leur PIB dans la recherche-développement (R-D), contre de 0,2% à 0,5% pour les autres. Le rapport précité de l'Unesco souligne que l'Afrique ne consacre que 0,3% du PIB en moyenne à la R-D. C'est sept fois moins que l'investissement réalisé dans les pays industrialisés.(...)» (2)
Le professeur Mebtoul donne la recette d'une réussite des exportations algériennes, il insiste particulièrement sur le savoir et la nécessité de mettre en avant les élites scientifiques: «Afin que les opérateurs algériens puissent pénétrer le marché africain, l'Algérie devra remplir sept conditions par des stratégies d'adaptation. Premièrement, tenir compte de la rivalité du couple Etats-Unis/Europe -Chine pour le contrôle économique de ce continent vital. Deuxièmement: combien l'Algérie possède d'entreprises compétitives publiques et privées avec un taux d'intégration minimal de 40/50%, selon les normes internationales et des laboratoires de recherche/développement.
Troisièmement, une révolution culturelle: il ne peut y avoir une économie diversifiée sans le primat de l'économie de la connaissance. Quatrièmement, sans maitrise des nouvelles technologies, il ne faut pas s'attendre à asseoir une économie diversifiée (..) l'investissement le plus sûr est dans les institutions démocratiques et le savoir.. Cinquièmement, étant plus facile d'importer que de produire, il s'agira de débureaucratiser l'administration, pour une information fiable en temps réel. Sixièmement, il faudra au préalable des supports logistiques et bancaires (combien de banques algériennes en Afrique). Septièmement, la pénétration du marché africain suppose un partenariat gagnant-gagnant avec les grandes firmes qui contrôlent le marché mondial et un renforcement de l'appareil productif interne, supposant l'émergence d'entreprises algériennes compétitives en termes de coût-qualité. (...)» (2)
«Lorsque, poursuit le professeur Mebtoul, les ministres et les walis déplieront un tapis rouge devant les chercheurs et les intellectuels de renom, en les recevant au perron, comme le font les grands dirigeants du monde développé et ceux des pays émergents, nous aurons une lueur d'espoir pour un développement durable en Algérie. L'Algérie a besoin d'une vision stratégique, de cohérence, de visibilité, d'un discours de vérité et de leadership. L'Algérie doit profiter de sa relative aisance financière, bien utiliser ses réserves de changes en transformant cette richesse virtuelle en richesses réelles, de libérer toutes les énergies créatrices, et donc de réaliser la transition difficile vers une économie hors hydrocarbures dont la transition énergétique.» (2)
L'Algérie a contribué à la formation des élites africaines
De par ma formation d'universitaire et pour avoir géré, j'ai donné un avis complémentaire en mettant en avant l'aspect formation inexistant dans ces contacts avec l'Afrique. Dans une interview à L'Expression, au journaliste Salim Benalia, j'avais déclaré: «Cet évènement offre à l'Algérie l'occasion de sortir de son cocon ancien et qui la faisait se confiner dans ses propres préoccupations. Ce forum indique que l'Algérie a, désormais, un savoir-faire exportable. L'Algérie a perdu beaucoup d'avantages sur le terrain africain et d'autres en ont profité, elle ne fait donc que reconquérir une place sur le continent et qui lui est légitime. C'est le moment pour notre pays de faire preuve d'une agressivité économique, technique et technologique.» (3)
J'avais ensuite parlé dans cette interview de ce que l'Algérie avait fait pour l'Afrique: «L'Algérie doit à ce titre mettre en valeur ce qu'elle a déjà fait pour l'Afrique. Et ce qu'elle a fait est très important. Notre pays est l'un des premiers à avoir compris, du temps de feu Houari Boumediene, la nécessité d'un co-développement par le développement du transport et de l'ouverture de la transsaharienne laquelle doit être parachevée, surtout qu'elle constitue une véritable artère dans «le corps de l'Afrique.» Elle permettrait assurément le développement de tout ce qui est transport des marchandises et des hommes. L'Algérie a dans ce cadre fait sa part. C'est aux autres pays limitrophes de continuer C'est dans le même ordre que l'Algérie par la suite a proposé l'installation d'un gazoduc de 4000 km à partir du Nigeria. Il peut irriguer toute la région de l'Est, mais également toutes les régions algériennes, notamment en matière de distribution de gaz et de développement de l'agro-industrie.» (3)
Quelques chiffres et les possibilités du futur
L'Algérie, qui a déjà contribué au développement des élites l'Afrique, mais aussi par une aide financière sans contre-partie est en droit d'attendre un retour d'ascenseur par une diplomatie économiquement «volontariste et pugnace» où elle ne lâchera plus rien. Pour rappel, l'Algérie a effacé la dette pour près d'un milliard de dollars, qu'avons-nous eu en échange? Elle a formé, depuis 1962, au moins 30.000 cadres étrangers dont beaucoup d'africains de haut niveau. Où sont-ils? Sur les 1,5 million de diplômés qui sont sortis des universités algériennes. Ils sont plus de 200 Africains, notamment des Tunisiens, Maliens, Nigériens, à avoir été formés à l'Ecole polytechnique d'Alger dans les années 1960, 1970 et 1980.
