Sarkozy en difficulté devant les policiers
23 MARS 2018 PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE
Mediapart révèle le contenu des auditions de Nicolas Sarkozy face aux policiers lors de sa garde à vue, les 20 et 21 mars. Nous dévoilons aussi l'ensemble de ses déclarations devant les trois juges qui l'ont mis en examen. L'ex-président y apparaît acculé, se défaussant sur ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux.
Nicolas Sarkozy a eu le temps de se préparer. Contrairement à ce qu’il a laissé entendre, jeudi 22 mars, sur TF1, l’ancien président de la République était informé depuis le 7 février dernier de sa future audition « en qualité de mis en cause » par les enquêteurs de l’Office anticorruption (OCLCIFF), dans l’affaire des financements libyens. Mais malgré le mois et demi de préparation dont il a pu profiter, l’ex-chef de l’État a montré des signes de faiblesse patents face aux policiers lors des six interrogatoires qu’il a subis en garde à vue les 20 et 21 mars, puis face aux juges d’instruction Serge Tournaire, Aude Buresi et Clément Herbo. Ces derniers lui ont finalement signifié, le 21 mars à 16 h 37, dans les locaux mêmes de la police judiciaire à Nanterre (Hauts-de-Seine), une triple mise en examen pour « corruption passive », « financement illicite de campagne électorale » et « recel de détournements de fonds publics libyens ».
En un mot, Nicolas Sarkozy est formellement soupçonné par la justice d’avoir été stipendié par une puissance étrangère, et non des moindres : la dictature libyenne de Mouammar Kadhafi (1942-2011). Une première dans l’histoire de la République.
Le parquet national financier (PNF) a requis un placement judiciaire qui interdit à Nicolas Sarkozy d’entrer en contact avec Claude Guéant, Ziad Takieddine, Alexandre Djouhri, Bachir Saleh (ancien directeur de cabinet de Kadhafi), Moussa Koussa (l'ancien chef des services secrets extérieurs libyens), Brice Hortefeux, Bernard Squarcini (ex-chef des services secrets intérieurs), Cécilia Ciganer-Attias (son ex-épouse jusqu'à fin 2007), Boris Boillon, Dominique de Villepin ou Michel Scarbonchi (ex-eurodéputé), mais aussi de se rendre au Qatar, en Afrique du Sud, aux Émirats arabes unis, en Tunisie, en Égypte et en Libye. Les juges d’instruction ont confirmé le placement sous contrôle judiciaire de l’ancien président, mais nous ne savons pas à cette heure si les termes de celui-ci sont en tous points conformes aux réquisitions du PNF.
Dès les premières minutes de son audition, le 20 mars à 8 heures du matin, Nicolas Sarkozy a tenu à « contester la nécessité d’une garde à vue », dénonçant « une manipulation grossière d’une ampleur inégalée et qui a eu pour conséquence de [le] faire perdre à l’élection présidentielle de 2012 de 1,5 % et à la primaire […] de novembre 2016 ». « Ce n’est pas dans mes habitudes, mais je veux dire la force de ma colère et la profondeur de mon indignation. Sept ans qu’on me poursuit sur la base de déclarations de voyous, de repris de justice et d’assassins », a-t-il affirmé devant les policiers.
Sur la forme, Nicolas Sarkozy a montré la même force dans ses démentis que celle dont il a fait preuve lors de son passage au 20 heures de TF1 au lendemain de sa mise en examen. Mais sur le fond, au fil des auditions et jusqu’à son interrogatoire de première comparution devant les juges, il a laissé transparaître un embarras certain face aux questions précises et circonstanciées qui lui étaient opposées, donnant au bout du compte l’impression que tout ce qui a pu être fait de répréhensible dans l’affaire libyenne l’a été dans son dos, hors de sa vue et de sa connaissance.
