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Figuig: «Ni le Maroc ni l’Algérie n’ont fait les choses dans les règles de l’art», selon Mostafa Bouaziz

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  • Figuig: «Ni le Maroc ni l’Algérie n’ont fait les choses dans les règles de l’art», selon Mostafa Bouaziz



    Par
    Faiza Rhoul
    -
    17 mars, 2021
    L’expulsion des Marocains d’El Arja (Figuig) a suscité un grand émoi. Protégé par le droit international, l’Algérie devrait tout de même indemniser les propriétaires marocains, nous explique l’historien Mostafa Bouaziz, natif de la région, qui revient également pour H24 Info sur l’ensemble des donnés historiques ayant conduit à ce découpage au niveau de cette frontière.

    Les Marocains d’El Arja (Figuig) doivent déserter leurs terres agricoles sur ordre de l’armée algérienne ce jeudi 18 mars. Des sit-in et protestations ont été organisés par les concernées, sans qu’il n’y ait de réaction officielle de la part des autorités marocaines.

    Ce n’est que le mardi 16 mars que le gouverneur de la province de Figuig a tenu une réunion avec plusieurs des exploitants de ces terres agricoles afin «d’examiner les développements de la situation», rapporte l’agence MAP, citant un communiqué de la préfecture de la province de Figuig.

    La même source évoque une «décision provisoire et circonstancielle des autorités algériennes», face à laquelle il s’agira de chercher «les solutions susceptibles d’atténuer les retombées de la décision» algérienne.

    Cette tâche incombera à l’autorité provinciale en «coordination et en concertation continues avec les instances représentatives de la communauté soulaliyate et les exploitants des terres agricoles», précise le communiqué également.

    Entre-temps, les propriétaires tentent d’arracher tant qu’ils le peuvent leurs dattiers.



    Contacté par H24 Info, l’historien Mostafa Bouaziz, originaire de la région, démêle cette complexe affaire.

    Avant de replonger dans l’histoire, l’historien affirme d’abord qu’il «s’agit d’un problème politique et que le Maroc ne veut pas tomber dans le piège en répondant par une action militaire surtout que le droit international n’est pas de son côté»

    En effet, Mostafa Bouaziz explique que «l’actuelle situation donne raison à l’Algérie, étant donné qu’il s’agit d’un territoire algérien si nous nous basons sur la convention de 1972».

    Toutefois, il est à signaler que «les cultivateurs marocains disposent de titres de propriété, parfois même séculaires» indique l’historien, notant que ces titres étaient reconnus par les Français et même après le tracé de 1972, les figuigis n’ont pas été empêchés de planter sur ces terres».
    Problème de souveraineté


    «Durant ces dernières décennies, l’armée algérienne franchissait la frontière et récupérait les récoltes des agriculteurs (…) ces pillages coïncidaient généralement avec des moments de tension politique et c’est exactement ce qui se produit aujourd’hui», insiste l’historien.

    Bien que la situation semble avantager l’Algérie, les propriétaires marocains peuvent encore recourir à des actions en justice. C’est ce qu’explique Mostafa Bouaziz pour qui il faut différencier entre souveraineté étatique et propriété privée.

    Dans ce sens, il est à noter que «dans le droit international la souveraineté n’aliène pas la propriété privée. Ce qui fait que bien qu’il y ait souveraineté algérienne sur cette partie du territoire de Figuig, la propriété revient à des Marocains, tout comme des Algériens peuvent avoir des propriétés dans d’autres territoires au Maroc», indique notre interlocuteur.







    Étant un territoire frontalier, une autre particularité vient s’ajouter au niveau juridique. En effet, «deux solutions sont proposées ; soit on octroie un laissez-passer spécial aux frontaliers pour exploiter leurs propriétés, soit le pays souverain exproprie les propriétaires, mais à condition de les indemniser. S’ils ne sont pas indemnisés, c’est leur État qui les indemnise et c’est à lui de rentrer en conflit juridique au niveau international avec le pays qui a exproprié ses ressortissants», souligne Mostafa Bouaziz.
    Problème historique et géopolitique


    Afin de mieux cerner le problème, l’historien Mostafa Bouaziz énumère les différents couacs ayant mené au mauvais traçage de cette partie-là du royaume. Pour cela il faut remonter au début du XIX siècle, lorsque la relation entre les deux pays a été ébranlée à plusieurs reprises.

