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    Rififi dans la Maison des Saoud : décodage

    09 novembre 2017

    par Pepe Escobar



    Des princes, des ministres et un milliardaire sont «emprisonnés» dans le Ritz-Carlton de Riyad alors que l’armée saoudienne serait en pleine effervescence

    Le roi Salman de la Maison des Saoud concocte une commission «anti-corruption» avec de grands pouvoirs dont il nomme son fils, le prince héritier Mohammad Ben Salman, alias MBS, président.
    Tout de suite après, la commission fait arrêter 11 princes de la Maison des Saoud, quatre ministres en poste et des dizaines d’anciens princes / secrétaires de cabinet – tous accusés de corruption. Des comptes bancaires bien approvisionnés sont gelés, des jets privés sont immobilisés. La bande d’accusés de haut vol est « emprisonnée » au Ritz-Carlton de Ryad.


    La guerre éclate au sein de la Maison des Saoud, comme Asia Times l’avait prévu en juillet dernier. Des rumeurs circulaient depuis des mois à propos d’un coup d’État en cours contre MBS. Au lieu de cela, ce qui vient de se passer est encore un contrecoup préemptif de MBS.

    Une source - homme d’affaires et investisseur au Moyen-Orient – qui fait des affaires depuis des décennies avec l’opaque Maison des Saoud offre un éclairage indispensable : « C’est plus grave qu’il n’y paraît. L’arrestation des deux fils du défunt roi Abdallah, les princes Miteb et Turki, fut une erreur fatale. Cela met maintenant en danger le roi lui-même. Ce n’était que le respect pour le roi qui protégeait MBS. Beaucoup de gens dans l’armée sont remontés contre le MBS et ils sont furieux de l’arrestation de leurs commandants. »
    Dire que l’armée saoudienne est en effervescence est un euphémisme. « Il devrait arrêter toute l’armée avant de pouvoir se sentir en sécurité. »

    Le prince Miteb était jusqu’à récemment un sérieux prétendant au trône saoudien. Mais le profil le plus élevé parmi les détenus appartient au prince milliardaire Al-Walid Ben Talal, propriétaire de Kingdom Holdings, actionnaire majeur de Twitter, CitiBank, Four Seasons, Lyft et, jusqu’à récemment, de Newscorp de Rupert Murdoch.

    L’arrestation d’Al-Walid est liée à un angle clé : le contrôle total de l’information. Il n’y a pas de liberté d’information en Arabie Saoudite. MBS contrôle déjà tous les médias internes (ainsi que la nomination des gouverneurs). Mais il y a aussi les médias saoudiens de par le monde. MBS a l’intention de «détenir les clés de tous les grands empires médiatiques et les relocaliser en Arabie Saoudite».

    Alors, comment en est-on arrivés là?

    Les secrets de la purge

    L’histoire commence avec des délibérations secrètes en 2014 sur une éventuelle «révocation» du roi Abdallah d’alors. Mais « la dissolution de la famille royale conduirait à la rupture des loyautés tribales et à la division du pays en trois parties. Il serait plus difficile de sécuriser le pétrole, et les institutions brisées, quelles qu’elles soient, devraient être maintenues pour éviter le chaos.

    Au lieu de cela, une décision a été prise de se débarrasser du prince Bandar Ben Sultan – alors en train de dorloter activement les jihadistes salafistes en Syrie – et de le remplacer par Mohammed Ben Nayef pour le contrôle de l’appareil de sécurité.

    La succession d’Abdullah s’est déroulée sans heurt. « Le pouvoir était partagé entre trois principaux clans: le roi Salman (et son fils bien-aimé le prince Mohammed); le fils du prince Nayef (l’autre prince Mohammed), et enfin le fils du roi mort (le prince Miteb, commandant de la garde nationale). En pratique, Salman a laissé MBS mener le bal.