Cela est particulièrement vrai s’agissant, par exemple, de l’intermédiaire Ziad Takieddine, déjà mis en examen dans le dossier après avoir avoué qu’il avait transporté, en 2006 et 2007, trois valises de cash libyen au profit de Nicolas Sarkozy et Claude Guéant pour un montant total de 5 millions d’euros. « Un menteur doublé d’un fou », a dit Nicolas Sarkozy devant les enquêteurs.
Les juges ont rétorqué : « Vous avez émis des jugements très négatifs sur Ziad Takieddine. Or, des documents découverts dans le cadre d'une autre affaire tendent à montrer que celui-ci a joué un rôle dans les négociations entre la France et la Libye dans le cadre de vos visites en Libye comme ministre de l'intérieur, puis président de la République. Il était notamment en contact avec Claude Guéant et Brice Hortefeux. On peut difficilement concevoir que vous ayez ignoré ces éléments. »
Manifestement embarrassé, Nicolas Sarkozy a renvoyé la balle judiciaire dans le camp de ses deux fidèles lieutenants, quitte à les mettre en difficulté. « Que Brice Hortefeux à titre personnel ait pu le fréquenter, c’est sa décision », a-t-il d’abord déclaré au sujet de son ami de quarante ans, ancien ministre de l’intérieur. « Je ne sais pas quand, et combien de fois, [Ziad Takieddine] a vu M. Guéant, il s’en expliquera », a-t-il ensuite dit de celui qui fut longtemps son bras droit, directeur de cabinet au ministère de l’intérieur, directeur de campagne durant l’élection de 2007, puis secrétaire général de l’Élysée après 2007.
« Je suis sans doute celui qui a le moins côtoyé M. Takieddine […]. Il est juste que je sois responsable de ce que j’ai fait. Et si jamais Brice Hortefeux ou Claude Guéant disait “c’est Nicolas Sarkozy qui nous l’a demandé”, vous pourriez considérer que cela relève de ma responsabilité, mais ce n’est pas vrai, ils ne l’ont jamais dit », a poursuivi Nicolas Sarkozy, qui semble théoriser ici les vertus de l’omerta en politique. Cette posture lui a d’ailleurs valu cette réflexion des magistrats : « Nous vous rappelons que c’était dans le cadre de leurs fonctions et alors qu’ils étaient sous votre autorité hiérarchique. »
Face aux enquêteurs de la PJ, Nicolas Sarkozy a assuré n’avoir rencontré Ziad Takieddine personnellement qu’à deux reprises : une fois en 2002, présenté par l’ancien président de l’Assemblée nationale Philippe Séguin, et une deuxième fois en 2003, au ministère de l’intérieur, dans le cadre des négociations d’un contrat d’armement avec l’Arabie saoudite. Sur ce marché, dit “Miksa”, Ziad Takieddine devait percevoir 350 millions d’euros de commissions occultes, ainsi que Mediapart l’a déjà rapporté.
De nombreux documents récupérés par les policiers prouvent formellement l’intervention de Ziad Takieddine auprès de Claude Guéant pour ce contrat saoudien. « Vous m’apprenez l’existence de ces notes et je n’en savais rien », a botté en touche Nicolas Sarkozy devant les policiers.
S’agissant de ce même contrat saoudien, l’ex-président a également assuré que Brice Hortefeux, alors proche collaborateur place Beauvau, n’avait « jamais » été associé aux négociations. Entendu au même moment sous le statut de « suspect libre », Brice Hortefeux a pourtant reconnu l’inverse : « Les autorités saoudiennes ont fait savoir qu'elles souhaitaient connaître l'entourage du ministre de l'intérieur, son principal collaborateur son directeur de cabinet et un proche, en l'occurrence moi. Ce qui, m'avait-on expliqué, était une pratique courante. »
La contradiction est d’autant plus embarrassante que ce contrat avait été perçu en son temps comme une possible pompe à finance sarkozyste dans la perspective de l’élection présidentielle de 2007. L’équipe du président Jacques Chirac à l’Élysée, alors en guerre ouverte avec le clan Sarkozy, avait mis un terme brutal aux négociations. Or c’est de cet échec saoudien qu’est né le rapprochement entre le cabinet Sarkozy et la dictature libyenne, toujours grâce à l’intermédiaire Ziad Takieddine et toujours dans la perspective de l’élection de 2007, selon l’enquête judiciaire.