    Avec l’arrivée des Français, «il y a eu divergence sur les stratégies (…) la division entre les deux pays s’est alors installé, et jusqu’au jour d’aujourd’hui nous n’avons pas dépassé ce problème», affirme notre interlocuteur.

    Après la défaite militaire du Maroc lors de la bataille d’Isly en août 1844, le royaume a été contraint de signer en mars de l’année suivante le fameux traité de Maghnia, signé dans la ville éponyme. «Ce traité qui délimite les frontières entre les deux pays est contesté par le Maroc. Il n’a été signé que par le plénipotentiaire, mais jamais ratifié par le sultan», souligne Mostafa Bouaziz.

    Le traité est contesté car il désavantage clairement le Maroc. De plus, «si de la Méditerranée à Aïn-Béni-Mathar le tracé est bien effectué, c’est-à-dire topographiquement, d’Aïn-Béni-Mathar à Figuig, la frontière est humaine et elle n’est donc pas tracée». Et même ce tracé «humain» a été fait de «façon abusive, car des tribus marocaines ont été déclarées algériennes, ce qui a conduit à une protestation officielle du sultan Moulay Abderrahmane».

    «À partir de la fin du XIX siècle, la France grattait morceau par morceau le territoire marocain, en se basant justement sur ce traité de Lalla Maghnia. Comme la frontière est humaine, les tribus de cette région-là ont reçu des aides et parfois ont été bombardées pour devenir Algériennes. Les gens de Figuig ont refusé de rejoindre la France, ce qui a conduit au bombardement de la ville par les Français en 1903», rappelle Bouaziz.

    D’autres tribus ont fléchi face aux envahisseurs et c’est pourquoi «on retrouve ce tracé très particulier au niveau de cette région», indique-t-il, rappelant que Figuig «encerclée par le pays voisin, au sud, à l’est et à l’ouest, laissant seulement le nord de la ville connecté au Maroc».







    Le problème a perduré, mais lorsque le Maroc a obtenu son indépendance, la France lui proposait de récupérer le Sahara Oriental, à condition de reconnaître «l’Algérie française» ce que Mohammed V a refusé, indique Bouaziz. Au lieu de cela le Maroc a signé un accord avec le gouvernement révolutionnaire provisoire de l’Algérie, en présence de Ferhat Abbas, de son Premier ministre Benyoucef Benkheda et le prince héritier Hassan II.

    «L’accord stipulait que dès l’indépendance de l’Algérie, les deux pays voisins allaient négocier à l’amiable la frontière maroco-algérienne», souligne notre interlocuteur. Mais après son indépendance, le régime algérien préféra se rallier au principe proposé par l’Organisation de l’unité africaine (OUA), celui de l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme.

    «Cette divergence donnera donc naissance à la guerre des sables en 1963. Il y avait une guerre entre les deux pays, mais Figuig n’était pas un lieu de conflit, malgré cela,l’Algérie a bombardé la ville la même année», poursuit l’historien.

    Un nouveau tracé est alors discuté entre les deux pays en 1972, mais ne sera avalisé par le parlement marocain qu’en 1986. «L’erreur dans ce tracé est évidente. Car pour dresser une frontière entre deux pays et conformément au droit international, s’il y a une chaîne de montagnes, c’est la montagne qui délimite ce tracé, pour qu’il y ait égalité entre voisins (…) le tracé de 1972 passe outre cette montagne et délimite la frontière au niveau d’un oued».

    «Ni le Maroc ni l’Algérie n’ont fait les choses dans les règles de l’art et les populations en souffrent», estime l’historien, notant que des cas de spoliations sont recensés dans les deux pays.

    «Au delà des petits calculs des régimes, l’intérêt des peuples de la région réside dans l’édification stratégique du Maghreb et l’intégration positive des économies. Cela nécessite une paix des braves entre le Maroc et l’Algérie», conclut-il.
    Dernière modification par Anzoul, 21 mars 2021, 14h05.

  • #2
    Un tissu de conneries .
    c'est bon pour la consommation interne mais quasiment rien n'est juste dans ce qui est écrit .

    Bref,s'ils ont des titres de proprietés qu'ils les montrent .

    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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    • #3
      Serions nous devenus réactionnaires a ce point,un drame humain se joue devant nos yeux ,mais on demeure insensible et ''pragmatique'' comme dit l'autre,et on se demande même pas ce qui a amené les uns et les autres a cette situation.
      de façon concrète,depuis 60 ans au moins , que ces gens cultivaient cette terre d'où on l'armée algérienne les expulse Manu militari sans aucun prétexte valable sauf celui que c'est juste une forme de ''anti-marocanisme'' primaire.
      Si l'Algérie a voulu faire du mal au makhzen, c'est complètement raté,ça n'a servi qu'à montrer la nature du régime boukharroubiste qui fait du marche arrière entraînant toute la région,et qui normalement serait voué à disparaitre car il s'est trouvé hors du temps qui lui avance.