    Le père, Salman (à g.) et le fils, MBS

    Et, dans la pratique, les dérapages ont également suivi. La Maison des Saoud a perdu son élan meurtrier de changement de régime en Syrie et s’enlise dans une guerre impossible à gagner au Yémen, qui, en plus, empêche le MBS d’exploiter le Rub al Khali, le Quart vide, le désert à cheval sur les deux pays.

    Le Trésor saoudien a été contraint d’emprunter sur les marchés internationaux. L’austérité a régné – avec des infos sur MBS achetant un yacht pour près d’un demi-milliard de dollars tout en paressant sur la Côte d’Azur qui ne sont pas trop bien passées. La répression politique brutale a été incarnée par la décapitation du dirigeant chiite Cheikh Al-Nimr. Les chiites dans la province de l’Est ne sont pas les seuls à se rebeller, mais aussi les provinces sunnites à l’ouest.



    Alors que la popularité du régime chutait radicalement, MBS a sorti sa Vision 2030.

    Théoriquement, il s’agissait de faire la transition énergétique pour sortir du pétrole, de vendre une partie d’Aramco et de tenter d’introduire de nouvelles industries. Pour calmer le mécontentement, on a procédé à des paiements royaux aux principaux princes pour qu’ils restent loyaux et au versement des arriérés de salaires aux masses indisciplinées.
    Pourtant, Vision 2030 ne peut pas fonctionner quand la majorité des emplois productifs en Arabie Saoudite sont tenus par des expatriés. Créer de nouveaux emplois soulève la question de savoir d’où viendront les nouveaux travailleurs (qualifiés).

    Tout au long de ces développements, l’aversion pour MBS n’a cessé de croître; « Il existe trois grands groupes de la famille royale alignés contre les dirigeants actuels : la famille de l’ancien roi Abdallah, la famille de l’ancien roi Fahd et la famille de l’ancien prince héritier Nayef. »

    Nayef – qui a remplacé Bandar – est proche de Washington et extrêmement populaire à Langley en raison de ses activités antiterroristes. Son arrestation plus tôt cette année a mis la CIA et plus d’une faction de la Maison des Saoud en colère et cela a été interprété comme une manière pour MBS de forcer la main dans la lutte de pouvoir.

    Selon notre source, « il aurait pu s’en tirer avec l’arrestation de Mohamed Ben Nayef, le favori de la CIA, s’il s’en était tenu à cela. mais MBS a maintenant traversé le Rubicon bien qu’il ne soit pas César. La CIA le considère comme un moins que rien. »

    Une sorte de stabilité pourrait finalement être trouvée dans un retour au partage du pouvoir précédent entre les Soudaïri (sans MBS) et les Chamar (la tribu du défunt Roi Abdullah). Après la mort du roi Salman, la source verrait « MBS isolé du pouvoir, qui serait confié à l’autre prince Mohammed (le fils de Nayef). Et le prince Miteb conserverait sa position. «
    MBS a agi exactement pour empêcher cette issue. La source, cependant, est catégorique : « Il y aura un changement de régime dans un proche avenir, et la seule raison pour laquelle cela ne s’est pas déjà produit est que le vieux roi est aimé dans sa famille. Il est possible qu’il y ait une lutte émanant de l’armée comme à l’époque du roi Farouk, et que l’on voie émerger un dirigeant qui ne soit pas favorable aux USA.

    « Salafistes-djihadistes » modérés » : des amateurs ?

    Avant la purge, l’obsession centrale de la Maison des Saoud était une zone à 500 milliards de dollars à cheval sur l’Arabie saoudite, la Jordanie et l’Égypte, sur la côte de la mer Rouge, une sorte de réplique de Dubaï qui sera théoriquement achevée en 2025, alimentée par l’énergie éolienne et solaire et financée par son fond souverain et les revenus de l’Aramco.
    Parallèlement, MBS a tiré un autre lapin de son chapeau en jurant que l’avenir de l’Arabie Saoudite est une simple question de «retour à ce que nous avons suivi : un islam modéré ouvert au monde et à toutes les religions».

