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Les critiques de MBS sur l’extrémisme et les lois islamiques font grand bruit

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  • Les critiques de MBS sur l’extrémisme et les lois islamiques font grand bruit


    Pour les activistes, le prince héritier saoudien justifie dans son interview le meurtre de dissidents, tandis que d’autres fustigent sa compréhension des textes religieux








    La longue interview du prince héritier saoudien à la télévision publique mardi dernier a déjà fait les gros titres à propos de son discours concernant les « extrémistes religieux » et l’interprétation des textes religieux.

    Au cours des 90 minutes de son interview sur Rotana TV, le dirigeant saoudien de facto a annoncé qu’il voulait nouer de « bonnes relations spéciales » avec son ennemi juré l’Iran, après la révélation de négociations secrètes organisées le mois dernier.

    Il a également laissé entendre la vente de 1 % de la compagnie pétrolière étatique Saudi Aramco à une grande société internationale, possiblement chinoise.

    Cependant, ce sont ses remarques sur la religion, en particulier, qui ont provoqué un vif émoi chez les activistes et les internautes.
    Les extrémistes seront « sévèrement punis par la loi »


    Le prince-héritier, souvent désigné par ses initiales – MBS –, s’est étendu sur la question de l’extrémisme religieux et la façon de gérer le problème dans le royaume.

    « L’extrémisme en toute chose est mal, notre prophète Mohamed a évoqué dans l’un de ses hadiths le jour où les extrémistes apparaîtront et il a ordonné qu’ils soient alors tués », a-t-il déclaré.

    Il a poursuivi en citant des hadiths – recueil des actes et paroles du prophète de l’islam – qui énoncent que des nations ont péri à cause de l’extrémisme dans leur religion.

    Le hadith cité ne souligne pas ni ne cautionne le meurtre des extrémistes, il prévient au contraire : « Attention à l’exagération [extrémisme] dans la religion car ceux avant vous ont été ruinés par l’exagération dans la religion. »

    « Être extrémiste en quoi ce soit – qu’il s’agisse de la religion ou de notre culture ou de notre arabité – est grave si on en croit les enseignements de notre prophète, l’expérience de la vie et l’histoire que nous lisons », explique MBS.

    Il précise que l’Arabie saoudite a été particulièrement ciblée par l’extrémisme et le terrorisme parce qu’elle abrite les lieux les plus saints de l’islam et que le problème s’est intensifié entre les années 1950 et années 1970 à l’époque des « projets communistes et socialistes » dans la région.

    « Ces gens ne devraient pas représenter notre religion, ni nos principes divins de quelconque façon », assure MBS dans l’interview.

    « Toute personne qui adopte une démarche extrémiste, même sans être terroriste, est un criminel et sera sévèrement puni par la loi. »
    « Approche menant au meurtre systématique des dissidents »


    Les commentaires du prince héritier sur l’extrémisme se sont attirés de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux et ont été interprétés comme une menace directe pour les dissidents et les figures de l’opposition.

    Le chercheur spécialiste des droits de l’homme Abdullah Aloudh a qualifié ce discours d’« approche menant au meurtre systématique des dissidents ». Le père de l’activiste, l’intellectuel réformiste réputé Salmlan Al Ouda, est emprisonné dans le royaume depuis 2017.


    La journaliste Ghadda Oueiss a fait observer que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué par un commando saoudien au consulat d’Istanbul en 2018, avait été qualifié par le royaume d’« ennemi de l’État ».

    « Est-ce l’aveu qu’il [MBS] a tué l’“extrémiste” Jamal Khashoggi ? », s'est interrogée Ghadda Oueiss.

    Plusieurs internautes ont affirmé que c’était en réalité le prince héritier qui était un extrémiste, citant l’emprisonnement d’activistes et intellectuels.



    Certains internautes ont sauté sur l’occasion pour partager à nouveau une décision rendue par un membre du Conseil saoudien des oulémas à peine trois semaines avant le meurtre de Khashoggi. Celle-ci décrétait que ceux qui désobéissent aux dirigeants méritent d’être tués.