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      • #4
        anti-marocanisme'' primaire. sauf qu'il existe un anti algérianise primaire puissance 10 de l'autre coté, il y a une compagne médiatique très agressive anti Algérie depuis des années et des années, après certains s'étonnent de la réaction du pouvoir et même du peuple vis à vis du Maroc, et la question du S.O n'explique /n'excuse pas tout,

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        • #5
          Un tissu de conneries .
          pas du tout,il faut être un brin honnête pour reconnaître l'intégrité de ce que dit l'historien.
          par exemple :

          «L’accord stipulait que dès l’indépendance de l’Algérie, les deux pays voisins allaient négocier à l’amiable la frontière maroco-algérienne», souligne notre interlocuteur. Mais après son indépendance, le régime algérien préféra se rallier au principe proposé par l’Organisation de l’unité africaine (OUA), celui de l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme
          l'Algérie s'accroche à ce truc ''d'intangibilité des frontières'' comme un noyé avec une bouée pour cette raison.


          Ensuite l'histoire a documenté :


          «À partir de la fin du XIX siècle, la France grattait morceau par morceau le territoire marocain, en se basant justement sur ce traité de Lalla Maghnia. Comme la frontière est humaine, les tribus de cette région-là ont reçu des aides et parfois ont été bombardées pour devenir Algériennes. Les gens de Figuig ont refusé de rejoindre la France, ce qui a conduit au bombardement de la ville par les Français en 1903»,
          Pour arriver à un témoignage qui montre le comportement inadmissible des militaires algériens qui pillent tout simplement :


          «Durant ces dernières décennies, l’armée algérienne franchissait la frontière et récupérait les récoltes des agriculteurs (…) ces pillages coïncidaient généralement avec des moments de tension politique et c’est exactement ce qui se produit aujourd’hui», insiste l’historien.

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          • #6
            l'Algérie s'accroche à ce truc ''d'intangibilité des frontières'' comme un noyé avec une bouée pour cette raison. exactement comme le Maroc qui s'accroche à une hypothétique frontière historique qui existait jadis du temps du grand Maroc....avec tous les fantasmes qui vont avec....personnellement j'en fou de la question du S.O, mais concernant nos frontières, je suis à fond dernière mon pays

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            • #7
              Serions nous devenus réactionnaires à ce point,un drame humain se joue devant nos yeux
              Allez-y pleurer votre chagrin au Makhzan.
              Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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              • #8
                Il faut se pincer pour lire tels mensonges! On est en droit de se demander si le narrateur de ces inepties a lu le livre livre-bréviaire sur le Maroc de Gilles Perrault intitulé: "Notre ami le roi"?

                - Le problème a perduré, mais lorsque le Maroc a obtenu son indépendance, la France lui proposait de récupérer le Sahara Oriental, à condition de reconnaître «l’Algérie française» ce que Mohammed V a refusé, indique Bouaziz. Au lieu de cela le Maroc a signé un accord avec le gouvernement révolutionnaire provisoire de l’Algérie, en présence de Ferhat Abbas, de son Premier ministre Benyoucef Benkheda et le prince héritier Hassan II.

                «L’accord stipulait que dès l’indépendance de l’Algérie, les deux pays voisins allaient négocier à l’amiable la frontière maroco-algérienne», souligne notre interlocuteur. Mais après son indépendance, le régime algérien préféra se rallier au principe proposé par l’Organisation de l’unité africaine (OUA), celui de l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme.

                «Cette divergence donnera donc naissance à la guerre des sables en 1963. Il y avait une guerre entre les deux pays, mais Figuig n’était pas un lieu de conflit, malgré cela,l’Algérie a bombardé la ville la même année», poursuit l’historien.

                Un nouveau tracé est alors discuté entre les deux pays en 1972, mais ne sera avalisé par le parlement marocain qu’en 1986. «L’erreur dans ce tracé est évidente. Car pour dresser une frontière entre deux pays et conformément au droit international, s’il y a une chaîne de montagnes, c’est la montagne qui délimite ce tracé, pour qu’il y ait égalité entre voisins (…) le tracé de 1972 passe outre cette montagne et délimite la frontière au niveau d’un oued».

