Le patron des Nations Unies Antonio Guterres confie ses réflexions sur la menace nord-coréenne qui pourrait dégénérer selon lui en conflit majeur.
Au 38e étage de l’immeuble de verre des Nations Unies qui surplombe Manhattan et l’East River, l’ancien premier ministre portugais Antonio Guterres est heureux de recevoir un journal français. Il sait ce qu’il doit au soutien de la France dans sa campagne victorieuse pour obtenir ce que ses prédécesseurs ont appelé "le job le plus difficile du monde". Catholique, marqué par ses dix ans passés aux côtés des réfugiés à la tête du HCR, social-démocrate qui croit à la supériorité du politique sur la diplomatie traditionnelle, le successeur depuis le 1er janvier de Ban Ki-moon affronte avec la crise nord-coréenne, l’imprévisibilité de Donald Trump, le retour en puissance de la Chine et de la Russie et l’effacement du Royaume-Uni, un début de mandat explosif. A une semaine de l’Assemblée générale qui réunira les chefs d’Etats du monde entier, il précise ce qu’il attend des présidents Macron et Trump sur la scène internationale.
Il est possible qu’un nouveau test balistique nord-coréen soit réalisé dans les prochaines heures, avant même que le Conseil de sécurité ne se soit réuni pour sanctionner l’essai atomique de la semaine dernière. Se rapproche-t-on de la guerre?
Je suis très inquiet. Il s’agit de la crise la plus grave que nous ayons eu à traiter depuis des années. La question centrale est bien sûr d’obtenir de la Corée du Nord qu’elle arrête son programme nucléaire et balistique et qu’elle respecte les résolutions votées par le Conseil de sécurité. Mais il faut aussi garder à tout prix l’unité du Conseil de sécurité car il s’agit du seul instrument qui puisse conduire à une initiative diplomatique avec des chances de succès. Nous avions eu jusqu’à présent des guerres qui se sont déclenchées au terme d’une décision mûrement réfléchie. Mais nous savons aussi que d’autres conflits ont démarré par une escalade provoquée par des somnambules. Il faut espérer que la gravité de ce qui nous menace nous amène à la voie de la raison avant qu’il ne soit trop tard.
Qu’attendez-vous des premiers discours sur la scène mondiale de l’ONU de Donald Trump et d’Emmanuel Macron la semaine prochaine à New York?
J’attends du président Trump qu’il soit plus constructif dans les rapports entre les Etats-Unis et l’ONU. La France, elle, a un rôle très important à jouer pour servir de pont entre les autres puissances globales. Face aux menaces auxquelles nous sommes confrontés, il est décisif qu’elle s’active comme médiateur efficace.
le JDD
Au 38e étage de l’immeuble de verre des Nations Unies qui surplombe Manhattan et l’East River, l’ancien premier ministre portugais Antonio Guterres est heureux de recevoir un journal français. Il sait ce qu’il doit au soutien de la France dans sa campagne victorieuse pour obtenir ce que ses prédécesseurs ont appelé "le job le plus difficile du monde". Catholique, marqué par ses dix ans passés aux côtés des réfugiés à la tête du HCR, social-démocrate qui croit à la supériorité du politique sur la diplomatie traditionnelle, le successeur depuis le 1er janvier de Ban Ki-moon affronte avec la crise nord-coréenne, l’imprévisibilité de Donald Trump, le retour en puissance de la Chine et de la Russie et l’effacement du Royaume-Uni, un début de mandat explosif. A une semaine de l’Assemblée générale qui réunira les chefs d’Etats du monde entier, il précise ce qu’il attend des présidents Macron et Trump sur la scène internationale.
Il est possible qu’un nouveau test balistique nord-coréen soit réalisé dans les prochaines heures, avant même que le Conseil de sécurité ne se soit réuni pour sanctionner l’essai atomique de la semaine dernière. Se rapproche-t-on de la guerre?
Je suis très inquiet. Il s’agit de la crise la plus grave que nous ayons eu à traiter depuis des années. La question centrale est bien sûr d’obtenir de la Corée du Nord qu’elle arrête son programme nucléaire et balistique et qu’elle respecte les résolutions votées par le Conseil de sécurité. Mais il faut aussi garder à tout prix l’unité du Conseil de sécurité car il s’agit du seul instrument qui puisse conduire à une initiative diplomatique avec des chances de succès. Nous avions eu jusqu’à présent des guerres qui se sont déclenchées au terme d’une décision mûrement réfléchie. Mais nous savons aussi que d’autres conflits ont démarré par une escalade provoquée par des somnambules. Il faut espérer que la gravité de ce qui nous menace nous amène à la voie de la raison avant qu’il ne soit trop tard.
Qu’attendez-vous des premiers discours sur la scène mondiale de l’ONU de Donald Trump et d’Emmanuel Macron la semaine prochaine à New York?
J’attends du président Trump qu’il soit plus constructif dans les rapports entre les Etats-Unis et l’ONU. La France, elle, a un rôle très important à jouer pour servir de pont entre les autres puissances globales. Face aux menaces auxquelles nous sommes confrontés, il est décisif qu’elle s’active comme médiateur efficace.
le JDD