La relation entre la Libye et Nicolas Sarkozy a d’abord été l’histoire d’une lune de miel sans commune mesure à l’échelle internationale (l’accueil fastueux du dictateur à Paris en décembre 2007, la vente d’armes, la promesse du nucléaire, etc.), suivie d’une guerre qui, déclenchée à la hâte en mars 2011, a conduit huit mois plus tard à l’élimination du tyran.
Mais c’est aussi, à la lecture de ses auditions devant les policiers et les juges, une histoire de perte de mémoire récurrente pour Nicolas Sarkozy sur un certain nombre de points précis du dossier.
Entendue, une ancienne traductrice du Quai d’Orsay a assuré avoir accompagné « après vérification » à trois reprises Nicolas Sarkozy en Libye, deux fois en tant que ministre de l’intérieur et une en tant que président de la République. Seulement voilà, il n’y a que deux voyages officiels de Sarkozy en Libye. Face aux policiers, Nicolas Sarkozy n’a étrangement pas fermé la porte à un voyage secret à Tripoli : « À ma connaissance, je n’ai retrouvé aucune trace d’un troisième voyage, mais sinon qu’on me dise à quelle date et dans quel cadre, et je pourrais réviser ma position. »
Par la suite, l’ancien président français s’est montré en difficulté face aux éléments matériels présentés par les policiers qui prouvent les diligences de Ziad Takieddine au profit de Claude Guéant sur le dossier libyen, entre 2005 et 2007. Guéant a d’ailleurs lui-même reconnu en audition les interventions de Takieddine : « Honnêtement, il a joué un rôle car il était en liaison très fréquente avec le beau-frère de Kadhafi, qui s’appelait Abdallah Senoussi et il me donnait de temps à autre un peu la température, le climat du côté libyen », avait-il avoué aux enquêteurs, tout en démentant tout financement.
23 MARS 2018 PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE
Mediapart révèle le contenu des auditions de Nicolas Sarkozy face aux policiers lors de sa garde à vue, les 20 et 21 mars. Nous dévoilons aussi l'ensemble de ses déclarations devant les trois juges qui l'ont mis en examen. L'ex-président y apparaît acculé, se défaussant sur ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux.
Nicolas Sarkozy a eu le temps de se préparer. Contrairement à ce qu’il a laissé entendre, jeudi 22 mars, sur TF1, l’ancien président de la République était informé depuis le 7 février dernier de sa future audition « en qualité de mis en cause » par les enquêteurs de l’Office anticorruption (OCLCIFF), dans l’affaire des financements libyens. Mais malgré le mois et demi de préparation dont il a pu profiter, l’ex-chef de l’État a montré des signes de faiblesse patents face aux policiers lors des six interrogatoires qu’il a subis en garde à vue les 20 et 21 mars, puis face aux juges d’instruction Serge Tournaire, Aude Buresi et Clément Herbo. Ces derniers lui ont finalement signifié, le 21 mars à 16 h 37, dans les locaux mêmes de la police judiciaire à Nanterre (Hauts-de-Seine), une triple mise en examen pour « corruption passive », « financement illicite de campagne électorale » et « recel de détournements de fonds publics libyens ».
En un mot, Nicolas Sarkozy est formellement soupçonné par la justice d’avoir été stipendié par une puissance étrangère, et non des moindres : la dictature libyenne de Mouammar Kadhafi (1942-2011). Une première dans l’histoire de la République.
