Comment Israël projette de démembrer
Par M.K
Le document qui suit date de 1982, l’année de l’invasion israélienne au Liban. Son auteur, Odeh Yinon, est journaliste et ancien fonctionnaire du ministère israélien des Affaires étrangères. Publié pour la première fois par la Revue d’études palestiniennes, il a été reproduit par Confluences Méditerranée dans sa livraison du printemps 2007.
Le lecteur appréciera le texte en le plaçant dans le contexte actuel. Même s’il a été pensé et écrit au début des années 1980, ce document est une mine d’informations. D’abord parce qu’il fait la lumière sur la pensée stratégique israélienne, une pensée qui a toujours œuvré dans le sens du maintien de la supériorité d’Israël dans son environnement moyen-oriental, c’est-à-dire face à ses voisins arabes. Et comment assurer la suprématie israélienne si ce n’est par la fragmentation des Etats arabes ?
Le texte est d’autant plus pertinent pris sous un angle nouveau, actuel. Lorsque Odeh Yinon écrivait, Menahim Begin était Premier ministre en Israël et Ariel Sharon, ministre de la Défense. Ronald Reagan était président des Etats-Unis, et les ténors de l’administration américaine actuelle étaient dans l’équipe Reagan. Rétrospectivement, on peut dire aisément que la stratégie américaine telle que prônée aujourd’hui par les néoconservateurs à Washington plonge ses racines dans les documents stratégiques américains. Le chaos constructif, théorisé et modélisé par Condoleeza Rice pour le cas de figure libanais après l’assassinat de Rafik Hariri, avant d’être généralisé à la région, Irak, Syrie et Arabie saoudite compris, peut être saisi à la lumière du présent document. Les liens entre les néoconservateurs américains et certains cercles sionistes ne font plus de doute. Odeh Yinon laisse paraître un certain scepticisme quant à la pertinence de la paix entre Israël et ses voisins arabes. C’était pourtant au lendemain des accords de Camp David avec l’Egypte. Est-ce le reflet d’un courant dominant au sein de l’establishment israélien ? Les politiques suivies depuis par les gouvernements de Shamir, Netanyahu, Sharon et actuellement Olmert vont dans ce sens. Même les cabinets dirigés par la gauche israélienne n’ont pas fait mieux !
Il est à noter enfin que les passages relatifs à l’Union soviétique et à la confrontation Est-Ouest, ainsi que les alliances au niveau régional sont à mettre dans leur contexte de l’époque. Pour le reste, le lecteur jugera. M. K.
Par M.K
Le document qui suit date de 1982, l’année de l’invasion israélienne au Liban. Son auteur, Odeh Yinon, est journaliste et ancien fonctionnaire du ministère israélien des Affaires étrangères. Publié pour la première fois par la Revue d’études palestiniennes, il a été reproduit par Confluences Méditerranée dans sa livraison du printemps 2007.
Le lecteur appréciera le texte en le plaçant dans le contexte actuel. Même s’il a été pensé et écrit au début des années 1980, ce document est une mine d’informations. D’abord parce qu’il fait la lumière sur la pensée stratégique israélienne, une pensée qui a toujours œuvré dans le sens du maintien de la supériorité d’Israël dans son environnement moyen-oriental, c’est-à-dire face à ses voisins arabes. Et comment assurer la suprématie israélienne si ce n’est par la fragmentation des Etats arabes ?
Le texte est d’autant plus pertinent pris sous un angle nouveau, actuel. Lorsque Odeh Yinon écrivait, Menahim Begin était Premier ministre en Israël et Ariel Sharon, ministre de la Défense. Ronald Reagan était président des Etats-Unis, et les ténors de l’administration américaine actuelle étaient dans l’équipe Reagan. Rétrospectivement, on peut dire aisément que la stratégie américaine telle que prônée aujourd’hui par les néoconservateurs à Washington plonge ses racines dans les documents stratégiques américains. Le chaos constructif, théorisé et modélisé par Condoleeza Rice pour le cas de figure libanais après l’assassinat de Rafik Hariri, avant d’être généralisé à la région, Irak, Syrie et Arabie saoudite compris, peut être saisi à la lumière du présent document. Les liens entre les néoconservateurs américains et certains cercles sionistes ne font plus de doute. Odeh Yinon laisse paraître un certain scepticisme quant à la pertinence de la paix entre Israël et ses voisins arabes. C’était pourtant au lendemain des accords de Camp David avec l’Egypte. Est-ce le reflet d’un courant dominant au sein de l’establishment israélien ? Les politiques suivies depuis par les gouvernements de Shamir, Netanyahu, Sharon et actuellement Olmert vont dans ce sens. Même les cabinets dirigés par la gauche israélienne n’ont pas fait mieux !
Il est à noter enfin que les passages relatifs à l’Union soviétique et à la confrontation Est-Ouest, ainsi que les alliances au niveau régional sont à mettre dans leur contexte de l’époque. Pour le reste, le lecteur jugera. M. K.
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