LE MONDE | 31.05.07 | 11h16 • Mis à jour le 31.05.07 | 11h16
Nicolas Sarkozy entendait profiter de sa visite à Madrid, jeudi 31 mai, pour entamer avec le gouvernement espagnol des discussions sur sa proposition d'"Union méditerranéenne", lancée dans les dernières semaines de sa campagne présidentielle, et relancée depuis lors de sa rencontre, lundi 28 mai, à Paris, avec Romano Prodi. M. Sarkozy, qui ne s'est pas rendu en Afrique la première semaine de son mandat, contrairement à ce qu'il avait indiqué, a abordé le sujet par téléphone avec ses homologues algérien, tunisien et libyen. Il compte s'entretenir rapidement avoir le roi du Maroc.
Dans l'esprit du chef de l'Etat, cette union, qui doit être ouverte à tous les pays du bassin méditerranéen, prendrait la relève de la politique méditerranéenne de l'Union européenne (UE) – plus connue sous le nom de processus de Barcelone – qui n'a pas eu, jusqu'à présent, de résultats très concluants, malgré des aides non négligeables. Ce partenariat, qui englobe dix des pays du sud de la Méditerranée et prévoit aussi un dialogue politique et social, s'est enlisé dans les conflits qui minent la région.
DIFFÉRENCE D'APPROCHE
Pour M. Sarkozy, ce projet d'Union est également lié à la recherche de solutions alternatives à une adhésion de la Turquie à l'UE, à laquelle il s'oppose. "C'est dans la perspective de cette Union méditerranéenne qu'il nous faut envisager les relations de l'Europe et de la Turquie", avait-il déclaré le 7 février à Toulon. "Cela permet de sortir du débat association ou intégration", explique aujourd'hui l'entourage du chef de l'Etat.
L'Elysée ne cachait pas, mercredi 30 mai, une différence d'approche avec l'Espagne sur "la stratégie et la tactique". Si elle n'est pas opposée à l'initiative française, Madrid veut qu'elle s'insère dans le partenariat euroméditerranéen.
Nicolas Sarkozy estime au contraire que les sept pays européens de la Méditerranée, plus le Portugal, qui présidera l'UE au second semestre, ont une responsabilité particulière. C'est à eux, déclarait-il à Toulon, "de prendre en main la destinée que la géographie et l'histoire leur ont préparée". Cette Union, qui pourrait avoir des liens avec les institutions européennes, serait autonome. Elle "doit avancer comme l'Europe de Monnet sur des projets concrets et non conflictuelscomme l'environnement", estime l'Elysée. On y explique que "la première chose à faire est de convoquer une conférence" entre les pays intéressés, qui ne pourrait pas avoir lieu avant 2008. Lors de sa campagne, M. Sarkozy avait indiqué que cette Union s'organiserait autour d'une rencontre périodique de ses dirigeants, comme pour le G8. Elle disposerait d'un Conseil de la Méditerranée – sur le modèle du Conseil de l'Europe – et d'un système de sécurité collective.
"Pour nous, ce qui compte, c'est que l'ensemble des pays de la Méditerranée prennent conscience que leur destin est lié", a déclaré M. Sarkozy, lundi. "Il vaut mieux, a-t-il poursuivi, commencer par l'ambition de l'environnement et de la sauvegarde de la mer Méditerranée. Aucun pays riverain de la Méditerranée ne peut être contre ce thème, et il vaut mieux cela que de commencer par des thèmes qui peuvent être aussi nécessaires mais plus difficiles comme l'immigration, la sécurité, la lutte contre le terrorisme."
Henri de Bresson et Arnaud Leparmentier
Nicolas Sarkozy entendait profiter de sa visite à Madrid, jeudi 31 mai, pour entamer avec le gouvernement espagnol des discussions sur sa proposition d'"Union méditerranéenne", lancée dans les dernières semaines de sa campagne présidentielle, et relancée depuis lors de sa rencontre, lundi 28 mai, à Paris, avec Romano Prodi. M. Sarkozy, qui ne s'est pas rendu en Afrique la première semaine de son mandat, contrairement à ce qu'il avait indiqué, a abordé le sujet par téléphone avec ses homologues algérien, tunisien et libyen. Il compte s'entretenir rapidement avoir le roi du Maroc.
Dans l'esprit du chef de l'Etat, cette union, qui doit être ouverte à tous les pays du bassin méditerranéen, prendrait la relève de la politique méditerranéenne de l'Union européenne (UE) – plus connue sous le nom de processus de Barcelone – qui n'a pas eu, jusqu'à présent, de résultats très concluants, malgré des aides non négligeables. Ce partenariat, qui englobe dix des pays du sud de la Méditerranée et prévoit aussi un dialogue politique et social, s'est enlisé dans les conflits qui minent la région.
DIFFÉRENCE D'APPROCHE
Pour M. Sarkozy, ce projet d'Union est également lié à la recherche de solutions alternatives à une adhésion de la Turquie à l'UE, à laquelle il s'oppose. "C'est dans la perspective de cette Union méditerranéenne qu'il nous faut envisager les relations de l'Europe et de la Turquie", avait-il déclaré le 7 février à Toulon. "Cela permet de sortir du débat association ou intégration", explique aujourd'hui l'entourage du chef de l'Etat.
L'Elysée ne cachait pas, mercredi 30 mai, une différence d'approche avec l'Espagne sur "la stratégie et la tactique". Si elle n'est pas opposée à l'initiative française, Madrid veut qu'elle s'insère dans le partenariat euroméditerranéen.
Nicolas Sarkozy estime au contraire que les sept pays européens de la Méditerranée, plus le Portugal, qui présidera l'UE au second semestre, ont une responsabilité particulière. C'est à eux, déclarait-il à Toulon, "de prendre en main la destinée que la géographie et l'histoire leur ont préparée". Cette Union, qui pourrait avoir des liens avec les institutions européennes, serait autonome. Elle "doit avancer comme l'Europe de Monnet sur des projets concrets et non conflictuelscomme l'environnement", estime l'Elysée. On y explique que "la première chose à faire est de convoquer une conférence" entre les pays intéressés, qui ne pourrait pas avoir lieu avant 2008. Lors de sa campagne, M. Sarkozy avait indiqué que cette Union s'organiserait autour d'une rencontre périodique de ses dirigeants, comme pour le G8. Elle disposerait d'un Conseil de la Méditerranée – sur le modèle du Conseil de l'Europe – et d'un système de sécurité collective.
"Pour nous, ce qui compte, c'est que l'ensemble des pays de la Méditerranée prennent conscience que leur destin est lié", a déclaré M. Sarkozy, lundi. "Il vaut mieux, a-t-il poursuivi, commencer par l'ambition de l'environnement et de la sauvegarde de la mer Méditerranée. Aucun pays riverain de la Méditerranée ne peut être contre ce thème, et il vaut mieux cela que de commencer par des thèmes qui peuvent être aussi nécessaires mais plus difficiles comme l'immigration, la sécurité, la lutte contre le terrorisme."
Henri de Bresson et Arnaud Leparmentier
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