Le «Polisario» secoué (6/20/2007)
Les négociations de Manhasset se sont poursuivies, mardi, pour la deuxième et dernière journée de ce premier round destiné à débloquer le conflit artificiel, vieux de 32 ans. Outre le Maroc et le «polisario», l'Algérie et la Mauritanie, en tant que parties concernées, prennent part à ces pourparlers sur lesquels l'ONU et la communauté internationale espèrent énormément pour faire dégager une solution politique définitive.
La séance d'ouverture a été marquée par les interventions de Lynn Pascoe, sous-Secrétaire général de l'ONU pour les affaires politiques, de Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, et de Khalihenna Ould Errachid, président du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), ainsi que de Mahfoud Ali Beiba au nom du Polisario, en présence du facilitateur de l'ONU, Peter Van Walsum.
Impasse intolérable
La délégation algérienne, conduite par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, l'ambassadeur Ramtane Lamamra, et celle de la Mauritanie par Sidi Mohamed Ould Boubacar, ancien premier ministre de la transition, n'ont pas souhaité intervenir à ce stade.
Pour le responsable onusien, qui s'exprimait au nom du SG de l'ONU, c'est le «début d'une nouvelle phase dans la recherche d'une solution sur le Sahara occidental».
M. Pascoe, qui s'exprimait au nom du Secrétaire général des Nations Unies, a invité les parties à «procéder de bonne foi et à établir une atmosphère de confiance mutuelle», soulignant le ferme engagement de l'ONU à apporter son soutien aux négociations.
Il a ajouté que l'impasse était devenue «intolérable et que le conflit du Sahara occidental doit arriver à une fin à travers une solution mutuellement acceptable qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental».
«Le secrétaire général, le Conseil de sécurité, et la communauté internationale entière sont profondément intéressés par les événements qui se déroulent ici aujourd'hui», a-t-il poursuivi.
«Le moment est venu pour trouver une solution. Nous vous souhaitons bonne chance et réitérons notre engagement à soutenir ce processus de la meilleure manière possible», a encore affirmé M. Pascoe.
Pour sa part, Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, a affirmé que l'initiative marocaine d'autonomie constitue la base des négociations pour un règlement définitif de la question du Sahara, dont elle pose les fondements.
Il a tenu à souligner que l'Initiative marocaine n'est pas à prendre ou à laisser, notant qu'à travers cette démarche, le Maroc a apporté la preuve irréfutable de sa bonne volonté.
Le ministre a mis l'accent sur l'impératif du respect de la souveraineté du Royaume, de son unité nationale et de son intégrité territoriale qui, a-t-il insisté, ne peuvent faire l'objet d'aucune concession ou de marchandage.
Appel à l'Algérie
Benmoussa a souligné que les participants à cette réunion sont les membres d'une seule et même famille et que, de par la logique de l'histoire, les valeurs sublimes de la religion musulmane et l'inéluctabilité d'un avenir commun, les Sahraouis «dont on a été séparé finiront par retrouver la mère patrie».
D'autre part, le ministre a appelé les dirigeants algériens à faire preuve de sagesse et de clairvoyance et à apporter une contribution active aux efforts déployés pour parvenir à une solution à ce différend artificiel. Le Maroc, a-t-il dit, restera ouvert à toute proposition unioniste et constructive de l'Algérie
Et de conclure que ces négociations sont une chance historique «que nous devons saisir pour répondre aux attentes de nos peuples, de nos amis et de l'ensemble de la communauté internationale».
De son côté, Kallihenna Ould Errachid, président du Corcas, a mis en exergue la «chance historique qu'offre cette rencontre directe entre frères», se disant heureux d'exprimer ce que ressent la majorité des Sahraouis qui vivent en paix au Maroc et qui n'ont que rarement l'occasion de faire entendre leur voix à l'ONU et à la communauté internationale. La conjoncture actuelle aux plans régional et international, a-t-il fait observer, est plus que jamais favorable pour mettre un terme aux souffrances «des nôtres à Tindouf» et à la séparation des familles en vue de s'orienter vers la réconciliation.
Une chance historique
«C'est une initiative réaliste et réalisable qui prévoit un gouvernement sahraoui, un parlement sahraoui démocratiquement élu et un appareil judiciaire, ainsi que les organes et les moyens d'une bonne gestion des institutions», a poursuivi M. Ould Errachid, ajoutant que cette démarche ouvre la voie à l'édification du Maghreb et offre de larges perspectives de négociation des dispositions portant sur l'autonomie. «Les nôtres veulent une solution et, qu'ils soient dans les camps ou ailleurs, ils savent que cette Initiative est la seule possible», a-t-il souligné en indiquant que «nos frères du polisario ne doivent pas y voir une défaite ou une concession, mais une victoire qui leur permet de réaliser ce pour quoi ils ont milité depuis 32 ans».
