1965
L’Algérie sur le plan de la politique extérieure. Bien avant qu’il n’accède à l’indépendance, notre pays avait une nette conscience de ses responsabilités envers les peuples engagés comme lui dans la lutte contre le colonialisme, envers les petits pays soucieux de préserver leur liberté et d’assurer leur promotion économique. Huit années de guerre, durant lesquelles le peuple algérien avait donné le meilleur de lui-même, n’avaient contribué qu’à le tremper pour poursuivre une action dont l’orientation et les objectifs s’étaient précisés dans le feu même du combat.
Mieux que d’autres, il est à même de communier avec les peuples dépendants et de faire écho à leurs aspirations nationales. C’est pour lui un devoir que de leur témoigner en toutes circonstances une sollicitude active.
Mois les motivations de l’action de l’Algérie en faveur du « tiers monde » ne sont pas uniquement sentimentales. Son intime conviction que la liberté – comme la paix – est une et indivisible lui commande de soutenir toutes les causes justes, toutes les formes de lutte anti-impérialiste, où qu’elles puissent se manifester. La domination colonialiste et impérialiste dans le « tiers monde » ne constitue assurément ni un garant de paix ni une source de prospérité.
Les pays d’Afrique et d’Asie ne sauraient continuer indéfiniment de servir d’enjeu aux rivalités des grandes puissances, notamment industrielles. La première conférence des peuples afro-asiatiques qui s’est tenue voici dix ans à Bandoung a fait ressortir, pour mieux le dénoncer, le lien de cause à effet entre la domination étrangère et la tension politique internationale. Depuis, la communauté des nations s’est enrichie de nouveaux membres ayant pu restaurer leur souveraineté.
Leur nombre, bien qu’appréciable, demeure malheureusement insuffisant au regard de celui des autres peuples encore privés de leur souveraineté. L’une des tâches – et non des moindres – de la solidarité afro-asiatique est de soutenir activement leurs efforts d’émancipation nationale : en Palestine comme en Angola, au Zimbabwe comme en Afrique du Sud, etc.
L’indépendance politique ne saurait cependant constituer une fin en soi, car, privée de bases économiques, elle est aussi précaire que vaine.
Le « tiers monde » en fit, hélas ! l’expérience à ses dépens. Le séminaire afro-asiatique, qui s’est tenu l’hiver dernier dans notre capitale, l’a amplement démontré. Les prochaines assises, à Alger, du Mouvement afro-asiatique de solidarité ne manqueront pas d’en débattre et d’en dégager les voies et méthodes susceptibles de consolider économiquement les indépendances politiques de ses membres.
La solidarité agissante pour la promotion économique doit constituer de plus en plus l’impératif catégorique des peuples sous-développés, elle ne doit pas être retardée, encore moins entravée sous aucun prétexte. Dans un monde livré aux hégémonies industrielles, comment le « tiers monde » peut-il, avec une économie dominée et en ordre dispersé, ambitionner de jouer le rôle légitime qui lui revient ?
Il est nécessaire pour l’équilibre mondial que disparaisse ce paradoxe du siècle ; les peuples les plus nombreux habitant les territoires les plus vastes et les plus riches en ressources naturelles assument dans la politique internationale et à leur corps défendant le rôle le plus effacé et le plus contesté. Mais le « tiers monde » pourrait connaître un avenir politique certain s’il savait se ressaisir, analyser ses faiblesses, résorber ses contradictions, en un mot prendre conscience de sa puissance véritable : il pourrait alors cesser d’être un enjeu international pour constituer un faisceau de forces agissantes sur la scène politique mondiale.
L’Algérie, pour sa part, a toujours flétri au sein des instances internationales l’iniquité patente des rapports économiques mondiaux conçus et mis en place au mépris des intérêts vitaux du « tiers monde ». Chaque fois que l’occasion s’en présente, elle plaide pour une refonte totale de ces rapports afin qu’ils répondent aux impératifs légitimes de développement des pays pauvres.
L’Algérie est intimement persuadée que sa politique extérieure n’a de chance d’aider efficacement les peuples dépendants et sous-développés que si sa politique intérieure est résolument constructive et féconde. C’est là une nécessité attestée par l’histoire.
