Le président des Etats-Unis avait exprimé le souhait, jeudi 21 mars, de reconnaître l’annexion du Golan syrien, conquis militairement par Israël en 1967.
Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a signé, lundi 25 mars, le décret reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, en présence du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, en visite aux Etats-Unis.
En pleine campagne dans son pays, M. Netanyahu a déclaré qu’Israël « ne renoncerait jamais » à la majeure partie du Golan syrien conquis par l’Etat hébreu lors de la guerre des Six-Jours en 1967, avant de l’annexer en 1981. Une annexion qui n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. La Syrie a aussitôt dénoncé une « atteinte flagrante » à sa souveraineté, tandis que Moscou dit craindre « une nouvelle vague de tensions » au Proche-Orient.
Le 21 mars, Trump avait exrimé le souhait de reconnaître l'annexion du Golan Syrien : « Après cinquante-deux ans, il est temps pour les Etats-Unis de pleinement reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qui est d’une importance stratégique et sécuritaire critique pour l’Etat d’Israël et la stabilité régionale ! », avait-il publié sur Twitter.
Washington avait préparé le terrain. En novembre, les Etats-Unis avaient, pour la première fois, voté contre une résolution de l’ONU considérant l’annexion israélienne du Golan comme « nulle et non avenue ». C’est le seul pays à avoir voté contre aux côtés d’Israël. Récemment, le 13 mars, lors de la publication de son rapport annuel sur les droits de l’homme dans le monde, le département d’Etat avait acté une rupture sémantique en cessant de désigner le plateau du Golan comme un territoire « occupé » par Israël, lui préférant le terme « contrôlé ».
Gestes de soutien
Cette décision américaine représente un véritable coup de pouce pour M. Nétanyahou, en campagne pour sa réélection à l’approche des législatives du 9 avril, qui réclame cette reconnaissance avec insistance et se sert de sa relation privilégiée avec Donald Trump comme argument dans la campagne, présentant les gains israéliens comme des succès personnels dont ses concurrents seraient incapables. Lundi, Benjamin Netanyahu s’est réjoui de cette initiative du président américain, estimant qu’Israël n’avait jamais connu meilleur ami.
Depuis son élection, M. Trump a multiplié les gestes de soutien envers Benjamin Nétanyahou. Il a rompu avec le consensus international en vigueur depuis des décennies en reconnaissant, le 6 décembre 2017, Jérusalem comme capitale d’Israël et en annonçant le transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers Jérusalem – au grand dam des dirigeants palestiniens, qui considèrent la partie orientale de la ville comme la future capitale de l’Etat auquel ils aspirent.
« Violente attaque »
Dans le monde arabe, plusieurs pays ont condamné la décision américaine. « Dans ce qui constitue une violente attaque contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie, le président des Etats-Unis a reconnu l’annexion du Golan syrien », a déclaré une source du ministère syrien des affaires étrangères à l’agence de presse officielle Sana.
Les alliés de la Syrie comme certains de ses adversaires ont aussi condamné les propos de Donald Trump. A Moscou, la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que tout changement de statut du Golan représenterait une violation flagrante des décisions des Nations unies sur cette question. « Malheureusement, cela peut conduire à une nouvelle vague de tensions dans la région du Proche-Orient », a-t-elle averti.
De la même façon, l’Iran, grand allié régional du régime de Damas, a jugé illégale et inacceptable une reconnaissance par Washington de la souveraineté israélienne sur le Golan. « Nous sommes tous choqués par(…) DonaldTrump qui continue d’essayer de donner ce qui ne lui appartient pas à [l’Etat] raciste d’Israël : d’abord Al-Qods [nom arabe de Jérusalem], maintenant le Golan », a écrit Mohammad Javad Zarif, le ministre des affaires étrangères iranien, sur son compte Twitter.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a affirmé, pour sa part, que les propos de Donald Trump étaient « totalement en dehors du droit international ». Le refus de l’annexion du Golan par Israël et de sa reconnaissance par les Etats-Unis figurera, selon toute vraisemblance, au sommet de la ligue arabe, prévu le 31 mars à Tunis.
Une décision contraire au droit international
De son côté, la France a rappelé qu’elle ne reconnaissait pas l’annexion israélienne du Golan. « Cette situation a été reconnue comme nulle et non avenue par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 497 du Conseil de sécurité des Nations unies », a rappelé le Quai d’Orsay. « La reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan, territoire occupé, serait contraire au droit international », a ajouté le ministère des affaires étrangères.
« La position de l’UE n’a pas varié », a dit une porte-parole de l’UE. « Conformément au droit international, [elle] ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur les territoires occupés par Israël depuis juin 1967, parmi lesquels les hauteurs du Golan, et ne considère pas qu’ils font partie du territoire israélien », a-t-elle ajouté.
