- Ode à Hayat Belkacem, ode à l’exil des oubliés sur terre
"Quelle est cette misère que nous fuyons au point d’abjurer père, mère et patrie?".
Hayat Belkacem, jeune étudiante marocaine de Tétouan, martyre de l’immigration clandestine, a été tuée par la marine royale marocaine alors qu’elle fuyait son propre pays où plus rien ne la retenait vraiment, si ce n’était la mort.
Nous préférons l’exil à l’agonie dès que l’envie de se jeter à la mer et d’en braver les périls nous hante, au creux même de notre inconscient. Nous préférons l’exil à l’humiliation au moment même où l’on se sent apatride sur la terre où l’on a respiré notre premier bol d’air.
Nous devenons exilés quand les voix de nos jeunes s’égosillent, dans les stades de football, comme ce qui s’est passé tout récemment, pour conspuer l’hymne national, en chœur et avec une telle rancœur, crachant l’amertume des déshérités qui voient leurs semblables par milliers se sacrifier en martyrs dans les mouroirs de la Méditerranée et finir en pâtée humaine dans les entrailles d’un monstre marin, accro à la chair africaine échouée sur les rives de la misère.
(…).
Il est tristement déchu mon beau pays, où les femmes chassées de leurs quartiers par les chiens du Makhzen tentaculaire qui ne cesse de s’éterniser, revendiquent rageusement la déchéance de leur nationalité marocaine. Il est bien déchu le peuple qui réclame l’asile aux portes de l’Espagne, sans que les responsables ne se laissent hérisser les poils d’une conscience, putréfiée par l’argent nauséabond, sucé de la moelle de la masse. Une masse abrutie et assommée par les matraques de la dictature sournoise et perfide. S’exilera-t-on en masse et dès lors, ils s’en réjouiront et s’en lècheront les babines de n’avoir eu aucune peine à euthanasier les plus récalcitrants-.
Samira Sidri in All Maghreb
"Quelle est cette misère que nous fuyons au point d’abjurer père, mère et patrie?".
Hayat Belkacem, jeune étudiante marocaine de Tétouan, martyre de l’immigration clandestine, a été tuée par la marine royale marocaine alors qu’elle fuyait son propre pays où plus rien ne la retenait vraiment, si ce n’était la mort.
Nous préférons l’exil à l’agonie dès que l’envie de se jeter à la mer et d’en braver les périls nous hante, au creux même de notre inconscient. Nous préférons l’exil à l’humiliation au moment même où l’on se sent apatride sur la terre où l’on a respiré notre premier bol d’air.
Nous devenons exilés quand les voix de nos jeunes s’égosillent, dans les stades de football, comme ce qui s’est passé tout récemment, pour conspuer l’hymne national, en chœur et avec une telle rancœur, crachant l’amertume des déshérités qui voient leurs semblables par milliers se sacrifier en martyrs dans les mouroirs de la Méditerranée et finir en pâtée humaine dans les entrailles d’un monstre marin, accro à la chair africaine échouée sur les rives de la misère.
(…).
Il est tristement déchu mon beau pays, où les femmes chassées de leurs quartiers par les chiens du Makhzen tentaculaire qui ne cesse de s’éterniser, revendiquent rageusement la déchéance de leur nationalité marocaine. Il est bien déchu le peuple qui réclame l’asile aux portes de l’Espagne, sans que les responsables ne se laissent hérisser les poils d’une conscience, putréfiée par l’argent nauséabond, sucé de la moelle de la masse. Une masse abrutie et assommée par les matraques de la dictature sournoise et perfide. S’exilera-t-on en masse et dès lors, ils s’en réjouiront et s’en lècheront les babines de n’avoir eu aucune peine à euthanasier les plus récalcitrants-.
Samira Sidri in All Maghreb
Commentaire