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                • #9
                  Quand le makhzen fait mal les choses les 3iyacha cherchent toujours à partager les torts avec l'Algérie. Vous verrez même que le makhzen va peut être mettre à contribution les instances isiamiques mondiales pour qu'ils interviennent en sa faveur dans cette histoire comme ils ont l'habitude de le faire sur la Libye, le Mali ou d'autres sujets sensibles impliquant les 2 parties.

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                  • #10
                    " Au lieu de cela le Maroc a signé un accord avec le gouvernement révolutionnaire provisoire de l’Algérie, en présence de Ferhat Abbas, de son Premier ministre Benyoucef Benkheda (!) et le prince héritier Hassan II."

                    Il n'y a aucune preuve écrite de cet épisode. Il s'agissait d'une ineptie afin de limoger Ferhat Abbas de son poste de président du GPRA et ce qui fut fait en août 1961 (Ferhat Abbasremplacé par Benyoucef Benkhedda (avec 2 "d" ) sur ordre de Krim Belkacem.

                    De plus, cette assertion est impossible car il faut savoir que le GPRA n'était pas habilité à s'immiscer dans la Révolution algérienne. Seul le CRUA ( dans son rôle de législatif) était compétent à conduire la révolution algérienne.

                    A ce titre même, Si Salah en paiera au prix fort sa sounoiserie: " 9 juin 1960 : De Gaulle reçoit à l’Elysée le chef de la Willaya IV Si Salah, prêt à déposer les armes et à négocier la paix sans condition.

                    Si Salah et presque tous les participants à cette réunion secrète seront éliminés par le FLN.

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                    • #11
                      - "Un nouveau tracé est alors discuté entre les deux pays en 1972, mais ne sera avalisé par le parlement marocain qu’en 1986"

                      Faux! M. Boudiaf avait berné l'assassin feu Hassan II en lui faisant ratifié le tracé des frontière en juin 1992, mais que le parlement morocain n'a jamais avalisé ( contrairement à la reconnaissance du Sahara Occidental par la dictature marocaine:
                      Cinq mois après la désignation de Benkirane comme chef de l'Exécutif, le Maroc est toujours sans (réel) gouvernement. Conséquence logique, l’institution parlementaire chôme. Au total, ils sont 515 parlementaires (des deux Chambres) à se tourner les pouces et à encaisser leurs salaires à la fin de chaque mois.

                      La seule parenthèse a eu lieu, fin janvier, quand les élus de la Nation s’étaient réunis pour adopter l’Acte constitutif de l’Union africaine).

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                      • #12
                        Après la défaite militaire du Maroc lors de la bataille d’Isly en août 1844, le royaume a été contraint de signer en mars de l’année suivante le fameux traité de Maghnia, signé dans la ville éponyme. «Ce traité qui délimite les frontières entre les deux pays est contesté par le Maroc. Il n’a été signé que par le plénipotentiaire, mais jamais ratifié par le sultan», souligne Mostafa Bouaziz.

                        Le traité est contesté car il désavantage clairement le Maroc . De plus, «si de la Méditerranée à Aïn-Béni-Mathar le tracé est bien effectué, c’est-à-dire topographiquement, d’Aïn-Béni-Mathar à Figuig, la frontière est humaine et elle n’est donc pas tracée». Et même ce tracé «humain» a été fait de «façon abusive, car des tribus marocaines ont été déclarées algériennes, ce qui a conduit à une protestation officielle du sultan Moulay Abderrahmane».
                        Traité de Maghnia
                        Art. 1. - Les deux Plénipotentiaires sont convenus que les limites qui existaient autrefois entre le Maroc et la Turquie resteront les mêmes entre l'Algérie et le Maroc. Aucun des deux Empires ne dépassera la limite de l'autre ; aucun d'eux n'élèvera à l'avenir de nouvelles constructions sur le tracé de la limite ; elle ne sera pas désignée par des pierres. Elle restera, en un mot, telle qu'elle existait entre les deux pays avant la conquête de l'Empire d'Algérie par les Français.

                        Art. 2. - Les Plénipotentiaires ont tracé la limite au moyen des lieux par lesquels elle passe et touchant lesquels ils sont tombés d'accord, en sorte que cette limite est devenue aussi claire et aussi évidente que le serait une ligne tracée. Ce qui est à l'Est de cette limite appartient à l'Algérie - Tout ce qui est à l'ouest appartient au Maroc.

