Les employeurs français sont-ils racistes ?
EMPLOI Les Maghrébins reste fortement discriminés en France
Depuis plusieurs années, les témoignages se multiplient sur les discriminations subies régulièrement par les étrangers et les Français d'origine étrangère à la recherche d'un emploi. Principales victimes: les Maghrébins.
Depuis les attentats anti-américains du 11 septembre 2001, les discriminations à leur encontre ont même fortement augmenté. Depuis ces événements, en effet, les musulmans subissent de fortes discriminations dans les pays occidentaux, y compris en France, même si ce pays s'est souvent opposé aux initiatives américaines en matière de « lutte contre le terrorisme ».
Hier, une enquête du Bureau international du travail (BIT), réalisée en coopération avec le ministère français du Travail, est venu confirmer cette situation: un employeur français préfère, quatre fois sur cinq, embaucher un candidat « d'origine hexagonale ancienne » plutôt que son collègue d'origine maghrébine ou noire africaine.
Quand les employeurs ont le choix, à compétences égales des candidats, près de quatre fois sur cinq (78,7%), ils favorisent le candidat de type européen. Comprendre: pour trouver un travail en France, il est préférable d'être blanc de peau avec des yeux clairs et de porter un nom à consonance française, que d'avoir le teint basané ou noir avec un nom musulman ou africain. A diplômes et compétences égaux, les candidats d'origine étrangère ont très peu de chances de décrocher un travail face à un candidat de type européen.
« Collectivement, les employeurs testés ont très nettement discriminé les candidats minoritaires (d'origine maghrébine ou noire africaine) et seulement 11% des employeurs ont respecté tout au long du processus de recrutement une égalité de traitement entre les deux candidats », note le BIT.
Plus inquiétant: selon l'étude, « près de 90% de la discrimination globale est enregistrée avant même que les employeurs ne se soient donné la peine de recevoir les (candidats) en entrevue ». Pour justifier leur refus de recevoir le candidat d'origine étrangère, les employeurs utilisent plusieurs formules: « le poste est déjà pourvu », « rappelez-moi en fin de semaine, on est quel jour ? ... On est vendredi... Euh oui, donc, rappelez-moi la semaine prochaine pour voir s'il y a du changement ».
Le BIT souligne également « une forme assez sournoise de discrimination » qui consiste à mettre en attente le candidat discriminé: »Envoyez un CV», « rappelez » ou « on vous rappellera », alors que le candidat européen reçoit une proposition d'entretien.
Parfois, après un rendez-vous, la discrimination a quand même eu lieu: l'excuse invoquée souvent par certains employeurs consiste à faire croire au candidat que sa candidature est refusée car il habite loin.
Résultat: aujourd'hui, les populations d'origine maghrébine sont les plus touchées par le chômage en France. En 2006, après les émeutes qui ont secoué les banlieues, plusieurs pistes ont été évoquées pour améliorer l'accès des jeunes d'origine maghrébine aux emplois. Parmi elles: le CV anonyme qui ne comporterait ni le nom ni l'adresse de la personne, mais seulement ses références professionnels et scolaires. Mais faute de consensus politique, le projet n'a finalement pas abouti...
- Le Quotidien d'Oran
EMPLOI Les Maghrébins reste fortement discriminés en France
Depuis plusieurs années, les témoignages se multiplient sur les discriminations subies régulièrement par les étrangers et les Français d'origine étrangère à la recherche d'un emploi. Principales victimes: les Maghrébins.
Depuis les attentats anti-américains du 11 septembre 2001, les discriminations à leur encontre ont même fortement augmenté. Depuis ces événements, en effet, les musulmans subissent de fortes discriminations dans les pays occidentaux, y compris en France, même si ce pays s'est souvent opposé aux initiatives américaines en matière de « lutte contre le terrorisme ».
Hier, une enquête du Bureau international du travail (BIT), réalisée en coopération avec le ministère français du Travail, est venu confirmer cette situation: un employeur français préfère, quatre fois sur cinq, embaucher un candidat « d'origine hexagonale ancienne » plutôt que son collègue d'origine maghrébine ou noire africaine.
Quand les employeurs ont le choix, à compétences égales des candidats, près de quatre fois sur cinq (78,7%), ils favorisent le candidat de type européen. Comprendre: pour trouver un travail en France, il est préférable d'être blanc de peau avec des yeux clairs et de porter un nom à consonance française, que d'avoir le teint basané ou noir avec un nom musulman ou africain. A diplômes et compétences égaux, les candidats d'origine étrangère ont très peu de chances de décrocher un travail face à un candidat de type européen.
« Collectivement, les employeurs testés ont très nettement discriminé les candidats minoritaires (d'origine maghrébine ou noire africaine) et seulement 11% des employeurs ont respecté tout au long du processus de recrutement une égalité de traitement entre les deux candidats », note le BIT.
Plus inquiétant: selon l'étude, « près de 90% de la discrimination globale est enregistrée avant même que les employeurs ne se soient donné la peine de recevoir les (candidats) en entrevue ». Pour justifier leur refus de recevoir le candidat d'origine étrangère, les employeurs utilisent plusieurs formules: « le poste est déjà pourvu », « rappelez-moi en fin de semaine, on est quel jour ? ... On est vendredi... Euh oui, donc, rappelez-moi la semaine prochaine pour voir s'il y a du changement ».
Le BIT souligne également « une forme assez sournoise de discrimination » qui consiste à mettre en attente le candidat discriminé: »Envoyez un CV», « rappelez » ou « on vous rappellera », alors que le candidat européen reçoit une proposition d'entretien.
Parfois, après un rendez-vous, la discrimination a quand même eu lieu: l'excuse invoquée souvent par certains employeurs consiste à faire croire au candidat que sa candidature est refusée car il habite loin.
Résultat: aujourd'hui, les populations d'origine maghrébine sont les plus touchées par le chômage en France. En 2006, après les émeutes qui ont secoué les banlieues, plusieurs pistes ont été évoquées pour améliorer l'accès des jeunes d'origine maghrébine aux emplois. Parmi elles: le CV anonyme qui ne comporterait ni le nom ni l'adresse de la personne, mais seulement ses références professionnels et scolaires. Mais faute de consensus politique, le projet n'a finalement pas abouti...
- Le Quotidien d'Oran
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