Il a été élu président de la République avec plus de 53% des voix
La Mauritanie élit Abdallahi
Mardi 27 Mars 2007
Par Mohamed Khaled Drareni
Campagne transparente, débat concret, vote massif, et victoire éclatante. Tous les ingrédients nécessaires à une élection réussie ont été réunis en Mauritanie. Après deux tours de scrutin et un précieux report de voix, Sidi Ould Cheikh Abdallahi rafle la mise avec 53,48% des suffrages exprimés. Son outsider Ahmed Ould Daddah, conscient de la difficulté de la tâche, se contentera des 46,11% restants. Immense soulagement dans un pays qui découvre, stupéfait, les bienfaits d’une démocratie à peine naissante. Jamais de mémoire de Mauritanien, on n’avait assisté à une propulsion aussi tranquille et non violente d’un homme à la présidence de la République. Même le taux de participation en dit long sur un peuple résolu à enterrer quarante-cinq années de pouvoir qu’on pourrait qualifier de tout sauf de démocratique.
Plus de 67% des électeurs ont fait le déplacement aux bureaux de vote pour départager Sidi Ould Cheikh Abdallahi et Ahmed Ould Daddah. Quant aux observateurs internationaux présents sur place, leur jugement est sans équivoque. «Nous avons relevé des animations partisanes des deux camps autour des bureaux de vote mais le vote a été libre à l’intérieur des bureaux», déclarait hier Marie-Anne Isler-Béguin, chef de la mission européenne d’observation. Certes, le débat politique aura été surprenant en Mauritanie en raison de la vivacité de la campagne électorale, mais la victoire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi commençait à être évidente une fois le premier tour terminé et le report des voix confirmé.
L’apport inestimable des candidats Zeine Ould Zeidane et Messaoud Ould Boulkheir aura été décisif pour l’ancien chef de gouvernement mauritanien. Avec respectivement 15 et 9,80% des voix, les candidats arrivés en troisième et en quatrième position ont façonné la probable victoire de Cheikh Abdallahi.
Soutenu par le Parti républicain pour la démocratie et le renouveau -ancienne majorité présidentielle-, le nouveau maître de Nouakchott a eu à assumer des fonctions politiques et ministérielles dans son pays dès l’indépendance acquise en 1960. Ministre durant sept ans sous la présidence de Mokhtar Ould Daddah, en tant que grand argentier, il crée la monnaie nationale Ouguia. Une fois son mentor président renversé durant l’été 1978, il est emprisonné une année durant. Il reviendra sur le devant de la scène politique à la fin des années quatre-vingt pour servir sous la présidence de Mouawiya Ould Sid Ahmed El Tayaa. Immense satisfecit aussi pour le colonel Ely Ould Mohamed Vall. Patron de la police mauritanienne lorsqu’il renverse le président Ould Tayaa le 3 août 2005, le chef du Conseil militaire pour la justice et la démocratie démontre ainsi à ses compatriotes et au monde qu’un coup d’Etat pouvait très bien ouvrir la voix à une démocratie.
La Mauritanie n’en est pas encore là, mais elle a progressé en près de deux ans à pas de géant, que nombre de pays africains, ce que ses voisins, devraient méditer avec attention. De son exil contraint et doré dans la capitale qatariote, Mouawiya Ould Sid Ahmed El Tayaa doit certainement contempler avec rage le dépècement de son règne oppressif.
Tout a une fin en Afrique, même les dictatures.
M. K. D.
La Mauritanie élit Abdallahi
Mardi 27 Mars 2007
Par Mohamed Khaled Drareni
Campagne transparente, débat concret, vote massif, et victoire éclatante. Tous les ingrédients nécessaires à une élection réussie ont été réunis en Mauritanie. Après deux tours de scrutin et un précieux report de voix, Sidi Ould Cheikh Abdallahi rafle la mise avec 53,48% des suffrages exprimés. Son outsider Ahmed Ould Daddah, conscient de la difficulté de la tâche, se contentera des 46,11% restants. Immense soulagement dans un pays qui découvre, stupéfait, les bienfaits d’une démocratie à peine naissante. Jamais de mémoire de Mauritanien, on n’avait assisté à une propulsion aussi tranquille et non violente d’un homme à la présidence de la République. Même le taux de participation en dit long sur un peuple résolu à enterrer quarante-cinq années de pouvoir qu’on pourrait qualifier de tout sauf de démocratique.
Plus de 67% des électeurs ont fait le déplacement aux bureaux de vote pour départager Sidi Ould Cheikh Abdallahi et Ahmed Ould Daddah. Quant aux observateurs internationaux présents sur place, leur jugement est sans équivoque. «Nous avons relevé des animations partisanes des deux camps autour des bureaux de vote mais le vote a été libre à l’intérieur des bureaux», déclarait hier Marie-Anne Isler-Béguin, chef de la mission européenne d’observation. Certes, le débat politique aura été surprenant en Mauritanie en raison de la vivacité de la campagne électorale, mais la victoire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi commençait à être évidente une fois le premier tour terminé et le report des voix confirmé.
L’apport inestimable des candidats Zeine Ould Zeidane et Messaoud Ould Boulkheir aura été décisif pour l’ancien chef de gouvernement mauritanien. Avec respectivement 15 et 9,80% des voix, les candidats arrivés en troisième et en quatrième position ont façonné la probable victoire de Cheikh Abdallahi.
Soutenu par le Parti républicain pour la démocratie et le renouveau -ancienne majorité présidentielle-, le nouveau maître de Nouakchott a eu à assumer des fonctions politiques et ministérielles dans son pays dès l’indépendance acquise en 1960. Ministre durant sept ans sous la présidence de Mokhtar Ould Daddah, en tant que grand argentier, il crée la monnaie nationale Ouguia. Une fois son mentor président renversé durant l’été 1978, il est emprisonné une année durant. Il reviendra sur le devant de la scène politique à la fin des années quatre-vingt pour servir sous la présidence de Mouawiya Ould Sid Ahmed El Tayaa. Immense satisfecit aussi pour le colonel Ely Ould Mohamed Vall. Patron de la police mauritanienne lorsqu’il renverse le président Ould Tayaa le 3 août 2005, le chef du Conseil militaire pour la justice et la démocratie démontre ainsi à ses compatriotes et au monde qu’un coup d’Etat pouvait très bien ouvrir la voix à une démocratie.
La Mauritanie n’en est pas encore là, mais elle a progressé en près de deux ans à pas de géant, que nombre de pays africains, ce que ses voisins, devraient méditer avec attention. De son exil contraint et doré dans la capitale qatariote, Mouawiya Ould Sid Ahmed El Tayaa doit certainement contempler avec rage le dépècement de son règne oppressif.
Tout a une fin en Afrique, même les dictatures.
M. K. D.
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