Le parquet national financier (PNF) a requis un placement judiciaire qui interdit à Nicolas Sarkozy d’entrer en contact avec Claude Guéant, Ziad Takieddine, Alexandre Djouhri, Bachir Saleh (ancien directeur de cabinet de Kadhafi), Moussa Koussa (l'ancien chef des services secrets extérieurs libyens), Brice Hortefeux, Bernard Squarcini (ex-chef des services secrets intérieurs), Cécilia Ciganer-Attias (son ex-épouse jusqu'à fin 2007), Boris Boillon, Dominique de Villepin ou Michel Scarbonchi (ex-eurodéputé), mais aussi de se rendre au Qatar, en Afrique du Sud, aux Émirats arabes unis, en Tunisie, en Égypte et en Libye. Les juges d’instruction ont confirmé le placement sous contrôle judiciaire de l’ancien président, mais nous ne savons pas à cette heure si les termes de celui-ci sont en tous points conformes aux réquisitions du PNF.
Dès les premières minutes de son audition, le 20 mars à 8 heures du matin, Nicolas Sarkozy a tenu à « contester la nécessité d’une garde à vue », dénonçant « une manipulation grossière d’une ampleur inégalée et qui a eu pour conséquence de [le] faire perdre à l’élection présidentielle de 2012 de 1,5 % et à la primaire […] de novembre 2016 ». « Ce n’est pas dans mes habitudes, mais je veux dire la force de ma colère et la profondeur de mon indignation. Sept ans qu’on me poursuit sur la base de déclarations de voyous, de repris de justice et d’assassins », a-t-il affirmé devant les policiers.
Sur la forme, Nicolas Sarkozy a montré la même force dans ses démentis que celle dont il a fait preuve lors de son passage au 20 heures de TF1 au lendemain de sa mise en examen. Mais sur le fond, au fil des auditions et jusqu’à son interrogatoire de première comparution devant les juges, il a laissé transparaître un embarras certain face aux questions précises et circonstanciées qui lui étaient opposées, donnant au bout du compte l’impression que tout ce qui a pu être fait de répréhensible dans l’affaire libyenne l’a été dans son dos, hors de sa vue et de sa connaissance.
Cela est particulièrement vrai s’agissant, par exemple, de l’intermédiaire Ziad Takieddine, déjà mis en examen dans le dossier après avoir avoué qu’il avait transporté, en 2006 et 2007, trois valises de cash libyen au profit de Nicolas Sarkozy et Claude Guéant pour un montant total de 5 millions d’euros. « Un menteur doublé d’un fou », a dit Nicolas Sarkozy devant les enquêteurs.
Les juges ont rétorqué : « Vous avez émis des jugements très négatifs sur Ziad Takieddine. Or, des documents découverts dans le cadre d'une autre affaire tendent à montrer que celui-ci a joué un rôle dans les négociations entre la France et la Libye dans le cadre de vos visites en Libye comme ministre de l'intérieur, puis président de la République. Il était notamment en contact avec Claude Guéant et Brice Hortefeux. On peut difficilement concevoir que vous ayez ignoré ces éléments. »
Manifestement embarrassé, Nicolas Sarkozy a renvoyé la balle judiciaire dans le camp de ses deux fidèles lieutenants, quitte à les mettre en difficulté. « Que Brice Hortefeux à titre personnel ait pu le fréquenter, c’est sa décision », a-t-il d’abord déclaré au sujet de son ami de quarante ans, ancien ministre de l’intérieur. « Je ne sais pas quand, et combien de fois, [Ziad Takieddine] a vu M. Guéant, il s’en expliquera », a-t-il ensuite dit de celui qui fut longtemps son bras droit, directeur de cabinet au ministère de l’intérieur, directeur de campagne durant l’élection de 2007, puis secrétaire général de l’Élysée après 2007.
