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Bush veut durcir les conditions de légalisation des clandestins

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  • Bush veut durcir les conditions de légalisation des clandestins

    Le président George Bush n'a pas renoncé à réformer le système d'immigration aux Etats-Unis. En 2006, il n'avait pas réussi à faire accepter la réforme aux républicains, divisés sur le sort à réserver aux 12 millions de clandestins qui se trouvent aux Etats-Unis. Il est vrai que la campagne électorale pour les élections de mi-mandat n'était pas favorable aux compromis.

    De retour de son voyage en Amérique latine, à la mi-mars, le président américain a remis l'ouvrage sur le métier. Deux de ses proches, dont le ministre du commerce Carlos Gutierrez, ont été chargés d'élaborer un nouveau projet de loi susceptible de rassembler les républicains. Le président, qui a besoin du soutien de ses amis, notamment sur l'Irak, en cette période de cohabitation tendue avec les démocrates, a été obligé de raidir ses positions.

    3 500 DOLLARS LE VISA DE TRAVAIL

    Le projet présidentiel n'a pas été rendu public, la Maison Blanche entendant manifestement conserver une certaine marge de manoeuvre pour négocier. Une version a circulé la semaine dernière au Congrès, et la presse s'en est fait l'écho. Les conditions de légalisation des clandestins sont nettement plus sévères que dans le projet de 2006. Les immigrants ne pourraient demander un visa de travail de trois ans (dit visa "Z") qu'après avoir versé 3 500 dollars (près de 2 700 euros). Pour avoir un permis de séjour, ils devraient retourner dans leur pays d'origine, prendre leur tour dans la file des demandeurs de visas, et verser une amende de 10 000 dollars.

    L'idée de faire payer la régularisation n'est pas nouvelle. En 1997, après la première crise, les bureaux de l'immigration avaient été pris d'assaut. L'amende était de 2 000 dollars. Mais cette année, le montant des pénalités envisagées a provoqué l'indignation des associations d'immigrants. Le New York Times a calculé qu'une famille de cinq personnes pourrait avoir à payer 64 000 dollars et attendre 25 ans son permis de séjour. Il a comparé le projet à une tentative de faire de l'immigration "un phénomène contractuel visant à extraire une main-d'oeuvre bon marché d'une sous-classe non désirée". La mobilisation a commencé dans les associations latinos. Une manifestation de près de 10 000 personnes a eu lieu à Los Angeles en fin de semaine dernière. Un an après les manifestations massives du printemps 2006, les associations d'immigrés prévoient une nouvelle journée de mobilisation le 1er mai.

    M. Bush s'est rendu lundi à Yuma, en Arizona, là où il avait annoncé il y a onze mois qu'il envoyait 6 000 membres de la Garde nationale pour aider la police des frontières, débordée. Il a visité le nouveau poste construit depuis l'an dernier. Il n'a pas fait mention de son "plan" mais il a répété que 2007 était l'année idéale pour faire avancer le dossier au Congrès. Selon le président, la police des frontières (border patrol) a appréhendé 30 % de clandestins en moins. En six mois, 418 184 clandestins ont été arrêtés contre 594 142. Dans le secteur de Yuma, 400 personnes étaient appréhendées chaque jour alors qu'elles tentaient de franchir la frontière. Aujourd'hui, elles ne sont que 140.

    La police des frontières est passée de 9 000 à 13 000 et, d'ici à la fin 2008, elle comptera 18 000 agents. "C'est un sujet d'intérêt national et, pour moi, une profonde conviction", a dit M. Bush.

    Par Le Monde
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