    L’activiste Turki Shalhoub a noté que les commentaires de MBS survenaient à peine quelques jours après que la Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice (une autorité religieuse saoudienne) eut republié un décret requérant le meurtre des espions. Ce décret stipule que tout espion conspirant avec des « ennemis » doit être tué « même s’il s’agit d’un musulman », car il « répand la corruption sur le terrain ».

    Shalhoub a dit craindre des projets en vue « de commettre des crimes majeurs dans les jours à venir », sur la base des justifications qui nous sont « vendues ».

    Le prince, âgé de 35 ans, a précédemment été accusé de prétendre réprimer les religieux extrémistes, alors qu’il concentrait son attention sur les prédicateurs réformistes.
    Les commentaires des hadiths critiqués


    Au cours de l’interview, le prince héritier a également abordé des sujets liés à la jurisprudence islamique.

    « Notre Constitution est le Coran. Il en était, est et sera ainsi à jamais », a-t-il affirmé.

    Il a poursuivi en annonçant que les sanctions relatives à la charia (loi islamique) ne pouvaient être appliquées que si le Coran le stipulait clairement ou que la sunna (la coutume et les pratiques) le « préconis[ait] explicitement » tel qu’indiqué par les paroles du prophète.

    En ce qui concerne ces dernières, il a fait une distinction entre différents types de hadith, en fonction de la solidité de leur véracité.

    MBS a déclaré que le gouvernement mettrait en œuvre les règles et enseignements coraniques sur la base des hadith mutawatir (des paroles du prophète rapportées par un certain nombre de témoins), tandis qu’il faudrait vérifier la fiabilité des hadiths ahad (une seule source). Selon lui, ces derniers sont moins contraignants que les premiers.

    Cette interprétation a suscité les critiques sur internet.


    « Ce que [MBS] a dit à propos des hadiths ahad et le fait de ne pas les invoquer n’est pas le discours de quiconque du peuple de l’islam », a écrit Hakim al-Mutairi, prédicateur koweïtien et professeur en interprétation des hadiths. « Ils ont fait l’objet d’un accord unanime sur la nécessité d’agir en fonction des hadiths ahad authentiques », a-t-il ajouté, citant plusieurs sources.

    De nombreux internautes affirment que l’invocation par le prince héritier des mots du prophète en ce qui concerne le meurtre des extrémistes est en contradiction directe avec ses opinions sur l’interprétation des hadiths.

    « Paradoxalement, il cite un hadith souvent utilisé par les fondamentalistes », a écrit la journaliste Reem Abdellatif, ajoutant que de nombreuses citations du prophète ne pouvaient pas être vérifiées aisément.

    Shalhoub note quant à lui que le prince héritier a attaqué les hadiths ahad, avant d’en citer un ».
    Le wahhabisme « dépassé » dans l’Arabie saoudite moderne


    Les remarques de MBS concernant l’intellectuel et théologien Mohammed ben Abdelwahhab ont également suscité la controverse.

    Au milieu du XVIIIe siècle, Wahhab conclut une alliance avec l’émir de Dariya, Mohammed ben Saoud, qui l’aida à établir le premier État saoudien. L’alliance et l’accord de partage du pouvoir entre les deux familles a perduré jusqu’ici. L’interprétation de l’islam par Wahhab a été désignée, souvent péjorativement, par le terme « wahhabisme ».

    « Lorsqu’on s’engage à suivre une certaine école ou un certain intellectuel, cela signifie que nous déifions des êtres humains », a allégué le prince héritier lors de l’interview télévisée.

    « Dieu n’a pas dressé de barrière entre le peuple et lui. Il a révélé le Coran et le prophète l’a mis en œuvre, et il reste toujours une marge d’interprétation. »

    Il a déclaré que si Wahhab était en vie à l’heure actuelle, il serait le premier à s’opposer aux gens qui « suivent aveuglément ses textes » et ferment leur esprit à l’interprétation et à la jurisprudence.

