Sahara Occidental: Conflit du Sahara occidental, le Maroc et le Polisario obligés d'engager des négociations directes
Cameroon Tribune (Yaoundé)
2 Mai 2007
Publié sur le web le 2 Mai 2007
Ndzinga Amougou
C'est la conclusion à laquelle le conseil de sécurité de l'ONU a abouti avant-hier.
C'est un véritable jugement à la Salomon que le Conseil de sécurité de l'ONU a rendu avant-hier à New-York s'agissant du vieux conflit du Sahara occidental. Dans une résolution adoptée à l'unanimité de ses quinze membres, l'ONU a appelé le Maroc et le Front Polisario à engager des négociations directes sans conditions préalables, en prenant toutefois en compte les événements des derniers mois. Selon l'organisation internationale chargée de régler les conflits entre les nations, c'est la seule solution de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, la seule aussi susceptible d'assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Après s'être félicité des efforts " sérieux et crédibles " du Maroc pour faire avancer le processus, le Conseil de sécurité a prorogé de six mois le mandat de la mission de l'ONU pour le Sahara occidental.
De prime abord donc, l'ONU ne prend position ni pour l'un, ni pour l'autre des plans concurrents et irréconciliables présentés il y a deux semaines par les deux parties concernées. Ce faisant, elle laisse libre-cours à toutes les interprétations. C'est une solution qui donne raison à tout le monde dans la mesure où il n'y a ni vainqueur, ni vaincu. Rien d'étonnant alors que cette résolution a été saluée non seulement par le Polisario et le Maroc, mais aussi par l'Algérie qui soutient à bout de bras le Polisario. L'ambassadeur du Maroc à l'ONU, M. Mostafa Sahel a d'ailleurs trouvé que la proposition marocaine d'autonomie était parfaitement en conformité avec le principe d'autodétermination défendu par le Polisario et son parrain algérien.
Qu'en est-il en réalité ? Après avoir constaté l'inapplicabilité du plan Baker censé résoudre le conflit du Sahara occidental qui court à sa trente deuxième année, le Maroc a décidé de prendre le taureau par les cornes en procédant à de larges consultations incluant non seulement les partis politiques, mais aussi les représentants des populations sahraouies. Le conseil royal consultatif pour les affaires sahraouis était né. C'est à la suite de toutes ces consultations que le roi Mohammed VI va aboutir à la conclusion selon laquelle seul un statut d'autonomie peut résoudre ce problème dans l'impasse depuis 1975. Ce statut , selon Rabat, vise à accorder de larges prérogatives aux habitants de ce territoire, mais sous la souveraineté marocaine.
En gros, il y aura un gouvernement régional supervisant la vie quotidienne dans les domaines de l'éducation, du tourisme et les services sociaux, le Maroc conservant les relations étrangères, la défense, l'économie, le contrôle des frontières. Evidemment le Polisario, toujours soutenu par l'Algérie, a proposé un autre plan qui offre des garanties sur le statut des résidents marocains. Tout de suite, le plan marocain a emporté l'adhésion des Occidentaux et surtout de l'ancienne puissance colonisatrice qu'est l'Espagne. Même des pays africains comme le Tchad qui avaient auparavant reconnu la république arabe sahraoui démocratique (RASD), ont dû revenir sur leur décision.
Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental avait été cédé au Maroc et à la Mauritanie en 1975. La Mauritanie a depuis lors abandonné ses prétentions sur ce territoire, au contraire du Maroc qui revendique la " marocanité " du Sahara au nom des droits historiques. Ce conflit empoisonne non seulement les relations entre l'Algérie et le Maroc, mais aussi divise l'Afrique. C'est ce conflit qui est d'ailleurs à l'origine de l'absence du Maroc à l'UA. Le royaume chérifien a dû se retirer de la défunte OUA en 1985, suite à l'admission de la RASD au sein de cette organisation en 1982. Il va donc sans dire que la résolution de ce conflit va réconcilier non seulement deux grands pays du Maghreb, mais aussi l'Afrique toute entière. On ne désespère donc pas de voir un jour le royaume chérifien, membre fondateur de l' OUA en 1963 rejoindre la grande famille africaine.