En politique, a indiqué le président du CORCAS, le but est de réaliser des objectifs et non pas de militer pour militer, d'autant plus qu'il n'y a que deux choix la solution réaliste et possible qu'offre l'Initiative ou le choix négatif et nihiliste qui ne peut qu'accentuer les drames et les souffrances de toute la région.
«Je vous en conjure, chers frères du polisario, faites entrer la joie et l'espoir dans toutes les maisons et tentes sahraouies et emplissez de bonheur les cœurs de tous les enfants, femmes, jeunes et vieillards sahraouis, là où ils se trouvent», a-t-il poursuivi.
Blocage persistant
L'allocution du chef de la délégation du «polisario» n'est pas sortie du langage usuel à l'adresse des médias. Les termes de «peuple» sahraoui, de colonisation et d'indépendance sont revenus à tout bout de champ. Un discours refroidi qui a été réchauffé à l'occasion des négociations.
C'est ce qui a poussé, selon des observateurs sur place, les initiateurs de la réunion de Manhasset à réagir énergiquement en demandant au «polisario» d'être flexible et de regarder la nouvelle réalité. Les délégations de membres permanents du Conseil de sécurité, qui suivent de près les pourparlers, ont suggéré que la base des négociations soit l'initiative du Maroc. Car, ont-ils expliqué, «il n'est plus question de référendum ni d'indépendance», une large autonomie restant la seule option, du moment que le Maroc a abandonné l'intégration pure et simple de ses territoires convoités.
Le blocage de la délégation du «polisario», qui est tenu à l'œil par les Algériens, a persisté et exaspéré le Club des amis du Sahara (USA, Russie, France et Espagne) et tout particulièrement les Américains qui ont sommé le mouvement séparatiste à la solde des dirigeants algériens à «changer d'attitude, sinon ce n'est plus la peine de continuer les discussions».
Mais, s'agissant des résultats des négociations à huis clos, Peter Van Walsum devait tenir hier à 18 H (22H GMT) une conférence de presse pour faire le point.
M.A. avec agences
Les négociations de Manhasset se sont poursuivies, mardi, pour la deuxième et dernière journée de ce premier round destiné à débloquer le conflit artificiel, vieux de 32 ans. Outre le Maroc et le «polisario», l'Algérie et la Mauritanie, en tant que parties concernées, prennent part à ces pourparlers sur lesquels l'ONU et la communauté internationale espèrent énormément pour faire dégager une solution politique définitive.
La séance d'ouverture a été marquée par les interventions de Lynn Pascoe, sous-Secrétaire général de l'ONU pour les affaires politiques, de Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, et de Khalihenna Ould Errachid, président du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), ainsi que de Mahfoud Ali Beiba au nom du Polisario, en présence du facilitateur de l'ONU, Peter Van Walsum.
Impasse intolérable
La délégation algérienne, conduite par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, l'ambassadeur Ramtane Lamamra, et celle de la Mauritanie par Sidi Mohamed Ould Boubacar, ancien premier ministre de la transition, n'ont pas souhaité intervenir à ce stade.
Pour le responsable onusien, qui s'exprimait au nom du SG de l'ONU, c'est le «début d'une nouvelle phase dans la recherche d'une solution sur le Sahara occidental».
M. Pascoe, qui s'exprimait au nom du Secrétaire général des Nations Unies, a invité les parties à «procéder de bonne foi et à établir une atmosphère de confiance mutuelle», soulignant le ferme engagement de l'ONU à apporter son soutien aux négociations.
Il a ajouté que l'impasse était devenue «intolérable et que le conflit du Sahara occidental doit arriver à une fin à travers une solution mutuellement acceptable qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental».
«Le secrétaire général, le Conseil de sécurité, et la communauté internationale entière sont profondément intéressés par les événements qui se déroulent ici aujourd'hui», a-t-il poursuivi.
«Le moment est venu pour trouver une solution. Nous vous souhaitons bonne chance et réitérons notre engagement à soutenir ce processus de la meilleure manière possible», a encore affirmé M. Pascoe.
Pour sa part, Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, a affirmé que l'initiative marocaine d'autonomie constitue la base des négociations pour un règlement définitif de la question du Sahara, dont elle pose les fondements.