Le Monde
Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a signé, lundi 25 mars, le décret reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, en présence du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, en visite aux Etats-Unis.
En pleine campagne dans son pays, M. Netanyahu a déclaré qu’Israël « ne renoncerait jamais » à la majeure partie du Golan syrien conquis par l’Etat hébreu lors de la guerre des Six-Jours en 1967, avant de l’annexer en 1981. Une annexion qui n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. La Syrie a aussitôt dénoncé une « atteinte flagrante » à sa souveraineté, tandis que Moscou dit craindre « une nouvelle vague de tensions » au Proche-Orient.
Le 21 mars, Trump avait exrimé le souhait de reconnaître l'annexion du Golan Syrien : « Après cinquante-deux ans, il est temps pour les Etats-Unis de pleinement reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qui est d’une importance stratégique et sécuritaire critique pour l’Etat d’Israël et la stabilité régionale ! », avait-il publié sur Twitter.
Washington avait préparé le terrain. En novembre, les Etats-Unis avaient, pour la première fois, voté contre une résolution de l’ONU considérant l’annexion israélienne du Golan comme « nulle et non avenue ». C’est le seul pays à avoir voté contre aux côtés d’Israël. Récemment, le 13 mars, lors de la publication de son rapport annuel sur les droits de l’homme dans le monde, le département d’Etat avait acté une rupture sémantique en cessant de désigner le plateau du Golan comme un territoire « occupé » par Israël, lui préférant le terme « contrôlé ».
Gestes de soutien
Cette décision américaine représente un véritable coup de pouce pour M. Nétanyahou, en campagne pour sa réélection à l’approche des législatives du 9 avril, qui réclame cette reconnaissance avec insistance et se sert de sa relation privilégiée avec Donald Trump comme argument dans la campagne, présentant les gains israéliens comme des succès personnels dont ses concurrents seraient incapables. Lundi, Benjamin Netanyahu s’est réjoui de cette initiative du président américain, estimant qu’Israël n’avait jamais connu meilleur ami.
Depuis son élection, M. Trump a multiplié les gestes de soutien envers Benjamin Nétanyahou. Il a rompu avec le consensus international en vigueur depuis des décennies en reconnaissant, le 6 décembre 2017, Jérusalem comme capitale d’Israël et en annonçant le transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers Jérusalem – au grand dam des dirigeants palestiniens, qui considèrent la partie orientale de la ville comme la future capitale de l’Etat auquel ils aspirent.
« Violente attaque »
Dans le monde arabe, plusieurs pays ont condamné la décision américaine. « Dans ce qui constitue une violente attaque contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie, le président des Etats-Unis a reconnu l’annexion du Golan syrien », a déclaré une source du ministère syrien des affaires étrangères à l’agence de presse officielle Sana.
Les alliés de la Syrie comme certains de ses adversaires ont aussi condamné les propos de Donald Trump. A Moscou, la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que tout changement de statut du Golan représenterait une violation flagrante des décisions des Nations unies sur cette question. « Malheureusement, cela peut conduire à une nouvelle vague de tensions dans la région du Proche-Orient », a-t-elle averti.
De la même façon, l’Iran, grand allié régional du régime de Damas, a jugé illégale et inacceptable une reconnaissance par Washington de la souveraineté israélienne sur le Golan. « Nous sommes tous choqués par(…) DonaldTrump qui continue d’essayer de donner ce qui ne lui appartient pas à [l’Etat] raciste d’Israël : d’abord Al-Qods [nom arabe de Jérusalem], maintenant le Golan », a écrit Mohammad Javad Zarif, le ministre des affaires étrangères iranien, sur son compte Twitter.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a affirmé, pour sa part, que les propos de Donald Trump étaient « totalement en dehors du droit international ». Le refus de l’annexion du Golan par Israël et de sa reconnaissance par les Etats-Unis figurera, selon toute vraisemblance, au sommet de la ligue arabe, prévu le 31 mars à Tunis.
Une décision contraire au droit international
De son côté, la France a rappelé qu’elle ne reconnaissait pas l’annexion israélienne du Golan. « Cette situation a été reconnue comme nulle et non avenue par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 497 du Conseil de sécurité des Nations unies », a rappelé le Quai d’Orsay. « La reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan, territoire occupé, serait contraire au droit international », a ajouté le ministère des affaires étrangères.
« La position de l’UE n’a pas varié », a dit une porte-parole de l’UE. « Conformément au droit international, [elle] ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur les territoires occupés par Israël depuis juin 1967, parmi lesquels les hauteurs du Golan, et ne considère pas qu’ils font partie du territoire israélien », a-t-elle ajouté.
Le Monde
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