Même s'ils sont frustrés par l'influence jugée négative de Riyad en Irak, les États-Unis doivent annoncer aujourd'hui une série de contrats d'armement totalisant au moins 20 milliards de dollars avec l'Arabie saoudite et cinq autres pays du golfe Persique. Objectif affiché : contrer l'influence grandissante de l'Iran et réaffirmer le soutien de Washington à ses alliés de la région.
L'accord, qui englobe l'Arabie et cinq autres monarchies (Émirats arabes unis, Koweït, Qatar, Bahreïn et Oman), serait le plus gros contrat d'armement négocié par le gouvernement de George W. Bush. Selon le New York Times et le Washington Post, qui l'ont révélée à l'avance ce week-end, l'annonce doit s'accompagner d'une forte hausse de l'aide militaire américaine à Israël. Elle atteindrait 30,4 milliards de dollars pendant la décennie commençant en 2008, soit 9,1 milliards supplémentaires par rapport aux dix années écoulées. L'assistance militaire à l'Égypte serait également en forte hausse, pour s'établir à 13 milliards de dollars sur dix ans.
Ces contrats, d'un montant deux fois plus élevé que les premières estimations qui avaient fait l'objet de fuites dans la presse au printemps, portent sur la livraison d'avions de chasse, de navires de guerre, de missiles air-air, ainsi que des technologies pour des bombes guidées par satellite (JDAM). Les types et nombres exacts ne sont pas encore connus. Les négociations avaient été ralenties en avril par les craintes israéliennes à l'idée que des armes ultramodernes soient vendues aux Saoudiens (lire ci-dessous). Selon les deux quotidiens américains, Washington aurait demandé à l'Arabie saoudite d'accepter des restrictions sur la portée et le déploiement des missiles.
Un rôle « contre-productif » en Irak
Les ministres américains des Affaires étrangères et de la Défense, Condoleezza Rice et Robert Gates, entament aujourd'hui une tournée au Proche-Orient qui doit les conduire notamment en Arabie saoudite. Parmi leurs objectifs, obtenir un meilleur soutien du régime saoudien en Irak. Washington, qui jusque-là blâmait l'Iran et la Syrie pour le chaos irakien, souligne de plus en plus le rôle « contre-productif » qu'y jouerait Riyad, dont la famille royale (sunnite) est soupçonnée d'encourager les groupes sunnites contre le gouvernement chiite de Bagdad. Le Pentagone estime que plusieurs dizaines de djihadistes saoudiens pénètrent chaque mois en Irak. L'image de l'Arabie saoudite, déjà entachée aux États-Unis par la participation de Saoudiens aux attentats du 11 septembre 2001, en pâtit. Le royaume « n'a pas l'air de comprendre dans quelle situation nous nous trouvons (en Irak) », a déclaré le représentant républicain Roy Blunt sur CNN hier.
Ces tensions compliquent la tâche de l'Administration Bush qui devra encore obtenir l'accord du Congrès à majorité démocrate, sans doute à l'automne, pour finaliser les contrats. Deux représentants démocrates, Anthony Weiner de New York et Robert Wexler de Floride, ont déjà annoncé qu'ils chercheraient à les bloquer. Riyad espère de son côté éviter le renouvellement de la controverse qu'avaient provoquée ses efforts pour acheter des avions de chasse sous le gouvernement Reagan dans les années 1980.
Par le Figaro
L'accord, qui englobe l'Arabie et cinq autres monarchies (Émirats arabes unis, Koweït, Qatar, Bahreïn et Oman), serait le plus gros contrat d'armement négocié par le gouvernement de George W. Bush. Selon le New York Times et le Washington Post, qui l'ont révélée à l'avance ce week-end, l'annonce doit s'accompagner d'une forte hausse de l'aide militaire américaine à Israël. Elle atteindrait 30,4 milliards de dollars pendant la décennie commençant en 2008, soit 9,1 milliards supplémentaires par rapport aux dix années écoulées. L'assistance militaire à l'Égypte serait également en forte hausse, pour s'établir à 13 milliards de dollars sur dix ans.
Ces contrats, d'un montant deux fois plus élevé que les premières estimations qui avaient fait l'objet de fuites dans la presse au printemps, portent sur la livraison d'avions de chasse, de navires de guerre, de missiles air-air, ainsi que des technologies pour des bombes guidées par satellite (JDAM). Les types et nombres exacts ne sont pas encore connus. Les négociations avaient été ralenties en avril par les craintes israéliennes à l'idée que des armes ultramodernes soient vendues aux Saoudiens (lire ci-dessous). Selon les deux quotidiens américains, Washington aurait demandé à l'Arabie saoudite d'accepter des restrictions sur la portée et le déploiement des missiles.
Un rôle « contre-productif » en Irak
Les ministres américains des Affaires étrangères et de la Défense, Condoleezza Rice et Robert Gates, entament aujourd'hui une tournée au Proche-Orient qui doit les conduire notamment en Arabie saoudite. Parmi leurs objectifs, obtenir un meilleur soutien du régime saoudien en Irak. Washington, qui jusque-là blâmait l'Iran et la Syrie pour le chaos irakien, souligne de plus en plus le rôle « contre-productif » qu'y jouerait Riyad, dont la famille royale (sunnite) est soupçonnée d'encourager les groupes sunnites contre le gouvernement chiite de Bagdad. Le Pentagone estime que plusieurs dizaines de djihadistes saoudiens pénètrent chaque mois en Irak. L'image de l'Arabie saoudite, déjà entachée aux États-Unis par la participation de Saoudiens aux attentats du 11 septembre 2001, en pâtit. Le royaume « n'a pas l'air de comprendre dans quelle situation nous nous trouvons (en Irak) », a déclaré le représentant républicain Roy Blunt sur CNN hier.
Ces tensions compliquent la tâche de l'Administration Bush qui devra encore obtenir l'accord du Congrès à majorité démocrate, sans doute à l'automne, pour finaliser les contrats. Deux représentants démocrates, Anthony Weiner de New York et Robert Wexler de Floride, ont déjà annoncé qu'ils chercheraient à les bloquer. Riyad espère de son côté éviter le renouvellement de la controverse qu'avaient provoquée ses efforts pour acheter des avions de chasse sous le gouvernement Reagan dans les années 1980.
Par le Figaro
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