Cameroon Tribune (Yaoundé)
2 Mai 2007
Publié sur le web le 2 Mai 2007
Ndzinga Amougou
C'est la conclusion à laquelle le conseil de sécurité de l'ONU a abouti avant-hier.
C'est un véritable jugement à la Salomon que le Conseil de sécurité de l'ONU a rendu avant-hier à New-York s'agissant du vieux conflit du Sahara occidental. Dans une résolution adoptée à l'unanimité de ses quinze membres, l'ONU a appelé le Maroc et le Front Polisario à engager des négociations directes sans conditions préalables, en prenant toutefois en compte les événements des derniers mois. Selon l'organisation internationale chargée de régler les conflits entre les nations, c'est la seule solution de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, la seule aussi susceptible d'assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Après s'être félicité des efforts " sérieux et crédibles " du Maroc pour faire avancer le processus, le Conseil de sécurité a prorogé de six mois le mandat de la mission de l'ONU pour le Sahara occidental.
De prime abord donc, l'ONU ne prend position ni pour l'un, ni pour l'autre des plans concurrents et irréconciliables présentés il y a deux semaines par les deux parties concernées. Ce faisant, elle laisse libre-cours à toutes les interprétations. C'est une solution qui donne raison à tout le monde dans la mesure où il n'y a ni vainqueur, ni vaincu. Rien d'étonnant alors que cette résolution a été saluée non seulement par le Polisario et le Maroc, mais aussi par l'Algérie qui soutient à bout de bras le Polisario. L'ambassadeur du Maroc à l'ONU, M. Mostafa Sahel a d'ailleurs trouvé que la proposition marocaine d'autonomie était parfaitement en conformité avec le principe d'autodétermination défendu par le Polisario et son parrain algérien.
Qu'en est-il en réalité ? Après avoir constaté l'inapplicabilité du plan Baker censé résoudre le conflit du Sahara occidental qui court à sa trente deuxième année, le Maroc a décidé de prendre le taureau par les cornes en procédant à de larges consultations incluant non seulement les partis politiques, mais aussi les représentants des populations sahraouies. Le conseil royal consultatif pour les affaires sahraouis était né. C'est à la suite de toutes ces consultations que le roi Mohammed VI va aboutir à la conclusion selon laquelle seul un statut d'autonomie peut résoudre ce problème dans l'impasse depuis 1975. Ce statut , selon Rabat, vise à accorder de larges prérogatives aux habitants de ce territoire, mais sous la souveraineté marocaine.
En gros, il y aura un gouvernement régional supervisant la vie quotidienne dans les domaines de l'éducation, du tourisme et les services sociaux, le Maroc conservant les relations étrangères, la défense, l'économie, le contrôle des frontières. Evidemment le Polisario, toujours soutenu par l'Algérie, a proposé un autre plan qui offre des garanties sur le statut des résidents marocains. Tout de suite, le plan marocain a emporté l'adhésion des Occidentaux et surtout de l'ancienne puissance colonisatrice qu'est l'Espagne. Même des pays africains comme le Tchad qui avaient auparavant reconnu la république arabe sahraoui démocratique (RASD), ont dû revenir sur leur décision.
Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental avait été cédé au Maroc et à la Mauritanie en 1975. La Mauritanie a depuis lors abandonné ses prétentions sur ce territoire, au contraire du Maroc qui revendique la " marocanité " du Sahara au nom des droits historiques. Ce conflit empoisonne non seulement les relations entre l'Algérie et le Maroc, mais aussi divise l'Afrique. C'est ce conflit qui est d'ailleurs à l'origine de l'absence du Maroc à l'UA. Le royaume chérifien a dû se retirer de la défunte OUA en 1985, suite à l'admission de la RASD au sein de cette organisation en 1982. Il va donc sans dire que la résolution de ce conflit va réconcilier non seulement deux grands pays du Maghreb, mais aussi l'Afrique toute entière. On ne désespère donc pas de voir un jour le royaume chérifien, membre fondateur de l' OUA en 1963 rejoindre la grande famille africaine.
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