L'Algérie dispose d'un vivier de compétences établies aussi bien dans le domaine économique technologique qu'universitaire à la fin des années 1980, l'Algérie avait mis en place un service de la coopération avec même un statut pour le coopérant algérien. Je me souviens avoir piloté avec feu le ministre Belkaïd, ministre de l'Enseignement supérieur le projet d'une implantation d'une université technologique dédiée notamment aux sciences du pétrole. C'était à la demande de la Libye, l'université devait être érigée à Sebha. Il était prévu qu'un staff d'une vingtaine d'experts professeurs avec un recteur devait lancer l'enseignement. Il n'y eut pas de suite de notre part.
Les nouvelles missions de la coopération algérienne en direction de l'Afrique
Rien n'interdit de revoir fondamentalement notre coopération dans le domaine culturel, scientifique et technologique avec un principe directeur: «Rien ne doit être gratuit.» La notion de retour sur investissement devrait être notre préoccupation permanente. Pour cela il me semble qu'un état des lieux sans complaisance devra être fait. Il est souhaitable d'établir un annuaire de toutes ces compétences que l'Algérie a formées pour pouvoir le valoriser à distance. Nos diplomates devraient d'ailleurs changer totalement de logiciel, il faut qu'ils soient des diplomates de l'économie, de la technologie et du savoir. La diplomatie de papa a vécu. C'est une diplomatie du Web 3.0. Le diplomate du XXe siècle doit être aussi un scientifique qui devrait maîtriser le Dow Jones, les marchés, les mouvements du Brent et la philosophie des marchés émergents.
Ils devraient endosser le costume de voyageur de commerce pour aller vendre la destination Algérie, à la fois sur le plan touristique, économique et technologique. L'université de Tamanrasset devrait se muer en un barycentre du savoir en Afrique et de l'économie de la connaissance et des nouvelles technologies. Ce pôle universitaire gagnerait à s'attribuer toutes ces nouvelles missions pour un rayonnement régional réussi. Il est temps d'optimiser les ressources de chaque pays et faire en sorte que l'on ne doit compter que sur nous-mêmes. Ce rendez-vous d'Alger nous donne la possibilité de lancer les jalons d'une future politique inter-africaine. La coopération avec les pays africains, même s'il faut passer par le troc. C'est la seule voie qui peut mener les pays africains vers les rives de l'autosatisfaction.
La suite..........
La réalité des échanges inter-africains
Cependant, force est de constater que les échanges inter-africains n'excèdent pas le taux de 10% des échanges commerciaux globaux du continent contre plus de 80% pour les échanges inter-européens et 60% en Asie, a-t-il été observé. Une contribution du journal El Watan fait le point de la réalité inter-africaine et algéro-africaine: «Les exportations algériennes vers l'Afrique, hors pays du Maghreb, ne dépassent guère les 42 millions de dollars sur les neuf premiers mois de l'année en cours.
L'Algérie n'exporte, bon an mal an, que pour à peine quelque deux milliards de dollars annuellement. Bien que géographiquement proche et commercialement accessible, le marché africain n'en capte que quelques flux marginaux, alors qu'il offre, plus que n'importe où ailleurs, d'indéniables niches de compétitivité pour la production algérienne exportable. Ainsi, selon le dernier bilan du commerce extérieur diffusé par le Centre national d'informatique et de statistiques douanières (Cnis), la valeur globale des exportations algériennes vers l'Afrique, hors pays du Maghreb, ne dépasse guère les 42 millions de dollars sur les neuf premiers mois de l'année en cours, contre 70 millions à la même période de l'année écoulée, soit à peine près de 0,25% de l'ensemble des flux des exportations du pays vers le reste du monde ».
