Le Royaume-Uni a été touché par un troisième attentat en autant de semaines, alors que des élections législatives se tiendront le 8 juin. Ce scrutin anticipé a été voulu par la première ministre conservatrice Theresa May, qui espère gagner des sièges au Parlement afin d’avoir les coudées franches pour négocier la sortie de l’Union européenne. Mais la campagne ne s’est pas déroulée comme prévu pour le gouvernement, confronté à ses propres tergiversations en matière de politique sociale comme à la vive opposition de Jeremy Corbyn, puis à cette série d’attentats. Après l’attaque qui a fait 7 morts dans le centre de Londres, le 3 juin, Mme May a déclaré : « C’en est trop. Nous devons changer la manière dont nous réglons les problèmes de l’extrémisme et du terrorisme. » Avant d’ajouter : « Franchement, nous sommes beaucoup trop tolérants envers l’extrémisme dans ce pays », et de souhaiter que davantage soit fait pour lutter contre le communautarisme et contre une certaine « perversion de l’islam ». Ceci rappelle les débats qui suivirent les attentats du 7 juillet 2005 à Londres, et la faiblesse de l’analyse concernant les communautés musulmanes britanniques, radiographiées à l’époque par Wendy Kristianasen (voir aussi le dernier numéro de Manière de voir consacré au Royaume-Uni).
A l’ombre du conflit du Proche-Orient et de la « guerre contre le terrorisme »
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