Il a tenu à souligner que l'Initiative marocaine n'est pas à prendre ou à laisser, notant qu'à travers cette démarche, le Maroc a apporté la preuve irréfutable de sa bonne volonté.
Le ministre a mis l'accent sur l'impératif du respect de la souveraineté du Royaume, de son unité nationale et de son intégrité territoriale qui, a-t-il insisté, ne peuvent faire l'objet d'aucune concession ou de marchandage.
Appel à l'Algérie
Benmoussa a souligné que les participants à cette réunion sont les membres d'une seule et même famille et que, de par la logique de l'histoire, les valeurs sublimes de la religion musulmane et l'inéluctabilité d'un avenir commun, les Sahraouis «dont on a été séparé finiront par retrouver la mère patrie».
D'autre part, le ministre a appelé les dirigeants algériens à faire preuve de sagesse et de clairvoyance et à apporter une contribution active aux efforts déployés pour parvenir à une solution à ce différend artificiel. Le Maroc, a-t-il dit, restera ouvert à toute proposition unioniste et constructive de l'Algérie
Et de conclure que ces négociations sont une chance historique «que nous devons saisir pour répondre aux attentes de nos peuples, de nos amis et de l'ensemble de la communauté internationale».
De son côté, Kallihenna Ould Errachid, président du Corcas, a mis en exergue la «chance historique qu'offre cette rencontre directe entre frères», se disant heureux d'exprimer ce que ressent la majorité des Sahraouis qui vivent en paix au Maroc et qui n'ont que rarement l'occasion de faire entendre leur voix à l'ONU et à la communauté internationale. La conjoncture actuelle aux plans régional et international, a-t-il fait observer, est plus que jamais favorable pour mettre un terme aux souffrances «des nôtres à Tindouf» et à la séparation des familles en vue de s'orienter vers la réconciliation.
Une chance historique
«C'est une initiative réaliste et réalisable qui prévoit un gouvernement sahraoui, un parlement sahraoui démocratiquement élu et un appareil judiciaire, ainsi que les organes et les moyens d'une bonne gestion des institutions», a poursuivi M. Ould Errachid, ajoutant que cette démarche ouvre la voie à l'édification du Maghreb et offre de larges perspectives de négociation des dispositions portant sur l'autonomie. «Les nôtres veulent une solution et, qu'ils soient dans les camps ou ailleurs, ils savent que cette Initiative est la seule possible», a-t-il souligné en indiquant que «nos frères du polisario ne doivent pas y voir une défaite ou une concession, mais une victoire qui leur permet de réaliser ce pour quoi ils ont milité depuis 32 ans».
En politique, a indiqué le président du CORCAS, le but est de réaliser des objectifs et non pas de militer pour militer, d'autant plus qu'il n'y a que deux choix la solution réaliste et possible qu'offre l'Initiative ou le choix négatif et nihiliste qui ne peut qu'accentuer les drames et les souffrances de toute la région.
«Je vous en conjure, chers frères du polisario, faites entrer la joie et l'espoir dans toutes les maisons et tentes sahraouies et emplissez de bonheur les cœurs de tous les enfants, femmes, jeunes et vieillards sahraouis, là où ils se trouvent», a-t-il poursuivi.
Blocage persistant
L'allocution du chef de la délégation du «polisario» n'est pas sortie du langage usuel à l'adresse des médias. Les termes de «peuple» sahraoui, de colonisation et d'indépendance sont revenus à tout bout de champ. Un discours refroidi qui a été réchauffé à l'occasion des négociations.
C'est ce qui a poussé, selon des observateurs sur place, les initiateurs de la réunion de Manhasset à réagir énergiquement en demandant au «polisario» d'être flexible et de regarder la nouvelle réalité. Les délégations de membres permanents du Conseil de sécurité, qui suivent de près les pourparlers, ont suggéré que la base des négociations soit l'initiative du Maroc. Car, ont-ils expliqué, «il n'est plus question de référendum ni d'indépendance», une large autonomie restant la seule option, du moment que le Maroc a abandonné l'intégration pure et simple de ses territoires convoités.
Le blocage de la délégation du «polisario», qui est tenu à l'œil par les Algériens, a persisté et exaspéré le Club des amis du Sahara (USA, Russie, France et Espagne) et tout particulièrement les Américains qui ont sommé le mouvement séparatiste à la solde des dirigeants algériens à «changer d'attitude, sinon ce n'est plus la peine de continuer les discussions».
Mais, s'agissant des résultats des négociations à huis clos, Peter Van Walsum devait tenir hier à 18 H (22H GMT) une conférence de presse pour faire le point.
M.A. avec agences
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