Au début des années 1990, lorsque le roi Hassan II, soucieux de consolider le trône alaouite, avait pressé les socialistes d'entrer au gouvernement, il leur avait mis un marché en main. En gage de bonne volonté, le Palais abandonnait aux partis politiques tous les portefeuilles ministériels à l'exception d'un seul, celui de l'intérieur.
La composition du gouvernement d'Abbas El-Fassi, rendue publique lundi 15 octobre, témoigne que ce partage est est révolu.
Le Palais royal a repris les choses en main réduisant les partis de la coalition gouvernementale à la portion congrue. La monarchie est bien plus présente dans la nouvelle équipe que n'importe laquelle des quatre formations politiques qui composent la nouvelle majorité issue des élections législatives du 7 septembre.
Pour prendre la mesure de l'emprise accrue du Palais royal, il faut décrypter la liste du gouvernement. Les "hommes du roi" y figurent à des titres divers.
Il s'agit d'abord des ministres dits "de souveraineté", désignés directement par le Palais royal. Le chef du gouvernement n'a pas son mot à dire dans le choix des titulaires de ces portefeuilles, jugés stratégiques. Le ministre de l'intérieur, celui des affaires étrangères, le ministre de la justice et celui des affaires islamiques font partie des ministères "de souveraineté".
D'autres ministres, ceux dit "sans appartenance politique", sont également des proches du Palais royal. S'ils n'ont pas d'étiquette précise, ils ne cachent pas leur fidélité. La ministre de la culture, Mme Jouriya Jabrane, par exemple, a fait campagne, lors des législatives, pour un proche du roi. Elle n'est pas la seule.
Dernier cercle enfin, celui des ministres "transhumants". Plutôt que de se morfondre dans l'opposition, ils ont préféré, poussés par le Palais royal, changer d'étiquette politique au cours des derniers jours pour entrer au gouvernement. Ils appartenaient au Mouvement populaire (MP), une formation berbériste, les voici dorénavant réunis sous la bannière du Rassemblement national des indépendants (RNI), un parti créé de toutes pièces par Hassan II.
Cette cuisine gouvernementale a été mijotée par les conseillers du roi Mohammed VI et par Fouhad Ali El-Himma. On disait ce dernier, fidèle entre les fidèles du roi, tombé en disgrâce depuis son départ du gouvernement au début de l'été. C'était une erreur. Trop de proches de l'ancien "vizir" du roi se retrouvent dans le gouvernement d'Abbas El-Fassi pour que cela soit l'effet du hasard.
Elu député, Fouhad Ali El-Himma a annoncé son intention de constituer un groupe parlementaire. Son appui sera indispensable au gouvernement après la défection du Mouvement populaire. C'est dire que M. El-Himma occupe une position clé.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,...-967559,0.html
La composition du gouvernement d'Abbas El-Fassi, rendue publique lundi 15 octobre, témoigne que ce partage est est révolu.
Le Palais royal a repris les choses en main réduisant les partis de la coalition gouvernementale à la portion congrue. La monarchie est bien plus présente dans la nouvelle équipe que n'importe laquelle des quatre formations politiques qui composent la nouvelle majorité issue des élections législatives du 7 septembre.
Pour prendre la mesure de l'emprise accrue du Palais royal, il faut décrypter la liste du gouvernement. Les "hommes du roi" y figurent à des titres divers.
Il s'agit d'abord des ministres dits "de souveraineté", désignés directement par le Palais royal. Le chef du gouvernement n'a pas son mot à dire dans le choix des titulaires de ces portefeuilles, jugés stratégiques. Le ministre de l'intérieur, celui des affaires étrangères, le ministre de la justice et celui des affaires islamiques font partie des ministères "de souveraineté".
D'autres ministres, ceux dit "sans appartenance politique", sont également des proches du Palais royal. S'ils n'ont pas d'étiquette précise, ils ne cachent pas leur fidélité. La ministre de la culture, Mme Jouriya Jabrane, par exemple, a fait campagne, lors des législatives, pour un proche du roi. Elle n'est pas la seule.
Dernier cercle enfin, celui des ministres "transhumants". Plutôt que de se morfondre dans l'opposition, ils ont préféré, poussés par le Palais royal, changer d'étiquette politique au cours des derniers jours pour entrer au gouvernement. Ils appartenaient au Mouvement populaire (MP), une formation berbériste, les voici dorénavant réunis sous la bannière du Rassemblement national des indépendants (RNI), un parti créé de toutes pièces par Hassan II.
Cette cuisine gouvernementale a été mijotée par les conseillers du roi Mohammed VI et par Fouhad Ali El-Himma. On disait ce dernier, fidèle entre les fidèles du roi, tombé en disgrâce depuis son départ du gouvernement au début de l'été. C'était une erreur. Trop de proches de l'ancien "vizir" du roi se retrouvent dans le gouvernement d'Abbas El-Fassi pour que cela soit l'effet du hasard.
Elu député, Fouhad Ali El-Himma a annoncé son intention de constituer un groupe parlementaire. Son appui sera indispensable au gouvernement après la défection du Mouvement populaire. C'est dire que M. El-Himma occupe une position clé.
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