D’un bout à l’autre du continent, et plus d’un demi-siècle après les indépendances, des rues, des bâtiments et des monuments continuent de rendre hommage aux anciens oppresseurs. Que faut-il en faire?? .
Pour la première fois, il y a une dizaine d'années, j'ai emmené mes enfants pour découvrir l'Algérie. il n'y avait mieux pour raconter l'histoire de ce pays par les noms des rues et des places.
Une réappropriation des espaces urbains
«*Les statues et monuments coloniaux n’étaient pas d’abord des artefacts esthétiques destinés à l’embellissement des villes ou du cadre de vie en général. Il s’agissait, de bout en bout, de l’extension sculpturale d’une forme de terreur raciale*».
Un premier enjeu, immatériel celui-là, reposait sur la réappropriation par les Africains des toponymes de leur environnement immédiat, dont le colonisateur avait fait table rase. «*La conquête fut une nouvelle ère, et de peur de mêler d’une façon irrationnelle le passé au présent, nous détruisîmes même un grand nombre des rues d’Alger, afin de les rebâtir suivant notre méthode, et nous donnâmes des noms français à toutes celles que nous laissions subsister*», signalait Alexis de Tocqueville dans*De la colonie en Algérie.
Dès 1832 fleurirent donc à Alger de nouveaux noms, étranges, que l’on croirait tout droit issus, selon Paul Siblot, professeur émérite en sciences du langage, de «*l’amusante désinvolture d’un excentrique*»?: rue des Numides, rue Micipsa, rue des Lotophages, rue Macaron, rue du Diable, rue de la Girafe, rue des Janissaires…
Au lendemain des indépendances, une vaste opération d’algérianisation est entreprise concernant les noms des rues, des wilayas, des communes, des quartiers mais aussi des montagnes, des oueds et des sites touristiques ou historiques du pays.
Pour la première fois, il y a une dizaine d'années, j'ai emmené mes enfants pour découvrir l'Algérie. il n'y avait mieux pour raconter l'histoire de ce pays par les noms des rues et des places.
Une réappropriation des espaces urbains
«*Les statues et monuments coloniaux n’étaient pas d’abord des artefacts esthétiques destinés à l’embellissement des villes ou du cadre de vie en général. Il s’agissait, de bout en bout, de l’extension sculpturale d’une forme de terreur raciale*».
Un premier enjeu, immatériel celui-là, reposait sur la réappropriation par les Africains des toponymes de leur environnement immédiat, dont le colonisateur avait fait table rase. «*La conquête fut une nouvelle ère, et de peur de mêler d’une façon irrationnelle le passé au présent, nous détruisîmes même un grand nombre des rues d’Alger, afin de les rebâtir suivant notre méthode, et nous donnâmes des noms français à toutes celles que nous laissions subsister*», signalait Alexis de Tocqueville dans*De la colonie en Algérie.
Dès 1832 fleurirent donc à Alger de nouveaux noms, étranges, que l’on croirait tout droit issus, selon Paul Siblot, professeur émérite en sciences du langage, de «*l’amusante désinvolture d’un excentrique*»?: rue des Numides, rue Micipsa, rue des Lotophages, rue Macaron, rue du Diable, rue de la Girafe, rue des Janissaires…
Au lendemain des indépendances, une vaste opération d’algérianisation est entreprise concernant les noms des rues, des wilayas, des communes, des quartiers mais aussi des montagnes, des oueds et des sites touristiques ou historiques du pays.
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