« Au volet des importations poursuit l’auteur de l’article, la valeur des échanges avec l'Afrique reste également des plus faibles, soit de quelque 187 millions de dollars entre janvier et septembre derniers, contre 288 millions de dollars durant les neuf premiers mois de 2015. Tel que classé par régions économiques avec lesquelles l'Algérie commerce à travers le monde, le continent africain arrive en bas de liste, tant à l'exportation qu'à l'importation, loin derrière les pays de l'Union européenne (UE). Peu intégré économiquement, l'espace africain demeure donc des plus opportuns à explorer pour l'Algérie, d'autant que les économies du continent présentent nombre de complémentarités et, par conséquent, tant d'opportunités à l'exportation et même à l'investissement.» (1)
Les conditions de la réussite dans la pénétration du marché africain
« Il faut être réaliste, écrit le professeur Mebtoul, commercer en Afrique cela suppose l'émergence d'entreprises algériennes compétitives en termes de coût-qualité, en termes d'avantages comparatifs mondiaux, car en 2016 parlant de l'économie de la connaissance: «Une enquête, écrit-il, menée en 2012 par l'UA/Nepad dans 19 pays africains, montre que seuls le Malawi, l'Ouganda et l'Afrique du Sud investissent plus de 1% de leur PIB dans la recherche-développement (R-D), contre de 0,2% à 0,5% pour les autres. Le rapport précité de l'Unesco souligne que l'Afrique ne consacre que 0,3% du PIB en moyenne à la R-D. C'est sept fois moins que l'investissement réalisé dans les pays industrialisés.(...)» (2)
Le professeur Mebtoul donne la recette d'une réussite des exportations algériennes, il insiste particulièrement sur le savoir et la nécessité de mettre en avant les élites scientifiques: «Afin que les opérateurs algériens puissent pénétrer le marché africain, l'Algérie devra remplir sept conditions par des stratégies d'adaptation. Premièrement, tenir compte de la rivalité du couple Etats-Unis/Europe -Chine pour le contrôle économique de ce continent vital. Deuxièmement: combien l'Algérie possède d'entreprises compétitives publiques et privées avec un taux d'intégration minimal de 40/50%, selon les normes internationales et des laboratoires de recherche/développement.
Troisièmement, une révolution culturelle: il ne peut y avoir une économie diversifiée sans le primat de l'économie de la connaissance. Quatrièmement, sans maitrise des nouvelles technologies, il ne faut pas s'attendre à asseoir une économie diversifiée (..) l'investissement le plus sûr est dans les institutions démocratiques et le savoir.. Cinquièmement, étant plus facile d'importer que de produire, il s'agira de débureaucratiser l'administration, pour une information fiable en temps réel. Sixièmement, il faudra au préalable des supports logistiques et bancaires (combien de banques algériennes en Afrique). Septièmement, la pénétration du marché africain suppose un partenariat gagnant-gagnant avec les grandes firmes qui contrôlent le marché mondial et un renforcement de l'appareil productif interne, supposant l'émergence d'entreprises algériennes compétitives en termes de coût-qualité. (...)» (2)
«Lorsque, poursuit le professeur Mebtoul, les ministres et les walis déplieront un tapis rouge devant les chercheurs et les intellectuels de renom, en les recevant au perron, comme le font les grands dirigeants du monde développé et ceux des pays émergents, nous aurons une lueur d'espoir pour un développement durable en Algérie. L'Algérie a besoin d'une vision stratégique, de cohérence, de visibilité, d'un discours de vérité et de leadership. L'Algérie doit profiter de sa relative aisance financière, bien utiliser ses réserves de changes en transformant cette richesse virtuelle en richesses réelles, de libérer toutes les énergies créatrices, et donc de réaliser la transition difficile vers une économie hors hydrocarbures dont la transition énergétique.» (2)
L'Algérie a contribué à la formation des élites africaines
De par ma formation d'universitaire et pour avoir géré, j'ai donné un avis complémentaire en mettant en avant l'aspect formation inexistant dans ces contacts avec l'Afrique. Dans une interview à L'Expression, au journaliste Salim Benalia, j'avais déclaré: «Cet évènement offre à l'Algérie l'occasion de sortir de son cocon ancien et qui la faisait se confiner dans ses propres préoccupations. Ce forum indique que l'Algérie a, désormais, un savoir-faire exportable. L'Algérie a perdu beaucoup d'avantages sur le terrain africain et d'autres en ont profité, elle ne fait donc que reconquérir une place sur le continent et qui lui est légitime. C'est le moment pour notre pays de faire preuve d'une agressivité économique, technique et technologique.» (3)
