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Les descendants de pieds-noirs en quête d'une mémoire qui disparaît

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  • Les descendants de pieds-noirs en quête d'une mémoire qui disparaît

    C'est un monde dont les derniers témoins s'éteignent les uns après les autres : près de 60 ans après la guerre d'Algérie, des descendants de pieds-noirs veulent tourner la page de la 'nostalgérie' pour lui substituer une mémoire apaisée, faite 'd'histoires et de légendes'.

    Longtemps, elle a refusé d'en parler, ne serait-ce même que d'y penser. Fille de rapatriés d'Algérie, née en Provence, Céline Lanzo, 44 ans, aura mis plusieurs décennies avant d'assumer son identité pied-noire. "Française c'est tout, c'est ce que je disais lorsqu'on me demandait, à l'école ou ailleurs, mes origines", explique la cadre commerciale lyonnaise à l'AFP. Ses deux parents, Manuel et Françoise, ont respectivement 21 et 22 ans lorsqu'ils quittent, comme des centaines de milliers de pieds-noirs, l'Algérie dans le courant de l'année 1962.
    "Traumatisés" par la guerre d'Algérie (1954-1962), ils s'installent près de Marseille où ils tentent de refaire leur vie.

    "Mal à l'aise"
    Ce traumatisme ne disparaîtra jamais. "A la maison, on ne parlait que de ça : la guerre et ses horreurs, la trahison de de Gaulle, l'arrachement injuste de "notre" terre... C'était un monde empreint de hargne, de colère. Je n'avais qu'une obsession : en sortir", se souvient-elle.

    Ce n'est qu'en 2018, après le décès de sa mère, qu'elle commence à se renseigner sur son histoire familiale, avec la promesse de le faire sans "sans amertume et sans nostalgie". Se sentir à la fois "concernée" mais aussi "complètement étrangère" à la douloureuse histoire familiale, c'est "le dilemme" de Laura Pujol, 29 ans, de grands-parents pieds-noirs. L'Algérie, ses propres parents, nés en France, ne l'ont pas connue et pourtant son enfance a été bercée par des récits "nostalgiques" sur ce pays. "Je me suis toujours sentie mal à l'aise avec ça, confie-t-elle. Pour moi, ça fait partie de mon histoire mais ça ne me définit pas. Je ne suis pas contre la transmission mais je veux pouvoir filtrer et exercer mon esprit critique sur ce qu'on me raconte".

    Pour la chercheuse spécialiste de l'histoire des pieds-noirs Emmanuelle Comtat, cette rupture mémorielle entre les générations est en partie liée au traumatisme du rapatriement que les pieds-noirs n'ont jamais surmonté. "Beaucoup de descendants ont voulu faire table rase du passé parce qu'ils n'ont pas envie de vivre dans la souffrance familiale. Ils ont conscience qu'il y a une blessure dans la famille mais n'ont pas envie de perpétuer la nostalgie", décrypte-t-elle.

    "Ça coince avec la troisième génération", estime Christian Fenech, 59 ans, président et fondateur de l'association Racines pieds-noirs, qui a fêté ses 20 ans en 2019 et dont la moyenne d'âge des membres tourne autour de 55-58 ans.
    Une faille mémorielle


    Né à Cassis, près de Marseille, en 1962, il explique avoir fondé cette association dans un but mémoriel. "Il y a la génération du souvenir et du vécu. Moi je suis la génération de la mémoire", explique-t-il. Mais c'est celle de ses enfants pour laquelle il est inquiet : "Ils savent qu'une part d'eux n'est pas comme les autres mais ils ne s'y intéressent pas plus que ça."

    Selon lui, la mémoire des pieds-noirs n'a pas disparu mais s'est "diffusée" - modestement - dans la société française. Et cela passe par des mots comme "scoumoune" (la guigne, ndlr) ou "tchatche", désormais employés dans le langage courant. Ou l'anisette qui se déguste encore dans le sud de la France. "Ce qui reste, ce sont principalement des valeurs liées à la famille, les réunions familiale, parfois même une façon de parler, l'accent pour certains", complète la chercheuse. Une faille mémorielle que Christian Fenech explique par la volonté farouche des rapatriés à d'abord chercher à s'intégrer économiquement, faisant des questions de mémoire quelque chose de secondaire.

    Aujourd'hui, Emile Serna, 90 ans, pied-noir originaire d'Oran (nord-ouest de l'Algérie), a compris l'urgence de la transmission. Cet ancien instituteur devenu inspecteur d'académie explique avoir parlé de l'Algérie à ses trois enfants sans toutefois jamais mentionner la guerre d'indépendance. Mais désormais, c'est sur ses petits et arrières petits-enfants qu'il se concentre: "Je veux leur laisser en mémoire un héritage d'histoires et de légendes. Je leur apprends des blagues amusantes, des chansons et des fables... en attendant, vu mon âge, de retrouver l'Algérie éternelle".

    Geo. Fr

  • #2
    Ils ont été arrachés de la terre ou ils sont nées, je ne parle pas des colons, je parle des ouvriers qui à mon avis devaient rester au bled!
    Triste fin cette guerre ou l'on a pas fait la différence entre un ouvrier et un colon.
    Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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    • #3
      Envoyé par Chouan Voir le message
      Ils ont été arrachés de la terre ou ils sont nées, je ne parle pas des colons, je parle des ouvriers qui à mon avis devaient rester au bled!
      Triste fin cette guerre ou l'on a pas fait la différence entre un ouvrier et un colon.
      300 000 européens sont restés vivres en Algérie jusque dans les années 70, mais je pense que le discours anti-francais de Boumediene a du les inciter au départ, et la suite on la connaît, la crise économique des années 80 et le terrorisme des années 90 ont du achevés de convaincre les derniers français restés sur place de partir... A mon avis leur départ était inevitable dans un état qui n'était pas laïque des le départ, car les algériens n'auraient pas compris pourquoi dans une Algérie indépendante des chrétiens continuent à détenir des terres. Et les pieds-noirs en tant que minorité dominante n'auraient pas non plus acceptés d'être des clients d'un état algérien nouvellement indépendant qu'ils dépassaient en terme de savoirs techniques. La cohabitation aurait été possible seulement si les européens étaient intégrés à l'état et au gouvernement Algérien mais les pieds-noirs noirs avaient mal choisis leurs camps des le départ, ils ont manqué de vision historique en choisissant de défendre l'Algérie française au lieu de chercher à s'intégrer aux rebelles algériens avec qui ils auraient battis une nouvelle nation.

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      • #4
        Envoyé par Hallaj Voir le message
        ils ont manqué de vision historique en choisissant de défendre l'Algérie française au lieu de chercher à s'intégrer aux rebelles algériens avec qui ils auraient battis une nouvelle nation.
        Une utopie !
        Ils auraient toujours été considérés comme des sous-citoyens dans un pays dont la constitution reconnait une religion d'état.

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        • #5
          Ils sont un peu partout sur les pages et groupes facebook et apportent leurs contributions aux discussions

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          • #6
            Envoyé par alibigoud Voir le message
            Une utopie !
            Ils auraient toujours été considérés comme des sous-citoyens dans un pays dont la constitution reconnait une religion d'état.
            Et c'est là qu'est le grand problème de l'Algérie!
            Cette constitution scélérate paralyse l'Algérie et hélas le Hirak ne changera rien.
            Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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