«La France coloniale a œuvré pour répandre l’analphabétisme» : nouvelle sortie critique en Algérie

[Hallaj]

En zone rurale, les écoles étaient inexistantes. En ville, le nombre d'écoles étaient très insuffisants, ce qui fait que peu d'algériens avaient la possibilité de poursuivre leur scolarité. Avant la colonisation, il y avait les medersas partout en Algerie, Ceux qui réussissaient, prolongeaient leurs études a la Zeytouna en Tunisie, et ensuite a El Azhar en Egypte.

Les centres islamiques comme la Zeytouna ou El Azhar étaient des centres de radotage, ce n'étaient pas de vrais universités. La France a construit peu en Algérie mais elle a construit bien au niveau de l'éducation. C'est la France qui a posé les bases de la fulgurante phase d'alphabétisation que connaîtra l'Algérie indépendante. Et cela devait peut être passer par l'éradication des medressa dans les campagnes, car elles étaient un obstacle à l'apprentissage moderne, à cause de leurs méthodes basées sur le Taqlid notamment. Au moins, sans les biais cognitifs causés par ces Medressa, l'apprentissage en Algérie est parti sur de bonnes bases, celles de l'observation comme base d'assimilation du savoir et non plus sur le par-cœur comme c'était le cas dans l'enseignement traditionnel.

[Bachi]

C'est la France qui a posé les bases de la fulgurante phase d'alphabétisation que connaîtra l'Algérie indépendante.

C'est vrai que les musulmans ont eu beaucoup plus d'accès à l'école dès les années 50. Mais l'Algérie indépendante a quand même réussi l'exploit d'éradiquer l'analphabétisme, qui était très répandu, très rapidement.

[Hallaj]

C'est vrai que les musulmans ont eu beaucoup plus d'accès à l'école dès les années 50. Mais l'Algérie indépendante a quand même réussi l'exploit d'éradiquer l'analphabétisme, qui était très répandu, très rapidement.

Oui tout à fait je suis d'accord avec toi Bachi. Mais le nombre d'écoles ne fait pas leur qualité, c'est plutôt la perspective d'enseignement qui fait sa qualité. L'enseignement traditionnel était un enseignement basé sur la foi et le par-cœur, qui ignorait le libre-arbitre et l'esprit critique. En supprimant ces écoles la France a ainsi réinitialisé les logiciels cognitifs des algériens. Ainsi, une fois que l'école s'est vraiment democratisée en Algérie, l'enseignement a pu se faire sur de bonnes bases qui étaient celles de l'observation et du sens critique, sans biais cognitifs religieux comme perturbateurs de l'enseignement. D'ailleurs arrête moi si je me trompe mais cela est nettement visible quand on compare l'éducation des algériens qui ont connu l'école des années 60 à 80 avec ceux qui ont connu l'école post Chadli : il y'a une différence de niveau énorme entre les 2 générations. Et pour cause : l'éducation nationale algérienne est de moins en moins sécularisée.

[hbibnaali]

Hallaj,
comment expliques le fait qu'à l'indépendance, la majorité des Algériens étaient analphabètes, sans parler de la discrimination aux postes importants dans l'administration coloniale ?!!!

[infinite1]

L'enseignement à l'époque coloniale était insuffisant certes surtout en zone rurale, mais le peu qu' y été diffusé est de hautes qualités. Le programme de cycle primaire égale, voire mème supérieur à celui de terminale du lycée actuel ... En classe de fin d'étude à l'époque on jonglait avec les notions algébriques, la trigonométrie, les relations métriques, etc ...

Quel est le lycéen qui saurait résoudre l' équation du différentiel automobile à présent ? ...

[hbibnaali]

Oui le niveau était élevé, mais cela n'explique toujours pas pourquoi la majorité des Algériens étaient analphabètes :22:

[infinite1]

Oui le niveau était élevé, mais cela n'explique toujours pas pourquoi la majorité des Algériens étaient analphabètes

Pas seulement en Algérie, il faut savoir que jusque au début du XX e siècle et même bien après, en Métropole un bon pourcentage de la population demeure encore analphabète.

[Bachi]

Oui le niveau était élevé, mais cela n'explique toujours pas pourquoi la majorité des Algériens étaient analphabètes :22:

beaucoup de facteurs expliquent le fait
- Les musulmans n'avaient pas les moyens
- La France coloniale était indifférente à l'illettrisme des "indigènes" et n'ouvraient pas assez d'écoles dans les endroits fortement autochtones.
- Les musulmans ne voyaient pas l'utilité de l'alphabétisme surtout parmi les paysans
- Les musulmans ne voulaient pas aller à l'école française par crainte d'assimilation.
etc...