L’Algérie sur le plan de la politique extérieure. Bien avant qu’il n’accède à l’indépendance, notre pays avait une nette conscience de ses responsabilités envers les peuples engagés comme lui dans la lutte contre le colonialisme, envers les petits pays soucieux de préserver leur liberté et d’assurer leur promotion économique. Huit années de guerre, durant lesquelles le peuple algérien avait donné le meilleur de lui-même, n’avaient contribué qu’à le tremper pour poursuivre une action dont l’orientation et les objectifs s’étaient précisés dans le feu même du combat.
Mieux que d’autres, il est à même de communier avec les peuples dépendants et de faire écho à leurs aspirations nationales. C’est pour lui un devoir que de leur témoigner en toutes circonstances une sollicitude active.
Mois les motivations de l’action de l’Algérie en faveur du « tiers monde » ne sont pas uniquement sentimentales. Son intime conviction que la liberté – comme la paix – est une et indivisible lui commande de soutenir toutes les causes justes, toutes les formes de lutte anti-impérialiste, où qu’elles puissent se manifester. La domination colonialiste et impérialiste dans le « tiers monde » ne constitue assurément ni un garant de paix ni une source de prospérité.
Les pays d’Afrique et d’Asie ne sauraient continuer indéfiniment de servir d’enjeu aux rivalités des grandes puissances, notamment industrielles. La première conférence des peuples afro-asiatiques qui s’est tenue voici dix ans à Bandoung a fait ressortir, pour mieux le dénoncer, le lien de cause à effet entre la domination étrangère et la tension politique internationale. Depuis, la communauté des nations s’est enrichie de nouveaux membres ayant pu restaurer leur souveraineté.
Leur nombre, bien qu’appréciable, demeure malheureusement insuffisant au regard de celui des autres peuples encore privés de leur souveraineté. L’une des tâches – et non des moindres – de la solidarité afro-asiatique est de soutenir activement leurs efforts d’émancipation nationale : en Palestine comme en Angola, au Zimbabwe comme en Afrique du Sud, etc.
L’indépendance politique ne saurait cependant constituer une fin en soi, car, privée de bases économiques, elle est aussi précaire que vaine.
Le « tiers monde » en fit, hélas ! l’expérience à ses dépens. Le séminaire afro-asiatique, qui s’est tenu l’hiver dernier dans notre capitale, l’a amplement démontré. Les prochaines assises, à Alger, du Mouvement afro-asiatique de solidarité ne manqueront pas d’en débattre et d’en dégager les voies et méthodes susceptibles de consolider économiquement les indépendances politiques de ses membres.
La solidarité agissante pour la promotion économique doit constituer de plus en plus l’impératif catégorique des peuples sous-développés, elle ne doit pas être retardée, encore moins entravée sous aucun prétexte. Dans un monde livré aux hégémonies industrielles, comment le « tiers monde » peut-il, avec une économie dominée et en ordre dispersé, ambitionner de jouer le rôle légitime qui lui revient ?
Il est nécessaire pour l’équilibre mondial que disparaisse ce paradoxe du siècle ; les peuples les plus nombreux habitant les territoires les plus vastes et les plus riches en ressources naturelles assument dans la politique internationale et à leur corps défendant le rôle le plus effacé et le plus contesté. Mais le « tiers monde » pourrait connaître un avenir politique certain s’il savait se ressaisir, analyser ses faiblesses, résorber ses contradictions, en un mot prendre conscience de sa puissance véritable : il pourrait alors cesser d’être un enjeu international pour constituer un faisceau de forces agissantes sur la scène politique mondiale.
L’Algérie, pour sa part, a toujours flétri au sein des instances internationales l’iniquité patente des rapports économiques mondiaux conçus et mis en place au mépris des intérêts vitaux du « tiers monde ». Chaque fois que l’occasion s’en présente, elle plaide pour une refonte totale de ces rapports afin qu’ils répondent aux impératifs légitimes de développement des pays pauvres.
L’Algérie est intimement persuadée que sa politique extérieure n’a de chance d’aider efficacement les peuples dépendants et sous-développés que si sa politique intérieure est résolument constructive et féconde. C’est là une nécessité attestée par l’histoire.
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