    « On devrait réinterpréter constamment les textes coraniques », estime-t-il. « Toutes les fatwas [éclaircissements, avis religieux] devraient se fonder sur l’époque, le lieu et l’état d’esprit dans lesquels elles ont été émises. »

    Sur Twitter, un internaute a réagi en déclarant qu’une « Constitution contemporaine, écrite par des humains pour des humains, est cruciale pour préserver les acquis et le développement » et que les « Constitutions religieuses n’[étaient] plus en mesure d’offrir des solutions dans le cadre d’un État moderne ».



    L’universitaire et chroniqueuse de Middle East Eye Madawi al-Rasheed a écrit la semaine dernière que MBS avait écarté Wahhab, le qualifiant lors de l’interview de personnalité « dépassée dans la nouvelle Arabie saoudite ».

    Elle affirme que l’alliance entre les Wahhab et les Saoud a atteint un « creux sans précédent » après que le conseiller de MBS, Turki al-Sheikh, petit-fils du prédicateur wahhabite qui a servi sous le fondateur de l’Arabie saoudite Ibn Saoud, a été nommé à la tête du secteur du divertissement.

    « Ayant été les piliers des interprétations religieuses radicales saoudiennes pendant plus de deux siècles, les al-Sheikh sont désormais face à deux options : disparaître ou devenir les piliers de la libéralisation sociale », a écrit Rasheed.

    Interrogé sur les appréhensions de certaines franges conservatrices concernant l'entrée du divertissement dans le royaume dans le cadre de Vision 2030, le prince héritier a répondu : « Si votre identité ne peut pas résister à la diversité du monde, cela signifie que votre identité est faible et [que] vous devez faire sans. »

    MEE
    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

  • #2
    Il a déclaré qu'il ne va se baser que sur le coran et le hadith moutawatir (consécutif ou rapporté par plusieurs) et il ne va plus utiliser/annuler tous les hadths Ahad (isolés) rapportés dans la chaine de transmission que par une seule personne. Or le grand problème que les hadiths ahad représentent 97% des hadiths et tous le fiqh/religion se basent sur lesdits hadith. En gros il y a une trentaine de hadith moutawatir et des millions de hadit ahad.

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    • #3
      Envoyé par barthez Voir le message
      Il a déclaré qu'il ne va se baser que sur le coran et le hadith moutawatir (consécutif ou rapporté par plusieurs) et il ne va plus utiliser/annuler tous les hadths Ahad (isolés) rapportés dans la chaine de transmission que par une seule personne. Or le grand problème que les hadiths ahad représentent 97% des hadiths et tous le fiqh/religion se basent sur lesdits hadith. En gros il y a une trentaine de hadith moutawatir et des millions de hadit ahad.
      si c'est le cas c'est une très bonne nouvelle...

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      • #4
        « On devrait réinterpréter constamment les textes coraniques », estime-t-il. « Toutes les fatwas [éclaircissements, avis religieux] devraient se fonder sur l’époque, le lieu et l’état d’esprit dans lesquels elles ont été émises. »

        BHL a vu juste, il s'en chargera volontiers de la nouvelle exégèse moyennant qqs centaines de millions de § !

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        • #5
          Le Docteur Shahrour vivait en Arabie-Saoudite et passait même sur les chaînes TV. En réalité ca fait très longtemps que les saoudiens préparent la sortie du wahabisme après avoir converti une grande partie du monde musulman à ce poison. Peu de gens le savent mais les salafi dits quietistes sont en train de devenir encore plus extrémistes que les terroristes de Daesh eux même, à tel point Daesh a interdit à ses disciples de suivre certains savants salafi quietistes saoudiens comme al Hazimi, pour cause d'extrémisme ! Les Ibn seoud ne sont pas bêtes et savent bien que le fanatisme de la salafiya finira par se retourner contre eux à terme. En plus, ils se sont également rendus compte qu'ils n'arriveront pas à faire plier l'Iran par la force, donc il leur faut une porte de sortie honorable pour renouer des liens avec l'Iran. Et Biden à certainement du les presser en ce sens aussi. Les grands cocus de l'histoire, ce sont les maghrébins salafisés qui croyaient encore au pays du Tawhid et qui crachaient sur l'islam traditionel maghrébin en l'accusant d'heresie et de laxisme.

