Des internautes réagissent ce mercredi sur la Une de Charlie Hebdo, interprétée comme un amalgame entre Islam et Daech après les attentats de Barcelone et Cambrils.
C'est une «Une» polémique, comme d'autres chez Charlie Hebdo. Mais cette fois, la contestation ne vient pas du Front national ou de virulents catholiques. Ce mercredi, le député socialiste Stéphane Le Foll a appelé l'hebdomadaire satirique à éviter les «dangereux amalgames» à la suite d'un dessin controversé sur les attentats de Barcelone et Cambrils. On y voit deux victimes mortes après les attaques à la voiture-bélier de jeudi, sous le titre «Islam, religion de paix... éternelle». Un «raccourci» entre la religion et le groupe terroriste Daech que dénoncent certains internautes, alors que d'autres applaudissent.
«Les amalgames sont très dangereux. Dire que c'est l'islam dans son ensemble qui serait une religion "de paix", sous-entendu une religion de mort, c'est extrêmement dangereux», a insisté l'ex-ministre socialiste sur BFM TV. «Quand on est journaliste, on doit avoir ce sens de la responsabilité, parce que tous ces amalgames, certains peuvent s'en servir», a encore mis en garde Stéphane Le Foll. Et de regretter : «C'est suffisamment complexe et compliqué de tenir une société aujourd'hui, on doit rappeler à tout le monde ce sens de la responsabilité. Je n'avais pas vu cette Une, Je ne peux pas dire que je la partage. Je la conteste même.»
« Corriger la Une »
L'ancien porte-parole du gouvernement était invité à réagir après une déferlantes de commentaires sur les réseaux sociaux.
«Je suis catholique et je suis choquée par Charlie Hebdo ! Ces bandes de décérébrés n'ont rien à voir avec l'Islam et le Coran !» s'indigne sur Twitter une certaine Isabelle.
«Chez Charlie Hebdo on loupe jamais une occasion de se moquer des 99,99999999999999999999999 % de musulmans qui ne commettent aucun attentat», estime un autre, sous le pseudonyme de Bonjour Tristesse.
«J’ai corrigé la Une de Charlie Hebdo. J’espère qu’ils vont m’embaucher», commente plus sobrement un internaute qui a remplacé le mot «Islam» par «Daech».
«Visiblement pour Charlie Hebdo, un musulman ne peut pas être victime de Daesh... Une pensée pour Ahmed... La rédaction l'a déjà oublié», note par ailleurs Karima B.
D'autres au contraire, saluent cette Une en estimant qu'il s'agit d'un «tabou» que les politiques n'osent pas nommer. «Quand Robert Ménard retweete ta une, c'est que tu as bel et bien foiré un truc», plaisante alors Christophe Conte. «La gauche s'incline devant le réel», a légendé le maire FN de Béziers. Et un autre internaute de publier un montage de plusieurs Unes qui ont précédemment ciblé le parti d'extrême-droite.
leparisien.fr
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