« Je suis sans doute celui qui a le moins côtoyé M. Takieddine […]. Il est juste que je sois responsable de ce que j’ai fait. Et si jamais Brice Hortefeux ou Claude Guéant disait “c’est Nicolas Sarkozy qui nous l’a demandé”, vous pourriez considérer que cela relève de ma responsabilité, mais ce n’est pas vrai, ils ne l’ont jamais dit », a poursuivi Nicolas Sarkozy, qui semble théoriser ici les vertus de l’omerta en politique. Cette posture lui a d’ailleurs valu cette réflexion des magistrats : « Nous vous rappelons que c’était dans le cadre de leurs fonctions et alors qu’ils étaient sous votre autorité hiérarchique. »
Face aux enquêteurs de la PJ, Nicolas Sarkozy a assuré n’avoir rencontré Ziad Takieddine personnellement qu’à deux reprises : une fois en 2002, présenté par l’ancien président de l’Assemblée nationale Philippe Séguin, et une deuxième fois en 2003, au ministère de l’intérieur, dans le cadre des négociations d’un contrat d’armement avec l’Arabie saoudite. Sur ce marché, dit “Miksa”, Ziad Takieddine devait percevoir 350 millions d’euros de commissions occultes, ainsi que Mediapart l’a déjà rapporté.
De nombreux documents récupérés par les policiers prouvent formellement l’intervention de Ziad Takieddine auprès de Claude Guéant pour ce contrat saoudien. « Vous m’apprenez l’existence de ces notes et je n’en savais rien », a botté en touche Nicolas Sarkozy devant les policiers.
S’agissant de ce même contrat saoudien, l’ex-président a également assuré que Brice Hortefeux, alors proche collaborateur place Beauvau, n’avait « jamais » été associé aux négociations. Entendu au même moment sous le statut de « suspect libre », Brice Hortefeux a pourtant reconnu l’inverse : « Les autorités saoudiennes ont fait savoir qu'elles souhaitaient connaître l'entourage du ministre de l'intérieur, son principal collaborateur son directeur de cabinet et un proche, en l'occurrence moi. Ce qui, m'avait-on expliqué, était une pratique courante. »
La contradiction est d’autant plus embarrassante que ce contrat avait été perçu en son temps comme une possible pompe à finance sarkozyste dans la perspective de l’élection présidentielle de 2007. L’équipe du président Jacques Chirac à l’Élysée, alors en guerre ouverte avec le clan Sarkozy, avait mis un terme brutal aux négociations. Or c’est de cet échec saoudien qu’est né le rapprochement entre le cabinet Sarkozy et la dictature libyenne, toujours grâce à l’intermédiaire Ziad Takieddine et toujours dans la perspective de l’élection de 2007, selon l’enquête judiciaire.
La relation entre la Libye et Nicolas Sarkozy a d’abord été l’histoire d’une lune de miel sans commune mesure à l’échelle internationale (l’accueil fastueux du dictateur à Paris en décembre 2007, la vente d’armes, la promesse du nucléaire, etc.), suivie d’une guerre qui, déclenchée à la hâte en mars 2011, a conduit huit mois plus tard à l’élimination du tyran.
Mais c’est aussi, à la lecture de ses auditions devant les policiers et les juges, une histoire de perte de mémoire récurrente pour Nicolas Sarkozy sur un certain nombre de points précis du dossier.
Entendue, une ancienne traductrice du Quai d’Orsay a assuré avoir accompagné « après vérification » à trois reprises Nicolas Sarkozy en Libye, deux fois en tant que ministre de l’intérieur et une en tant que président de la République. Seulement voilà, il n’y a que deux voyages officiels de Sarkozy en Libye. Face aux policiers, Nicolas Sarkozy n’a étrangement pas fermé la porte à un voyage secret à Tripoli : « À ma connaissance, je n’ai retrouvé aucune trace d’un troisième voyage, mais sinon qu’on me dise à quelle date et dans quel cadre, et je pourrais réviser ma position. »
Par la suite, l’ancien président français s’est montré en difficulté face aux éléments matériels présentés par les policiers qui prouvent les diligences de Ziad Takieddine au profit de Claude Guéant sur le dossier libyen, entre 2005 et 2007. Guéant a d’ailleurs lui-même reconnu en audition les interventions de Takieddine : « Honnêtement, il a joué un rôle car il était en liaison très fréquente avec le beau-frère de Kadhafi, qui s’appelait Abdallah Senoussi et il me donnait de temps à autre un peu la température, le climat du côté libyen », avait-il avoué aux enquêteurs, tout en démentant tout financement.
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