    En un mot: un État qui s’avère être la propriété privée d’une famille royale hostile à tous les principes de la liberté d’expression et de religion, ainsi que la matrice idéologique de toutes les formes de djihadisme salafiste ne peut pas métastaser en un État « modéré » sur un claquement de doigts de MBS.

    En attendant, les purges, coups et contrecoups en rafales resteront la norme.



    Les 9 poids lourds arrêtés. De droite à gauche : Prince Al Walid ben Talal (fortune estimée à 19 milliards de $), Salah Kamel (3,7 Md$),Mohamed Al Amoudi (10,1 Md$), Al Walid Al Ibrahim (10,9 Md$), Adel Faquih (470 millions de $), Nasser Al Tayyar (600 millions de $), Amr Al Dabbagh (1,5 Md$), Prince Miteb Ben Abdallah (110 millions $ selon Forbes, mais sans doute plus d’1 milliard de $).

    Traduit par Fausto Giudice

    source: tlaxcala-int
    Dernière modification par choucha, 12 novembre 2017, 19h07.

  • #2
    sale temps pour les princes...charmants

    la commission fait arrêter 11 princes
    Pas bon d'etre prince ces derniers temps.
    Les nanas devraient se mettre à réviser leurs rêves, sale temps pour les princes...charmants

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    • #3
      L’un des meilleurs analystes et l’un des hommes les mieux informés sur l’imbroglio du Moyen-Orient, vient de lancer une bombe. Anis Nakache a en effet déclaré hier sur Al Mayadeen que Jared Kushner a demandé à Mohamed Ben Salmane lors de sa dernière visite à Riyad de tenir ses promesses quant aux milliards de $ promis à son beau-père Trump.

      Quand MBS a commencé à se plaindre que les temps étaient durs et que les rentrées du pétrole ne suffisaient plus, ajoute Nakache, Jared Kushner lui a montré une liste des fortunes à l’étranger des membres de la famille royale.

      Kushner a même ajouté qu’il suffisait d’exproprier ces Princes sous prétexte de corruption et ramasser 2 ou 3 trillions de dollars. Je vous signale que la dette publique des USA a dépassé les 3 trillions de $ et que ce pays vit grâce à sa planche à billets. Cela explique d’ailleurs la hâte qu’a eue Trump à se déclarer par ses tweets solidaire des décisions de MBS.
      Dernière modification par choucha, 15 novembre 2017, 15h44.

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      • #4
        Missions de l’agent Ben Salmane ?

        11 novembre 2017

        Le prix du pétrole atteint des sommets et les principales places boursières des monarchies arabes plongent.

        Depuis la démission éclair de Hariri et le coup de balai à Riyad, les oracles se multiplient pour prévoir un cataclysme au Moyen-Orient. Peut-être, le dernier. Qui sait, surtout que le missile d’Ansarallah qui a visé, il y a une semaine, l’aéroport international de Riyad et ce, en réponse à l’impitoyable campagne de bombardement contre les civils yéménites, a déclenché des déclarations intempestives de la part du futur roi, alias MBS, lequel l’a considéré comme étant « une déclaration de guerre iranienne ».

        Abdel Bari Atwan estime que « le prince Ben Salmane a bien réussi la première phase de son coup d’État qui, avec le limogeage de centaines de princes et de ministres, lui a permis d’imposer son emprise sur à la fois l’économie, la sécurité, l’armée et les médias ». Il poursuit: « Côté religieux, les oulémas n’ont pas bronché par crainte de se voir en prison comme ces dizaines d’autres dissidents, religieux ou pas, qui croupissent déjà dans les geôles. Mais on n’en est qu’au début d’une passe éminemment dangereuse au royaume, car le dénommé MBS opère tel un bulldozer qui broie tout sur son chemin, y compromis la fragile accalmie dans ses liens avec l’Iran ».