                        Art. 3. - La désignation du commencement de la limite et des lieux par lesquels elle passe est ainsi qu'il suit : Cette ligne commence à l'embouchure de l'oued (c'est à-dire cours d'eau) Adjeroud dans la mer, elle remonte avec ce cours d'eau jusqu'au gué où il prend le nom de Kis ; puis elle remonte encore le même cours d'eau jusqu'à la source qui est nommée Ras-el-Aïoun, et qui se retrouve au pied de trois collines portant le nom de Menasseb-Kis, lesquelles, par leur situation à l'ouest de l'oued, appartiennent à l'Algérie. De Ras-el Aïoun, cette même ligne remonte sur la crête des montagnes avoisinantes jusqu'à ce qu'elle arrive à Drâ-el-Doum ; puis elle descend dans la plaine nommée El-Aoudj. De là, elle se dirige à peu près en ligne droite sur Haouch-Sidi-Aïèd. Toutefois, le Haouch lui-même reste à cinq cents coudées (250 mètres) environ, du côté de l'Est, dans la limite algérienne. De Haouch-Sidi Aïèd, elle va sur Djerf-el-Baroud, situé sur l'oued Bou-Naïm ; de là elle arrive à Kerkour-Sidi-Hamza ; de Kerkour-Sidi-Hamza à Zoudj-el-Beghal ; puis longeant à l'Est le pays des Ouled-Ali-ben-Talha jusqu'à Sidi-Zahir, qui est sur le territoire algérien, elle remonte la grande route jusqu'à Aïn-Takbalet, qui se trouve entre l'oued Bou-Erda et les deux oliviers nommés el-Toumiet qui sont sur le territoire marocain. De Aïn-Tak-balet, elle remonte avec l'oued Roubban jusqu'à Ras-Asfour ; elle suit au-delà le Kef en laissant à l'Est le marabout Sidi-Abd-Allah-Ben-Mohammed el-Hamlili ; puis, après s'être dirigée vers l'ouest, en suivant le col de El-Mechêmiche, elle va en ligne droite jusqu'au marabout de Sidi-Aïssa, qui est la fin de la plaine de Missiouin. Ce marabout et ses dépendances sont sur le territoire algérien. De là, elle court vers le Sud, jusqu'à Koudiet-el-Debbagh, colline située sur la limite extrême du Tell (c'est-à-dire le pays cultivé). De là, elle prend la direction Sud jusqu'à Kheneg-el-Hada, d'où elle marche sur Tenïet-el-Sassi, col dont la jouissance appartient aux deux Empires.

                        Pour établir plus nettement la délimitation à partir de la mer jusqu'au commencement du désert, il ne faut point omettre de faire mention et du terrain qui touche immédiatement à l'Est la ligne sus-désignée, et du nom des tribus qui y sont établies.

                        A partir de la mer, les premiers territoires et tribus sont ceux de Beni-Mengouche-Tahta et de Aâttïa. Ces deux tribus se composent de sujets marocains qui sont venus habiter sur le territoire de l'Algérie, par suite de graves dissentiments soulevés entre eux et leurs frères du Maroc. Ils s'en séparèrent à la suite de ces dissensions et vinrent chercher un refuge sur la terre qu'ils occupent aujourd'hui et dont ils n'ont pas cessé jusqu'à présent d'obtenir la jouissance du souverain de l'Algérie, moyennant une rente annuelle.

                        Mais les commissaires plénipotentiaires de l'Empereur des Français, voulant donner au représentant de l'Empereur du Maroc une preuve de la générosité française et des dispositions à resserrer l'amitié et à entretenir les bonnes relations entre les deux États, ont consenti au représentant marocain, à titre de don d'hospitalité, la remise de cette redevance annuelle (cinq cents francs pour chacune des deux tribus), de sorte que les deux tribus susnommées n'auront rien à payer, à aucun titre que ce soit, au Gouvernement d'Alger, tant que la paix et la bonne intelligence dureront entre les deux Empereurs des Français et du Maroc.

                        Après le territoire des Aattia vient celui de Messirda, des Achâche, des Ouled-Mellouk, des Beni-Bou-Saïd, des Beni-Senous et des Ouled-el-Nahr. Ces six dernières tribus font partie de celles qui sont sous la dénomination de l'Empire d'Alger.

