Comment croire à de telles sornettes qui ne résisteraient pas un examen épuré et étayé sur la vérité?
Enfin, pour qui roule Jeune Afrique afin de publier de telles mensonges? Le besoin de fric a grandement souillé cet hebdomadaire.
- Qui aurait pu croire que, le 30 janvier 2017, le Maroc réintégrerait l’Union africaine (UA), lui qui l’avait quittée volontairement trente-deux ans plus tôt ? Au-delà de sa dimension symbolique, ce retour témoigne de la projection croissante du royaume au sein du continent ces dernières années.
De fait, la nouvelle politique africaine du Maroc a débuté en 2005-2006 et pris un tournant important en 2011-2013. Jusqu’alors, personne ne prenait véritablement au sérieux cette orientation diplomatique. Mais elle a ensuite pris de l’ampleur, y compris dans la représentation géopolitique des puissances étrangères. À titre d’exemple, ce rapport parlementaire français de 2013 : ses auteurs indiquent que « le Maroc n’a jamais été aussi présent au sud du Sahara », le considérant désormais comme un « partenaire » qui compte dans les relations trilatérales avec les pays africains.
Une mobilisation nationale
Aujourd’hui, cette politique africaine est présentée au Maroc comme une évidence historique, une consécration naturelle de sa place à l’international et, surtout, une opportunité à saisir pour le royaume. Elle a ainsi entraîné une mobilisation nationale. Les PME tentent de suivre la voie ouverte par les grandes entreprises. Les médias s’emparent des sujets relatifs au continent, comblant un manque de savoir lié à l’absence de l’histoire africaine dans les programmes d’enseignement public. Les jeunes diplômés les plus ambitieux organisent des conférences, des événements privés ou proposent des prestations de conseil.
(...).
Ces cadres institutionnels doivent encore se traduire par des politiques durables et effectives, mais ils ont déjà ressuscité l’intérêt des États africains envers le Maroc et favorisé leur appui au plan marocain d’autonomie au Sahara. Au moment de la réadmission du royaume au sein de l’UA, 28 États demandaient la suspension de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
(...).
2e investisseur africain sur le continent
Sur le plan économique, les grandes entreprises, publiques comme privées, ont hissé le pays au rang de cinquième puissance économique continentale, de premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et de deuxième sur le continent. Ces entreprises agissent comme de véritables ambassadrices, mais sont aussi confrontées aux défis du management interculturel-.
Yousra Abourabi
Professeure de science politique à l'Université internationale de Rabat. Elle est l’auteure de l’ouvrage « Maroc », publié dans la collection « Monde arabe / Monde musulman », aux Éditions De Boeck supérieur, en avril 2019 (128 pages) in Jeune Afrique
Enfin, pour qui roule Jeune Afrique afin de publier de telles mensonges? Le besoin de fric a grandement souillé cet hebdomadaire.
- Qui aurait pu croire que, le 30 janvier 2017, le Maroc réintégrerait l’Union africaine (UA), lui qui l’avait quittée volontairement trente-deux ans plus tôt ? Au-delà de sa dimension symbolique, ce retour témoigne de la projection croissante du royaume au sein du continent ces dernières années.
De fait, la nouvelle politique africaine du Maroc a débuté en 2005-2006 et pris un tournant important en 2011-2013. Jusqu’alors, personne ne prenait véritablement au sérieux cette orientation diplomatique. Mais elle a ensuite pris de l’ampleur, y compris dans la représentation géopolitique des puissances étrangères. À titre d’exemple, ce rapport parlementaire français de 2013 : ses auteurs indiquent que « le Maroc n’a jamais été aussi présent au sud du Sahara », le considérant désormais comme un « partenaire » qui compte dans les relations trilatérales avec les pays africains.
Une mobilisation nationale
Aujourd’hui, cette politique africaine est présentée au Maroc comme une évidence historique, une consécration naturelle de sa place à l’international et, surtout, une opportunité à saisir pour le royaume. Elle a ainsi entraîné une mobilisation nationale. Les PME tentent de suivre la voie ouverte par les grandes entreprises. Les médias s’emparent des sujets relatifs au continent, comblant un manque de savoir lié à l’absence de l’histoire africaine dans les programmes d’enseignement public. Les jeunes diplômés les plus ambitieux organisent des conférences, des événements privés ou proposent des prestations de conseil.
(...).
Ces cadres institutionnels doivent encore se traduire par des politiques durables et effectives, mais ils ont déjà ressuscité l’intérêt des États africains envers le Maroc et favorisé leur appui au plan marocain d’autonomie au Sahara. Au moment de la réadmission du royaume au sein de l’UA, 28 États demandaient la suspension de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
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2e investisseur africain sur le continent
Sur le plan économique, les grandes entreprises, publiques comme privées, ont hissé le pays au rang de cinquième puissance économique continentale, de premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et de deuxième sur le continent. Ces entreprises agissent comme de véritables ambassadrices, mais sont aussi confrontées aux défis du management interculturel-.
Yousra Abourabi
Professeure de science politique à l'Université internationale de Rabat. Elle est l’auteure de l’ouvrage « Maroc », publié dans la collection « Monde arabe / Monde musulman », aux Éditions De Boeck supérieur, en avril 2019 (128 pages) in Jeune Afrique
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