        Mais que nous réserve l’impétueux Ben Salmane, s’interroge Atwan qui se met à la place de l’intéressé pour mettre en avant la feuille de route qui suit:

        « – Une escalade de la guerre par procuration contre l’Iran que Riyad mène au Yémen, pays qui étouffe depuis trois ans sous le poids d’un blocus terrestre, aérien, et maritime désormais total.

        – En second lieu, la formation d’une coalition identique à celle qui a expulsé en 1990 l’Irak de Saddam du Koweït, coalition qui compterait outre Riyad, Abou Dhabi, Amman, Le Caire, Khartoum et Rabat. Le roi du Maroc se trouve d’ailleurs à Abou Dhabi et on dit qu’il tente de jouer le rôle de médiateur pour obtenir la relaxation des princes emprisonnés, demande rejetée d’emblée par MBS qui a conseillé à ses pairs arabes de ne pas s’en mêler du tout.
        Mais il y a aussi le risque de la frappe israélienne contre le Hezbollah visant à le « déraciner » et qui serait aussitôt ripostée par une avalanche de missiles qui s’abattront sur Israël. Là, l’Iran et la Syrie ne resteront sans doute pas les bras croisés. Une autre perspective reste l’intervention militaire des troupes égyptiennes, émiraties et saoudiennes au Qatar pour changer le régime de Doha, ce qui provoquera la réaction de 30 000 soldats turcs déployés dans ce pays. La Turquie a d’ailleurs bien pressenti le danger qui a conduit il y a deux jours à Doha son ministre de la Défense pour tout prévenir.

        Mais le danger le plus grave serait la contre-offensive US/Israël/Arabie en Syrie et une reprise d’Alep, de Homs et de Deir ez-Zor car Washington ne capitulera pas si facilement face aux Russes et aux Iraniens. Dans ce cas, il faut s’attendre à l’échec de la conférence de Sotchi que souhaite organiser Moscou.

        – Et en dernier lieu, une incitation des Kurdes d’Erbil et du nord de la Syrie qui pourrait aussi avoir lieu avec en perspective une longue guerre d’usure aux dimensions civiles impliquant l’Iran, la Turquie, l’Irak.

        Mais cette feuille de route apocalyptique, selon Atwan, risque d’être contrée par cette autre coalition pro Hezbollah (Iran- Syrie-Gaza) qui n’attendra sans doute pas le feu vert de la Russie pour rallier ses milliers de missiles à ceux du Hezbollah pour viser Israël. Quand on sait que le missile de courte portée d’Ansarallah tiré vendredi contre Riyad n’a été intercepté qu’après le tir de six missiles Patriot, on pense à l’énormité de la tâche qui attend Israël, ses alliés et protecteurs.

        Si cette apocalyptique guerre finit par être remportée par Riyad et ses alliés, cela reviendrait à réduire l’Iran en ruines, à renverser le régime politique au Qatar et à déraciner le Hezbollah. Au cas contraire, ce serait Israël et les Émirats qui tomberont en ruines. Quant au royaume du « roi bulldozer », il risque d’éclater en plusieurs morceaux. Mais une chose est sûre: les Arabes ne disparaîtront pas puisqu’ils sont près de 400 millions à travers la région et le monde, pas plus que le vieil Iran qui a connu bien pire dans sa longue histoire. Mais Israël, va-t-il résister à un si énorme choc frontal ?

        source: parstoday

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        • #5
          Bon,tant que l'Algerie reste en dehors de tout ca...
          ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
          On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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          • #6
            Remarquez que tout ça a commencé après la visite secrète effectuée par MBS en israel. Il a eu sa feuille de route et il est en train de l'exécuter scrupuleusement. C'est ce qu'explique l'excès de confiance de ce charlot. Et comment, il a reçu le soutien de ceux qu'il croit maître de ce monde.
            La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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