La situation des mineurs qui ont franchi la frontière hispano-marocaine le 17 mai dernier vers l'enclave de Ceuta préoccupe les autorités espagnoles, la loi empêchant tout retour vers le pays d'origine.
Le Figaro par Coline RenaultPublié hier à 22:23,
Que vont devenir les jeunes migrants de Ceuta ? La photographie d’un bébé en pyjama rayé sorti in extremis des eaux par un plongeur de la garde civile espagnole a fait la une des journaux nationaux. Sur une autre vidéo, une mère confie à un bénévole de la Croix Rouge son nourrisson à travers le grillage de la frontière. Car parmi les quelque 8000 migrants qui ont traversé la frontière hispano-marocaine le 17 et le 18 mai dernier, il y aurait entre 2000 et 3000 mineurs, selon l’exécutif espagnol. Si les adultes ont été rapidement reconduits à la frontière, les plus jeunes se retrouvent coincés dans les limbes migratoires, ni accueillis, ni expulsés.
Difficile, pour une enclave de 18km2 comme Ceuta, de faire face à une telle avalanche humaine. Quelque 750 jeunes ont pu être pris en charge dans l’urgence par les autorités dans un hangar militaire à Tarajal, au sud, où les ONG dénoncent des conditions d’accueil sommaires. 250 autres ont pu être transférés dans un centre d’accueil. Quant à la majorité des mineurs restants, ils errent dans Ceuta sans but précis. «Nous avons dormi dans la rue, dans une zone boisée et aussi dans une maison abandonnée. Il faisait si froid la nuit», confient deux adolescents aux journalistes de France 24.
Avis de recherche et parents paniqués
«On n'y arrive pas, il y a trop d'enfants», avait lancé dans la semaine un autre membre du gouvernement local, Carlos Rontomé Romero. «Nous sommes la frontière, nous sommes la digue, mais nos capacités sont limitées. Nous sommes une petite ville de 19 km carrés», il est donc très difficile «d'absorber toutes ces personnes», a-t-il déclaré dans une interview à la radio nationale espagnole. Le gouvernement a appelé à l’aide les autres provinces autonomes en les sommant de prendre en charge au moins 250 jeunes non accompagnés qui se trouvaient à Ceuta avant la crise migratoire. «Des jeunes dont la situation juridique, scolaire et sanitaire a été prise en charge et régularisée par le gouvernement autonome local», a précisé la ministre des Droits sociaux, Ione Belarra, qui a rencontré vendredi le Conseil territorial espagnol, selon La Razon. Plusieurs régions autonomes, comme Madrid, l’Andalousie et Murcie ont manifesté leurs réticences.
Pendant ce temps, des parents affolés relaient des avis de recherche sur les réseaux sociaux pour tenter de retrouver leur enfant. Mais le protocole en vigueur dans l'enclave espagnole empêche tout retour à chaud pour les mineurs voyageant seuls. L'expulsion doit être avant tout discutée avec les parents, sur consentement de l'enfant et s'il est prouvé que la situation sur place le permet. «La priorité de la ville est de retrouver les parents. Elle a donc ouvert jeudi une «hotline», qui a reçu «plus de 4400 appels» en 24 heures», a déclaré María Isabel, un des membres de ce gouvernement autonome. «Beaucoup pleurent et veulent rentrer chez eux depuis leur arrivée» .
Le Figaro par Coline RenaultPublié hier à 22:23,
Que vont devenir les jeunes migrants de Ceuta ? La photographie d’un bébé en pyjama rayé sorti in extremis des eaux par un plongeur de la garde civile espagnole a fait la une des journaux nationaux. Sur une autre vidéo, une mère confie à un bénévole de la Croix Rouge son nourrisson à travers le grillage de la frontière. Car parmi les quelque 8000 migrants qui ont traversé la frontière hispano-marocaine le 17 et le 18 mai dernier, il y aurait entre 2000 et 3000 mineurs, selon l’exécutif espagnol. Si les adultes ont été rapidement reconduits à la frontière, les plus jeunes se retrouvent coincés dans les limbes migratoires, ni accueillis, ni expulsés.
Difficile, pour une enclave de 18km2 comme Ceuta, de faire face à une telle avalanche humaine. Quelque 750 jeunes ont pu être pris en charge dans l’urgence par les autorités dans un hangar militaire à Tarajal, au sud, où les ONG dénoncent des conditions d’accueil sommaires. 250 autres ont pu être transférés dans un centre d’accueil. Quant à la majorité des mineurs restants, ils errent dans Ceuta sans but précis. «Nous avons dormi dans la rue, dans une zone boisée et aussi dans une maison abandonnée. Il faisait si froid la nuit», confient deux adolescents aux journalistes de France 24.
Avis de recherche et parents paniqués
«On n'y arrive pas, il y a trop d'enfants», avait lancé dans la semaine un autre membre du gouvernement local, Carlos Rontomé Romero. «Nous sommes la frontière, nous sommes la digue, mais nos capacités sont limitées. Nous sommes une petite ville de 19 km carrés», il est donc très difficile «d'absorber toutes ces personnes», a-t-il déclaré dans une interview à la radio nationale espagnole. Le gouvernement a appelé à l’aide les autres provinces autonomes en les sommant de prendre en charge au moins 250 jeunes non accompagnés qui se trouvaient à Ceuta avant la crise migratoire. «Des jeunes dont la situation juridique, scolaire et sanitaire a été prise en charge et régularisée par le gouvernement autonome local», a précisé la ministre des Droits sociaux, Ione Belarra, qui a rencontré vendredi le Conseil territorial espagnol, selon La Razon. Plusieurs régions autonomes, comme Madrid, l’Andalousie et Murcie ont manifesté leurs réticences.
Pendant ce temps, des parents affolés relaient des avis de recherche sur les réseaux sociaux pour tenter de retrouver leur enfant. Mais le protocole en vigueur dans l'enclave espagnole empêche tout retour à chaud pour les mineurs voyageant seuls. L'expulsion doit être avant tout discutée avec les parents, sur consentement de l'enfant et s'il est prouvé que la situation sur place le permet. «La priorité de la ville est de retrouver les parents. Elle a donc ouvert jeudi une «hotline», qui a reçu «plus de 4400 appels» en 24 heures», a déclaré María Isabel, un des membres de ce gouvernement autonome. «Beaucoup pleurent et veulent rentrer chez eux depuis leur arrivée» .
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