                        II est également nécessaire de mentionner le territoire qui touche immédiatement à l'Ouest la ligne sus-désignée, et de nommer les tribus qui habitent sur ce territoire, à portée de la mer. Le premier territoire et les premières tribus sont ceux des Ouled-Mansour-Rel-Trifa, ceux des Beni-Iznéssen, des Mezaouir, des Ouled-Ahmed-ben-Brahim, des Ouled-el-Abbès, des Ouled-Ali-ben-Talha, des Ouled-Azouz, des Beni-Bou_Hamdoun, des Beni-Hamlil et des Beni-Mathar-Rel-Ras-el-Aïn. Toutes ces tribus dépendent de l'Empire du Maroc.

                        Art. 4. - Dans le Sahara (désert), il n'y a pas de limite territoriale à établir entre les deux pays, puisque la terre ne se laboure pas et qu'elle sert seulement de pacage aux Arabes des deux Empires qui viennent y camper pour y trouver les pâturages et les eaux qui leur sont nécessaires. Les deux souverains exerceront de la manière qu'ils l'entendront toute la plénitude de leurs droits sur leurs sujets respectifs dans le Sahara. Et, toutefois, si l'un des deux souverains avait à procéder contre ses sujets, au moment où ces derniers seraient mêlés avec ceux de l'autre État, il procédera comme il l'entendra sur les siens, mais il s'abstiendra envers les sujets de l'autre gouvernement.

                        Ceux des Arabes qui dépendent de l'Empire du Maroc, sont : les M'béïa, les Beni Guil, les Hamian-Djenba, les Eumour-Sahara et les Ouled-Sidi-Cheikh-el-Gharaba.

                        Ceux des Arabes qui dépendent de l'Algérie sont : les Ouled-Sidi-el-Cheikh-el Cheraga, et tous les Hamian, excepté les Hamian-Djenba-susnommés.

                        Art.5.- Cet article est relatif à la désignation des kessours (villages du désert) des deux Empires. Les deux souverains suivront, à ce sujet l'ancienne coutume établie par le temps, et accorderont, par considération l'un pour l'autre, égards et bienveillance aux habitants de ces kessours.

                        Les kessours qui appartiennent au Maroc sont ceux de Yiche et de Figuigue.

                        Les kessours qui appartiennent à l'Algérie sont : Aïn-Safra, S'fissifa. Assla, Tiout, Chellala, El-Abiad et Bou-Semghoune.

                        Art. 6.- Quant au pays qui est au sud des kessours des deux gouvernements, comme il n'y a pas d'eau, qu'il est inhabitable et que c'est le désert proprement dit, la délimitation en serait superflue.

                        Art. 7. - Tout individu qui se réfugiera d'un État dans l'autre ne sera pas rendu au gouvernement qu'il aura quitté par celui auprès duquel il se sera réfugié, tant qu'il voudra y rester.

                        S'il voulait, au contraire, retourner sur le territoire de son gouvernement, les autorités du lieu où il se sera réfugié ne pourront apporter la moindre entrave à son départ. S'il veut rester, il se conformera aux lois du pays, et il trouvera protection et garantie pour sa personne et ses biens. Par cette clause les deux souverains ont voulu se donner une marque de leur mutuelle considération. Il est bien entendu que le présent article ne concerne en rien les tribus : l'Empire auquel elles appartiennent étant suffisamment établi dans les articles qui précèdent.

                        ....

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                        • #13
                          l'Algérie s'accroche à ce truc ''d'intangibilité des frontières'' comme un noyé avec une bouée pour cette raison.
                          ben,comme tous les états de la planéte ,pourquoi devrait elle faire des cadeaux de ses frontières selon les désirs des uns et surtout des autres , d'autant plus que le sujet des frontières est clos depuis 40 ans .
                          Pour arriver à un témoignage qui montre le comportement inadmissible des militaires algériens qui pillent tout simplement :
                          c'est de la diffamation marocaine habituelle,de l'ingratitude , ces fellahs du figuig sont victimes de votre propagande nauséabonde et peut être, de la drogue qui passe par labas .
                          ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                          On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                          • #14
                            Je suis pour l'idée d'une indemnisation, mais après déduction des arriérés d'impôts et autres taxes qui n'ont jamais été versés au trésor publique algériens par les exploitants autoproclamés de ces terres algériennes ...
                            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                            • #15
                              «L’accord stipulait que dès l’indépendance de l’Algérie, les deux pays voisins allaient négocier à l’amiable la frontière maroco-algérienne»
                              Les négociations ont été clôturées à Evian après une longue et sanglante guerre de libération nationale. Après, on négocie e-ch3arr...
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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