J'avais ensuite parlé dans cette interview de ce que l'Algérie avait fait pour l'Afrique: «L'Algérie doit à ce titre mettre en valeur ce qu'elle a déjà fait pour l'Afrique. Et ce qu'elle a fait est très important. Notre pays est l'un des premiers à avoir compris, du temps de feu Houari Boumediene, la nécessité d'un co-développement par le développement du transport et de l'ouverture de la transsaharienne laquelle doit être parachevée, surtout qu'elle constitue une véritable artère dans «le corps de l'Afrique.» Elle permettrait assurément le développement de tout ce qui est transport des marchandises et des hommes. L'Algérie a dans ce cadre fait sa part. C'est aux autres pays limitrophes de continuer C'est dans le même ordre que l'Algérie par la suite a proposé l'installation d'un gazoduc de 4000 km à partir du Nigeria. Il peut irriguer toute la région de l'Est, mais également toutes les régions algériennes, notamment en matière de distribution de gaz et de développement de l'agro-industrie.» (3)
Quelques chiffres et les possibilités du futur
L'Algérie, qui a déjà contribué au développement des élites l'Afrique, mais aussi par une aide financière sans contre-partie est en droit d'attendre un retour d'ascenseur par une diplomatie économiquement «volontariste et pugnace» où elle ne lâchera plus rien. Pour rappel, l'Algérie a effacé la dette pour près d'un milliard de dollars, qu'avons-nous eu en échange? Elle a formé, depuis 1962, au moins 30.000 cadres étrangers dont beaucoup d'africains de haut niveau. Où sont-ils? Sur les 1,5 million de diplômés qui sont sortis des universités algériennes. Ils sont plus de 200 Africains, notamment des Tunisiens, Maliens, Nigériens, à avoir été formés à l'Ecole polytechnique d'Alger dans les années 1960, 1970 et 1980.
L'Algérie dispose d'un vivier de compétences établies aussi bien dans le domaine économique technologique qu'universitaire à la fin des années 1980, l'Algérie avait mis en place un service de la coopération avec même un statut pour le coopérant algérien. Je me souviens avoir piloté avec feu le ministre Belkaïd, ministre de l'Enseignement supérieur le projet d'une implantation d'une université technologique dédiée notamment aux sciences du pétrole. C'était à la demande de la Libye, l'université devait être érigée à Sebha. Il était prévu qu'un staff d'une vingtaine d'experts professeurs avec un recteur devait lancer l'enseignement. Il n'y eut pas de suite de notre part.
Les nouvelles missions de la coopération algérienne en direction de l'Afrique
Rien n'interdit de revoir fondamentalement notre coopération dans le domaine culturel, scientifique et technologique avec un principe directeur: «Rien ne doit être gratuit.» La notion de retour sur investissement devrait être notre préoccupation permanente. Pour cela il me semble qu'un état des lieux sans complaisance devra être fait. Il est souhaitable d'établir un annuaire de toutes ces compétences que l'Algérie a formées pour pouvoir le valoriser à distance. Nos diplomates devraient d'ailleurs changer totalement de logiciel, il faut qu'ils soient des diplomates de l'économie, de la technologie et du savoir. La diplomatie de papa a vécu. C'est une diplomatie du Web 3.0. Le diplomate du XXe siècle doit être aussi un scientifique qui devrait maîtriser le Dow Jones, les marchés, les mouvements du Brent et la philosophie des marchés émergents.
Ils devraient endosser le costume de voyageur de commerce pour aller vendre la destination Algérie, à la fois sur le plan touristique, économique et technologique. L'université de Tamanrasset devrait se muer en un barycentre du savoir en Afrique et de l'économie de la connaissance et des nouvelles technologies. Ce pôle universitaire gagnerait à s'attribuer toutes ces nouvelles missions pour un rayonnement régional réussi. Il est temps d'optimiser les ressources de chaque pays et faire en sorte que l'on ne doit compter que sur nous-mêmes. Ce rendez-vous d'Alger nous donne la possibilité de lancer les jalons d'une future politique inter-africaine. La coopération avec les pays africains, même s'il faut passer par le troc. C'est la seule voie qui peut mener les pays africains vers les rives de l'autosatisfaction.
La suite..........
Commentaire