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          • #6
            « On devrait réinterpréter constamment les textes coraniques », estime-t-il. « Toutes les fatwas [éclaircissements, avis religieux] devraient se fonder sur l’époque, le lieu et l’état d’esprit dans lesquels elles ont été émises. »
            Ici, il a raison...

            mais cet homme est un assassin et doit être jugé pour meurtre.

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            • #7
              Envoyé par Hallaj Voir le message
              Le Docteur Shahrour vivait en Arabie-Saoudite et passait même sur les chaînes TV. En réalité ca fait très longtemps que les saoudiens préparent la sortie du wahabisme après avoir converti une grande partie du monde musulman à ce poison............................................ .................................................. ..............ce sont les maghrébins salafisés qui croyaient encore au pays du Tawhid et qui crachaient sur l'islam traditionel maghrébin en l'accusant d'heresie et de laxisme.
              Nous concernant même notre état se salafise. (condamnation injuste de Djabalkhir)

              Si c'est confirmé, les saoudien vont entrer dans la civilisation.
              Par contre MBS doit être jugé pour meurtre.
              J'aime surfer sur la vague du chaos.

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              • #8
                Envoyé par hmida Voir le message
                Nous concernant même notre état se salafise. (condamnation injuste de Djabalkhir)

                Si c'est confirmé, les saoudien vont entrer dans la civilisation.
                Par contre MBS doit être jugé pour meurtre.
                Le salafisme permet une occurrence de modernité par rapport aux autres medheb du sunnisme car il constitue déjà en lui même une remise en cause du hadith. Al Albany Allah yrehmou avait démonté les traditionnistes en prouvant le premier que Boukhari avait fait beaucoup d'erreurs. En tous cas, souhaitons tout le bien possible à nos frères saoudiens, et surtout qu'ils se réconcilient avec l'Iran pour le bien de toute la région.

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                • #9
                  Il faut voir le post du Leader du salafisme très extrême d'Abou isaac haouini (Ibn taimiya de cette époque) il s'est remis en cause et s'est senti coupable de la propagation du wahhabisme et djihad à cause de ces fetwas sanguinaire. Il dit dans son post sur sa page FB
                  يا ليتني أعطيتُ القُرآن عُمري


                  "وندمتُ على تضييع أكثر أوقاتي في غير معاني القرآن"


                  -أبو إسحاق الحويني-



                  أكاد لا أصدّق ...
                  هذا الرّجل، الشّيخ أبو إسحق الحويني، الذي كان سليط اللسان بحق كلّ مَن كان يدعو إلى كتاب الله وتَركِ المَرويّات، والذي كان يتلذّذ بشرح خرافات كُتب الإفتراء ويقضي في ذلك السّاعات الطّوال.
                  ها هو اليوم يعود إلى رشده ، ويُبدي نَدَمه على هَجْر كتاب الله، كما أبدى نَدَمه على ذلك ابن تيمية قبله.
                  غفر الله لهم ولنا
                  Dernière modification par barthez, 05 mai 2021, 13h29.

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                  • #10
                    Nous concernant même notre état se salafise. (condamnation injuste de Djabalkhir)

                    Si c'est confirmé, les saoudien vont entrer dans la civilisation.
                    C'est cela l'ironie du sort ! Alors que l'Algérie était à l'avant-garde des pays progressistes de la région, dans les années 60-70, elle est aujourd'hui devenue l'un des pays les plus rétrogrades et conservateurs, où la bigoterie a fini par lobotomiser les esprits de la majorité de la population. Et le comble, c'est que c'est l’État wahhabite qui est en train de mener actuellement le train des réformes religieuses !
                    Le monde à l'envers...

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                    • #11
                      Salafistes ou pas , ma solidarité est totale avec les hommes et les femmes honorables , emprisonnées ou pire par ce régime , d ailleurs elle l est avec tout le peuple saoudien qu on tends souvent à déshumaniser ...

                      des savants salafistes courageux on eu des positions à faire rougir les plus démocrates des khoroto , et sont en prison aujourd’hui






                      وقد طوَّفتُ في الآفاق حتى رضيتُ من الغنيمة بالإيابِ

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