Après avoir annoncé un essai thermonucléaire réussi, la Corée du Nord a mis un nouveau satellite sur orbite à l'aide de sa fusée maison, puis a affirmé savoir miniaturiser la bombe nucléaire. Trois nouvelles très inquiétantes pour ses voisins, si toutefois leur véracité était vérifiée. Car en matière militaire, pour la Corée du Nord, tout est affaire de démonstrations. Et de bluff.
Devenue en 2006 le neuvième Etat au monde à posséder l'arme nucléaire, la Corée du Nord pourrait bien, si ses déclarations s'avèrent juste, détenir la bombe thermonucléaire, dite "bombe H". Prétendue "miniaturisée", cette bombe à hydrogène pourrait être installée dans la tête d'un missile à très longue portée, comme le Taepodong 2, capable de parcourir 6.000 kilomètres et de frapper jusqu'en Alaska.
L'annonce a de quoi inquiéter, et de nombreuses nations ont réagi avec fermeté (y compris l'allié chinois). Mais elle fait aussi douter les spécialistes. Le secousse sismique provoquée par cet essai a été de la même envergure que le précédent, soit 5,1 de magnitude. Pour le spécialiste Crispin Rovere, une explosion à l'hydrogène aurait dû être bien plus puissante: "A première vue, il semblerait qu'ils aient mené un essai nucléaire réussi mais n'ont pas réussi à mener à bien la deuxième étape, celle de l'explosion d'hydrogène."
Selon l'expert militaire Pierre Servant, interrogé par RTL, cela pourrait être simplement une forme de chantage: "Certains se demandent si ce ne sont pas des sortes de pétards, néanmoins très inquiétants, destinés à (...) obtenir des échanges d'aide humanitaire contre un arrêt des essais nucléaires."
Une force impressionnante mais beaucoup de faux-semblants
Car, en matière militaire, avec la Corée du Nord, tout est dans la démonstration et la dissimulation. L'arsenal nord-coréen est réputé pour être colossal, et le régime y consacre en effet une part importante de son budget (plus de 5 milliards de dollars en 2002 selon la CIA). Le régime aime exposer sa puissance lors de défilés grandiloquents et possède la quatrième armée du monde en nombre de soldats. Mais qu'en est-il vraiment?
Des matériels obsolètes
Des chiffres impressionnants qu'il convient de mettre en perspective, comme le précise Romain Mielcarek, analyste militaire, sur RFI. La majorité de ces matériels est de conception chinoise ou russe, mais surtout, obsolète car développés dans les année 50 ou 60. Les Sous-Marins de classe Romeo, par exemple, sont en fait des copies des U-Boot allemands de la Seconde Guerre mondiale.
Quant aux soldats, les vidéos de propagande laissent parfois planer des doutes quant à leur degré d'entraînement. Les 7 millions de réservistes, en particulier, dont on n'est pas sûr qu'ils puissent être armés. La Corée du Sud, a contrario, bénéficie de matériels et d'une formation à la pointe, grâce notamment à l'appui américain.
La Corée du Nord pris l'habitude soviétique d'additionner ses ressources militaires, quel que soit l'état dans lequel elles se trouvent, afin de se montrer plus puissante qu'elle ne l'est vraiment. Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques, résume ainsi à RFI leur capacité militaire: "On ne jette rien, quitte à accumuler des quantités inouïes de matériels totalement obsolètes."
Olivier LAFFARGUE
BFM
Devenue en 2006 le neuvième Etat au monde à posséder l'arme nucléaire, la Corée du Nord pourrait bien, si ses déclarations s'avèrent juste, détenir la bombe thermonucléaire, dite "bombe H". Prétendue "miniaturisée", cette bombe à hydrogène pourrait être installée dans la tête d'un missile à très longue portée, comme le Taepodong 2, capable de parcourir 6.000 kilomètres et de frapper jusqu'en Alaska.
L'annonce a de quoi inquiéter, et de nombreuses nations ont réagi avec fermeté (y compris l'allié chinois). Mais elle fait aussi douter les spécialistes. Le secousse sismique provoquée par cet essai a été de la même envergure que le précédent, soit 5,1 de magnitude. Pour le spécialiste Crispin Rovere, une explosion à l'hydrogène aurait dû être bien plus puissante: "A première vue, il semblerait qu'ils aient mené un essai nucléaire réussi mais n'ont pas réussi à mener à bien la deuxième étape, celle de l'explosion d'hydrogène."
Selon l'expert militaire Pierre Servant, interrogé par RTL, cela pourrait être simplement une forme de chantage: "Certains se demandent si ce ne sont pas des sortes de pétards, néanmoins très inquiétants, destinés à (...) obtenir des échanges d'aide humanitaire contre un arrêt des essais nucléaires."
Une force impressionnante mais beaucoup de faux-semblants
Car, en matière militaire, avec la Corée du Nord, tout est dans la démonstration et la dissimulation. L'arsenal nord-coréen est réputé pour être colossal, et le régime y consacre en effet une part importante de son budget (plus de 5 milliards de dollars en 2002 selon la CIA). Le régime aime exposer sa puissance lors de défilés grandiloquents et possède la quatrième armée du monde en nombre de soldats. Mais qu'en est-il vraiment?
Des matériels obsolètes
Des chiffres impressionnants qu'il convient de mettre en perspective, comme le précise Romain Mielcarek, analyste militaire, sur RFI. La majorité de ces matériels est de conception chinoise ou russe, mais surtout, obsolète car développés dans les année 50 ou 60. Les Sous-Marins de classe Romeo, par exemple, sont en fait des copies des U-Boot allemands de la Seconde Guerre mondiale.
Quant aux soldats, les vidéos de propagande laissent parfois planer des doutes quant à leur degré d'entraînement. Les 7 millions de réservistes, en particulier, dont on n'est pas sûr qu'ils puissent être armés. La Corée du Sud, a contrario, bénéficie de matériels et d'une formation à la pointe, grâce notamment à l'appui américain.
La Corée du Nord pris l'habitude soviétique d'additionner ses ressources militaires, quel que soit l'état dans lequel elles se trouvent, afin de se montrer plus puissante qu'elle ne l'est vraiment. Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques, résume ainsi à RFI leur capacité militaire: "On ne jette rien, quitte à accumuler des quantités inouïes de matériels totalement obsolètes."
Olivier LAFFARGUE
BFM